Paul Déroulède
Député de la Charente Septième législature de la Troisième République française | |
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Député de la Charente Cinquième législature de la Troisième République française | |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière de La Celle-Saint-Cloud (d) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père |
Joseph Déroulède (d) |
Fratrie | |
Enfant |
Paul Langély (d) |
Parentèle |
Émile Augier (oncle) |
Propriétaire de |
Domaine de Langely (d) |
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Parti politique | |
Arme | |
Grade militaire | |
Conflit | |
Distinctions |
Paul Déroulède | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (2 ans, 9 mois et 3 jours) |
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Élection | 8 mai 1898 |
Circonscription | Charente |
Législature | VIIe (Troisième République) |
Prédécesseur | Étienne Gellibert des Seguins |
Successeur | Auguste Mulac |
– (3 ans, 7 mois et 10 jours) |
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Élection | 6 octobre 1889 |
Circonscription | Charente |
Législature | Ve (Troisième République) |
Prédécesseur | Circonscription créée |
Successeur | Étienne Gellibert des Seguins |
Biographie | |
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Paul Déroulède est un poète, auteur dramatique, romancier et militant politique français né le à Paris et mort le à Nice, sur le mont Boron.
Son rôle de fondateur de la Ligue des patriotes et son revanchisme en font un acteur important de la droite nationaliste en France. Il est considéré par de nombreux historiens comme l'un des précurseurs d'un fascisme à la française[1],[2],[3],[4].
Alors qu'il s'affirme comme républicain[5], il tente toutefois d'effectuer un coup d'État en 1899 après la défaite cuisante des nationalistes aux élections législatives de 1898[6]. Aidé de Barrès, de Pujo et, espère-t-il, du général Roget, cette tentative se solde par un échec après le refus de ce dernier d'y participer avec ses troupes[7].
S'il est un partisan moins extrême que certains de ses compagnons de l'antisémitisme en France[5],[8], il s'oppose tout de même à la gauche, qu'il accuse de vouloir « judaïser la France »[9] lorsque des députés de gauche proposent une loi pour instaurer la laïcité. Il appuie aussi son coup d'État sur ses partisans, dont la plupart sont des antisémites notoires[10].
Déroulède tient des déclarations antisémites à d'autres reprises[8],[11] et utilise le ressort de l'antisémitisme pour mobiliser les masses[12]. Il est l'un des députés qui lancent le thème du « Juif capitaliste véreux » à l'Assemblée[13]. Avec Barrès, il critique le général Boulanger pour son refus de l'antisémitisme[14].
Biographie
[modifier | modifier le code]Débuts
[modifier | modifier le code]Fils d'un avoué à la Cour d'appel de Paris et neveu par sa mère d'Émile Augier, il est l'arrière petit-fils de Pigault-Lebrun. Il suit ses études aux lycées Louis-le-Grand, Bonaparte et de Versailles, puis à la faculté de droit de Paris où il obtient une licence.
Il entretient une relation avec Madeleine Brohan, avec qui il a un fils, Paul Langély Déroulède, né en 1866 à Paris[réf. nécessaire].
Guerre de 1870
[modifier | modifier le code]Jusqu'à la guerre de 1870, c'est un versificateur (admirant beaucoup Le Cid) qui fréquente les milieux littéraires républicains. Assez insouciant et peu intéressé par la guerre, il rencontre Victor Duruy qui devient son patron, le lance dans le nationalisme et le fait aussitôt nommer sous-lieutenant en faisant jouer ses relations au gouvernement[15], alors qu'il n'a aucune expérience militaire[16].
Il s'engage fin août 1870, avec son jeune frère André, au 3e régiment de zouaves, unité d'élite, au sein du bataillon du commandant Félix Hervé, futur général, qui restera son « vieil ami jusqu'à sa mort »[17] ; le général Hervé témoignera en sa faveur à son procès en 1899[18]. Il est fait prisonnier après la bataille de Bazeilles en septembre puis interné à la forteresse de Breslau, d'où il s'évade en novembre. En décembre, il s'engage au régiment de marche de tirailleurs algériens, stationné à l'ouest de Meung-sur-Loire[19]. Au sein de l'armée de l'Est du général Bourbaki, sous-lieutenant à la tête de sa section de tirailleurs, il se distingue le 15 janvier 1871 à Montbéliard ce qui lui vaut d'être fait chevalier de la Légion d'honneur[20] le [21]. Il participe ensuite à la répression de la Commune de Paris.
Il est blessé à la fin de la semaine sanglante de mai et c'est durant sa convalescence qu'il écrit Les Chants du soldat, parus en 1872[22]. À la suite d'une chute de cheval et une fracture du tibia, il doit renoncer à la carrière militaire et retourne à la vie civile en 1875[22].
Carrière littéraire et politique
[modifier | modifier le code]Désormais, par son œuvre littéraire et son action politique, il incarne la France de la « revanche » en réclamant le retour de l'Alsace et de la Lorraine. Il écrit les Chants du soldat (1872), vendus à plus de 100 000 exemplaires, dont le fameux Clairon, qui lui vaut la gloire et reste longtemps au programme scolaire. Son texte de Profundis relève de l'antiméridionalisme[23],[24].
À l'instigation de Gambetta, Déroulède, dont la devise est « Qui vive ? France ! », crée la Ligue des patriotes en 1882. Cette passion pour la « revanche » sur l'Allemagne lui vaut de devenir également l'un des chefs du parti anticolonial. Pour lui, la conquête coloniale épuiserait l'énergie dont la France a besoin pour la future guerre contre l'Allemagne. De même, il estime que jamais les colonies ne pourraient offrir une compensation à la perte de l'Alsace-Lorraine et c'est dans ce sens qu'il répond au colonialiste Jules Ferry : « J'avais deux filles, et vous m'offrez vingt domestiques »[25]. D'abord hostile au général Boulanger pour son radicalisme affiché, il finit par devenir son adepte fin 1886, (« celui qui nous délivrera des chinoiseries parlementaires et des bavards impuissants »). Après avoir profondément transformé la Ligue des patriotes au service du revisionnisme, il prend part à la campagne boulangiste en tentant d'imposer la Ligue comme organisation unique du mouvement[26].
En Charente, une élection partielle est organisée le 17 juin, Boulanger ne se présente pas car les bonapartistes ne le soutiennent pas. C'est Paul Déroulède qui choisit de se présenter dans son département de résidence. Le CRN et Boulanger sont forcés de le soutenir tandis qu'il doit faire face au candidat opportuniste Lazare Weiller et au candidat bonapartiste Étienne des Seguins. La campagne est particulièrement violente et Weiller n'hésitant pas à dépenser généreusement son argent. Le résultat est de 40,95 % pour des Seguins, 31,25 % pour Weiller et seulement 26,92 % pour Déroulède qui se retire. Alors que les royalistes veulent soutenir des Seguins, le CRN soutient Weiller. Le comité boulangiste sur place continue la campagne du second tour où des Seguins est élu et Déroulède obtient tout de même 15,1 %. Face à cette défaite, Déroulède est en colère contre les boulangistes et se retire jusqu'en novembre, en proie à une phase de dépression[27].
À son retour dans la Ligue en novembre, Déroulède fait entrer dans le comité directeur ses ennemis Dillon et Henri Rochefort. Le 28 novembre, les membres de la ligue descendent dans une réunion possibiliste et les y affrontent physiquement. La dynamique semble reprendre dans les derniers mois de 1888[28].
Début 1889, Déroulède veut absorber les comités révisionnistes dans sa Ligue. L'ordre officiel est donné en février 1889, il fait inscrire en masse des ligueurs dans les comités pour les noyauter et les faire adhérer à la ligue. C'est un échec presque partout parce que les comités boulangistes sont individualistes. Les tensions augmentent entre boulangistes et ligueurs avec les investitures pour les législatives de fin 1889. Le ligue proposant surtout des candidats peu républicains voire bonapartistes que les comités boulangistes dénoncent. La Ligue est vraiment vue comme trop différente et trop impérialiste[28].
Déroulède est désormais à la tête d'une véritable armée de combat et la ligue constitue le véritable instrument de la victoire électorale du général Boulanger à Paris le . Malgré cette victoire, le putsch militaire souhaité par Déroulède ce jour-là n'a pas lieu, refusé par le général.
L'information des volontés de Déroulède circule et, dès février 1889, des poursuites sont engagées contre la Ligue. Le ministre de l'Intérieur Constans utilise une attaque contre le gouvernement pour faire perquisitionner le siège de la Ligue et interdire tout rassemblement ou réunion, la dissolvant de facto. Il peut ainsi récupérer une circulaire du 12 février demandant aux comités locaux de préparer des marches militantes et mobiliser jusque 10 000 hommes, information déjà obtenue par le renseignement de la police. Cet ordre n'a en réalité pas été suivi par les sections et seuls 1000 hommes étaient mobilisables sans volonté de coups d'État[29]. La gouvernement poursuit personnellement aussi Déroulède, Naquet, Georges Laguerre, Charles-Ange Laisant et Edmond Turquet, dont l'immunité parlementaire est rapidement levée. Le procureur général rejette les preuves du gouvernement sur l'acte contre la sureté de l'État et le gouvernement axe son attaque sur la loi du 28 juillet 1848 sur les associations en indiquant que la Ligue est occulte et séditieuse. Les comités provinciaux sont dissous courant du mois de mars[30].
Après la fuite de Boulanger, Déroulède reste député de la Charente de 1889 à 1893 et de 1898 à 1901. Il prend cependant ses distances avec Boulanger, réaffirmant que sa Ligue n'est pas à son service, critiquant la fuite, Dillon, Rochefort et Thébaud. En retour, il est démis de sa fonction de vice-président dans le CRN[31].
Le 9 juin, Déroulède est à Angoulême avec Laguerre et Laisant, pour un meeting. Après des tensions et des arrestations de militants de la Ligue, Déroulède s'insurge et crie Modèle:Citer, le commissaire de police le sortant de sa voiture pour l'arrêter, puis Laisant et Laguerre, relâché le 12 juin, Déroulède est accusé de rébellion, mais il est acquitté, il est aussi accusé pour outrage, dont il est condamné à une amende. Continuant de mettre la pression sur lui, le gouvernement organise un coup monté à Béziers quelques jours plus tard, où il est accusé à tort d'avoir frappé un commissaire et un agent de police[32]. Pour les élections législatives, Déroulède souhaite obtenir 10 sièges mais face à la relative défaite boulangiste, n'obtenant que 42 sièges, il n'a aucun ligueur élu[33]. Après cette déroute, Déroulède est partisan de continuer l'agitation et participe à plusieurs manifestations sans le soutien de l'état-major boulangiste[34]. Le 18 janvier, lors de la campagne pour les partielles de Paris, il participe à une réunion antisémite organisée par Francis Laur, qui réunit tous les ténors de l'antisémitisme français. Critiqué pour sa présence et se rendant compte de son erreur, il souhaite la condamnation de Laur par Boulanger et milite pour empêcher toute alliance avec eux, ce qu'il obtient car Boulanger n'est pas non plus antisémite[35].
Déroulède s'active d'autant plus pour les élections municipales de Paris pour relancer le mouvement boulangiste. Il cherche à obtenir les pleins pouvoirs pour mener la campagne, mais il est ignoré par les boulangistes, puis demande 20 candidats sur 80 pour ses ligueurs, il n'en obtient que 5. Il s'active partout et ouvre un conflit entre ses ligueurs et les comités boulangistes sur ces candidatures. Une nouvelle fois, il s'oppose à toute alliance avec les antisémites au nom des principes républicains. Il se déplace en personne pour contre-manifester face aux antisémites et à Édouard Drumont[36]. Après un premier tour désastreux, malgré 30 % des voix les boulangistes n'ont qu'un seul conseiller élu et seuls dix candidats en mesure de gagner au second tour[37], Déroulède qu'il faut sauver l'honneur en faisant revenir Boulanger d'exil, même s'il doit être arrêté. Le 29 avril, Déroulède, Laguerre, Laisant, René Le Hérissé et Alfred Naquet rencontrent le général à Jersey pour le convaincre de revenir. Face au refus, Déroulède lui fait un ultimatum entre rentrer ou disparaître de l'organisation, il critique aussi vivement son courage, ce qui ne fait que braquer d'autant plus Boulanger, bien décidé à ne pas rentrer. Ils repartent donc tous sans Boulanger, Déroulède sachant à partir de ce moment que tout est perdu. Le second tour ne voit finalement la victoire que d'un seul boulangiste.
Lors des discussions post-élections, où le bureau du Comité républicain national souhaite rompre avec Boulanger et dissoudre le CRN, Déroulède s'oppose au second point car il souhaite maintenir la structure pour l'annexer et refaire une Ligue. La dissolution est repoussée mais un communiqué est publié pour indiquer que le CRN cesse d'agir. En réponse, Boulanger désavoue le CRN et force sa dissolution le 21 mai[38]. Dans le vide laissé par ces actions, et comme à chaque échec, Déroulède cherche à prendre un temps de pause politique. Il démissionne du conseil d'arrondissement d'Angoulême et demande un congé à la Chambre, qu'il pense quitter dans peu de temps. Après un séjour à Nice, il part en Italie pour rédiger un roman qui n'a aucun succès[39]. Avec la publication des Coulisses du boulangisme, entre août et octobre, est révélé l'ensemble de l'étendue de l'alliance royaliste, avec de nombreux témoignages à l'appui. Déroulède reprend la parole en public en se disant scandalisé et propose à tous les députés boulangistes de démissionner pour se faire réélire, ce qui est logiquement refusé puisque l'échec est presque certain. Il participe à une réunion des anciens du CRN le 4 septembre pour condamner Mermeix[40]. À la fin de l'année 1890, Déroulède tente de devenir officiellement le chef du mouvement boulangiste. Il se rend même à Jersey en décembre pour obtenir l'aval de Boulanger, qui ne semble rien lui dire de précis mais qu'il comprend comme un accord verbal. Il annonce la réorganisation de la ligue des patriotes avec les comités boulangistes et les ligues souterraines mais dès le 4 janvier, Boulanger répond au journal L'Éclair que Déroulède n'est pas du tout son successeur et le désavoue. En privé, il va jusque le traiter d'« hurluberlu »[41].
Déroulède ne peut qu'abandonner ses plans une nouvelle fois. Cela ne l'empêche pas de faire partie des cinq députés boulangistes à se déplacer pour l'enterrement de la maîtresse de Boulanger, Marguerite Brouzet, en juillet[42]. Après le suicide du général Boulanger, il se rend à son enterrement le 3 octobre et jette un peu de terre française dans sa tombe. Le 7 octobre, il écrit dans Le Gaulois sur Boulanger qu'il était un grand soldat et un patriote mais ne parle pas de l'homme politique qu'il était[43].
Anticolonialiste au nom de la revanche (cela « disperse les énergies françaises »), défendant le catholicisme avec parfois des accents antisémites (repos dominical, refus de la séparation[44]), il attaque vivement Clemenceau lors du scandale de Panama. Il prend la tête de l'antidreyfusisme activiste en 1898 avec sa nouvelle Ligue des patriotes[45].
Profitant des obsèques de Félix Faure en 1899, il entreprend le coup d'État que le général Boulanger avait refusé dix ans plus tôt. Il tente en effet de faire tourner bride au général Roget et à ses troupes pour prendre l’Élysée[46]. Arrêté, acquitté en cour d'assises, jugé en Haute Cour et, finalement, banni (expulsé en Espagne), il bénéficie d'une amnistie en 1905. Il renonce à sa carrière politique après l'échec des élections de 1906 dans son département de la Charente.[réf. nécessaire]. Il faut noter que[évasif] parmi les transformations qu'il a demandées dans le domaine constitutionnel, beaucoup se sont retrouvées dans la constitution de la Ve République[47]. Le personnage est complexe dans la limite où il a porté un jugement sévère sur ses poèmes et chansons, dont il savait bien la nature d’œuvres de propagande, donc vouées à l’éphémère. Il estimait cependant ce sacrifice nécessaire.[réf. nécessaire]
En 1900, en exil, il a une correspondance avec Yvonne Lorrain, future mère du président François Mitterrand[48].
En 1908, malgré l'insistance de Maurice Barrès, Paul Déroulède refuse de poser sa candidature à l'Académie française à la mort de François Coppée : « Ma place n'est pas parmi votre élite, elle est dans la foule. Je puis m'en tenir à l'écart, mais je dois toujours être prêt à reprendre contact avec elle… L'habit à palmes vertes et l'épée à poignée de nacre me transformeraient trop. »[réf. nécessaire]
Fin de vie
[modifier | modifier le code]Dès lors, Paul Déroulède se retire à Langely (commune de Gurat, Charente) où il entreprend la rédaction de ses Feuilles de route. Cependant, peu à peu, il se retrouve laissé de côté par les nouveaux nationalistes qui (comme l'écrivent les frères Tharaud) « pensent comme lui mais refusent d'admirer les moyens dont il s'est servi ».
Il meurt d'une crise d'urémie dans sa propriété du mont Boron. Sa dépouille est ramenée à Paris, où le cortège funèbre est honoré par une foule énorme, estimée à plus de cent mille Parisiens[49].
Il est enterré dans la chapelle funéraire familiale au cimetière de la Celle-Saint-Cloud[49] en banlieue parisienne, où reposent aussi les écrivains Charles Pigault-Lebrun, son arrière-grand-père, et Émile Augier, son oncle maternel.
Antisémitisme
[modifier | modifier le code]Paul Déroulède a une position plutôt changeante sur l'antisémitisme. Lorsqu'il rejoint le boulangisme, il est plutôt un « ami des juifs » et l'un des seuls à condamner La France juive d'Édouard Drumont[50]. Cependant, après avoir rejoint le boulangisme, Déroulède tient des déclarations antisémites à plusieurs reprises[8],[11] et utilise le ressort de l'antisémitisme pour mobiliser les masses[12]. L'ambiguïté est renforcé par sa présence à la réunion ouvertement antisémite organisée par Francis Laur le 18 janvier 1890, où il prononce un discours virulents envers les juifs et notamment Joseph Reinach, tout en défendant Naquet[51]. Pourtant, pour les élections municipales d'avril, il propose une campagne résolument en opposition à l'antisémitisme, influençant Boulanger pour ne pas faire alliance avec Drumont et Morès[52].
Pourtant, il est l'un des députés qui lancent le thème du « Juif capitaliste véreux » à l'Assemblée[13]. Avec Barrès, il critique a posteriori le général Boulanger pour son refus de l'antisémitisme[14].
Lors de l'affaire Dreyfus (1894-1906), Paul Déroulède, quoique défendant l'armée, croit Dreyfus innocent[53] ; malgré ses préjugés contre les Juifs, il ne rallie pas le slogan « À bas les juifs[5] ». Cependant, il accuse la gauche de vouloir « judaïser la France »[9] lorsque des députés de gauche proposent une loi pour instaurer la laïcité dans les années 1890.
Il préface aussi le pamphlet antisémite d'Augustin-Joseph Jacquet, La République plébiscitaire : mémoires sur les moyens pratiques d'arriver à l'anéantissement de la puissance juive en France[54]. Dans cette préface, il se défend de tout antisémitisme, mais tient pourtant les propos suivants à l'égard des juifs[54] :
« Je suis loin de nier qu'il y a dans l'antisémitisme un sentiment de rancune nationale et de patriotiques inquiétudes parfaitement justifiées. […] Ils ont envahi tous les temples maçonniques du globe qui sont autant de temples de Jérusalem. Ils ne se refusent pas seulement à se laisser assimiler, ils mettent leur orgueil à tâcher de rendre les autres semblables à eux-mêmes. La corruption qu'ils sèment à pleines mains n'a pas pour unique visée le triomphe de leurs intérêts. Ils y cherchent aussi le triomphe de leur orgueil. C'est tout un système politique. D'abord, ce qui abaisse autrui les relève, et puis, ils préparent par là le milieu décomposé nécessaire à l'expansion de leur parasitisme débordant. Démilitariser, décatholiciser, dénationaliser la France, voilà leur triple but.
[…] Déjà le pouvoir occulte ne leur suffit plus, ils rêvent du pouvoir visible respecté, officiel. A des présidents de la République judaïsés, ils ne désespèrent pas de faire succéder quelque jour un président juif. »
Dans ce texte, il soutient aussi qu'Édouard Drumont, le père de l'antisémitisme en France, est un « prophète »[55].
Hommages et critiques
[modifier | modifier le code]Jean Jaurès profite de sa mort pour tenter d'alerter l'opinion publique, le , en faisant un réquisitoire dans L'Humanité contre le revanchisme antiallemand que Déroulède a promu toute sa vie, cinq mois avant son assassinat et le début de la Première Guerre mondiale. Il l'accuse d'utopisme dans son idée que la guerre qu'il souhaitait serait rapidement terminée, sans effusion de sang et sans gêne[56] :
« Son idée d'une revanche bien ordonnée, bien circonscrite, avec « un clairon qui sonne la charge » et qui sonne aussi le retour, est à la réalité immense et terrible ce qu'un tableau de Detaille ou un groupe de Mercié est à une bataille de Mandchourie.
Pas une minute cet homme n'a songé à ce que serait demain, dans une Europe saturée de conflits politiques et sociaux, la levée en masse de grandes nations, la rencontre inouïe de plusieurs millions de soldats-citoyens brûlant de toutes les fièvres. Il a entrevu un combat bien propre, bien vernissé, avec quelques traits de courage exalté et quelques fleurs sur la tombe des héros, et puis, la douceur d'une éternelle idylle.
Il n'est pas de plus fragile chimère : et c'est la forme du pacifisme la plus rudimentaire et la plus utopique qui se puisse concevoir. »
Deux avenues de Paris portaient son nom, mais il n'en subsiste qu'une, l'avenue Paul Déroulède, dans le 15e arrondissement[57], après qu'une des deux a été rebaptisée avenue du Général-Lemonnier[58], mort pour la France lors de la Seconde Guerre mondiale[59],[60],[61]. Une rue de Bois-Colombes porte encore son nom[62].
Duels
[modifier | modifier le code]Déroulède s’est battu deux fois dans des duels au pistolet :
- contre Georges Clemenceau, que Déroulède avait accusé de corruption dans le scandale de Panama[63]. Le duel a lieu le au champ de courses de Saint-Ouen, devant 300 personnes contenues par des gendarmes ; six balles échangées au commandement à 25 m, sans conséquence ; Jules Renard, dans son journal, pense que Déroulède a tiré en l'air lors de son duel au pistolet contre Clemenceau, se demandant s'il fera pareil avec Maurice Barrès[64].
- contre Jean Jaurès à Hendaye le : après un trait d'ironie de Jaurès publié dans L'Humanité à propos d'une manifestation nationaliste devant la statue de Jeanne d'Arc à Paris, Paul Déroulède envoie une lettre de réponse le dans laquelle il accable Jean Jaurès. Ce dernier défie Déroulède en duel, bien qu'il considère ce défi comme « un geste ridicule mais nécessaire ».
Principales publications
[modifier | modifier le code]- Chants du soldat, Paris, Michel Lévy frères (1872) ; prix Montyon (1873) et prix Jean Reynaud (1894) de l’Académie française.
- Nouveaux Chants du soldat, Paris, Calmann-Lévy (1875).
- Chants du soldat - Marches et sonneries, Paris, Calmann-Lévy (1881).
- De l'éducation militaire, Paris, Librairie Nouvelle (1882).
- Le Premier Grenadier de France, La Tour d'Auvergne - étude biographique, Paris, Georges Hurtrel artiste-éditeur (1886).
- Le Livre de la Ligue des patriotes, extraits des articles et discours de Paul Déroulède (1887).
- Histoire d'amour, Paris, Calmaan-Lévy (1890)
- Chants du paysan, Calmann-Lévy (1894) ; prix Jean Reynaud (1894) de l’Académie française.
- Poésies militaires, illustrations de Pierre Georges Jeanniot, Paris, Calmann-Lévy (1896).
- Affaire de la place de la Nation, procès Paul Déroulède - Marcel Habert : cour d'assises de la Seine, . Discours de Paul Déroulède et de Marcel Habert aux jurés de la Seine (1899)
- 1870 - Feuilles de route des Bois de Verrières à la Forteresse de Breslau, Paris, Société d'Édition et de Publications / Librairie Félix Juven (1907) ; rééd. La Délégation des siècles, 2023 (ISBN 979-8385927364)
- 70-71 - Nouvelles feuilles de route - De la Forteresse de Breslau aux Allées de Tourny, Paris, Société d'Édition et de Publications / Librairie Félix Juven (1907) ; rééd. La Délégation des siècles, 2023 (ISBN 979-8385927364)
- Pages françaises, précédées d'un essai par Jérôme et Jean Tharaud, Paris, Bloud et Cie (1909).
- Qui vive ? France ! « Quand même » - Notes et discours (1883-1910), Paris, Bloud et Cie (1910).
- Théâtre
- Juan Strenner, drame en 1 acte, en vers, Théâtre-Français,
- L'Hetman, drame en 5 actes, en vers, Théâtre de l'Odéon,
- La Moabite, drame, 1881
- Messire du Guesclin, drame historique en 3 actes, 1 prologue, 1 épilogue, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- La Mort de Hoche, 5 actes en prose, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- La Plus Belle Fille du monde, conte dialogué en vers libres, Comédie-Française,
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Michel Winock, Nationalisme, Antisémitisme et Fascisme en France, Paris, Seuil, , 512 p., p. 393.
- Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France, 1944-1965, Paris, Fayard, , 427 p., p. 27.
- Zeev Sternhell, La Droite révolutionnaire. Les origines françaises du fascisme (1885-1914), Paris, Gallimard, , p. 307.
- Zeev Sternhell, Didier Leschi et Laurent Kestel, L’histoire refoulée: La Rocque, les Croix de feu, et le fascisme français, Paris, Les Éditions du Cerf, , p. 17.
- Bertrand Joly, Déroulède, l'inventeur du nationalisme.
- Frédéric Impressions Multi-Services, Les résultats des élections et référendums en France : 1848-2018 : selon les chiffres rectifiés en commission parlementaire ou par le Conseil constitutionnel, (ISBN 978-2-9564947-0-6 et 2-9564947-0-8, OCLC 1085538304)
- « Entretien : Naissance de l'Action française, avec Laurent Joly », sur nonfiction.fr (consulté le ).
- Bertrand Joly, « Les antidreyfusards avant Dreyfus », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, vol. 39, no 2, , p. 198-221 (DOI 10.3406/rhmc.1992.1628, lire en ligne, consulté le ) :
« Le premier organisa, avec l'appui de la ligne antisémitique, une réunion électorale où prit place, à côté de Drumont et des siens, la fine fleur de l'état-major boulangiste, y compris Déroulède ; chacun y alla de son petit couplet antisémite, ce qui fit scandale. […] Déroulède lui-même avait déjà durement attaqué Reinach, « ce petit juif qui finirait par me dégoûter des Israélites » (le Drapeau, 9 décembre 1 888). »
- Laurent Joly, « L'entrée de l'antisémitisme sur la scène parlementaire française. Le débat sur l'« infiltration juive » à la Chambre en mai 1895 », Archives Juives, vol. 38, no 1, , p. 114 (ISSN 0003-9837 et 1965-0531, DOI 10.3917/aj.381.0114, lire en ligne, consulté le ) :
« M. Paul Déroulède : […] Et j’ajoute, messieurs, que je suis surpris qu’un débat semblable soit précisément ouvert devant nous non pas par un des 36 millions de catholiques mis en cause, mais bien par un des 500 000 ou 600 000 israélites (Vives interruptions à gauche – Bruit). Moi, je fais hautement connaître ma religion : je suis un républicain chrétien (Bruit à gauche – Applaudissements à droite), et je proteste quand je vois que l’on veut déchristianiser la France pour la judaïser peut-être »
- Jules Guérin, Les trafiquants de l'antisémitisme : la maison Drumont and C°, Déterna, (ISBN 978-2-36006-003-0 et 2-36006-003-1, OCLC 717854218)
- Robert F. Byrnes, « Morès, "The First National Socialist" », The Review of Politics, vol. 12, no 3, , p. 341–362 (ISSN 0034-6705, lire en ligne, consulté le ) :
« An audience which included five deputies and several noted aristocrats heard violent antisemitic speeches by Mores, Drumont, Laur and Paul Deroulede, who was at that time considered the incarnation of French Nationalism. »
- Zeev Sternhell, « Paul Deroulede and the Origins of Modern French Nationalism », Journal of Contemporary History, vol. 6, no 4, , p. 46–70 (ISSN 0022-0094, lire en ligne, consulté le ) :
« For him (Drumont), as for Déroulède and Barrès, anti-semitism became the means par excellence for mobilizing the vast body of the petty bourgeoisie, ill-adapted to the modern world and responding neither to the Marxist call nor to liberal democracy. »
- Laurent Joly, « L'entrée de l'antisémitisme sur la scène parlementaire française. Le débat sur l'« infiltration juive » à la Chambre en mai 1895 », Archives Juives, vol. 38, no 1, , p. 114 (ISSN 0003-9837 et 1965-0531, DOI 10.3917/aj.381.0114, lire en ligne, consulté le ) :
« Le scandale de Panama donne en effet de la substance au thème du Juif capitaliste véreux popularisé par Laur. Plusieurs députés conservateurs ou boulangistes attaquent le financier Cornélius Herz. Un « agent de l’étranger […], un juif allemand », lance le chef de la Ligue des patriotes Paul Déroulède, tandis que Mège reprend le postulat manichéen de Drumont opposant le capitalisme aryen au capitalisme juif : « qu’on reconnaisse que ce généreux pays de France, honnête et laborieux, n’a rien de commun avec tous ces financiers cosmopolites qui se sont abattus sur son territoire pour le spolier et tenter de le déshonorer (Très bien ! très bien !) »
- (en) Hostages of Modernization, 1, Germany - Great Britain - France:, DE GRUYTER, (ISBN 978-3-11-010776-0, DOI 10.1515/9783110855616) :
« p. 464 : Admittedly, Boulanger himself was not antisemitic. Men such as Barres, Deroulede, and Thiebaud never ceased to reproach him for being a man of the old school. He stood firm against any form of alliance with anti-Semitism and refused to endorse Drumont's candidacy in the legislative elections. »
- Jean-Charles Geslot, Victor Duruy, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-7574-0103-3, 2-7574-0103-3 et 2-7574-2134-4, OCLC 1104300455)
- Paul Déroulède, 1870 - Feuilles de route : Des bois de Verrières à la forteresse de Breslau., BnF-P, (ISBN 978-2-346-08189-9 et 2-346-08189-2, OCLC 1041919687)
- « …mon nouvel ami qui devait rester mon vieil ami jusqu'à sa mort, le commandant Hervé… », Paul Déroulède, 1870 - Feuilles de route : Des bois de Verrières à la forteresse de Breslau., BnF-P, 2016, p. 59.
- Maurice Baumont, Au cœur de l'affaire Dreyfus, Del Duca, 1976, p. 316. Lire en ligne
- Thierry Nélias, L'Humiliante Défaite : 1870, la France à l'épreuve de la guerre, Vuibert, 2020, p. 204. Lire en ligne.
- Armand Plat, Deux Français libres sur les traces de Paul Déroulède, Nouvelles Éditions latines, 1960, p. 184. Prix de l'Académie en 1961.
- Bulletin des lois. Partie supplémentaire, volume 48, 1873, p. 256. Lire en ligne.
- Bertrand Joly, Aux origines du populisme - Histoire du boulangisme (1886-1891), CNRS éditions, 2022, pp. 309-310. Lire en ligne
- Céline Piot, « La fabrique de l'autre : l'anti-méridionalité au XIXe siècle », Klesis, no 38, , p. 45-73 (lire en ligne).
- George Liens, « Le stéréotype du Méridional vu par les Français du Nord de 1815 à 1914 », Provence historique, no 110, , p. 413-431.
- D'autres sources citent : « J'avais deux sœurs et vous m'offrez vingt nègres ». Jean Martin, L'Empire triomphant, 1871/1936, Éditions Denoël, Paris, 1990, p. 384.
- Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6), p. 351-365
- Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6), p. 506-509
- Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6), p. 362-364
- Origine populisme, p. 572-573.
- Origine populisme, p. 574-576.
- Origine populisme, p. 585-589.
- Origine populisme, p. 599-602.
- Origine populisme, p. 617-622.
- Origine populisme, p. 647-653.
- Origine populisme, p. 657-658.
- Origine populisme, p. 659-664.
- Origine populisme, p. 664.
- Origine populisme, p. 665-669.
- Origine populisme, p. 673.
- Origine populisme, p. 686-689.
- Origine populisme, p. 691-692.
- Origine populisme, p. 694.
- Origine populisme, p. 697.
- Face au député Camille Dreyfus, il déclare : « Je suis surpris qu'un débat semblable soit précisément ouvert devant nous, non pas par un des trente-six millions de catholiques mis en cause, mais bien par un des cinq cent ou six cent mille israélites. […] Je proteste quand je vois que l'on veut déchristianiser la France pour la judaïser ! ».
- Origine populisme, p. 715.
- Maurice Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme, édition KontreKulture, p. 237.
- Origine populisme, p. 720.
- Source : 11 min 09.
- Les funérailles de Paul Déroulède : Le Petit Parisien du 4 février 1914 sur Gallica.
- Origine populisme, p. 353.
- Origine populisme, p. 657.
- Origine populisme, p. 663-664.
- Michel Leymarie, De la belle époque à la grande guerre, Livre de poche, p. 106.
- Augustin-Jean Auteur du texte Jacquet, La République plébiscitaire : mémoire sur les moyens pratiques d'arriver à l'anéantissement de la puissance juive en France / par A.-J. Jacquet ; avec une préface de Paul Déroulède, (lire en ligne sur Gallica)
- Augustin-Jean Auteur du texte Jacquet, La République plébiscitaire : mémoire sur les moyens pratiques d'arriver à l'anéantissement de la puissance juive en France / par A.-J. Jacquet ; avec une préface de Paul Déroulède, (lire en ligne sur Gallica) :
« Disciple réfléchi de l'ardent prophète Edouard Drumont, M. A.-J. Jacquet a tiré des doctrines passionnées de son illustre maître, un solide programme absolument sage dans le fond. »
- Jean Jaurès, « L'Humanité : journal socialiste quotidien », sur Gallica, (consulté le )
- Bernard Stéphane, Petite et grande histoire des rues de Paris, Éditions Albin Michel, 2000, 316 p. (ISBN 9782226108791).
- (en) 262588213843476, « https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/5bf4dcc906e3e77df71a69b5/ », sur gist.github.com (consulté le )
- « Émile René Lemonnier », base Mémoire des hommes, ministère français de la Défense.
- Relevé du monument commémoratif de l'École Polytechnique, Paris.
- Relevé du monument commémoratif de l'École Polytechnique, Palaiseau
- Évolution du nom des voies de Bois-Colombes
- « PAUL DÉROULÈDE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
- « Journal Jules Renart (ABU) », sur abu.cnam.fr : « On critique la décision de Jaurès. L'un affirme que Déroulède tirera en l'air ? qu'il l'a déjà fait pour Clemenceau. [1er décembre 1904] »
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marie Aynié, « Une justification du coup de force de Déroulède du », Parlement(s) : revue d'histoire politique, Paris, L'Harmattan, no 12 « À l'heure du coup d'État », , p. 108-112 (ISSN 1768-6520, lire en ligne).
- Antoine de Baecque, Paul Déroulède poète patriote : la souffrance, la gloire, l'école, 1870-1885, Paris, Institut d'études politiques de Paris, 1987.
- Antoine de Baecque, « Le poète de la « Revanche » », L'Histoire, no 152 « dossier Paul Déroulède, poète, patriote et putschiste », , p. 38-40.
- Bertrand Joly, Paul Déroulède, thèse de doctorat, Paris IV, 1996, 4 vol. dactylographiés.
- Bertrand Joly, Déroulède : l'inventeur du nationalisme français, Paris, Perrin, , 440 p. (ISBN 2-262-01331-4, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français, 1880-1900 : boulangisme, ligue des patriotes, mouvements antidreyfusards, comité antisémites, Paris, Honoré Champion, coll. « Dictionnaires & références » (no 2), , 687 p. (ISBN 2-85203-786-6, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Bertrand Joly, « L'évolution de Paul Déroulède et de la Ligue des patriotes (1900-1913) », Mil neuf cent : Revue d'histoire intellectuelle, Société d’études soréliennes, no 19 « Y a-t-il des tournants historiques ? 1905 et le nationalisme », , p. 109-117 (lire en ligne).
- Bertrand Joly, Nationalistes et conservateurs en France : 1885-1902, Paris, Les Indes savantes, , 390 p. (ISBN 978-2-84654-130-5).
- Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6)
- (en) Maurice Larkin, « « La République en danger ? » : The Pretenders, the Army and Déroulède, 1898–1899 », The English Historical Review, vol. 100, no 394, , p. 85-105 (JSTOR 569928).
- Michel Winock, « La république de Paul Déroulède », L'Histoire, no 152 « dossier Paul Déroulède, poète, patriote et putschiste », , p. 40-46.
- Michel Winock, Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no H131), (1re éd. 1982, sous le titre Édouard Drumont et Cie : antisémitisme et fascisme en France), 504 p. (ISBN 978-2-7578-4307-9, présentation en ligne).
Archives
[modifier | modifier le code]Les papiers personnels de Paul Déroulède sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 401AP : Inventaire du fonds.
Iconographie
[modifier | modifier le code]- Buste de Paul Déroulède devant la mairie de Gurat, où Paul Déroulède écrivit Feuilles de route et Nouvelles feuilles de route.
- Statue de Paul Déroulède par Paul Landowski, devant l’entrée du square Marcel-Pagnol, située avenue César-Caire, dans le 8e arrondissement de Paris — Monument Paul Déroulède - Paul Landowski, sur Paul-landowski.com.
- Buste de Paul Déroulède dans la salle Marcel Proust du lycée Condorcet, dans le 9e arrondissement de Paris.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Boulangisme
- Pour les diverses tentatives de récupération politique et religieuse du personnage de Jeanne d'Arc, voir l'article : Mythes de Jeanne d'Arc
- Édouard Drumont
- Jules Guérin, Edmond Archdeacon et l'affaire Fort Chabrol
- Jules Lemaître
- Ligue des patriotes
- Marcel Habert
- Revanchisme
- Henri Rochefort
- Gabriel Syveton
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Membre de la Ligue des patriotes
- Poète français du XIXe siècle
- Écrivain français du XIXe siècle
- Dramaturge français du XIXe siècle
- Personnalité de la Troisième République
- Député de la Charente (Troisième République)
- Anticolonial français
- Boulangiste
- Élève du lycée Louis-le-Grand
- Élève du lycée Condorcet
- Étudiant de la faculté de droit de Paris
- Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 1871
- Antidreyfusard
- Antisémitisme en France
- Nationaliste français
- Militaire français de la guerre franco-allemande de 1870
- Naissance en septembre 1846
- Naissance dans l'ancien 4e arrondissement de Paris
- Décès en janvier 1914
- Décès à Nice
- Décès à 67 ans
- Mort d'une affection rénale
- Personnalité inhumée à La Celle-Saint-Cloud