Correction d'une mesure de température d'une sonde de température de type à résistance thermométrique
DOMAINE TECHNIQUE GENERAL ET CONTEXTE DE L'INVENTION
La présente invention concerne le domaine de l'aéronautique. Plus précisément, l'invention porte sur procédé de mesure de température et un système de mesure de température.
Certaines sondes de température de type à résistance (ou RTD pour
Résistance Température Detector selon la terminologie anglo-saxonne) présentent deux éléments sensibles électriquement conducteurs sur un même support, chacun des éléments sensibles étant relié à une voie de mesure pour mesurer la résistance dudit élément sensible.
Les figures 1 et 2 illustrent un exemple courant d'une telle sonde de température 1 . La sonde de température 1 présente deux éléments sensibles 3, 4 similaires disposés sur un même support 2. Chaque élément sensible 3, 4 est alimenté par une voie 6, 7 du système de régulation électronique numérique à pleine autorité du moteur 5 (ou FADEC pour Full-Authority Digital Engine Control selon la terminologie anglo-saxonne) par un courant afin que la tension aux bornes dudit élément sensible 3, 4 puisse être mesurée, et la résistance dudit élément sensible 3,4 calculée. Un premier élément sensible 3 est ainsi relié à une première voie 6 du FADEC 5, et un second élément sensible 4 est relié à une seconde voie 7 du FADEC 5.
La figure 1 représente ainsi deux éléments sensibles 3, 4 duals enroulés sur un mandrin constituant le support 2. Les deux éléments sensibles 3, 4 sont enroulés en parallèle autour du mandrin. En général, les deux éléments sensibles 3, 4 sont des fils en platine. La figure 2 représente un type de sonde à film, où les éléments sensibles 3,4 sont collés de façon adjacente sur le support 2.
La résistance d'un élément sensible 3, 4, notamment métallique, et en particulier en platine, dépend de la température dudit élément sensible 3, 4.
Ainsi, en déterminant la résistance d'un élément sensible 3,4 au moyen de la connaissance du courant qui y circule et de la tension à ses bornes, il est possible d'en déduire la température dudit élément sensible 3, 4.
Cependant, le courant d'alimentation crée une dissipation de puissance par effet joule engendrant un auto-échauffement de l'élément sensible 3,4 dans lequel circule le courant, entraînant une erreur d'auto-échauffement sur la
mesure de la température. La dissipation de puissance dépendant du courant I et de la résistance R de l'élément sensible, correspondant à RI2, le courant d'alimentation est choisi faible, généralement inférieur à 5 mA afin de limiter ces erreurs d'auto-échauffement.
L'erreur d'auto-échauffement dépend également du débit massique de fluide, par exemple de l'air, au niveau de l'élément sensible 3, 4, donc de la sonde de température 1 . La figure 3 illustre l'influence d'un débit massique d'air (en abscisse en lbs/ft2.s, soit en livre par pied carré par seconde) sur l'erreur d'auto-échauffement (en ordonnée en ° C/mW, soit en degrés Celsius par milliwatt) exprimée en tant qu'erreur de température par milliwatt de puissance dissipée par effet joule.
La figure 3 présente une courbe moyenne 20 encadrée par une courbe haute 21 et une courbe basse 22, reflétant respectivement la moyenne et les dispersions haute et basse de l'erreur d'auto-échauffement en fonction du débit massique d'air.
Pour des questions de sécurité, chaque élément sensible 3, 4 doit pouvoir supporter, en cas de panne, un courant de 22 mA, sans destruction et avec un retour à la normale après disparition de la panne. Une telle panne peut notamment provenir du bloc d'alimentation du calculateur du FADEC ou d'une résistance en court-circuit dans le réseau résistif d'alimentation de la sonde.
Or, un tel courant panne, d'une intensité bien supérieure au courant nominal d'alimentation, entraîne par effet joule un fort auto-échauffement de l'élément sensible 3,4 dans lequel circule ledit courant de panne.
Par exemple, un courant de panne lpanne de 22 mA circulant dans un élément sensible 3, 4 présentant une résistance R de 200 ohms, induit une puissance dissipée Pdissipée de :
Pdissipée R X lpanne
Pdissipée = 200 X 0,0222
Pdissipée = 0,0968 W ~ 100 mW
En application de la courbe moyenne 20 illustrée par la figure 3, pour un débit massique d'air de 6 lbs/ft2.s, une puissance dissipée Pdissipée de 100 mW donne une erreur moyenne de 0,03 χ 100 =3 ° C. Une erreur de 3° C est au-delà d'un seuil d'erreur globale acceptable, typiquement de 1 ,1 ° C.
Les deux éléments sensibles 3, 4 étant situés sur un même support, l'auto- échauffement d'un des éléments sensible 3, 4 est susceptible de se propager par
conduction thermique à l'autre élément sensible 3,4. A titre d'exemple, dans le cas d'une sonde à bobine telle que représentée sur la figure 1 , les enroulements parallèles des éléments sensibles 3, 4 sont très proches, de l'ordre de 60 μιτι environ. La température de l'autre élément sensible 3,4, dans lequel circule un courant normal d'alimentation, augmente donc, entraînant une erreur de mesure de température du fluide. Il en résulte que la mesure d'un élément sensible 3,4 peut être affectée par la panne touchant l'autre élément sensible 3,4.
Ainsi, dans le cas d'une panne simple côté calculateur, n'affectant qu'une voie, il y a propagation de panne à l'ensemble de la sonde 1 dont les deux voies 6, 7 se trouvent entachées d'une erreur inacceptable. Or, la dualité des éléments sensibles 3, 4 a justement pour but de garantir la disponibilité d'une mesure de température fiable même en cas de disfonctionnement sur une voie 6, 7 ou un élément sensible 3,4.
Ainsi, il y a un risque de perdre les deux voies de mesure de température sur une panne simple qui ne devrait en affecter qu'une seule. La perte de la mesure de la température de l'air peut conduire à une dégradation des performances du moteur, voire à un arrêt du moteur.
En effet, la mesure d'une telle sonde de température est utilisée dans de nombreuses lois du contrôle moteur comme la position des géométries variables du compresseur haute pression qui est pilotée en régime réduit selon :
Xn25 étant la vitesse du rotor haute pression dudit compresseur, en tours par minute. La gestion des régimes moteurs transitoires faisant appel à la mesure de la température de l'air obtenue grâce à la sonde de température, la précision d'une telle mesure est très importante.
Diverses solutions ont été proposées pour pallier ces inconvénients. La figure 4 montre par exemple une sonde 30 comprenant deux mandrins 31 , 32, un élément sensible 33, 34 étant enroulé sur chacun des mandrins 31 , 32. Les éléments sensibles 33, 34 sont ainsi dissociés, leur écartement étant suffisant pour qu'une erreur d'auto-échauffement au niveau d'un élément sensible 33, 34
n'entraîne pas, par conduction thermique, une erreur de récupération au niveau de l'autre élément sensible 33, 34.
Cependant, une telle configuration présente plusieurs inconvénients. Il existe un écart entre les éléments sensibles 33, 34, ce qui peut conduire à des différences de mesure de température pouvant empêcher l'exploitation conjointe des deux mesures de température dans certains cas de figure. En outre, une telle sonde 30 est plus volumineuse, plus lourde, son coefficient de traînée (Cx) est moins bon, donc son sillage est également moins bon. PRESENTATION DE L'INVENTION
La présente invention vise ainsi à proposer un système permettant de compenser les erreurs entachant la mesure de température d'un élément sensible d'une sonde de température lorsqu'un élément sensible de ladite sonde de température est parcouru par un courant de panne dépassant une intensité prédéterminée.
A cet effet, on propose un procédé de mesure de température utilisant une sonde de température de type à résistance thermométrique présentant au moins deux éléments sensibles électriquement conducteurs sur un même support, dans lequel on mesure différents paramètres représentatifs de l'intensité du courant électrique circulant dans un desdits éléments sensibles, et dans lequel une correction fonction de ladite intensité du courant électrique circulant dans ledit élément sensible est appliquée à un signal représentatif d'une mesure de température issue de l'autre desdits éléments sensibles afin de corriger une erreur due à l'auto-échauffement par effet joule dudit élément sensible affectant l'autre desdits éléments sensibles.
L'invention est avantageusement mais facultativement complétée par les caractéristiques suivantes, prises seules ou en une quelconque de leur combinaison techniquement possible:
- une correction fonction de ladite intensité du courant électrique circulant dans ledit élément sensible est appliquée à un signal représentatif d'une mesure de température issue de dudit élément sensible afin de corriger une erreur due à l'auto-échauffement par effet joule dudit élément sensible affectant ledit élément sensible;
- on détermine un débit massique de fluide au niveau de la sonde de température, et la correction appliquée au signal représentatif d'une mesure de température
issue de l'autre desdits éléments sensibles est également fonction du débit massique de fluide au niveau de ladite sonde de température;
- on détermine un débit massique de fluide au niveau de la sonde de température, et la correction appliquée au signal représentatif d'une mesure de température issue de dudit élément sensible est également fonction du débit massique de fluide au niveau de ladite sonde de température.
De préférence, la correction appliquée est déterminée à partir de données de correction préalablement stockés dans une mémoire, ces données de correction étant représentatives d'une relation entre l'intensité d'un courant circulant dans un élément sensible, le débit massique de fluide au niveau de ladite sonde de température, et une erreur à corriger.
A cet effet, les données de correction sont préalablement déterminées par les étapes selon lesquelles :
- on dispose une sonde de température dans un dispositif de circulation de fluide,
- on alimente un des éléments sensibles de ladite sonde avec un courant électrique nominal et l'autre des éléments sensibles avec un courant électrique de panne, le courant électrique de panne présentant une intensité supérieure au courant électrique nominal,
- on soumet ladite sonde à un flux de fluide présentant un débit massique de fluide connu et une température connue,
- on relève une mesure de température pour chacun desdits éléments sensibles,
- on détermine les données de correction à partir de ladite mesure de température pour chacun desdits éléments sensibles, du débit massique de fluide connu et de la température connue.
L'invention concerne également un produit programme d'ordinateur comprenant des instructions de code de programme pour l'exécution des étapes du procédé selon l'invention, lorsque ledit procédé est exécuté sur un ordinateur.
L'invention concerne également un système de mesure de température, comprenant une sonde de température de type à résistance thermométrique présentant au moins deux éléments sensibles électriquement conducteurs partageant un même support, ledit système comportant:
- des moyens de mesure d'au moins un paramètre représentatif de l'intensité d'un courant électrique circulant dans un desdits éléments sensibles, et
- un module de traitement adapté pour appliquer une correction fonction de ladite intensité du courant électrique circulant dans ledit élément sensible à un signal représentatif d'une mesure de température issue de l'autre desdits éléments sensibles afin de corriger une erreur due à l'auto -échauffement par effet joule dudit élément sensible affectant l'autre desdits éléments sensibles.
De préférence, le module de traitement est en outre adapté pour appliquer une correction fonction de ladite intensité du courant électrique circulant dans ledit élément sensible à un signal représentatif d'une mesure de température issue dudit élément sensible afin de corriger une erreur due à l'auto-échauffement par effet joule dudit élément sensible affectant ledit élément sensible.
De préférence également, le système comprend en outre des moyens de détermination d'un débit massique de fluide au niveau de la sonde de température, et dans lequel le module de traitement est en outre adapté pour que la correction appliquée au signal représentatif d'une mesure de température issue d'un desdits éléments sensibles soit également fonction du débit massique de fluide au niveau de ladite sonde de température.
Le système comprend de préférence une mémoire dans laquelle sont stockées des données de correction représentatives d'une relation entre l'intensité d'un courant circulant dans un élément sensible, le débit massique de fluide au niveau de ladite sonde de température, et une erreur de température à corriger.
Le système est de préférence configuré pour mettre en œuvre le procédé selon l'invention. PRESENTATION DES FIGURES
D'autres caractéristiques, buts et avantages de l'invention ressortiront de la description qui suit, qui est purement illustrative et non limitative, et qui doit être lue en regard des dessins annexés parmi lesquels:
- les figures 1 et 2, déjà commentées, illustrent un exemple d'une sonde de température de type à résistance thermométrique de température présentant au moins deux éléments sensibles électriquement conducteur sur et dans un même support ;
- la figure 3, déjà commentée, représente des courbes illustrant la relation entre l'erreur d'auto-échauffement et le débit massique d'air au niveau de la sonde de température ;
- la figure 4, déjà commentée, illustre un exemple d'une sonde de température dans laquelle les deux éléments sensibles sont disposés sur des supports différents,
- la figure 5 est un schéma illustrant un exemple possible de système de mesure mis en place sur une voie;
- la figure 6 est un schéma illustrant un système de mesure selon un mode de réalisation possible de l'invention ;
- la figure 7 illustre une configuration possible d'un moyen d'acquisition de données de correction.
DESCRIPTION DETAILLEE
En référence aux figures 1 , 2, 5 et 6, un système de mesure de température selon un mode de réalisation possible de l'invention, comprend une sonde de température 1 de type à résistance thermométrique présentant au moins deux éléments sensibles 3, 4 électriquement conducteurs partageant un même support 2. Chacun des éléments sensibles 3,4 est relié à une voie de mesure 6, 7 pour mesurer un paramètre électrique dudit élément sensible 3, 4, ledit paramètre électrique variant avec la température.
La sonde de température 1 est similaire à une sonde de température connue de l'homme du métier, telle qu'illustrée sur la figure 1 et précédemment présentée.
Les éléments sensibles 3, 4 se présentent de préférence sous la forme de fils de métal, préférentiellement en platine, et le paramètre électrique variant avec la température est par exemple la résistance électrique, puisque la résistivité d'un métal croît avec la température.
Ainsi, la détermination d'un signal représentatif dudit paramètre variant avec la température permet de déterminer une mesure de la température à laquelle est soumise la sonde de température 1 . On peut donc déterminer une mesure de température à partir d'un signal en sortie d'au moins un desdits éléments sensibles 3,4.
Pour déterminer la résistance d'un élément sensible 3, 4, il faut qu'un courant circule dans ledit élément sensible 3, 4. Des circuits d'alimentation 412, 413 permettent d'alimenter les éléments sensibles 3, 4 en courant électrique.
En application de la loi d'Ohm reliant une tension U aux bornes d'un élément, la résistance R dudit élément et l'intensité I du courant le traversant
selon U=RI, il suffit de déterminer deux des termes de cette relation pour pouvoir en déduire le troisième.
Ainsi, dès lors qu'un courant circule dans un élément sensible 3, 4, la connaissance de la tension aux bornes dudit élément sensible 3,4 et de l'intensité du courant qui le traverse permet d'en déduire la résistance, puis sa température.
Le système comprend ainsi des moyens de mesure de différents paramètres représentatifs des intensités des courants électriques circulant dans chacun desdits éléments sensibles 3,4.
La figure 5 présente un exemple de moyens de mesure de la voie de traitement des mesures d'un élément sensible 3,4. Aux bornes dudit élément sensible 3,4 est connecté un premier dispositif de mesure de tension 416 fournissant la tension VT à un module de traitement 410. A une borne de l'élément sensible 3,4 est connecté un premier élément résistif 412, lui-même connecté par son autre terminal à une tension d'alimentation haute +V0.
A l'autre borne de l'élément sensible 3, 4 est connecté un second élément résistif 413 de résistance connue, aux bornes duquel est connecté un second dispositif de tension 417 fournissant la tension V2, par laquelle est obtenu le paramètre I représentatif de l'intensité du courant électrique circulant dans l'élément sensible 3,4, par le biais d'un convertisseur V/R. Le paramètre I est ensuite fourni au module de traitement 410. Un troisième élément résistif 414 relie une des bornes dudit second élément résistif 413 à une tension d'alimentation basse -V0.
La figure 6 illustre les échanges d'informations entre les deux voies de traitement 401 , 402. En effet, chacune des voies de traitement 401 (respectivement 402) transmet à l'autre des informations relatives à l'intensité du courant électrique circulant dans l'élément sensible 3 (respectivement 4) à laquelle ladite voie 401 (respectivement 402) est associée. Ainsi, la voie de traitement 401 , associée au premier élément sensible 3, transmet des informations 403 relatives à l'intensité du courant électrique circulant dans ledit premier élément sensible 3 à la voie de traitement 402, associée au second élément sensible 4, tandis que la voie de traitement 402, associée audit second élément sensible 4, transmet des informations 404 relatives à l'intensité du courant électrique circulant dans ledit second élément sensible 4 à la voie de traitement 401 , associée au premier élément sensible 3.
Les systèmes illustrés par les figures 5 et 6 sont des exemples non limitatifs. D'autres configurations peuvent être envisagées par l'homme du métier pour établir une alimentation en courant des éléments sensibles 3, 4, pour déterminer une mesure de température à partir d'un signal en sortie d'au moins un desdits éléments sensibles 3,4 pour mesurer différents paramètres représentatifs des intensités des courants électriques circulant dans chacun desdits éléments sensibles 3,4, et pour que des informations relatives à l'intensité du courant électrique circulant dans un desdits éléments sensibles 3, 4, soient prises en compte dans une correction de la mesure de l'autre élément sensible 3,4.
Le système peut comprendre également des moyens pour déterminer un paramètre représentatif du débit massique de fluide au niveau de ladite sonde de température 1 . Un paramètre représentatif du débit massique de fluide peut être fourni par des dispositifs extérieurs au système, notamment pour tirer parti de capteurs réparti ailleurs dans l'appareil.
Sur le système de la figure 5, un capteur 420 permet d'obtenir un paramètre représentatif du débit massique de fluide au niveau de ladite sonde de température 1 , à partir duquel ledit débit massique de fluide peut être calculé. Ce paramètre représentatif peut par exemple être une vitesse d'écoulement de fluide, et le capteur 420 être une sonde de type Pitot. Ce paramètre représentatif du débit massique de fluide est également fourni au module de traitement 410.
On détermine une mesure de température à partir d'un signal en sortie d'au moins un desdits éléments sensibles 3,4, ladite mesure de température pouvant être déterminée par le module de traitement 410, ou par une unité de calcul externe, puis fournie au module de traitement 410.
Ce module de traitement 410 peut être l'ordinateur de données aérodynamiques (ou Air Data Computer selon la terminologie anglo-saxonne), ou être le FADEC, ou tout autre dispositif embraqué muni de moyen de traitement, notamment un calculateur.
Le système 400 comprend une mémoire 411 dans laquelle quel sont stockées des données de correction représentatives d'une relation entre l'intensité d'un courant circulant dans un élément sensible 3,4, le débit massique de fluide au niveau de ladite sonde de température 1 , et une erreur à corriger. Plus précisément, les données de correction se distinguent entre d'une part les données relatives à la correction d'une erreur due à l'auto-échauffement de l'élément sensible 3,4 duquel est issue la mesure à laquelle ladite correction est
appliquée, et d'autre part les données relatives à la correction d'une erreur due à l'auto-échauffement de l'autre élément sensible 3,4 que celui duquel est issue la mesure à laquelle ladite correction est appliquée.
Ainsi, des données de correction prennent en compte l'intensité d'un courant circulant dans l'élément sensible 3,4 duquel est issue la mesure à laquelle ladite correction est appliquée, tandis que d'autres données de correction prennent en compte l'intensité d'un courant circulant dans l'autre élément sensible 3,4 que celui duquel est issue la mesure à laquelle ladite correction est appliquée.
La mémoire 411 peut être intégrée au module de traitement 410, comme illustré sur la figure 4, ou bien encore être distante, auquel cas lesdites données sont accessibles au module de traitement 410.
Ces données de correction peuvent notamment prendre la forme d'abaques de correction permettant d'évaluer une erreur en température en fonction du débit massique d'air, de façon similaire aux courbes illustrées sur la figure 2.
Selon un mode de réalisation possible du procédé selon l'invention, pour réaliser une mesure corrigée de la température, on alimente en courant les éléments sensibles 3, 4.
On détermine une mesure de température à partir d'un signal en sortie d'au moins un desdits éléments sensibles 3,4, notamment au moyen des voies de mesure 6,7. Par exemple, le signal en sortie d'au moins un desdits éléments sensibles 3,4 peut être un signal représentatif de la résistance d'un élément sensible 3,4, comme une mesure de tension.
On mesure des paramètres représentatifs des intensités des courants électriques circulant dans chacun desdits éléments sensibles 3,4. Le dispositif de mesure de la tension 417 permet de mesurer la tension aux bornes de l'élément résistif 413, et, la résistance desdits éléments résistifs 413étant connue, d'en déduire l'intensité du courant électrique circulant dans un élément sensible 3, 4. On peut ainsi déterminer des paramètres représentatifs des intensités des courants électriques circulant dans chacun desdits éléments sensibles 3,4.
On mesure un paramètre représentatif du débit massique d'air au niveau de la sonde de température 1 , par exemple au moyen du capteur 420.
Le module de traitement 410 corrige la mesure de température en fonction de ces mesures desdits différents paramètres. En effet, ainsi qu'indiqué plus haut, la mesure d'une température utilisant une sonde de température 1 de type à
résistance thermométrique peut être entachée d'une erreur due à l'auto- échauffement par effet joule d'un des éléments sensibles 3, 4. Cette erreur d'auto-échauffement peut également affecter, par conduction, l'autre élément sensible 3, 4.
La connaissance de l'intensité du courant parcourant chacun des éléments sensibles 3, 4 grâce à la détermination de paramètres représentatifs de l'intensité du courant électrique circulant dans chacun desdits éléments sensibles 3, 4 permet de déterminer le type d'erreur affectant chaque élément sensibles 3, 4. La correction apportée à la mesure de température d'un élément sensible 3, 4 peut donc être choisie en fonction de l'état de panne dudit élément sensible 3,4 ou de l'autre élément sensible 3,4. Une correction fonction de ladite intensité du courant électrique circulant dans un élément sensible 3,4 est appliquée à un signal représentatif d'une mesure de température issue de l'autre desdits éléments sensibles 3,4 afin de corriger une erreur due à l'auto -échauffement par effet joule dudit élément sensible 3,4 affectant l'autre desdits éléments sensibles 3,4.
De même, une correction fonction de ladite intensité du courant électrique circulant dans un élément sensible 3,4 peut être appliquée à un signal représentatif d'une mesure de température issue de dudit élément sensible 3,4 afin de corriger une erreur due à l'auto-échauffement par effet joule dudit élément sensible 3,4 affectant ledit élément sensible 3,4.
On peut comparer les mesures des paramètres représentatifs des intensités de courant à des seuils, le module de traitement 410 corrigeant la mesure de température en fonction du résultat de ces comparaisons.
Notamment, on compare la mesure du paramètre représentatif de l'intensité de courant circulant dans l'élément sensible 3,4 à partir duquel la température est mesurée, à un seuil de courant caractérisant un auto- échauffement par effet Joule dudit élément sensible 3,4 et le module de traitement 410 corrige la mesure de température selon un mode destiné à corriger l'effet dû à cet auto-échauffement.
La correction mise en œuvre par le module de traitement 410 peut ainsi corriger une erreur sur la mesure de température d'un élément sensible 3, 4 due à l'auto-échauffement par effet joule dudit élément sensible 3,4, la correction étant fonction du paramètre représentatif de l'intensité du courant électrique circulant dans ledit élément sensible 3, 4.
Egalement, on peut comparer la mesure du paramètre représentatif de l'intensité de courant circulant dans un élément sensible 3,4, à un seuil de courant caractérisant un auto-échauffement par effet Joule dudit élément sensible 3,4 et le module de traitement 410 corrige la mesure de température obtenue à partir de l'autre élément sensible 3,4 selon un mode destiné à corriger l'effet dû à cet auto-échauffement.
La correction de la température peut ainsi corriger une erreur sur la mesure de température d'un élément sensible 3, 4 due à auto-échauffement par effet joule de l'autre élément sensible 3, 4, la correction étant fonction du paramètre représentatif de l'intensité du courant électrique circulant dans ledit autre élément sensible 3,4.
De fait, dès lors que la mesure d'un paramètre représentatif de l'intensité de courant circulant dans un élément sensible 3,4 dépasse un premier seuil de significativité, cela signifie que l'erreur d'auto-échauffement par effet joule entachant la mesure de la température à partir dudit élément sensible 3,4 devient importante, et une correction selon un premier mode est appliquée à la mesure de la température à partir dudit élément sensible 3,4 pour en compenser les effets.
De plus, dès lors que la mesure d'un paramètre représentatif de l'intensité de courant circulant dans un élément sensible 3,4 dépasse un second seuil de significativité, qui peut être différent du premier seuil, cela signifie que l'auto- échauffement par effet joule dudit élément sensible va affecter la mesure de température de l'autre élément sensible 3,4 entachant d'une erreur la mesure de la température à partir dudit autre élément sensible 3,4, et une correction selon un second mode est appliquée à la mesure de la température à partir dudit autre élément sensible 3,4.
Connaissant l'état de panne de chaque voie de mesure 6,7, il est possible de choisir ainsi le mode de correction à appliquer, et, connaissant différents paramètres représentatifs des intensités des courants électriques circulant dans chacun desdits éléments sensibles 3,4, ainsi que du débit massique de fluide au niveau de la sonde de température 1 , il est possible de quantifier la correction à appliquer à la température au moyen des données de correction.
Pour reprendre un exemple évoqué plus haut, et en référence à la figure 3, un courant de 22 mA dans un élément sensible 3,4 présentant une résistance de 200 ohms induit une puissance dissipée d'environ 100 mW, ce qui donne à un débit
massique d'air de 6 lbs/ft2.s, une erreur d'auto-échauffement moyenne sur la mesure de température +3° C pour la température obtenue à partir d'un signal en sortie dudit élément sensible 3,4. Les données de correction peuvent donc par exemple associer une correction de -3° C à une intensité de 22 mA et à un débit massique d'air de 6 lbs/ft2. s.
De préférence, la correction de la température est mise en œuvre lorsque le paramètre représentatif de l'intensité du courant électrique circulant dans au moins un des éléments sensibles 3, 4 dépasse un seuil donné. En effet, la mesure de la température n'est affectée d'une erreur significative d'auto-échauffement que lorsque l'intensité du courant est suffisamment importante pour que la puissance dissipée par effet joule dans un élément sensible 3, 4 entraîne un élèvement de température supérieur à un seuil de tolérance sur la mesure de la température. Le seuil donné peut aussi correspondre à un courant de panne susceptible de s'établir dans un élément sensible 3, 4. Dans un exemple évoqué plus haut, ce courant de panne est de 22 mA.
Le module de traitement 410 calcule une correction de mesure de température en fonction de données de correction préalablement stockés dans une mémoire 411 , ces données étant représentatives d'une relation entre l'intensité d'un courant circulant dans un élément sensible 3,4, le débit massique d'air au niveau de ladite sonde de température 1 , et une erreur de température à corriger.
Comme indiqué plus haut, ces données de correction peuvent notamment prendre la forme d'abaques de correction permettant d'évaluer une erreur en température en fonction du débit massique d'air, de façon similaire aux courbes illustrées sur la figure 2.
Notamment, connaissant l'intensité du courant circulant dans un élément sensible 3,4, on en déduit la puissance dissipée dans ledit élément sensible 3,4 par effet Joule. On peut alors appliquer une correction de la mesure de température en fonction du débit d'air massique au niveau de la sonde 1 .
En référence à la figure 7, pour déterminer préalablement les données de correction, on dispose une sonde de température 1 dans une soufflerie 50. On alimente un des éléments sensibles 3, 4 de ladite sonde 1 avec un courant électrique nominal et l'autre des éléments sensibles 3,4 avec un courant électrique de panne, le courant électrique de panne présentant une intensité supérieure au courant électrique nominal. Par exemple, le courant nominal
correspond à un courant d'alimentation d'une intensité inférieure à 5 mA et le courant de pannes présente une intensité de 22 mA.
On soumet ladite sonde à un flux de fluide 51 présentant un débit massique de fluide connu et une température connue. A cet effet, un dispositif de mesure de température 52 fournit la température dudit flux de fluide 51 , tandis que des capteurs 53, 54, par exemple des sondes de type Pitot, fournissent une valeur représentative du débit massique de fluide au niveau de la sonde 1 .
On relève une mesure de température pour chacun desdits éléments sensibles 3, 4, sans correction.
On peut modifier le flux de fluide et/ou l'intensité du courant parcourant les éléments sensibles 3,4 pour relever des mesures de température pour différents débits massiques d'air et/ou différentes intensités de courant.
On détermine enfin les données de correction à partir de ladite mesure de température, du débit massique de fluide connu et de la température connue. Ces données de correction sont ensuite stockées dans une mémoire 411 et rendues accessibles au module de traitement 410.