empreindre
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- (XIIIe siècle) Du latin imprimere (« imprimer, presser sur »).
Verbe
[modifier le wikicode]empreindre \ɑ̃.pʁɛ̃dʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’empreindre)
- (Sens propre) Imprimer une figure, un dessin, des traits sur une surface.
Empreindre une marque. Empreindre des caractères.
Leurs pas s’étaient empreints sur la neige, sur le sable.
- (Sens figuré) Influencer, marquer.
- N’écris pas ces doux mots que je n’ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;
Que je les vois briller à travers ton sourire ;
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
N’écris pas ! — (Marceline Desbordes-Valmore, « Les Séparés », dans Poésies inédites, 1860) Tout en elle était empreint d’un charme presque mystique dont le lieutenant Jacques ne savait s’expliquer la nature.
— (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)Le nationalisme déréglé a triomphé. Il a empreint les gouvernants. Pour s’épargner l’opprobre de penser à la paix, bon marché fut fait des hécatombes.
— (Joseph Caillaux, « Discours de Montpellier » in Ma doctrine, 1926)Ayant la peau fréquemment irritée par le feu du rasoir, j’avais pris l’habitude de poudrer mon visage (et cela dès ma quinzième année) comme s’il s’était agi de le dissimuler sous une espèce de masque et d’achever d’empreindre ma personne d’une impassibilité égale à celle des plâtres.
— (Michel Leiris, L’Âge d’homme, 1939, réédition Folio, page 183)On n’empreint les hommes que par le cœur.
— (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)Tous semblaient faire partie des terribles épreuves que Dieu infligeait à son peuple, sans qu’aucun, apparemment, n’inspirât le moindre sentiment que ses croyances et pratiques religieuses méritassent quelque investigation, a fortiori fussent empreintes de la moindre légitimité.
— (Henry Laurens, John Tolan & Gilles Veinstein, L’Europe et l’Islam : Quinze siècles d’histoire, Éditions Odile Jacob, 2009)
- N’écris pas ces doux mots que je n’ose plus lire :
- (Pronominal) Se marquer, s’imprégner de quelque chose.
Ces prédications avaient quelque chose de solennel qui m’étonnait. Les traits s’en sont empreints si profondément dans mon cerveau, que je ne me les rappelle pas sans une sorte de terreur.
— (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, réédition Folio, page 19)Vous connaissez le pays, vous savez qu’au déclin de la journée les vallées s’y empreignent d’une couleur très différente du bleu méridional.
— (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Képi, Fayard, 1943 ; réédition Le Livre de Poche, 1968, page 88)
Dérivés
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Lyon) : écouter « empreindre [ɑ̃.pʁɛ̃.d̪ʁɘ] »
- France (Toulouse) : écouter « empreindre [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « empreindre [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « empreindre [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « empreindre [Prononciation ?] »
Références
[modifier le wikicode]- « empreindre », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (empreindre)
- « empreindre », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage