Platine de liaison rapide d'une chaussure de cycliste sur une pédale automatique de cycle, et pédale de cycle automatique adaptée à une telle platine
La présente invention concerne une platine de liaison rapide d'une chaussure de cycliste sur une pédale automatique de cycle, ainsi qu'une pédale de cycle automatique coopérant avec une telle platine.
On connaît de tels ensembles pédale-platine de liaison rapide comportant une platine pourvue de trous de fixation de celle-ci à la semelle d'une chaussure. En général, ces trous de fixation sont formés par des fentes longitudinales permettant un certain réglage longitudinal de la position de la platine sur la semelle. Ces platines de liaison rapide comportent un organe de liaison arrière qui est un organe femelle apte à coopérer avec un organe d'accrochage monté pivotant sur la pédale autour d'un axe horizontal, et un organe de liaison avant qui généralement a la forme d'un organe mâle apte à coopérer avec un organe d'accrochage fixe prévu sur la pédale. La pédale est en outre pourvue d'une surface d'appui au-dessus de l'axe de pédale contre laquelle vient se poser la platine de liaison.
L'organe d'accrochage arrière sur la pédale est précontraint par un moyen élastique de rappel qui habituellement est constitué d'un ressort. Un tel dispositif à platine de liaison rapide est classique et se trouve décrit dans par exemple la publication EP 0 146 454. L'enclenchement de la platine sur la pédale se fait de manière automatique par l'introduction de l'organe de liaison avant dans l'organe d'accrochage avant sur la pédale et par un mouvement de pivotement de la platine vers le bas, ce qui fait pivoter l'organe d'accrochage arrière vers l'extérieur à l'encontre de l'effet du ressort afin de permettre l'introduction de l'extrémité libre de celui-ci dans l'organe de liaison arrière de la platine. Ensuite, l'organe d'accrochage arrière revient automatiquement à sa position initiale par l'effet de l'action du ressort de rappel.
Le déclenchement de la platine, c'est-à-dire la libération de celle-ci de la pédale, se fait par un mouvement de rotation de la platine autour d'un axe vertical à proximité de l'extrémité avant de la platine, ce qui provoque le pivotement de l'organe d'accrochage arrière qui ainsi lâche sa prise. L'interaction entre ces organes est décrite en détail dans le document cité ci-dessus.
Les platines classiques sont soit en métal et suffisamment petites pour être pratiquement encastrées dans la semelle, soit en matière plastique et relativement grandes pour être fixées sur la semelle de manière à constituer une pièce en saillie sur celle-ci. L'invention se rapporte en particulier aux platines en matière plastique qui sont fabriquées par moulage par injection. Du fait que ces platines sont fixées directement sur la semelle de la chaussure de cycliste et non pas à l'intérieur de celle-ci, elles constituent en effet des véritables entretoises entre la semelle de chaussure et la pédale. Cela a pour conséquence que la distance entre la semelle et l'axe de pédale est augmentée par l'épaisseur générale de la platine, alors qu'il est souhaitable de réduire cette distance afin d'améliorer le rendement du pédalage. Cependant, il est impossible d'encastrer dans la semelle une platine de cette dimension.
Pour les contraintes lors de l'utilisation, en particulier lorsque le cycliste marche sur le sol et que les surfaces sur la platine en contact avec le sol ne peuvent pas être trop réduites en épaisseur pour ne pas favoriser l'usure rapide de la platine, il est important de maintenir une certaine épaisseur aux endroits les plus exposés à l'usure qui sont la surface avant et la surface arrière de la face inférieure de la platine.
On connaît également une platine de ce genre pourvue de surfaces d'usure disposées en triangle sur la face inférieure de la platine, mais ces surfaces sont très limitées, en particulier à l'arrière où elles sont portées par deux talons latéraux, et elles s'usent par conséquent relativement vite, ce qui entraîne le changement fréquent des platines pour éviter les problèmes lors de l'engagement et le dégagement de la platine par rapport à la pédale automatique. Par ailleurs, afin d'obtenir une indication de l'usure, les surfaces d'usure sont couvertes d'une couche en une couleur différente de celle du reste de la platine, ce qui complique la fabrication de celle-ci.
Le but de l'invention est de remédier aux inconvénients des platines de liaison connues en proposant une platine apte à être fixée sur la semelle de chaussure de cycliste et qui permet néanmoins de réduire la distance entre celle-ci et l'axe de pédale. La nouvelle platine est en outre plus compacte et nécessite moins de matière pour sa fabrication, tout en gardant les caractéristiques de résistance nécessaires dans ce domaine d'utilisation. Cette compacité rend en outre la platine selon l'invention moins lourde, ce qui est un avantage supplémentaire.
La platine selon l'invention est utilisée avec une pédale automatique spécialement adaptée pour recevoir cette platine d'une nouvelle conception afin de faire ressortir tous les avantages de celle-ci. Cette nouvelle conception de la pédale est par ailleurs également plus compacte et plus légère que les pédales classiques de ce genre. L'invention a pour objet une platine de liaison rapide d'une chaussure de cycliste sur une pédale automatique de cycle, comportant des trous de fixation de la platine à une semelle d'une chaussure de cycliste, une face supérieure apte à venir en appui contre ladite semelle, une face inférieure apte à venir en appui contre une surface d'appui disposée centralement au-dessus d'un axe de pédale de ladite pédale, un organe de liaison arrière, et un organe de liaison avant, lesdits organes de liaison étant aptes à coopérer respectivement avec un organe d'accrochage arrière pivotant et avec un organe d'accrochage avant fixe prévus sur la pédale, caractérisée par le fait que ladite face inférieure de la platine comporte une zone centrale en retrait coopérant avec ladite surface d'appui de la pédale de manière à rapprocher la face supérieure de la platine à ladite surface d'appui sur ladite pédale.
Selon d'autres caractéristiques de l'invention :
- ladite zone centrale en retrait est définie par une surface intermédiaire renfoncée entre une zone d'extrémité arrière et une zone d'extrémité avant constituant des surfaces d'usure de la platine ; - ladite zone centrale en retrait s'étend sur toute la largeur de la platine ;
- ladite zone centrale en retrait s'étend sur environ 2/3 à environ 3/4 de la longueur de la platine ;
- la réduction d'épaisseur obtenue par ladite zone centrale en retrait correspond à environ 1/5 jusqu'à environ 1/4 de l'épaisseur générale de la platine. L'invention a également pour objet une pédale automatique de cycle, comprenant un corps de pédale logeant un axe de pédale pouvant être relié à un pédalier, un organe d'accrochage arrière pivotant autour d'un axe de rotation horizontal et précontraint par un moyen élastique de rappel, un organe d'accrochage avant fixe, lesdits organes d'accrochage arrière et avant étant aptes à coopérer avec un organe de liaison arrière respectivement un organe de liaison avant prévus sur une platine de liaison rapide fixée sur la semelle d'une chaussure de cycliste, et une surface d'appui au-dessus
dudit axe de pédale contre laquelle vient se poser la face inférieure de ladite platine, caractérisée par le fait que la pédale est apte à recevoir une platine de liaison rapide telle que définie ci-dessus en permettant à ladite surface d'appui de la pédale de coopérer avec une zone centrale en retrait sur la face inférieure de la platine. Selon d'autres caractéristiques de l'invention :
- la pédale comporte, outre un évidement avant permettant d'y introduire ladite zone d'extrémité avant de la platine, un évidement arrière s'étendant dans un plan inférieur au plan de ladite surface d'appui et apte à recevoir la zone d'extrémité arrière de la platine ; - ledit corps de pédale de la pédale comporte à sa partie arrière des échancrures latérales s'ouvrant vers l'extérieur de manière à permettre le passage de ladite zone d'extrémité arrière de la platine lors d'un mouvement de pivotement latéral de la platine en vue de la libération de celle-ci desdits organes d'accrochage ;
- ledit évidement arrière est au moins partiellement délimité vers le bas par une paroi horizontale servant de surface d'appui audit moyen élastique qui d'une part prend appui sur ladite paroi horizontale et d'autre part sur ledit organe d'accrochage arrière ;
- ledit moyen élastique comporte au moins un ressort hélicoïdal s'étendant autour dudit axe de rotation dudit organe d'accrochage arrière et prenant appui sur celui-ci par l'intermédiaire d'un moyen de réglage de la tension du ressort intégré dans ledit organe d'accrochage arrière ;
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description qui va suivre d'un mode de réalisation non limitatif de l'invention, en référence aux figures annexées dans lesquelles :
- la figure 1 est une vue en perspective de dessus de la platine de liaison rapide selon l'invention ;
- la figure 2 est une vue en perspective de dessous de la platine de liaison rapide de la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue latérale de la platine de liaison rapide de la figure 1 ;
- la figure 4 est une vue en coupe longitudinale de la platine de liaison rapide de la figure 1 ;
- la figure 5 est une vue de dessus d'une pédale automatique selon l'invention;
- la figure 6 est une vue de dessous de la pédale de la figure 5 ;
- la figure 7 est une vue latérale d'une platine de liaison selon l'invention fixée sur une pédale automatique selon l'invention ; - la figure 8 est une vue de dessus de l'ensemble platine-pédale de la figure 7.
Dans les figures, les éléments identiques ou équivalents porteront les mêmes signes de référence.
Les figures 1 et 2 montrent la face supérieure respectivement inférieure d'une platine de liaison rapide 1 à une pédale de cycle automatique 2 (voir figures 7 et 8) qui sera décrite en détail plus tard. La platine de liaison rapide 1 présente une face supérieure 3 apte à venir en appui contre la semelle d'une chaussure de cycliste, et une face inférieure 4 apte à venir en appui contre la pédale 2.
La platine est en préférence fabriquée en une matière plastique par moulage par injection. Elle est composée d'une partie arrière globalement rectangulaire et une partie avant globalement triangulaire.
La platine 1 est pourvue de trois trous de fixation 5 dont un est disposé dans la partie avant de la platine et deux latéralement dans la partie arrière de celle-ci. Chaque trou de fixation 5 est apte à recevoir une vis de fixation 6 permettant de fixer la platine 1 contre une semelle de chaussure de cycliste (non représentée). Ces trous de fixation 5 ont avantageusement la forme de fentes longitudinales parallèles les unes par rapport aux autres afin de permettre un certain réglage longitudinal de la position de la platine 1 sur la semelle.
Chaque trou de fixation 5 est pourvu d'un épaulement intérieur 7 constituant une surface d'appui pour une entretoise métallique 8 contre laquelle la tête de la vis de fixation 6 vient se serrer.
Dans l'exemple illustré, la platine 1 comporte un quatrième trou de fixation ovale 9 sensiblement central recevant une vis de fixation 10 d'un dispositif de mémoire de position tel que décrit dans la demande de brevet FR 03 09364 de la demanderesse. Cette vis de fixation 10 est après son vissage dans ce dispositif cachée par un patin antidérapant 11.
La platine de liaison rapide 1 comporte en outre un organe de liaison arrière femelle 12 sous forme d'un évidement pourvu de deux surfaces latérales obliques de déclenchement 12', et un organe de liaison avant mâle 13 sous forme d'un bec arrondi faisant saillie de la partie inférieure du sommet du triangle formé par la partie avant de la platine. Cet organe de liaison avant 13 est ainsi étage par la conformation du bec et de la partie supérieure avant de la platine correspondant au sommet du triangle et qui est également arrondie.
L'organe de liaison arrière 12 est apte à coopérer avec un organe d'accrochage mobile 14 prévu à l'arrière de la pédale 2, alors que l'organe de liaison avant 13 est apte à coopérer avec un organe d'accrochage fixe 15 prévu à l'avant de la pédale. Ces organes 14, 15 et leur interaction avec les organes de liaison arrière et avant 12, 13 seront décrits plus en détail par la suite.
La pédale automatique de cycle 2 comprend un corps de pédale 16 logeant un axe de pédale 17 pouvant être relié au pédalier d'un cycle (non représentés). Le corps de pédale 16 peut ainsi tourner autour d'un axe de rotation A-A défini par l'axe de pédale 17.
L'organe d'accrochage avant fixe 15 comporte un élément en arceau 18 dont les deux branches sont reliées à la partie centrale du corps de pédale 16. L'arceau 18 comporte en haut sur sa face intérieure une saillie centrale arquée 19 qui avec l'arceau définit un évidement avant dans lequel l'organe de liaison avant 13 de la platine 1 peut être introduit de sorte que la surface supérieure de son bec puisse venir en appui contre la face inférieure de cette saillie 19.
L'organe d'accrochage arrière 14 est monté pivotant autour d'un axe de rotation horizontal B-B. Il est précontraint vers l'avant par un moyen élastique de rappel comportant au moins un ressort hélicoïdal 21 s'étendant autour de l'axe de rotation B- B de l'organe d'accrochage arrière 14. Dans l'exemple illustré, le moyen élastique de rappel comporte deux ressorts hélicoïdaux 21 disposés latéralement de façon symétrique.
Les ressorts 21 prennent appui d'une part contre le corps de pédale 16 et d'autre part contre l'organe d'accrochage arrière 14 par l'intermédiaire d'un moyen 22 de réglage de la tension des ressorts 21 intégré dans l'organe d'accrochage arrière. Ce moyen de
réglage comporte un élément déplaçable verticalement 23 et commandé à l'aide d'une vis de réglage 24.
La pédale 2 comporte en outre une surface d'appui 25 (voir figure 5) disposée centralement au-dessus de l'axe de pédale 17 et contre laquelle vient se poser la face inférieure 4 de la platine 1.
De manière classique en soi, la platine 1 est enclenchée sur la pédale par l'introduction de son bec 13 dans l'évidement avant 20 et par le pivotement de la platine 1 vers le bas pour repousser l'organe d'accrochage pivotant 14 vers l'arrière à l'encontre de l'effet des ressorts 21 afin de permettre le positionnement de la platine contre la surface d'appui, entre les organes d'accrochage avant et arrière 13, 14 qui la retiennent en place dans cette position. Le déclenchement se fait en faisant pivoter la platine 1 vers l'extérieur de manière à mettre l'une ou l'autre des surfaces de déclenchement 12' en contact avec une surface oblique de déclenchement 14' sur l'organe d'accrochage pivotant 14 de manière à faire pivoter celui-ci vers l'arrière pour permettre la libération de la platine par le côté.
Afin de rapprocher la semelle de chaussure de cycliste par rapport à l'axe de rotation A-A de la pédale, la platine 1 comporte selon une caractéristique importante de l'invention sur sa face inférieure une zone centrale en retrait 28. Cette zone centrale en retrait est définie par une surface intermédiaire renfoncée entre une zone d'extrémité arrière 26 et une zone d'extrémité avant 27 constituant des surfaces d'usure de la platine.
La zone centrale en retrait 28 rapproche ainsi la face supérieure 3 de la platine à la surface d'appui 25 sur la pédale 2 en réduisant l'épaisseur générale de la platine 1 dans cette zone. La réduction d'épaisseur obtenue par la zone centrale en retrait correspond à environ 1/5 à environ 1/4 de l'épaisseur générale de la platine.
Cette zone centrale en retrait 28 s'étend dans cette zone centrale sur toute la largeur de la platine et sur la plus grande partie de la face inférieure. Elle s'étend avantageusement sur environ 2/3 à environ 3/4 de la longueur de la platine.
Pour être adaptée à cette forme spécifique de la platine 1 , la pédale 2 est conçue pour permettre à sa surface d'appui 25 de coopérer avec cette zone centrale en retrait 28 de la platine.
Dans ce but, la pédale comporte, outre l'évidement avant 20, un évidement arrière 29 s'étendant dans un plan inférieur au plan de la surface d'appui 25 et apte à recevoir la zone d'extrémité arrière 26 de la platine 1.
Par ailleurs, le corps de pédale 16 de la pédale 2 comporte à sa partie arrière des échancrures latérales 30 s'ouvrant vers l'extérieur de manière à permettre le passage de la zone d'extrémité arrière 26 de la platine 1 lors d'un mouvement de pivotement latéral de la platine en vue de la libération de celle-ci des organes d'accrochage arrière et avant 14, 15.
De préférence, l'évidement arrière est au moins partiellement délimité vers le bas par une paroi horizontale 31 servant de surface d'appui au moyen élastique 21 qui d'une part prend appui sur cette paroi horizontale et d'autre part sur l'organe d'accrochage arrière 14. Dans l'exemple illustré, cette paroi horizontale 31 est pourvue d'une encoche 32 réduisant davantage le poids de la pédale.
Grâce à cet agencement, on obtient non seulement le rapprochement de la semelle de chaussure par rapport à l'axe de rotation A-A de la pédale, mais aussi le bec de l'organe d'accrochage fixe avant 13 a pu être abaissé et la hauteur de l'organe d'accrochage arrière pivotant a pu être réduite, ce qui fait que le rayon d'action de ce dernier est ainsi sensiblement diminué.
La pédale obtenue est plus compacte par rapport aux pédales connues et par conséquent plus légère.
Un autre avantage réside dans le fait que la position de l'axe du rayon avant de pivotement de la platine 1 dans son plan a pu être rapprochée de l'ordre de 5 mm par rapport à l'axe de pédale 17, réduisant d'autant la longueur de la platine.
Par ailleurs, grâce au fait que l'épaisseur des zones d'extrémité arrière et avant 26, 27 a été essentiellement maintenue, on obtient une épaisseur relativement importante aux endroits où la platine est la plus exposée à l'usure lorsque le cycliste se déplace en marchant à pied, alors que le poids de la platine a pu être réduite par la présence de la zone centrale en retrait 28.
Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation illustré et décrit, mais un grand nombre de variantes et de modifications peut être apporté sans pour autant sortir du cadre de l'invention.