PROCEDE ET DISPOSITIF DE FABRICATION D'UN RUBAN D'ETIQUETTES ADHESIVES
L'invention concerne un procédé et une installation de fabrication d'un ruban d'étiquettes adhésives, et notamment d'un ruban d'étiquettes adhésives non jointives. Elle est particulièrement avantageuse dans le cadre de la fabrication d'étiquettes destinées à être collées sur des surfaces irrégulières telles que la surface d'une gomme de pneumatique automobile, la surface d'une moquette, la surface d'une bouteille de gaz, la surface d'un panneau aggloméré... L'invention s'étend aux rubans d'étiquettes obtenus.
Un ruban d'étiquettes est généralement conditionné en accordéon ou paravent, plié en zigzag, ou en bobine, enroulé autour d'un mandrin. Un tel ruban d'étiquettes est généralement réalisé à partir d'un complexe adhésif comprenant au moins deux bandes de film superposées, entre lesquelles s'étend une couche de matière adhesive, dont :
- une bande d'un premier film, dit film frontal, dans laquelle sont découpées les étiquettes, ledit film frontal présentant une face, dite face verso, destinée à porter la couche de matière adhesive et une face, dite face recto, destinée à porter des informations généralement imprimées, - une bande d'un deuxième film, dit film support, présentant une face, dite face recto, anti-adhérente destinée à recevoir la face verso adhesive des - étiquettes.
A noter que le terme "film" n'est pas limité aux films synthétiques mais désigne de façon générale un matériau souple et continu, en bande ou en panneau de faible épaisseur, tel qu'un film synthétique, un papier, un film métallique... Il peut également s'agir d'un film complexe formé d'une superposition de matériaux souples et continus, laquelle superposition réalise une étendue continue en bande ou panneau de faible épaisseur (elle s'apparente à un film simple). En particulier, le film frontal peut être constitué d'une bande de papier et d'une bande de film synthétique superposées et collées entre elles.
La fabrication d'un tel complexe adhésif comprend, de façon connue, une étape d'assemblage de la bande de film frontal et de la bande de film support, précédée d'une étape d'application de la couche de matière adhesive, soit directement sur la face verso du film frontal, soit sur la face recto anti-adhérente du film support. Dans ce dernier cas, la matière adhesive est transférée par pression à la face verso du film frontal lors de l'assemblage des deux films.
Il est à noter que la bande de film frontal est étendue non pliée sur la bande de film support (avec interposition de la couche de matière adhesive).
La fabrication d'un ruban d'étiquettes à partir d'un tel complexe adhésif comprend généralement une étape de découpage mi-chair lors de laquelle seules la bande de film frontal et la couche de matière adhesive sont découpées en vue de former les étiquettes.
Les étiquettes réalisées sont de préférence non jointives en vue de faciliter les opérations ultérieures de dépose automatique (étiquetage). Lorsque tel est le cas, le découpage mi-chair délimite également, entre les étiquettes et sur les bords longitudinaux du ruban, des raies longitudinales et des raies transversales de film frontal et de couche de matière adhesive, qui forment une grille dite squelette. Le procédé de fabrication du ruban d'étiquettes comprend alors, postérieurement à l'étape de découpage, une étape supplémentaire, dite échenillage, consistant à retirer le squelette de sorte que seules les étiquettes restent appliquées sur la bande de film support.
Une fois le ruban d'étiquettes réalisé, celui-ci est embobiné ou plié en vue de son conditionnement final et de sa commercialisation. Les étapes d'embobinage ou de pliage, ainsi que les divers embarrages subis par le ruban antérieurement à ces étapes, provoquent une compression du ruban d'étiquettes et de sa couche de matière adhesive. La matière adhesive ainsi comprimée déborde le long des bords latéraux du ruban et, le cas échéant (si les étiquettes sont non jointives), le long du bord périphérique de chaque étiquette, formant des coulures aux conséquences indésirables. Ces coulures provoquent notamment : une solidarisation des faces en regard du ruban embobiné ou plié ; des bourrages fréquents des dispositifs en aval de l'échenillage du fait de l'adhérence du bord des étiquettes aux cylindres de ces
dispositifs ; des pertes en étiquettes, certaines, en adhérant aux cylindres, se décollant du ruban ; un encrassement néfaste voire des détériorations irréversibles des machines utilisées (outils de découpe, embobineuses, puis étiqueteuses...) ; l'apparition de bourrelets de matière adhesive autour des étiquettes qui augmentent le diamètre de la bobine... Ces coulures sont particulièrement désastreuses dans le cas d'une matière adhesive à fort pouvoir adhésif.
La formation de ces coulures, connue sous le nom de fluage, constitue un problème, non seulement au cours de la fabrication du ruban d'étiquettes, notamment dans toutes les étapes de fabrication postérieures à l'échenillage du film frontal, mais aussi lors de l'utilisation dudit ruban, notamment au cours d'étapes de dépose (étiquetage). Selon son ampleur, qui dépend principalement de la texture de la matière adhesive et du grammage (quantité) prévu, le fluage rend parfois impossible une dépose automatique des étiquettes au moyen d'étiqueteuses usuelles.
Le fluage de la matière adhesive est amplifié s'agissant d'étiquettes destinées à être collées sur des surfaces irrégulières. En effet, pour qu'une étiquette puisse adhérer efficacement à une surface irrégulière, la matière adhesive qu'elle porte doit être en quantité suffisante pour pouvoir combler les aspérités de la surface irrégulière de façon à réaliser un lien entre le film frontal et la surface irrégulière quasiment en tout point de l'étiquette. C'est pourquoi les étiquettes pour surfaces irrégulières sont dotées d'une couche de matière adhesive particulièrement épaisse. De surcroît, les matières adhésives usuellement utilisées dans ce cas sont choisies pour leur fort pouvoir adhésif. Elles présentent généralement une texture visqueuse et instable (cette texture est changeante selon les conditions atmosphériques de température, hygrométrie...), qui non seulement rend difficile leur application sur le film frontal ou le film support (lors de la fabrication du complexe adhésif), mais aussi rend désastreuses les conséquences du fluage.
Cette texture visqueuse au point de former des fils, ainsi que l'important grammage (ou épaisseur) de matière adhesive nécessaire dans le cas d'étiquettes pour surfaces irrégulières, sont de surcroît souvent incompatibles avec une application de ladite matière par des techniques d'enduction ou d'impression (sérigraphie, flexographie...).
Le problème du fluage de la matière adhesive dans la fabrication d'étiquettes est déjà évoqué dans FR 960.839, qui préconise, d'une part, de ménager des zones longitudinales non "gommées" (c'est-à-dire des réserves longitudinales exemptes d'adhésif) sur la bande support, en enduisant de "gomme" (matière adhesive) la totalité de la surface de la bande support et en raclant la gomme déposée dans les zones longitudinales. Les zones longitudinales non gommées sont choisies de façon à s'étendre chacune entre deux rangées longitudinales d'étiquettes, de sorte que chaque étiquette adhère à la bande support en une zone centrale et présente des bords longitudinaux opposés dépourvus de gomme. FR 960.839 préconise d'autre part de découper le papier à étiquettes au moyen de "couteaux presseurs", de sorte que les bords longitudinaux des étiquettes ainsi découpées sont repliés vers la bande support, dans une zone exempte de gomme, et forment des rebords rabattus enfermant la gomme entre l'étiquette et la bande support.
Les problèmes de fuite et de séchage de la gomme sont ainsi évités le long des bords longitudinaux des étiquettes, au prix toutefois d'opérations préparatives de la bande support (réalisation des zones non gommées) particulièrement délicates et onéreuses, et de contraintes relatives au choix des moyens de découpe.
Tel n'est pas le cas, en revanche des risques de fuite et de séchage de la gomme le long des bords transversaux des étiquettes. Les découpes transversales pratiquées dans le papier à étiquettes le sont, en effet, dans des zones gommées. La présence de la gomme empêche les bords transversaux des étiquettes d'être repliés vers la bande support par les couteaux presseurs. Le long de ces découpes transversales, la gomme affleure, non protégée, au niveau du bord de l'étiquette, et les problèmes liés au fluage de la gomme restent entiers. L'invention vise à proposer un procédé et une installation pour la fabrication d'un ruban d'étiquettes non jointives ou aisément dissociables, qui permettent d'éviter les problèmes liés au fluage de la matière adhesive, y compris lorsque celle-ci est appliquée en une couche d'épaisseur ou de grammage important(e).
En particulier, un objectif de l'invention est de fournir des rubans d'étiquettes qui puissent être utilisés dans des étiqueteuses usuelles et qui ne présentent
aucune coulure de matière adhesive autour des étiquettes. L'invention vise ainsi à permettre la dépose automatique d'étiquettes à fort grammage de matière adhesive.
L'invention vise de plus à atteindre ces objectifs avec un procédé et une installation qui soient simples et économiques. L'invention concerne un procédé de fabrication d'un ruban d'étiquettes adhésives, dans lequel :
- on utilise un complexe adhésif comprenant au moins une bande d'un premier film, dit film frontal, présentant une face verso apte à porter une couche de matière adhesive, une couche de matière adhesive, une bande d'un deuxième film, dit film support, présentant une face recto antiadhérente destinée à recevoir la face verso adhesive des étiquettes,
- on réalise, dans le complexe adhésif, des découpes mi-chair traversant la bande de film frontal et la couche de matière adhesive de façon à délimiter des portions distinctes non jointives, dites corps d'étiquette, entre lesquelles et autour desquelles s'étend une portion continue en forme de grille, dite squelette,
- puis, on échenille la bande de film frontal et la couche de matière adhesive de façon à séparer le squelette des corps d'étiquette restant appliqués sur la bande de film support et obtenir ainsi un ruban de corps d'étiquette. Le procédé selon l'invention est caractérisé en ce que l'on applique, directement sur la face recto du ruban de corps d'étiquette, un revêtement recouvrant une surface, dite surface couverte, comprenant au moins, pour chaque corps d'étiquette, une zone périphérique s'étendant de part et d'autre d'un bord périphérique du corps d'étiquette faisant tout le tour dudit corps, de sorte que le revêtement forme une marge périphérique débordant tout autour du corps d'étiquette. Une étiquette selon l'invention comprend donc un corps d'étiquette, une couche de matière adhesive sur la face verso de celui-ci et un revêtement du côté de sa face recto.
L'invention concerne également une installation pour la fabrication d'un ruban d'étiquettes adhésives, comprenant successivement : - un dispositif de distribution apte à délivrer un complexe adhésif comprenant au moins
4 une bande d'un premier film, dit film frontal, présentant une face verso apte à porter une couche de matière adhesive, une couche de matière adhesive, une bande d'un deuxième film, dit film support, présentant une face recto anti- adhérente destinée à recevoir la face verso adhesive des étiquettes,
- un dispositif de découpage, dit premier dispositif de découpage, adapté pour réaliser, dans le complexe adhésif, des découpes mi-chair traversant la bande de film frontal et la couche de matière adhesive de façon à délimiter des portions distinctes non jointives, dites corps d'étiquette, entre lesquelles et autour desquelles s'étend une portion continue en forme de grille, dite squelette,
- un dispositif d'échenillage, dit premier dispositif d'échenillage, adapté pour écheniller la bande de film frontal et la couche de matière adhesive de façon à séparer le squelette des corps d'étiquette restant appliqués sur la bande de film support et obtenir ainsi un ruban de corps d'étiquette. L'installation selon l'invention est caractérisée en ce qu'elle comprend un dispositif de revêtement, adapté pour appliquer, directement sur la face recto du ruban de corps d'étiquette, un revêtement recouvrant une surface, dite surface couverte, comprenant au moins pour chaque corps d'étiquette, une zone périphérique s'étendant de part et d'autre d'un bord périphérique du corps d'étiquette faisant tout le tour dudit corps, de sorte que le revêtement forme une marge périphérique débordant tout autour du corps d'étiquette.
A noter que les termes "face recto du ruban de corps d'étiquette" désignent la face formée par la face recto des corps d'étiquette, c'est-à-dire par la face recto, éventuellement imprimée, de portions de film frontal du complexe adhésif, et par les parties découvertes (après échenillage du film frontal et de la couche de matière adhesive) de la face recto du film support.
De façon connue, le film frontal et la couche de matière adhesive sont découpés conjointement, de sorte que le corps d'étiquette et la couche de matière adhesive qu'il porte présentent des dimensions frontales (largeur et longueur) quasiment identiques immédiatement après leur découpage. En d'autres termes, la matière adhesive affleure sensiblement au niveau du bord périphérique du corps
d'étiquette en sortie du premier dispositif de découpage, ainsi qu'en sortie du premier dispositif d'échenillage. A noter toutefois que de petits bourrelets de matière adhesive peuvent éventuellement apparaître (selon la texture de cette matière) sur une très faible largeur autour du corps d'étiquette lors même des opérations de découpage et d'échenillage, mais que ces petits bourrelets restent sans commune mesure avec les coulures -larges de plusieurs micromètres- apparaissant du fait de la compression du ruban d'étiquettes au cours des opérations d'embobinage ou de pliage dans les installations antérieures.
Selon l'invention, après échenillage du film frontal et de la couche de matière adhesive, chaque corps d'étiquette est au moins partiellement recouvert d'un revêtement, qui s'étend au moins sur une zone à cheval sur le bord périphérique du corps d'étiquette. Le revêtement recouvre ainsi au moins une zone périphérique de la face recto du corps d'étiquette, et forme également une marge périphérique en saillie (dans un plan frontal) tout autour du corps d'étiquette. Selon l'invention, ladite marge a pour fonction de recouvrir les coulures, notamment générées par compression du ruban d'étiquettes lors de son embobinage par exemple, en vue de neutraliser les effets du fluage. Elle empêche ainsi efficacement la solidarisation des faces en regard du ruban d'étiquettes embobiné ou plié, et prévient l'encrassement des divers dispositifs de l'installation ou des dispositifs ultérieurement utilisés (étiqueteuses...). Parce qu'elle masque les coulures de matière adhesive, la marge périphérique de revêtement autorise également l'application d'un grammage supérieur de matière adhesive. Elle offre aussi la possibilité d'imprimer les étiquettes -après réalisation du revêtement-, notamment par des techniques d'impression laser ou de transfert à chaud. Parce qu'elles dégagent une forte chaleur qui ramollit la matière adhesive et augmente le fluage, ces techniques ne peuvent pas être utilisées avec les étiquettes antérieures. L'invention permet aussi l'emploi de matières adhésives jusqu'ici inutilisées car également incompatibles avec les techniques d'impression laser et de transfert à chaud.
A noter que le revêtement est appliqué sur la face recto du ruban de corps d'étiquettes, et donc sur la face recto en film frontal de chaque corps
d'étiquette (en recouvrant au moins une zone périphérique de celui-ci), et qu'aucun objet n'est interposé entre ce film frontal et le revêtement.
Avantageusement et selon l'invention, la largeur de la marge périphérique de revêtement est notamment choisie en fonction de l'épaisseur du film frontal et de l'épaisseur ou du grammage de la couche de matière adhesive, de façon à être à la fois minimale et suffisante pour recouvrir les coulures susceptibles d'apparaître postérieurement à l'échenillage du film frontal et de la matière adhesive. Il est également possible de prévoir une marge périphérique de largeur suffisante pour présenter une portion s'étendant au-delà desdites coulures et adhérant au film support de façon à enfermer et contenir la couche de matière adhesive dans un espace délimité par ladite portion de marge, le film support et le bord périphérique du corps d'étiquette.
Il est à noter que, selon l'invention, l'application du revêtement sur le ruban de corps d'étiquette est avantageusement effectuée immédiatement après l'échenillage des bande de film frontal et couche de matière adhesive. Le ruban de corps d'étiquette fraîchement échenille ne traverse donc aucun dispositif à l'exception du dispositif de revêtement.
Avantageusement et selon l'invention, on applique le revêtement sur une surface couverte discontinue selon une direction longitudinale, de telle sorte que, pour chaque paire d'étiquettes consécutives selon la direction longitudinale, les marges périphériques des deux étiquettes soient non jointives. Le dispositif de revêtement selon l'invention est adapté pour ce faire.
En variante, on applique le revêtement sur une surface couverte continue selon la direction longitudinale, puis, pour chaque paire d'étiquettes consécutives selon la direction longitudinale, on réalise au moins une découpe mi-chair transversale traversant le revêtement entre les deux corps d'étiquette correspondants de façon à permettre la dissociation desdites étiquettes (c'est-à-dire de façon à permettre la dissociation de leur marge périphérique de revêtement). Le dispositif de revêtement selon l'invention est adapté pour ce faire.
La découpe transversale réalisée peut s'étendre sur toute la dimension selon la direction transversale du revêtement des deux étiquettes, de façon à dissocier totalement et immédiatement leurs marges périphériques. En variante, la ou
les découpe(s) réalisée(s) s'étend(ent) sur une portion seulement de cette dimension transversale, en vue de faciliter la dissociation ultérieure des marges -et donc des étiquettes- lors des opérations ultérieures de dépose (étiquetage). En particulier, on réalise des découpes transversales formant des pointillés sur toute la dimension transversale du revêtement ; en variante, on réalise une découpe partielle sur une fraction de cette dimension transversale à partir d'un bord latéral du revêtement, de façon à former une amorce pour la dissociation des étiquettes.
Il est à noter que les marges périphériques de revêtement de deux étiquettes qui sont consécutives selon la direction transversale, sont indifféremment réalisées jointives ou non jointives. En effet, un tel ruban, présentant une pluralité d'étiquettes selon la direction transversale (c'est-à-dire présentant une pluralité de rangées longitudinales d'étiquettes), est de préférence découpé selon la direction longitudinale avant son embobinage, de façon à former une pluralité de rubans indépendants ne portant chacun qu'une seul rangée longitudinale d'étiquettes, pouvant être utilisés dans des étiqueteuses usuelles.
Le revêtement peut être limité à une surface couverte comprenant, pour chaque corps d'étiquette, la marge périphérique en débordement tout autour du corps d'étiquette et une mince zone périphérique sur la face recto du corps d'étiquette, qui permet "d'accrocher" sur le corps d'étiquette la marge périphérique de revêtement.
En variante, la surface couverte comprend la totalité de la face recto de chaque corps d'étiquette. En d'autres termes, pour chaque corps d'étiquette, on applique un revêtement recouvrant totalement le corps d'étiquette et débordant légèrement autour de celui-ci pour permettre d'enfermer la couche de matière adhesive en en recouvrant les coulures. Le dispositif de revêtement est dans ce cas adapté pour appliquer un revêtement sur une surface couverte comprenant la totalité de la face recto de chaque corps d'étiquette. Un tel revêtement présente le double avantage de neutraliser les effets du fluage et d'apporter une plus grande rigidité à l'étiquette, qui facilite les opérations ultérieures de dépose automatique. Dans une première version de l'invention, on dépose par impression, à titre de revêtement, une matière synthétique polymère, telle qu'un vernis,
apte à former, pour chaque corps d'étiquette, une pellicule continue souple et non cassante. A noter que la matière polymère est déposée en une quantité suffisante pour former une pellicule continue sur le bord du corps d'étiquette. En d'autres termes, la matière imprimée sur le film support autour du corps d'étiquette doit "rejoindre" la matière imprimée sur la face recto du corps d'étiquette de façon à "ancrer" la marge périphérique de revêtement sur le corps d'étiquette. La quantité de matière polymère imprimée doit être choisie en tenant compte d'une éventuelle absorption partielle dudit polymère par les coulures de matière adhesive qui peuvent apparaître autour du corps d'étiquette. La matière polymère peut être imprimée soit sur une zone de revêtement limitée au contour du corps d'étiquette, soit sur une zone de revêtement intégrant la totalité de la face recto de celui-ci.
Le dispositif de revêtement selon l'invention comprend, dans cette première version, un dispositif d'impression adapté pour déposer une telle matière par impression. Dans un première mode de réalisation de cette première version, la matière polymère est imprimée de sorte que les marges périphériques de deux étiquettes consécutives selon la direction longitudinale soient non jointives, ce, quelle que soit la paire d'étiquettes consécutives considérée.
Dans un deuxième mode de réalisation de cette première version, la matière polymère est imprimée de sorte que les marges périphériques de deux étiquettes consécutives selon la direction longitudinale soient jointives, ce, quelle que soit la paire d'étiquettes consécutives considérée, et au moins une découpe mi-chair transversale traversant la matière polymère imprimée est réalisée entre les deux corps d'étiquette, tel qu'expliqué précédemment. Le dispositif de revêtement comprend alors, en aval du dispositif d'impression, un dispositif de découpage adapté pour réaliser de telles découpes.
Dans une deuxième version de l'invention, on applique sur la face recto du ruban de corps d'étiquette, à titre de revêtement, une bande d'un film adhésif, dit film de pelliculage, apte à adhérer à la face recto du film frontal. Dans cette deuxième version de l'invention, le dispositif de revêtement comprend un dispositif, dit
dispositif de pelliculage, adapté pour appliquer un tel film de pelliculage sur la face recto du ruban de corps d'étiquette.
Il est à noter, compte tenu de la relative régularité de la face recto d'un film frontal (tel que les films frontaux usuellement utilisés pour réaliser des étiquettes), qu'un faible grammage (10 à 20 g/m2) d'un adhésif à faible pouvoir adhésif est suffisant pour que le film de pelliculage adhère à la face recto du film frontal. Un tel adhésif, présent sur le film de pelliculage en faible quantité, ne pose aucun problème de fluage.
A noter également, compte tenu de la nature anti-adhérente de la face recto du film support, que l'adhérence du film de pelliculage au film support est moindre, et notamment inférieure à son adhérence au film frontal, qui se doit d'être suffisante pour que le pelliculage fasse partie intégrante de l'étiquette et reste indissociable du corps d'étiquette, ce, au moins jusqu'aux opérations de dépose (étiquetage) des étiquettes, et de préférence sur toute la durée de vie de l'étiquette. La faible adhérence du film de pelliculage au film support facilite les opérations ultérieures de dépose, en ce que la marge périphérique de pelliculage autour de chaque corps d'étiquette forme une amorce pour décoller l'étiquette.
Dans un premier mode de réalisation de cette deuxième version, pour chaque paire d'étiquettes consécutives selon la direction longitudinale, on réalise au moins une découpe mi-chair transversale traversant la bande de film de pelliculage entre les deux corps d'étiquette correspondants (sur la totalité ou sur une portion de la largeur de la bande de film de pelliculage), de façon à permettre la dissociation immédiate ou ultérieure desdites étiquettes. Le dispositif de revêtement comprend alors, en aval du dispositif de pelliculage, un dispositif de découpage adapté pour réaliser de telles découpes.
Dans un deuxième mode de réalisation de cette deuxième version de l'invention :
- on réalise des découpes mi-chair traversant la bande de film de pelliculage autour de chaque corps d'étiquette de façon à délimiter des portions distinctes non jointives, dites pelliculages, recouvrant chacune un corps d'étiquette et formant la marge périphérique dudit corps d'étiquette (telle que définie précédemment),
entre lesquelles et autour desquelles s'étend une portion continue en forme de grille dite squelette ; chaque corps d'étiquette, ainsi muni sur sa face verso d'une couche de matière adhesive et recouvert sur sa face recto d'un pelliculage débordant, forme une étiquette, - puis, on échenille la bande de film de pelliculage de façon à séparer le squelette des étiquettes restant appliquées sur la bande de film support et obtenir ainsi un ruban d'étiquettes.
Le dispositif de revêtement selon l'invention comprend dans ce cas, en aval du dispositif de pelliculage : - un dispositif de découpage, dit deuxième dispositif de découpage, adapté pour réaliser des découpes mi-chair traversant la bande de film de pelliculage autour de chaque corps d'étiquette de façon à délimiter des portions distinctes non jointives, dites pelliculages, recouvrant chacune un corps d'étiquette et formant la marge périphérique dudit corps d'étiquette, entre lesquelles et autour desquelles s'étend une portion continue en forme de grille dite squelette ; chaque corps d'étiquette, ainsi muni sur sa face verso d'une couche de matière adhesive et recouvert sur sa face recto d'un pelliculage débordant, forme une étiquette,
- un dispositif d'échenillage, dit deuxième dispositif d'échenillage, adapté pour écheniller la bande de film de pelliculage de façon à séparer le squelette des étiquettes restant appliquées sur la bande de film support et obtenir ainsi un ruban d'étiquettes.
Dans cette deuxième version de l'invention (qu'il s'agisse du premier ou du deuxième mode de réalisation), le seul dispositif traversé par le ruban de corps d'étiquette fraîchement échenille est le dispositif de pelliculage. Ce dernier comprend préférentiellement des moyens de distribution de la bande de film de pelliculage, agencés à distance du ruban de corps d'étiquette en défilement longitudinal, et au moins un cylindre d'application, plaqué contre le ruban en défilement et autour duquel la bande de film de pelliculage défile, coincée entre le ruban et ledit cylindre d'application. Aucun des éléments du dispositif de pelliculage n'entre par conséquent en contact avec le ruban de corps d'étiquette. En sortie de ce dispositif, le ruban est entièrement recouvert d'une bande de film de pelliculage. Puis le
deuxième dispositif de découpage réalise des découpes mi-chair dans des zones dépourvues de matière adhesive, à l'exception de l'adhésif porté par la face verso du film de pelliculage lui-même, qui, en tout état de cause, est présent en très faible quantité, est choisi de nature à ne pas filer ni fluer et ne pose aucun problème de fluage. En sortie du deuxième dispositif de découpage, les corps d'étiquette muni de leur couche de matière adhesive sont enfermés entre leur pelliculage et le film support. L'ensemble de l'installation selon l'invention et des machines ultérieurement traversées par le ruban d'étiquettes selon l'invention (étiqueteuse par exemple) est donc préservé des dommages liés au fluage. Avantageusement et selon l'invention, le procédé et l'installation de fabrication de rubans d'étiquettes présentent également l'une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- on utilise un film de pelliculage enduit, sur sa face verso, d'une matière adhesive, et un dispositif de pelliculage adapté pour appliquer un tel film. Une fine épaisseur de matière adhesive suffit à coller le film de pelliculage sur le ruban de corps d'étiquette,
- en variante, on utilise un film de pelliculage thermocollant, et on colle ledit film sur la face recto du ruban de corps d'étiquette par chauffage. Le dispositif de pelliculage est adapté pour délivré un tel film, et comprend des moyens de chauffage, tels qu'un cylindre chauffant, pour le collage dudit film sur la face recto du ruban,
- l'installation comprend au moins un dispositif d'impression agencé en amont du dispositif de revêtement, et de préférence en amont du premier dispositif de découpage. On peut ainsi imprimer des inscriptions sur la face recto des corps d'étiquette avant la réalisation du revêtement, et de préférence avant le découpage desdits corps d'étiquette, alors que la couche de matière adhesive est enfermée entre la bande de film support et la bande de film frontal, en vue d'éviter tout encrassement du dispositif d'impression,
- on utilise un film de pelliculage ou une matière polymère translucide, et de préférence transparent(e), laissant apparentes, le cas échéant, les inscriptions imprimées sur le corps d'étiquette,
- en variante ou en combinaison, on imprime des inscriptions sur la face recto des étiquettes après application du revêtement. A cette fin, dans le cas où le revêtement recouvre la totalité ou une majeure partie du corps d'étiquette et forme donc la face recto de l'étiquette, on utilise un film de pelliculage ou une matière polymère pouvant recevoir des inscriptions par impression. Cette caractéristique permet à un utilisateur du ruban d'étiquettes, à la demande et selon ses besoins, soit d'imprimer lui-même l'ensemble des inscriptions souhaitées sur des étiquettes fournies vierges, soit d'imprimer des inscriptions supplémentaires sur des étiquettes fournies partiellement imprimées. Dans le premier cas (étiquettes fournies vierges), il est donc possible d'utiliser, pour la fabrication des étiquettes vierges, un film frontal quelconque, compte tenu de ce que celui-ci n'est pas imprimé et sous réserve que certaines de ses caractéristiques, telles que sa tenue ou son épaisseur, soient adaptées, en combinaison avec celles du revêtement réalisé, à la destination des étiquettes. Dans le deuxième cas (étiquettes fournies partiellement imprimées), on utilise un film frontal apte à être imprimé si les inscriptions imprimées par le fournisseur d'étiquettes le sont sur les corps d'étiquette (avant réalisation du revêtement), ou un film frontal quelconque si ces inscriptions sont imprimées sur le revêtement des étiquettes (après réalisation de celui-ci). Toutes ces inscriptions peuvent être imprimées au laser ou par transfert à chaud. Une impression d'inscriptions sur le revêtement peut ainsi être prévue lors de la fabrication du ruban d'étiquettes, au sein de l'installation selon l'invention, au moyen d'au moins un dispositif d'impression agencé en aval du dispositif de pelliculage ou du dispositif d'impression de matière polymère. Dans le cas d'étiquettes pelliculées, cette étape d'impression d'inscriptions peut intervenir immédiatement après l'application de la bande de film de pelliculage, ou après le découpage mi-chair du film de pelliculage et avant son échenillage, ou encore après l'échenillage dudit film,
- on utilise un film de pelliculage ou une matière polymère apte à filtrer les ultraviolets. Le revêtement est dans ce cas préférentiellement appliqué sur une surface couverte intégrant la totalité des corps d'étiquettes, en vue de leur protection contre les ultraviolets et d'une augmentation de la durée vie des étiquettes (les encres imprimées qu'elles portent étant préservées d'un affadissement et d'une altération prématurés),
- on utilise un film frontal choisi parmi : les papiers, et notamment les papiers couchés et les papiers vélins ; les films synthétiques, et notamment les films en polyéthylène, les films en polyester, les films en chlorure de polyvinyle, les films en polypropylène ; les toiles, tissées ou non tissées ; les mousses, compressibles ou non ; les films métalliques..., et de façon générale, tous films pouvant être utilisés pour réaliser une étiquette ; il peut s'agir d'un film complexe formé d'une superposition de films étendus (non plies) choisis dans le groupe précédent, collés entre eux de façon à former une bande,
- on utilise un film de pelliculage choisi parmi : les papiers, et notamment les papiers couchés et les papiers vélins ; les films synthétiques, et notamment les films en polyéthylène, les films en polyester, les films en chlorure de polyvinyle, les films en polypropylène ; les toiles, tissées ou non tissées ; les mousses, compressibles ou non ; les films métalliques..., et de façon générale, tous films pouvant être utilisés pour réaliser une étiquette et susceptible d'adhérer au film frontal avec un grammage d'adhésif usuel faible ; il peut également, éventuellement, s'agir d'un film complexe tel que décrit précédemment ;
- à noter que, dans le cas d'une étiquette présentant un corps d'étiquette en un film (frontal) particulièrement mince du type film synthétique, et un pelliculage en un film (de pelliculage) plus épais du type papier -qui confère à l'étiquette ses caractéristiques principales de tenue, épaisseur... et est éventuellement apte à recevoir des inscriptions imprimées (par l'utilisateur ou par le fabricant)-, le film frontal a essentiellement pour fonction d'écheniller la couche de matière adhesive,
- on utilise un complexe adhésif dont la couche de matière adhesive présente une épaisseur comprise entre 10 et 100 μm -et notamment supérieure à 40 μm- ou une masse surfacique (dite grammage) comprise entre 10 et 100 g/m2 -et notamment supérieure à 40 g/m2-. En supprimant les problèmes liés au fluage, l'invention autorise la fabrication d'étiquettes munies d'une couche adhesive très épaisse, et notamment supérieure à celle des étiquettes connues. Elle est donc particulièrement avantageuse pour la réalisation d'étiquettes pour surfaces irrégulières, - on embobine le ruban d'étiquettes obtenu. L'installation comprend à cette fin une embobineuse en aval du dispositif de revêtement,
- le premier dispositif de découpage est du type à cylindres rotatifs ; en variante, il est du type à découpe à plat. De même, le deuxième dispositif de découpage est du type à cylindres rotatifs ou, en variante, à découpe à plat. Au sein de l'installation, il est possible de combiner un premier dispositif de découpe à plat et un deuxième dispositif de découpe rotative, ou réciproquement, ou de n'utiliser que des dispositifs d'un même type.
L'invention s'étend à un ruban d'étiquettes obtenu par un procédé selon l'invention, au moyen d'une installation selon l'invention. En particulier, l'invention s'étend à un ruban d'étiquettes comprenant : 4 une pluralité d'étiquettes comprenant chacune un corps d'étiquette en un premier film, dit film frontal, présentant une face verso portant une couche de matière adhesive, les corps d'étiquettes étant non jointifs, une bande d'un deuxième film, dit film support, portant les étiquettes, le film support présentant une face recto anti-adhérente recevant la face verso adhesive des étiquettes, caractérisé en ce que chaque étiquette comprend, directement sur la face recto (en film frontal) du corps d'étiquette, un revêtement qui recouvre au moins une zone périphérique s'étendant de part et d'autre d'un bord périphérique du corps d'étiquette faisant tout le tour dudit corps, lequel revêtement forme une marge périphérique de revêtement débordant tout autour dudit corps d'étiquette.
Avantageusement et selon l'invention, les marges périphériques de revêtement de deux étiquettes consécutives selon la direction longitudinale sont non jointives, ce, quelle que soit la paire d'étiquettes consécutives considérée.
En variante, les marges périphériques de deux étiquettes consécutives selon la direction longitudinale sont jointives et sont délimitées par au moins une découpe transversale traversant le revêtement entre les deux corps d'étiquette correspondants.
Dans une première version de l'invention, le revêtement de chaque étiquette est en une matière synthétique polymère, telle qu'un vernis, déposée par impression et formant une pellicule continue souple et non cassante.
Dans une deuxième version de l'invention, le revêtement de chaque étiquette est un pelliculage débordant, en film adhésif, adhérant à la face recto du corps d'étiquette, qu'il recouvre totalement.
Avantageusement et selon l'invention, le ruban d'étiquettes présente l'une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- le revêtement de chaque étiquette recouvre la totalité de la face recto du corps d'étiquette ; en variante, il ne recouvre qu'une zone périphérique de la face recto du corps d'étiquette (et forme de plus une marge périphérique en saillie de ladite face), - la face recto du corps d'étiquette d'au moins une étiquette, et de préférence de chaque étiquette, porte des inscriptions imprimées,
- en variante ou en combinaison, la face recto, et notamment le revêtement, d'au moins une étiquette, et de préférence de chaque étiquette, porte des inscriptions imprimées, - le revêtement d'au moins une étiquette, et de préférence de chaque étiquette, est apte à filtrer les ultraviolets,
- chaque étiquette présente un corps d'étiquette en un film frontal appartenant au groupe des papiers, et notamment des papiers couchés et des papiers vélins ; des films synthétiques, et notamment des films en polyéthylène, des films en polyester, des films en chlorure de polyvinyle, des films en polypropylène ; des toiles, tissées ou non tissées ; des mousses, compressibles ou non ; des films métalliques..., et de façon générale, de tous les films pouvant être utilisés pour réaliser une étiquette ; il peut s'agir d'un film complexe formé d'une superposition de films étendus (non plies) choisis dans le groupe précédent, collés entre eux de façon à former une bande ; - chaque étiquette présente un pelliculage en un film de pelliculage appartenant au groupe des papiers, et notamment des papiers couchés et des papiers vélins ; des films synthétiques, et notamment des films en polyéthylène, des films en polyester, des films en chlorure de polyvinyle, des films en polypropylène ; des toiles, tissées ou non tissées ; des mousses, compressibles ou non ; des films métalliques..., et de façon générale, de tous les films pouvant être utilisés pour réaliser
une étiquette et susceptible d'adhérer au film frontal avec un grammage d'adhésif usuel faible ; il peut également s'agir d'un film complexe tel que décrit précédemment ;
- chaque étiquette comprend une couche de matière adhesive d'épaisseur comprise entre 10 et 100 μm -et notamment supérieure à 40 μm- ou de masse surfacique (dite grammage) comprise entre 10 et 100 g/m2 -et notamment supérieure à 40 g/m2-,
- le ruban d'étiquettes se présente sous la forme d'une bobine. L'invention concerne également un ruban d'étiquettes adhésives et un procédé et une installation de fabrication d'un tel ruban, caractérisés en combinaison par tout ou partie des caractéristiques mentionnées ci-dessus et ci-après.
D'autres buts, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description suivante qui se réfère aux figures annexées représentant des modes de réalisation préférentiels de l'invention donnés uniquement à titre d'exemples non limitatifs, et dans lesquelles : - la figure 1 est une représentation schématique d'une installation selon l'invention,
- la figure 2 est une vue schématique en perspective d'une partie d'une installation selon l'invention,
- la figure 3 est une vue en coupe longitudinale d'une étiquette d'un ruban selon l'invention fabriqué dans une installation telle que celle illustrée à la figure 1,
- la figure 4 est une vue de dessus d'une partie du ruban d'étiquettes selon l'invention illustré à la figure 3,
- la figure 5 est une vue en coupe longitudinale d'une étiquette d'un ruban selon l'invention fabriqué dans une installation telle que celle illustrée à la figure 2. A noter que les figures annexées ne sont que des vues schématiques et, qu'à ce titre, les proportions n'ont pas été nécessairement respectées. En particulier, la largeur de la marge périphérique de revêtement des étiquettes illustrées a été exagérée (relativement aux épaisseurs des films) à des fins de clarté. La figure 1 illustre une installation selon l'invention, traversée par des bandes de film ou ruban, en défilement selon leur direction longitudinale dans le
sens indiqué par la flèche D. Par souci de simplicité, les moyens (notamment informatiques) de contrôle et les moyens d'entraînement des divers dispositifs de l'installation ne sont ni représentés, ni décrits. Une telle installation comprend, de l'amont vers l'aval (selon le sens de défilement) : - un dispositif 18 de distribution, constitué d'une débobineuse, délivrant un complexe adhésif 100 formé d'une bande 1 d'un film support et d'une bande 3 d'un film frontal entre lesquelles s'étend une couche de matière adhesive 2. Le film frontal est, par exemple, un film de polypropylène de 80 μm d'épaisseur ; le film support est, par exemple, un papier de 45g/m2 présentant une face recto 12 siliconée (et donc anti-adhérente) et une face verso 13 quelconque ; la matière adhesive 2 est, par exemple, une matière dite "hotmelt" (applicable à chaud) à base de caoutchouc et forme une couche de 45g/m2,
- un dispositif 34 de guidage, permettant d'ajuster latéralement la position du complexe adhésif 100 en vue de son alignement avec les divers dispositifs de l'installation. Ce dispositif de guidage est éventuellement associé à un balancier (non représenté) permettant de régler la tension du complexe adhésif 100,
- une série de dispositifs 35 d'impression, permettant d'imprimer des inscriptions sur la face recto de la bande de film frontal, à des emplacements correspondant aux corps d'étiquette ultérieurement découpés dans le film frontal. Ces dispositifs 35 d'impression sont associés à des dispositifs 36 (lampes aux ultraviolets par exemple) de séchage des encres imprimées,
- un premier dispositif 19 de découpage (voir aussi figure 2), comprenant d'une part un cylindre 191 supérieur rotatif de découpe, muni de filets tranchants sur sa face périphérique adaptés pour réaliser des découpes mi-chair, à travers le film frontal 3 et la couche de matière adhesive 2, délimitant des corps d'étiquette 4 munis chacun d'une couche matière adhesive sensiblement de mêmes dimensions frontales, et un squelette 27 de film frontal et de matière adhesive. Le premier dispositif de découpage 19 comprend d'autre part un cylindre 192 inférieur rotatif de contre-pression, en regard du cylindre 191 supérieur de découpe. Les cylindres 191 et 192 sont agencés de sorte que, à tout instant, le bord du filet du
cylindre supérieur situé dans le plan des axes des cylindres, est à une distance de la face périphérique du cylindre inférieur égale à l'épaisseur du film support 1,
- un premier dispositif d'échenillage 20 permettant de retirer le squelette 27 de film frontal et de matière adhesive et de l'embobiner en vue de son stockage avant destruction ou recyclage. Lors de cette opération d'échenillage, seuls les coφs d'étiquette 4 et la couche de matière adhesive qu'ils portent restent sur la bande de film support, de sorte qu'on dispose, en sortie du premier dispositif d'échenillage 20, d'un ruban 29 de coφs d'étiquette,
- un dispositif de revêtement comprenant un dispositif 31 (illustré à la figure 1) d'impression d'un vernis 9, comprenant éventuellement des moyens de séchage (à ultraviolets ou autre) du vernis, en sortie duquel on obtient un ruban d'étiquettes 32. Le dispositif d'impression 31 peut être remplacé par un dispositif de revêtement 30 tel qu'illustré à la figure 2, qui est décrit ci-après. Le dispositif d'impression 31 est apte à déposer une épaisseur de vernis sur la face recto du ruban de coφs d'étiquette. Le dispositif d'impression est programmé pour déposer le vernis sur une surface d'impression (surface couverte) limitée, pour chaque coφs d'étiquette, à une zone périphérique 14 de celui-ci, en vue d'obtenir des étiquettes 8 telles qu'illustrées aux figures 3 et 4. Le vernis imprimé recouvre le bord du coφs d'étiquette et forme une bordure d'accroché 15 sur la face recto du coφs d'étiquette 4 et, dans le prolongement de celle-ci, une marge périphérique 16 sur le film support 1 autour du coφs d'étiquette. En variante, il est possible de programmer le dispositif d'impression 31 de façon à déposer le vernis sur une surface d'impression comprenant la totalité des faces recto des coφs d'étiquette. Le vernis utilisé est choisi pour ses propriétés de résistance et d'élasticité qui permettent d'obtenir une pellicule de résine 9 (vernis réticulé) continue souple et non cassante, apte à contraindre la matière adhesive à s'étendre, le cas échéant (sous l'effet des diverses contraintes -tension, compression, gravité...- subies par le ruban), entre le film support 1 et la marge périphérique 16 de résine. La largeur de cette marge est prévue pour recouvrir les coulures de matière adhesive susceptibles de se former, - une embobineuse 25, permettant d'enrouler le ruban d'étiquettes autour d'un axe en vue de son conditionnement final et de sa commercialisation.
Le dispositif de revêtement 30 de l'installation illustrée à la figure 2 comprend, de l'amont vers l'aval :
- un dispositif 22 de pelliculage comprenant, entre autres, un cylindre 223 supérieur rotatif de distribution, délivrant une bande 5 de film de pelliculage, un cylindre 221 supérieur rotatif d'application de la bande de film de pelliculage sur la face recto du ruban de coφs d'étiquette 29, associé à un cylindre 222 inférieur rotatif de contre-pression. Le cylindre 221 d'application est de préférence un cylindre chauffant ou est associé à un dispositif de chauffage agencé immédiatement à l'aval dudit cylindre, pour permettre l'utilisation de films de pelliculage thermocollants, - un deuxième dispositif de découpage 23, comprenant d'une part un cylindre 232 supérieur rotatif de découpe, muni de filets tranchants sur sa face périphérique adaptés pour réaliser des découpes mi-chair à travers la bande de film de pelliculage 5, de façon à délimiter des pelliculages 6 et un squelette 28 de film de pelliculage. Le deuxième dispositif de découpage 23 comprend d'autre part un cylindre 231 inférieur rotatif de contre-pression, en regard du cylindre 232 supérieur de découpe. Les cylindres 231 et 232 sont agencés de sorte que, à tout instant, le bord du filet du cylindre supérieur situé dans le plan des axes des cylindres, est à une distance de la face périphérique du cylindre inférieur égale à l'épaisseur du film support 1. Les pelliculages définis par ces découpes recouvrent chacun la surface totale d'un coφs d'étiquette 4 ainsi qu'une mince bande périphérique tout autour dudit coφs d'étiquette. En d'autres termes, ils présentent chacun une forme similaire à celle du coφs d'étiquette, mais des dimensions légèrement supérieures de façon à former une marge périphérique de revêtement 17 s'étendant au-delà du bord périphérique 37 du coφs d'étiquette 4 (voir figure 5), - un deuxième dispositif d'échenillage 24 permettant de retirer le squelette 28 de film de pelliculage et de l'embobiner en vue de son stockage avant destruction ou recyclage. En sortie de ce deuxième dispositif d'échenillage 24, on obtient un ruban d'étiquettes 32 formé d'une bande de film support 1 portant une succession d'étiquettes 7. Chaque étiquette 7 (voir figure 5) comprend un coφs d'étiquette 4, une couche de matière adhesive 2 portée par la face verso 11 du coφs d'étiquette, et un pelliculage 6 recouvrant à la fois la face recto 10 du coφs d'étiquette
et une portion, tout autour du coφs d'étiquette, de la face recto 12 du film support. Le pelliculage 6 forme notamment une marge périphérique 17 de revêtement, en saillie du bord périphérique 37 du coφs d'étiquette, de largeur suffisante pour permettre de recouvrir les coulures 38 de matière adhesive. Dans l'exemple illustré, la marge est de surcroît suffisamment large pour présenter une portion d'extrémité 17a au-delà desdites coulures 38, qui adhère au film support 1 et vient enfermer la matière adhesive.
Il va de soi que l'invention peut faire l'objet de nombreuses variantes par rapport aux modes de réalisation précédemment décrits et représentés sur les figures. En particulier, l'invention n'est pas limitée à la fabrication de rubans d'étiquettes ne comptant qu'une seule rangée longitudinale d'étiquettes, tels que ceux illustrés. Le premier dispositif de découpage, et le cas échéant le deuxième dispositif de découpage, peuvent être adaptés pour réaliser des découpes définissant plusieurs rangées longitudinales d'étiquettes. De plus, les dispositifs de découpage à cylindres rotatifs, tels qu'illustrés, peuvent être remplacés par des dispositifs de découpage à plat (presse coupante animée de mouvements alternatifs verticaux, en coordination avec des moyens d'avancement séquentiel des bandes ou rubans).
Par ailleurs, le dispositif de distribution en entrée de l'installation peut intégrer des moyens d'application d'une matière adhesive sur une bande de film (film support ou film frontal) et des moyens d'assemblage de films en vue de réaliser, au sein même de l'installation, le complexe adhésif.
De surcroît, le dispositif de revêtement selon l'invention n'est pas limité à un dispositif d'impression ou à un dispositif de pelliculage-découpage- échenillage. Tout autre moyen apte à appliquer un revêtement sur une surface de la face recto du ruban de coφs d'étiquettes telle que définie précédemment, est conforme à l'invention. En particulier, il est possible de déposer sur chaque coφs d'étiquette, à titre de revêtement, par des moyens usuels de dépose automatique, une étiquette transparente ou imprimée issue d'un ruban d'étiquettes usuel.
De plus, le revêtement obtenu peut être continu selon la direction longitudinale, à l'exception de découpes ménagées entre les étiquettes en vue de permettre leur dissociation lors des opérations de dépose automatique.