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AMX-10 P

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AMX-10 P
Image illustrative de l’article AMX-10 P
AMX 10 PH du 16e Groupe de chasseurs de la 2e brigade blindée française le 14 juillet 2006.
Caractéristiques de service
Type véhicule de combat d'infanterie
Service 1972-2015 (Armée de terre française)
Utilisateurs Drapeau de la France France, Drapeau de la Grèce Grèce, Drapeau du Qatar Qatar, Drapeau de l'Irak Irak, Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite, Drapeau de l'Indonésie Indonésie, Drapeau de Singapour Singapour et Drapeau du Maroc Maroc
Production
Concepteur AMX
Année de conception 1965-1972
Production 1750 exemplaires construits entre 1973 et 1994
Variantes AMX 10 PC, AMX 10 PAC 90, AMX 10 RATAC, AMX 10 SAF, AMX 10 SAO, AMX 10 HOT, AMX 10 TM, AMX 10 ECH, AMX 10 AMB
Caractéristiques générales
Équipage 3 pilote, tireur et chef d'engin + 8 fantassins
Longueur 5,778 m
Largeur 2,78 m
Hauteur 1,87 m (caisse)
Garde au sol 45 cm
Masse au combat 14,2 t
Blindage (épaisseur/inclinaison)
Type tôles d'aluminium
Armement
Armement principal un canon-mitrailleur Modèle F2 de 20 mm (800 obus)
Armement secondaire une mitrailleuse coaxiale ANF 1 de 7,62 mm (2000 cartouches) tir)
4 lance-pots fumigènes DREB
Mobilité
Moteur V8 Diesel Hispano-Suiza HS 115
Puissance 280 ch (206 kW) à 3000 tr/min
Transmission GIAT ARE 4AD60 manuelle (4 AV/4 AR)
Suspension barres de torsion
Vitesse sur route 65 km/h, 2 m/s dans l'eau
Pente franchissable 60%
Puissance massique 20 ch/t
Réservoir 528 ℓ
Autonomie 500 km
Chronologie des modèles

L'AMX-10 P est un véhicule de combat d'infanterie conçu par les ateliers de construction d'Issy-les-Moulineaux à la fin des années 1960. Il fut employé par l'infanterie française en 1973, à partir de 2008, il commence à être remplacé par le VBCI jusqu’à son retrait complet en 2015.

Origines et construction

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L'AMX-10 P est conçu en remplacement de l'AMX-13 VCI, avec la capacité de franchir des coupures humides et de combattre dans un contexte de conflit NBC. Il est doté d'une mobilité comparable à celle du char AMX-30, pour appuyer ses déploiements.

Le blindé est développé au milieu des années 1960 par le GIAT, sur le site de l'AMX/APX au plateau de la Minière à Satory (Versailles). Il est fabriqué en série à partir de 1973 par l'Atelier de construction de Roanne (ARE aujourd'hui Nexter Systems)[1], pour l'armée française, puis avec succès pour l'exportation.

Les premiers tests en condition de combat avec un équipage complet ont été réalisés en sur le terrain de manœuvres de Poigny-la-Forêt, appartenant au 501e régiment de chars de combat basé à l'époque à Rambouillet, aujourd'hui à Mourmelon-le-Grand. L'équipage du char Longumeau (AMX-13) du 5e escadron au 501 a été désigné pour effectuer ces tests. Chaque personnel a été équipé de capteurs cardiaques, pour étudier les réactions de l'organisme humain dans ce blindé.

Cavaliers portés sur AMX-10 P à Verdun le . Ils font partie du 2e régiment de chasseurs qui est à cette date rattaché à la 4e division blindée.

Les livraisons à l'armée de terre française commencent en 1973. Un total de 1 810 engins sont produits jusqu’en 1994. Ils sont destinés en majorité aux régiments d'infanterie mécanisée; 14 en 1989 dont 13 rattachés à une division blindée[2] disposant de 54 AMX-10 P se répartissant en : 36 véhicules de combat d'infanterie, 12 véhicules blindés chenillés porteurs de missiles antichar Milan, 4 véhicules blindés chenillés de commandement de compagnie, 2 véhicules blindés chenillés de transmissions régimentaires[3]. Les 6 divisions blindées « modèle 1984 » disposent de deux de ces régiments et d'un parc théorique de 114 véhicules de combat d'infanterie et autres variantes de type AMX-10 et de 24 véhicules antichar de type AMX-10 P MILAN[4]

Engagements

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L'AMX-10 P est engagé à plusieurs reprises sur des théâtres extérieurs. Il équipe le bataillon français de la KFOR engagé en 1999 au Kosovo[5].

Neuf exemplaires de ce blindé sont déployés en Côte-d'Ivoire en , pour appuyer la Force Licorne dans une démonstration de force[6].

À la suite du conflit israélo-libanais de 2006, la FINUL voit ses moyens d'actions renforcés par une résolution de l'ONU. L'armée française envoie en conséquence deux compagnies d'infanterie mécanisée du régiment de marche du Tchad[7]. Les AMX-10 P sont remplacés dans cette mission en par des VBCI[8].

Modernisation et retrait

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Cent-huit AMX-10 P français ont été revalorisés entre 2006 et pour un coût de 50 millions d'euros[9].

La Délégation Générale pour l'Armement (DGA) a passé contrat en avec Nexter, et le dernier exemplaire est livré le au 92e régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand[10].

L'AMX-10 P revalorisé est modernisé au niveau des moyens de commandement et communication avec un système d'information terminal et de navigation (SIT) et des postes radio de dernière génération. La mobilité est augmentée avec l'amélioration de la boîte de vitesses, l'installation d’une assistance au passage de vitesses et le renforcement des suspensions. La protection est revue avec des blindages en acier rapportés sur l'avant, les côtés et le toit, un fumigène large bande (système de défense rapprochée GALIX) et des moyens de détection et d'extinction rapides des incendies et explosions. L'armement reçoit un moyen de visée tout temps. Des kits d’installation sont implantés pour le missile Eryx, le lance-roquette AT4CS et le groupe de combat FÉLIN.

Cette version rénovée devait rester en service jusqu'au moins 2020, mais le retrait semble effectif en 2015[11].

Au sein des forces françaises, l'AMX-10 P a été remplacé à partir de 2008 par le Véhicule blindé de combat d'infanterie[12].

Description

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Vue arrière d'un AMX-10P trappe ouverte en 2010. Celle ci dispose de deux portes.

La caisse blindée est formée de plaques d'aluminium corroyé et soudées. Elle est de forme rectangulaire, avec un glacis incliné et pointu. Un écran pare-vagues de forme rectangulaire recouvre la partie avant du glacis.

Le poste de pilotage est situé sur la gauche du glacis et comporte trois épiscopes, dont un adapté à la vision nocturne et une trappe d'accès. Le moteur est placé à sa droite, sous des grilles de refroidissement.

L'habitacle est situé en arrière et peut accueillir huit combattants ou diverses armes et munitions. L'accès s'effectue par l'arrière de la caisse, à l'aide d'une rampe relevable, percée de deux portes et de meurtrières. Des trappes sont présentes sur le toit du véhicule et permettent le tir pour les passagers.

La tourelle Toucan II[13] est située en position centre gauche. Elle est biplace, équipée de deux épiscopes (chef de bord et tireur) adaptés à la vision nocturne, d'une couronne de sept meurtrières d'observation et de deux trappes d'accès. Elle pointe en site de - 8° à + 50° et tourne sur 360°.

La tourelle porte un canon de 20 mm modèle F2 de calibre 20 mm à double alimentation (projectiles explosifs et perforants, sur bandes constituées de maillons détachables) produit par Nexter (anciennement GIAT), ainsi qu'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm ANF 1 à canon lourd et quatre lance-pots fumigènes (DREB ou défense rapprochée d'engin blindé). Le canon-mitrailleur de 20 mm, d'une cadence de 700 coups/minute, a une portée maximale contre les blindés légers de 1 000 m, contre les aéronefs de 1 500 m, et contre le personnel de 2 000 m[14].

Huit-cents coups de 20 mm (dont moins d'une centaine de projectiles perforants) et deux mille cartouches pour la mitrailleuse (sous forme de bandes placées dans des caissettes métalliques) constituent la dotation standard.

Motorisation et train de roulement

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Le moteur est un engin Hispano-Suiza HS 115 Diesel turbocompressé doté de deux réservoirs de carburant de 250 l. Il anime un train de roulement à chenilles, constitué sur chaque côté de la caisse de cinq galets porteurs, trois galets de support, un barbotin à l'avant et une poulie de renvoi à l'arrière. De fines plaques de blindage masquent les galets supports.

Les chenilles des AMX-10P déployés au Liban devaient être changées environ toutes les trois semaines[15].

Le véhicule se déplace à une vitesse maximale de 65 km/h sur route, passe des pentes de 60 %, des dévers de 30 %, des obstacles verticaux de 0,7 m et des coupures larges de 1,6 m. Il est amphibie et navigue en rivière à une vitesse maximale de 7 km/h, sous l'action d'hydropropulseurs. Il roule dans l'obscurité à l'aide d'un dispositif de vision nocturne et en ambiance NBC.

AMX-10 PAC de l'armée du Singapour avec un canon de 90 mm dans un musée.
Un AMX-10 P du Corps des fusiliers marins indonésiens en 2022.
  • AMX 10 P : version de base (P pour personnel)
  • AMX 10 PH : version modifiée du P à partir de 1977 (emplacement des lance-pots fumigènes, compartiment NBC)
  • AMX 10 P Milan : équipée de deux lanceurs Milan
  • AMX 10 HOT : lance-missiles antichar HOT (appelée aussi AMX Lancelot), restée à l état de prototype
  • AMX 10 M ou AMX 10 ACRA : projet de chasseur de char armé d'un canon de 142 mm lançant le missile Anti-Char Rapide Autopropulsé qui n'a existé qu'à l'état de prototype[16]
  • AMX 10 TM : équipée d'un mortier de 120 mm
  • AMX 10 PAC 90 : canon antichar GIAT de 90 mm , employé par Singapour et l'Indonésie
  • AMX 10 P Marine : capacités amphibies améliorées
  • AMX 10 PC : char de commandement
  • AMX 10 VOA : observateur d'artillerie
  • AMX 10 ECH : véhicule de dépannage équipé d'une petite grue sur le toit. Ce véhicule a été présenté pour la première fois lors de l'Exposition De Matériels D'armement Terrestre à Satory en 1977[17].
  • AMX 10 SAO : véhicule d'Observation d'artillerie conçu pour l'export.
  • AMX 10 THS : prototype équipé d'une transmission hydrostatique qui lui donnait une mobilité remarquable, resté à l'état de prototype.
  • AMX 10 AMB : version ambulance développée pour l'exportation.
  • AMX 10 TTB : prototype équipé d'une tourelle armée du canon Bofors de 40 mm.
  • AMX-10P 25 : prototype équipé d'une tourelle Dragar armée d'un canon 25 mm en 1983 (Au musée des blindés de Saumur, comme le THS, le SAO et le TTB).

Utilisateurs

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Carte des utilisateurs d'AMX-10 P actuels en bleu, et les anciens utilisateurs en rouge.
AMX-10 P de l'armée irakienne capturé durant la Guerre du Golfe de 1991 dans un musée militaire aux États-Unis.

Notes et références

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  1. Barras 1998, p. 242
  2. Daniel Delporte, « Ordre de bataille de l'armée française au 01 janvier 1989 », sur Entre réalité et prospective : L'armée de terre française en janvier 1989, (consulté le ).
  3. Daniel Delporte, « Les unités d'infanterie d'active et d'école », sur Entre réalité et prospective : L'armée de terre française en janvier 1989, (consulté le )
  4. Daniel Delporte, « LES DIVISIONS BLINDÉES », sur Entre réalité et prospective : L'armée de terre française en janvier 1989 (consulté le ).
  5. www.ecpad.fr, Activités des militaires du Bataillon français de la KFOR au Kosovo à la fin de l’été 1999. Septembre 21, 2010 - 11:56, Patrouilles de militaires du 1er Régiment de Tirailleurs en AMX-10 P dans la région de Velika Reka. [1]
  6. Côte d'Ivoire. Le calme avant la tempête, Le Télégramme, 30 octobre 2005 [2]
  7. Finul : 900 soldats français et des armes lourdes envoyés d'ici mi-septembre, Le Monde, 29 août 2006 [3] ; Patrouille sur AMX 10 P au Sud Liban, www.defense.gouv.fr -[4]
  8. Des VBCI au Liban, Laurent Lagneau, 23 septembre 2010 [5]
  9. Projet de loi de finances pour 2008 : Défense - Equipement des forces, senat.fr [6]
  10. Giat Industries, « La valorisation de 108 véhicules blindés AMX 10P est terminée », sur Milinfo, (consulté le )
  11. a et b Jean-Dominique Merchet, « À quoi ressemblera l'armée de terre en 2020 ? », sur Secret Défense,
  12. « AMX 10 P », (consulté le )
  13. tourelle développée par la Manufacture Nationale d’Armes de Saint-Étienne, Lesavre et Launet 2007 : p. 53-54 et planche 18 ; Chant 2014 : p. 44
  14. « Canon de 20 mm », sur Armée de Terre, (consulté le ).
  15. Laurent Lagneau, « Nexter/KNDS a inauguré une nouvelle ligne de production de chenilles pour le char Leclerc », sur Opex360,
  16. « 1970 AMX 10 M ACRA », sur Chars-français.net (consulté le ).
  17. (en) Jane's Military Vehicles and Ground Support Equipment 1985, Jane's Publishing Company Limited, , 919 p., p. 45
  18. « Les chiffres-clés de la Défense – édition 2011 », sur Ministère français de la Défense, (consulté le )
  19. « Projet de loi de finances pour 2008 : Défense - Equipement des forces », sur senat.fr
  20. Nesme 2011 ; Razoux 2013, L'assistance militaire étrangère au profit des belligérants. Au profit de l'Irak.
  21. (en) Haidar Sumeri, « @IraqiSecurity, Iraqi engineers have refurbished AMX-10P and Panhard IFVs/APCs in Basra, southern #Iraq. For security forces », sur Twitter, (consulté le ).

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Bibliographie

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  • AMX-10 P - Véhicule de combat, de transport et d'appui blindé. Nicolas P-Y, Blanchor O et Ludmann J, Edition Military-Photo-Report , 2018, 52 p. (ISBN 9781388858773)
  • (en) Chris Bishop et Ian Drury, The encyclopedia of world military weapons, New York, Crescent Books Distributed by Crown Publishers, , 318 p. (ISBN 978-0-517-65341-8), p. 76
  • Michel Barras, Histoire de l'arsenal de Roanne, 1916-1990, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 350 p. (ISBN 978-2-84147-073-0)
  • René Lesavre et Michel de Launet (ingénieurs généraux), « Les armements de défense antiaérienne par canons et armes automatiques », COMHART t. 8-3 (Comité pour l’histoire de l’armement terrestre), ed. Centre des hautes études de l’armement Division Histoire de l’armement, Paris, 2007, 113 p.
  • Pierre Razoux, La guerre Iran-Irak, 1980-1988 : première guerre du Golfe, Paris, Perrin, , 616 p. (ISBN 978-2-262-04355-1)
  • (en) Christopher Chant, A Compendium of Armaments and Military Hardware (Routledge Revivals, Hoboken, Taylor and Francis, coll. « Routledge revivals », , 579 p. (ISBN 978-1-134-64668-5, lire en ligne)Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes

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