La présente invention concerne le domaine de la microélectronique
et plus précisément un transistor bipolaire et sa
réalisation.
On s'intéressera plus particulièrement ici aux
transistors bipolaires utilisés comme éléments de circuits
intégrés notamment susceptibles de cohabiter avec des
transistors MOS dans les circuits intégrés de type Bi-CMOS.
On réalise des circuits intégrés de plus en plus
performants. Pour cela il faut que tous les composants soient
optimisés. Les transistors bipolaires sont utilisés à cause de
leurs performances dynamiques qui permettent leur utilisation
dans le domaine des très hautes fréquences, supérieures à
50 GHz.
Un transistor bipolaire de type NPN classique est
schématisé par la figure 1. Il comprend une région de collecteur
1 en silicium monocristallin dopé de type N, une région de base
2 en silicium monocristallin dopé de type P et une région
d'émetteur 3 en silicium monocristallin dopé de type N. Le
collecteur est réalisé dans un substrat de silicium, la région
de base est formée au-dessus de la région de collecteur. La
région d'émetteur est réalisée à l'intérieur de la région de
base par exemple par diffusion d'atomes dopants. Un métal 4 est
déposé sur la région d'émetteur 3 afin d'assurer un contact
électrique sur cette région. Le fonctionnement de ce transistor
bipolaire est le suivant. On injecte un courant de commande Ib
entre la région de base et la région d'émetteur et il en
résulte, selon les conditions de polarisation de la région de
collecteur, un courant de collecteur Ic utilisable dans des
circuits électroniques. Le courant de collecteur Ic est un
courant utile et le courant de base Ib est un courant parasite.
Le rapport Ic/Ib, qui est le gain en courant du transistor
bipolaire, est un facteur de mérite que l'homme du métier essaye
d'augmenter afin d'obtenir des valeurs supérieures à 60. De très
nombreux paramètres technologiques modifient le gain du transistor
bipolaire. Si le métal 4 est près de la jonction base-émetteur
il crée un courant de base important en recombinant les
porteurs minoritaires se situant à proximité de cette jonction.
Ainsi si on veut diminuer le courant de base Ib il est
nécessaire d'augmenter la distance entre le métal 4 et la région
de base 2. En d'autres termes, il est nécessaire d'avoir un
émetteur dont l'épaisseur est supérieure à plusieurs fois la
longueur de diffusion des porteurs minoritaires se situant dans
cette région d'émetteur. Ainsi, les transistors bipolaires
classiques ont une épaisseur d'émetteur supérieure à 800 nm. La
présence du métal n'est pas le seul paramètre influant sur le
gain. Les paramètres qui modifient le gain en courant des
transistors bipolaires sont très nombreux, quelquefois mal
compris et souvent mal maítrisés. Mais il a été observé qu'une
augmentation de l'épaisseur de l'émetteur avait toujours pour
conséquences une meilleure efficacité d'injection (augmentation
de Ic) et un plus faible courant de base Ib.
Les transistors bipolaires sont souvent utilisés pour
leurs performances dynamiques. Pour des raisons purement géométriques,
la structure présentée par la figure 1 n'est pas très
performante à cause de la capacité présente entre les régions de
base et d'émetteur. Cette capacité est proportionnelle à la
surface de la jonction entre la base et l'émetteur. L'émetteur
s'étendant profondément dans la base, la contribution de la
périphérie de l'émetteur à la capacité totale entre les régions
de base et d'émetteur est importante alors que cette région,
éloignée de la jonction base/collecteur, a un rôle réduit pour
les courants du transistor bipolaire. Pour augmenter les
performances dynamiques du transistor bipolaire, on a réalisé
des transistors bipolaires à émetteur en silicium polycristallin
selon la figure 2.
Le transistor de la figure 2 comprend une région de
collecteur 10 en silicium monocristallin dopé de type N sur
laquelle est formée une couche de base 20 en silicium monocristallin
dans et sur laquelle est formée une structure d'émetteur
30-35-40. L'émetteur 35 est en silicium polycristallin dopé de
type N et est prolongé, dans la région de base 20 par une région
30 diffusée de type N. Un métal 40 repose sur l'émetteur 35.
L'épaisseur de la partie 30 en silicium monocristallin de
l'émetteur est d'environ 100 nm et l'épaisseur de la partie 35
de l'émetteur en silicium polycristallin est d'environ 600 nm.
La partie 30 de l'émetteur a une contribution prépondérante pour
la capacité parasite entre l'émetteur et la région de base du
transistor bipolaire. La faible profondeur de la partie 30
entraíne que cette capacité parasite est fortement réduite par
rapport au cas de la figure 1, bien que l'épaisseur globale de
l'émetteur soit similaire pour les cas des figures 1 et 2.
Un objet de la présente invention est de prévoir un
transistor bipolaire dont les performances dynamiques sont
améliorées.
Un autre objet de la présente invention est de prévoir
un transistor bipolaire facilement intégrable dans un procédé
Bi-CMOS.
Pour atteindre ces objets, la présente invention
prévoit un transistor bipolaire comportant une première région
de collecteur en silicium monocristallin d'un premier type de
conductivité surmontée d'une deuxième région de base monocristalline
à base de silicium et germanium d'un second type de
conductivité, la région de base contenant une troisième région
d'émetteur du premier type de conductivité située du côté opposé
à la région de collecteur et recouverte d'un métal, dans lequel
la région d'émetteur a une épaisseur inférieure à 50 nm, de
préférence comprise entre 5 et 30 nm.
Selon un mode de réalisation de la présente invention,
la deuxième région est constituée, à partir du collecteur, d'une
première couche en SiGe dont la concentration en germanium
décroít à partir d'une valeur d'environ 30 % et dopée au bore
avec une concentration comprise entre 1019 et 1020 at/cm3, et
d'une deuxième couche en silicium d'environ 15 nm d'épaisseur.
Selon un mode de réalisation de la présente invention,
le métal est du tungstène déposé sur une couche contenant du
titane ou du nitrure de titane.
Selon un mode de réalisation de la présente invention,
le métal est du cuivre déposé sur une couche contenant du
tantale ou du nitrure de tantale.
La présente invention prévoit aussi un procédé de
réalisation d'un transistor bipolaire à émetteur fin, comportant
les étapes suivantes :
former par épitaxie sur un substrat monocristallin
d'un premier type de conductivité une région de base d'épaisseur
inférieure à 100 nm d'un second type de conductivité et
comportant du germanium ; réaliser sur le pourtour de la région de base une
région fortement dopée du second type de conductivité recouverte
de silicium polycristallin fortement dopé du second type de
conductivité ; réaliser dans la partie centrale de la base et à
l'intérieur d'une fenêtre non recouverte par le silicium
polycristallin une région d'émetteur fortement dopé du premier
type de conductivité et d'épaisseur inférieure à 50 nm et de
préférence comprise entre 5 et 30 nm ; et déposer un métal au-dessus de l'émetteur.
Selon un mode de réalisation de la présente invention,
le procédé d'épitaxie de la base comporte au moins deux
phases conduisant à deux couches successives : une première
couche constituée d'un alliage de silicium et de germanium dont
la concentration en germanium décroít à partir d'une valeur
d'environ 30 % et ayant une concentration d'atomes dopants
comprise entre 1019 et 1020 at/cm3, et une deuxième couche
constituée de silicium peu dopé.
Selon un mode de réalisation de la présente invention,
l'émetteur est réalisé par implantation ionique dans la fenêtre
ménagée au dessus de la base dans le silicium polycristallin.
Selon un mode de réalisation de la présente invention,
l'émetteur est réalisé par diffusion d'espèces dopantes
contenues dans du silicium dopé à travers une couche d'oxyde
natif.
Selon un mode de réalisation de la présente invention,
l'étape de dépôt de métal sur l'émetteur comporte les étapes
suivantes subséquentes à la diffusion de l'émetteur : graver
ledit silicium dopé afin de le délimiter latéralement ; déposer
un isolant recouvrant entièrement ledit silicium dopé ; ouvrir
un passage à travers l'isolant débouchant sur le silicium dopé ;
éliminer complètement ledit silicium dopé par le passage ; et
remplir la cavité ainsi créée par un composé métallique.
Selon un mode de réalisation de la présente invention,
le dépôt métallique comporte au moins deux couches, la première
contenant du titane ou du tantale, la seconde contenant de
l'aluminium, du tungstène ou du cuivre.
Ces objets, caractéristiques et avantages, ainsi que
d'autres de la présente invention seront exposés en détail dans
la description suivante de modes de réalisation particuliers
faite à titre non limitatif en relation avec les figures jointes
parmi lesquelles :
la figure 1 représente un transistor bipolaire selon
l'art antérieur ; la figure 2 représente un autre type de transistor
bipolaire selon l'art antérieur ; la figure 3 représente un exemple de profil de dopage
d'un transistor bipolaire selon la présente invention ; les figures 4A à 4D représentent des étapes successives
de fabrication d'un transistor bipolaire selon un premier
mode de réalisation de la présente invention ; et les figures 5A à 5E représentent des étapes successives
de fabrication d'un transistor bipolaire selon un deuxième
mode de réalisation de la présente invention.
Comme il est usuel en matière de représentation des
dispositifs de circuits intégrés, les échelles ne sont pas
respectées afin de mettre en évidence les différentes couches et
éléments des dispositifs.
Selon la présente invention, pour augmenter les performances
dynamiques d'un transistor bipolaire, la demanderesse
utilise un transistor bipolaire dont l'émetteur en silicium
monocristallin possède une épaisseur inférieure à 50 nm. Il est
préférable pour optimiser les performances dynamiques d'utiliser
une épaisseur pour la région d'émetteur comprise entre 5 et
30 nm.
Un tel transistor, par exemple de type NPN, comprend
une région de collecteur en silicium monocristallin dopé de type
N sur laquelle est formée par croissance épitaxiale une région
de base monocristalline dans laquelle est formée une région
d'émetteur. La région de base est dopée de type P par exemple
avec du bore. A la surface de cette base, et à l'intérieur de
celle-ci existe une région de type N fortement dopée qui constitue
la région d'émetteur du transistor bipolaire. Un métal
repose sur cet émetteur formant une zone de contact métallique.
Selon la présente invention la région de base est
constituée de deux couches distinctes. La première couche est
une matrice en silicium monocristallin épitaxiée sur la région
de collecteur dans laquelle on incorpore du germanium avec un
profil de concentration compris entre 0 et 30 %, un dopant de
type P, par exemple du bore avec une concentration comprise
entre 1019 et 1020 at/cm3, et du carbone. L'épaisseur de la
première couche est d'environ 30 nm. La concentration de
germanium n'est pas constante, elle décroít vers la partie
supérieure de la première couche. La deuxième couche est en
silicium monocristallin épitaxié sur la première couche.
L'épaisseur de la deuxième couche est inférieure à environ
50 nm. C'est dans au moins l'épaisseur de cette deuxième couche
qu'est formé l'émetteur.
On observe qu'en associant un émetteur d'épaisseur
réduite à cette structure de base les gains en courant sont
supérieurs à 50, ce qui est une valeur acceptable pour les transistors
bipolaires à hautes performances dynamiques. L'épaisseur
réduite de l'émetteur provoque une diminution du gain en courant
qui est compensée par l'augmentation de gain en courant due à la
présence de germanium dans la base. On détermine le gain en
courant en ajustant l'épaisseur de l'émetteur et la concentration
de germanium dans la région de base.
Le choix d'une épaisseur d'émetteur inférieure à 50 nm
a de nombreuses conséquences favorables pour les performances
dynamiques du transistor bipolaire. A titre d'exemple on en
citera trois, mais cette liste n'est pas exhaustive.
Premièrement, la résistance de l'émetteur est diminuée car la
région métallique est proche de la jonction base/émetteur.
Deuxièmement, le temps de transit des porteurs dans l'émetteur
est également diminué. Toisièmement, on limite le phénomène de
stockage des porteurs minoritaires dans l'émetteur. Pendant la
conduction du dispositif de nombreux porteurs minoritaires sont
injectés dans l'émetteur et forment alors une charge stockée
dans cet émetteur. Lorsque le transistor commute et passe à
l'état bloqué il faut éliminer cette charge, ce qui n'est pas
instantané puisqu'il s'agit de porteurs minoritaires. La durée
de cette phase dépend du nombre de porteurs stockés et de leur
durée de vie. Ces deux paramètres sont minimisés dans le
transistor bipolaire selon l'invention.
Le choix d'une épaisseur d'émetteur inférieure à 50 nm
a également une conséquence favorable pour les performances
statiques du transistor bipolaire. Le dopage de la base n'est
pas déterminé uniquement par le gain à obtenir puisque ce gain
dépend aussi de l'épaisseur de l'émetteur. L'épaisseur et le
dopage de la base sont déterminés de façon indépendante du gain
en courant du transistor bipolaire. On choisit alors le dopage
et l'épaisseur de la base en fonction des autres paramètres du
transistor bipolaire, par exemple la tension de claquage entre
l'émetteur et le collecteur du transistor bipolaire.
La figure 3 illustre un exemple de profil de
concentration des dopants en fonction de la profondeur au niveau
des jonctions émetteur/base/collecteur d'un transistor selon
l'invention. On rencontre successivement quatre régions : le
métal, l'émetteur monocristallin, la base et le collecteur. On a
également représenté en figure 3, en pointillés, la région
incorporant du germanium.
Le métal assure un contact sur l'émetteur. Son épaisseur,
par exemple 200 nm, est suffisante pour limiter la
résistance d'accès au dispositif. Tout métal et tout alliage
métallique peuvent convenir à condition qu'ils ne pénètrent pas
dans l'émetteur. Le métal est constitué, par exemple
d'aluminium, de tungstène ou de cuivre. Selon le cas, des
couches barrières sont utilisées, par exemple du titane et du
nitrure de titane dans le cas de l'aluminium ou du tungstène, du
nitrure de tantale et du tantale dans le cas du cuivre. Toute
autre couche barrière et toute méthode de dépôt pour les différentes
couches métalliques peuvent être utilisées.
L'émetteur est très fin et très dopé. De préférence on
utilise une épaisseur inférieure à 50 nm, de préférence entre 5
et 30 nm. Le dopage, par exemple à l'arsenic, est de l'ordre de
1020 at/cm3. L'épaisseur de l'émetteur est un paramètre
d'ajustement du gain en courant du dispositif. Sa finesse détermine
les performances électriques maximales. On peut citer un
avantage apporté par un émetteur en silicium monocristallin vis-à-vis
d'un émetteur en silicium polycristallin. Contrairement au
cas du silicium polycristallin, la rugosité de la surface
supérieure du silicium monocristallin est faible et inférieure à
3 nm. On peut contrôler durant le procédé de fabrication du
transistor bipolaire l'épaisseur de l'émetteur avec une
précision inférieure à 1 nm, ce qui ne serait pas réalisable
dans le cas d'un émetteur en silicium polycristallin.
La base est constituée d'un alliage de SiGe contenant
entre 0 et 30 % de germanium. Le profil de germanium est
optimisé. De préférence, la base a une épaisseur de l'ordre de
25 nm. Le dopage, par exemple au bore, est compris entre 1019 et
1020 at/cm3. Enfin du carbone est incorporé. La finesse de la
base et sa faible résistance sont déterminantes pour les
performances dynamiques du transistor bipolaire.
Le profil de dopage du collecteur est optimisé pour
augmenter la tension de claquage de la jonction base/collecteur
et pour minimiser la résistance d'accès au collecteur ainsi que
le temps de transit des porteurs dans la jonction
base/collecteur.
Le but proposé est atteint par ce type de transistor
bipolaire. Le gain en courant est maintenu au dessus d'une
valeur minimum de 50 principalement en ajustant l'épaisseur de
l'émetteur et en optimisant le profil de germanium dans la base.
La capacité base/émetteur est très faible car l'émetteur pénètre
peu dans la base. La résistance verticale de l'émetteur est
minimisée car l'épaisseur de l'émetteur est inférieure à 50 nm.
Enfin le nombre de trous minoritaires injectés dans le volume de
l'émetteur est réduit par la réduction du volume de l'émetteur.
L'évacuation de cette charge sera très rapide en cas de commutation
du dispositif. Les fréquences de fonctionnement seront
améliorées. De plus le dopage de la base ainsi que le gain en
courant du transistor bipolaire étant réduits, la tenue en
tension entre l'émetteur et le collecteur sera améliorée et peut
atteindre 5 V.
On propose deux procédés pour réaliser, suivant
l'invention, des transistors bipolaires aux performances
optimisées. Le premier procédé décrit la réalisation d'un
transistor bipolaire dit quasi-autoaligné. Le second décrit la
réalisation d'un transistor bipolaire dit autoaligné.
Procédé quasi-autoaligné
La figure 4A représente des étapes initiales de réalisation
d'un transistor bipolaire quasi-autoaligné. Dans un
substrat de départ 100 en silicium monocristallin de type N, on
réalise des tranchées peu profondes 110 remplies d'un isolant.
Ces tranchées peu profondes délimitent des zones actives
débouchant à la surface du substrat. Un dépôt de la région de
base 200 est réalisé sur toute la surface du substrat de telle
manière qu'il soit monocristallin sur les zones actives et polycristallin
au-dessus des tranchées peu profondes remplies. De
préférence, ce dépôt 200 est constitué de deux couches
successives 202, 203. La couche 203 est du silicium, la couche
202 est un alliage SiGe contenant du carbone et du bore. Le
profil de concentration de germanium dans la couche 202 n'est
pas constant, il a de préférence une forme triangulaire
décroissant vers la surface. Le bore est apporté pendant l'étape
de dépôt, le carbone est implanté après la réalisation de la
couche 200. On dépose ensuite une couche d'oxyde 500 de 20 nm
d'épaisseur sur toute la structure.
La figure 4B représente des étapes suivantes de réalisation
du transistor bipolaire quasi-autoaligné. On grave la
couche d'oxyde 500 de façon à laisser une pastille d'oxyde
située approximativement au-dessus de la région monocristalline
de la couche 200. On dépose une couche 600 de 100 nm d'épaisseur
de silicium polycristallin fortement dopé, environ 1020 at/cm3,
au bore. On dépose alors une couche de nitrure 700 de 50 nm sur
toute la structure. Les couches de nitrure 700 et de silicium
polycristallin 600 sont alors gravées de façon à former une
fenêtre 805 ouverte sans nitrure et sans silicium polycristallin
au-dessus et à l'intérieur de la pastille d'oxyde 500. On
réalise des espaceurs 800 en nitrure sur les flancs de la
fenêtre 805. La largeur de ces espaceurs est par exemple de
30 nm. A ce stade, le silicium polycristallin 600 est
entièrement isolé de la fenêtre 805 et en contact avec la base
200. Un recuit permet d'effectuer une diffusion du dopant du
silicium polycristallin vers la région de base afin de former
une région de base extrinsèque 250 fortement dopée de type P
assurant le contact électrique entre la base 200 de type P et le
silicium polycristallin 600 de type P. Pendant ce recuit, il se
produit une diffusion du bore contenu dans la couche 202 vers la
couche 203.
La figure 4C représente des étapes suivantes de réalisation
du transistor bipolaire quasi-autoaligné. On implante
dans la fenêtre 805 des ions arsenic pour créer une région 300
fortement dopée de type N dans la région de base 200,
sensiblement dans la région 203 précédemment décrite. Cette
implantation se fait de préférence à travers la couche d'oxyde
500. On peut effectuer également cette implantation ionique
après avoir éliminé l'oxyde à l'intérieur de la fenêtre 805.
L'énergie d'implantation est de l'ordre de 10 keV et la dose de
l'ordre de 5.1015 at/cm2.
La figure 4D représente des étapes suivantes de réalisation
du transistor bipolaire quasi-autoaligné. On nettoie la
fenêtre émetteur 805 et on met à nu, à l'intérieur de cette
fenêtre, la surface de silicium de l'émetteur 300. On dépose une
première couche métallique 450 de titane et nitrure de titane
suivie d'une couche métallique 400, par exemple un alliage
d'aluminium et de silicium à 2 %, puis on délimite ces couches
par gravure. Dans un mode de réalisation, l'épaisseur de la couche
450 est de 20 nm, et celle de la couche 400 est de 300 nm.
Procédé autoaligné
La figure 5A représente des étapes initiales de réalisation
d'un transistor bipolaire autoaligné. Dans un substrat de
départ 1000 en silicium monocristallin de type N, on réalise de
manière classique des tranchées peu profondes 1100 remplies d'un
isolant. On dépose ensuite une couche d'oxyde de silicium 1200
de 50 nm d'épaisseur. On dépose une couche 6000 de 100 nm
d'épaisseur de silicium polycristallin fortement dopé de type P,
environ 1020 at/cm3, au bore. On dépose alors une couche de
nitrure 7000 de 50 nm sur toute la structure. Les couches de
nitrure 7000 et de silicium polycristallin 6000 sont alors
gravées de façon à laisser une fenêtre 8050 ouverte débouchant
au-dessus de la couche d'oxyde 1200. On réalise de manière
classique des espaceurs 8000 en nitrure sur les flancs de la
fenêtre 8050. La largeur de ces espaceurs est de 30 nm. A ce
stade le silicium polycristallin 6000 est entièrement isolé de
la fenêtre 8050 et du substrat 1000.
La figure 5B représente des étapes suivantes de
réalisation d'un transistor bipolaire autoaligné. On grave de
façon isotrope, à travers la fenêtre 8050 la couche d'oxyde
1200. On utilise par exemple une solution aqueuse contenant de
l'acide fluorhydrique. Cette solution est très sélective vis-à-vis
des autres couches en présence et n'attaque pratiquement pas
le nitrure et le silicium polycristallin. On poursuit cette
gravure isotrope de l'oxyde 1200 de façon à dégager une partie
d'oxyde 1200 sous-jacente au silicium polycristallin 6000 sur le
pourtour de la fenêtre 8050 et sur une distance de 200 nm
environ. A ce stade, il existe une cavité dans la couche d'oxyde
1200 bornée dans sa partie inférieure par le silicium du
substrat 1000, dans ses parties latérales par l'oxyde 1200 et
dans ses parties supérieures par le silicium polycristallin 6000
et le nitrure 8000. On accède à cette cavité par la fenêtre
8050. On effectue alors le dépôt de la région de base 2000. De
préférence ce dépôt 2000 est constitué de deux couches
successives 2020, 2030. La couche 2030 est du silicium, la
couche 2020 est un alliage SiGe contenant du carbone et du bore.
Le profil de concentration de germanium dans la couche 2020
n'est pas constant, il a de préférence une forme triangulaire
décroissant vers la surface. Le maximum de concentration du
germanium est d'environ 30 %. Le bore et le carbone sont
apportés pendant l'étape de dépôt. Le procédé utilisé pour le
dépôt de la région de base 2000 est sélectif. La couche 2000
croít uniquement sur le substrat 1000 et sur le silicium
polycristallin 6000 découverts par la cavité. C'est également un
dépôt épitaxial : la région de base 2000 est monocristalline
lorsqu'elle croít à partir du substrat monocristallin 1000.
La figure 5C représente des étapes suivantes de la
réalisation d'un transistor bipolaire autoaligné. Un recuit
permet d'effectuer une diffusion du dopant du silicium polycristallin
6000 vers la région de base 2000 sous-jacente afin de
former une région de base extrinsèque 2500 fortement dopée de
type P assurant le contact électrique entre la base 2000 de type
P et le silicium polycristallin 6000 de type P. On dépose une
couche de silicium polycristallin 3500 fortement dopée de type N
avec de l'arsenic. Dans la fenêtre 8050 ce dépôt n'est pas en
contact direct avec la région de base 2000 mais séparé de celle-ci
par un oxyde natif 3200 d'épaisseur comprise entre 0,5 et 2
nm. Le contrôle de la qualité et de l'épaisseur de cet oxyde
natif se fait par le type de nettoyage effectué avant le dépôt
de la couche 3500. On grave la couche 3500 de façon à laisser un
plot de silicium polycristallin dopé débordant de tous les côtés
de la fenêtre 8050. Un recuit rapide de quelques dizaines de
secondes à 1000°C permet la pénétration des atomes d'arsenic
provenant du silicium polycristallin 3500 dans la base 2000 afin
de former une région d'émetteur 3000, à travers la couche
d'oxyde natif 3200.
La figure 5D représente des étapes suivantes de la
réalisation d'un transistor bipolaire autoaligné. On dépose un
oxyde 9000 de 500 nm d'épaisseur. Une étape de planarisation
permet d'obtenir une surface supérieure plane pour cet oxyde
9000. On ouvre au dessus de la couche 3500 une cheminée d'accès
débouchant à la surface de cette couche 9600. Par voie chimique
sélective, on élimine tout le silicium accessible en arrêtant la
gravure sur la couche d'oxyde 3200. Il existe à ce stade du
procédé une cavité au-dessus de la région d'émetteur bornée par
l'oxyde 3200, les espaceurs en nitrure 8000, la couche
d'isolation en nitrure 7000 et l'oxyde 9000. Cette cavité débouche
à l'extérieur par la cheminée 9600. Dans le cas d'un circuit
intégré comportant d'autres types d'éléments nécessitant de
nombreuses autres étapes technologiques cette cavité peut être
réalisée à la fin du procédé de fabrication et en particulier
pendant l'une des étapes de réalisation des interconnexions.
La figure 5E représente des étapes suivantes de réalisation
d'un transistor bipolaire autoaligné. On dépose de
manière isotrope de façon classique une première couche métallique
4500 de titane et nitrure de titane dans la cavité précédemment
crée. On dépose alors par une méthode de CVD (Chemical
Vapor Deposition) du tungstène 4000 pour remplir de façon
isotrope cette cavité. On peut également déposer de l'aluminium
par une méthode ALD (Atomic Layer Déposition). On peut également
réaliser un contact à base de cuivre en utilisant une couche
barrière en nitrure de tantale et en faisant croítre du cuivre
électrolytique. Une deuxième étape de planarisation permet
d'éliminer tout métal déposé au-dessus de la couche d'oxyde
9000.
Bien que divers matériaux, épaisseurs, et modes de
dépôt ou de gravure aient été indiqués ci-dessus à titre
d'exemple, il sera clair que l'homme de l'art pourra y apporter
diverses variantes et modifications en restant dans le domaine
de l'invention.