Paul Dungler
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance |
Paul Joseph Dungler |
Pseudonyme |
Martial |
Nationalité | |
Activités |
Parti politique | |
---|---|
Membre de | |
Conflit | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 16 P 200733)[1] Service historique de la Défense (SHD/ GR 28 P 4 21 627)[1] |
Paul Dungler, né le à Thann et mort le à Colmar, est un industriel du textile, militant royaliste et résistant français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Paul Dungler, alias Commandant Martial, Camelot du Roi, ancien dirigeant de l'Action française en Alsace dévie du maurrassisme orthodoxe pour se rallier à la Cagoule[2]. Il se lance en politique durant la période de l’entre-deux guerres.
Dès 1939, conscient du danger que représente l'Allemagne nazie, il prononce un discours devant un cercle nationaliste : « Si un conflit éclate il faudra non seulement faire notre devoir mais grouper nos énergies pour assurer la victoire commune, le nazisme n'est pas seulement notre ennemi militaire c'est aussi l'anti-civilisation »[3]
Rentré clandestinement à Thann en Alsace le , il fonde avec entre autres Marcel Kibler et l’abbé Pierre Bockel la Septième Colonne d’Alsace, enregistrée à Londres sous le nom de réseau Martial.
Recherché par la Gestapo[4], Paul Dungler retourne en zone libre et poursuit la lutte clandestine contre les nazis.
Son ami Jeantet lui fait ensuite rencontrer le Maréchal Pétain afin d'obtenir de ce dernier la liberté de circuler (qu'il lui accorde) et que la police le « laisse en paix » pour ses activités résistantes, ce que Pétain affirme ne pas pouvoir lui promettre[5]. Néanmoins, le Maréchal accepte de donner 500 000 francs à l'organisation de Dungler : « Et c'est ainsi que la naissance de notre action de résistance, le réseau Martial et l'organisation de combat des Alsaciens réfugiés en France, a été financée par le Maréchal » dira-t-il plus tard [6]. Le réseau de Dungler, militant royaliste, est d’obédience vichysto-résistante[7],[8]: il n’a rien en commun avec le réseau de d’Astier de la Vigerie, Libération-sud[9].
L’évasion du général Giraud en avril 1942 compte parmi les grandes réalisations du Réseau. Dungler est un des initiateurs de l’Organisation de résistance de l'armée et à l’origine des Groupes mobiles d’Alsace (GMA). Il aura des liens persistants avec les milieux militaires allemands complotant contre Hitler[10].
En 1943, il négocie avec le général de Gaulle et les Américains à Alger afin que l’Alsace soit présente dans les combats de libération à venir. L’implication de Dungler dans la Résistance fait aujourd’hui de lui un héros local. Début 1944, il joue les intermédiaires entre le gouvernement de Vichy et l'Abwehr en faveur du général Giraud[11]
Hommage
[modifier | modifier le code]Depuis , une allée est nommée d'après lui à Thann[12],[13].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Officier de la Légion d'honneur ;
- Médaille de la Résistance française avec rosette (décret du )[14] ;
- Ordre de la Francisque ;
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005a2951f54047b »
- Simon Epstein, Un paradoxe français antiracistes dans la collaboration, antisémites dans la résistance, Albin Michel, 2008, p. 404
- Jean Eschbach, Au cœur de la résistance alsacienne. Le combat de Paul Dungler. Fondateur de la 7e colonne d'alsace. Chef du réseau Martial, Colmar, Jérôme Do. Bentziger éditeur, 2003, p. 30-35.
- Le , il fut prévenu de son arrestation pour le lendemain 7 h. Il se réveilla à 6 h et disparut !
- Dominique Venner, Histoire critique de la résistance. p. 111
- Propos recueillis par l'auteur dans Année 40 de Jacques Laurent, p. 396
- Son chef déclarait que « Nous serons toujours aux ordres du commandant en chef qui libérera la France, quel qu'il soit, et nous aiderons tous les gens qui combattent les Allemands par tous les moyens, quels qu'ils soient et quelles que soient leurs opinions politiques ».
- Le réseau transmettait certaines informations aux services secrets de l'armée d'armistice : Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA), Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4), (OCLC 959964698).
- Johanna Barasz, « De Vichy à la Résistance : les vichysto-résistants 1940-1944 », Guerres mondiales et conflits contemporains 2011/2 (n° 242), , p. 27 à 50 (lire en ligne)
- François-Marin Fleutot, Des royalistes dans la résistance, Paris, Flammarion, 2000, p. 270-272
- Robert Belot : La Résistance sans de Gaulle, Fayard 2006, p. 357-359
- « Thann. L’allée Paul-Dungler inaugurée », sur www.lalsace.fr (consulté le )
- Bertrand Merle, 50 mots pour comprendre la résistance alsacienne : 1939-1945, (ISBN 978-2-7468-4334-9 et 2-7468-4334-X, OCLC 1356270846, lire en ligne)
- Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française - fiche Paul Joseph DUNGLER » (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Bockel, L’Enfant du rire (préface d’André Malraux), Grasset, Paris, 1973 (rééd. en 1991), 204 p. (ISBN 9782246003526)
- Jean Eschbach, Au cœur de la Résistance alsacienne. Le combat de Paul Dungler, Jérôme Do. Bentzinger éditeur, 2003, 332 p. (ISBN 2846290687)
- Bernard Reumaux, Qui était Paul Dungler ? Enquête sur le premier résistant alsacien, in Les Saisons d'Alsace no 114, hiver 1991-1992, p. 219-227 (ISBN 0000489018)
- Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Paul Dungler », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9) DVD pédagogique
- Broissia, Pierre Aymar de, 1965-, Jagora, Nicolas. et Neuville, Aurore de. (préf. Hamlaoui Mekachera), Résistance, 1940-1944 : témoignages, dossiers, chronologie : édition Alsace, Little big man, , 241 p. (ISBN 2-915347-20-4 et 978-2-915347-20-3, OCLC 57250485, lire en ligne), p. 15-16.
- Joseph Baumann, Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, « Dungler Paul Joseph », dans Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, t. 8, Strasbourg, Société d'Edition de la Basse-Alsace, .
- Bertrand Merle, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (préf. Victor Convert, intro. Marie-Claire Vitoux), « Réseaux, organisations, filières », dans 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne, Strasbourg, Éditions du Signe, , 196 p. (ISBN 978-2-7468-4334-9), p. 56-64
- Alfred Wahl, « Dungler, Paul (1902-1974) », dans François Marcot, Dictionnaire historique de la Résistance: Résistance intérieure et France libre, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », , 1187 p. (ISBN 978-2-221-09997-1), p. 411
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Septième colonne d'Alsace (Réseau Martial)
- Groupes mobiles d'Alsace (GMA)
- Brigade indépendante Alsace-Lorraine
- Liste de résistants alsaciens
- Chronologie de l'Alsace annexée entre 1939 et 1945
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Résistant en Alsace
- Résistant alsacien
- Résistant français
- Nationaliste français
- Personnalité de l'Action française
- Cagoule (Osarn)
- Industriel français du XXe siècle
- Industriel alsacien
- Personnalité de l'industrie textile
- Officier de la Légion d'honneur (date non précisée)
- Membre de l'ordre de la Francisque
- Titulaire de la médaille de la Résistance française avec rosette
- Naissance en mars 1902
- Naissance à Thann
- Naissance dans le district de Haute-Alsace
- Décès en août 1974
- Décès à Colmar
- Décès à 72 ans
- Alsace pendant la Seconde Guerre mondiale
- Camelot du roi