La présente invention a pour objet un raccord instantané pour
tubes déformables, tels que des tubes en matériau composite comprenant
une âme métallique, par exemple en aluminium, revêtue de couches de
matière synthétique, par exemple de polyéthylène réticulé. De tels types de
tubes sont utilisés de plus en plus fréquemment dans la réalisation
d'installation de chauffage, pour conduire l'eau chauffée par une chaudière,
ainsi que dans les installations sanitaires, pour conduire l'eau sanitaire
chaude ou froide.
Des raccords instantanés pour tubes sont connus de longue
date, par exemple par le document EP 0 021 795. Dans un tel raccord,
chaque tube traverse un élément d'accrochage comportant des griffes ainsi
qu'un joint d'étanchéité. L'accrochage du tube et l'étanchéité sont réalisés
à l'extérieur du raccord.
Dans le cas de tubes déformables, tels que les tubes en
matériaux composites précités, il convient de réaliser un bon accrochage
du tube dans le raccord, ainsi qu'une bonne étanchéité malgré le caractère
déformable du tube. Le but de l'invention est de fournir un raccord
instantané assurant à la fois un bon accrochage et une bonne étanchéité
tout en étant compact. En outre, dans la mesure où le raccord est destiné
à des tubes composite comportant une âme en aluminium, il convient
d'éviter les contacts entre l'âme en aluminium et le fluide, sur la section du
tube, et d'éviter les contacts entre le système d'accrochage et la couche
d'aluminium. Il convient enfin que ce raccord permette de visualiser le bon
emmanchement de chaque tube dans le raccord.
A cet effet, le raccord qu'elle concerne comprend un corps
rigide comportant, pour le raccordement de chaque tube, une partie
tubulaire de diamètre extérieur correspondant au diamètre intérieur du
tube, dans laquelle sont ménagées une première gorge périphérique, située
du côté de l'extrémité libre de la partie tubulaire, servant de logement à un
joint destiné à assurer l'étanchéité avec l'intérieur du tube, et une seconde
gorge périphérique servant de logement à une bague d'accrochage
présentant sur une face extérieure des moyens d'accrochage destinés à
coopérer avec la surface intérieure du tube, la bague d'accrochage étant
une bague susceptible de se déformer radialement. Selon d'invention, la
seconde gorge du corps et la bague d'accrochage présentent des faces
d'appui complémentaires inclinées chacune de l'intérieur vers l'extérieur et
en direction de l'extrémité libre de la partie tubulaire considérée.
Chaque tube destiné à être fixé dans le raccord est simplement
emmanché sur une partie tubulaire du raccord. Il doit être noté tant
l'étanchéité que l'accrochage sont réalisés au niveau de l'intérieur du tube.
Si, après montage, une traction est exercée sur le tube, le tube tend à
entraíner vers l'extrémité libre de la partie tubulaire considérée la bague
fendue, laquelle tend à augmenter de section par appui de sa face inclinée
contre la face inclinée de la gorge du corps dans laquelle elle est logée. Il
en résulte une augmentation de la résistance à l'arrachement du tube, qui
ne peut pas être dégagé du raccord. Le joint étant disposé du côté de
l'extrémité libre de la partie tubulaire, l'étanchéité demeure parfaitement
assurée.
Selon une caractéristique préférée de l'invention des moyens
d'accrochage de la bague d'accrochage comprennent au moins une arête
qui fait saillie vers l'extérieur et qui est destinée à pénétrer dans la surface
intérieure du tube.
Suivant une possibilité, le raccord comporte pour chaque partie
tubulaire pour le raccordement d'un tube, une coiffe tubulaire rigide, fixée
sur le corps, de diamètre intérieur correspondant au diamètre extérieur du
tube. Cette solution est intéressante dans le cas de tubes dont la tenue
mécanique n'est pas suffisante pour assurer une fixation fiable sur le
corps.
Suivant une autre caractéristique de l'invention, chaque partie
tubulaire pour le raccordement d'un tube, comporte une collerette destinée
à former une butée axiale pour le tube en position montée sur le raccord.
Dans le cas où le raccord comporte une coiffe, le diamètre
extérieur de la collerette est inférieur ou égal au diamètre intérieur de la
coiffe tubulaire, et la coiffe recouvre également la collerette.
Afin de permettre, dans un tel cas, la visualisation du bon
emmanchement du tube, la coiffe tubulaire comporte au moins une fenêtre
de visualisation de la position de l'extrémité du tube en position montée
sur le raccord, située à proximité de la collerette.
Dans une forme d'exécution de ce raccord la coiffe tubulaire
comporte, à son extrémité située du côté du milieu du raccord, une partie
en forme de crochet courbé vers l'intérieur, destinée à réaliser l'accrochage
de la coiffe sur la collerette du corps. Dans un tel cas, la coiffe est montée
de façon irréversible et le raccord est indémontable.
Suivant une possibilité chaque collerette fait partie intégrante du
corps. Le corps et la collerette peuvent ainsi être réalisés par exemple en
matière synthétique et obtenus par moulage.
Suivant une autre possibilité chaque collerette est distincte du
corps et fixée sur celui-ci. C'est ainsi par exemple que le corps est
métallique et chaque collerette est en matière synthétique. Cela évite un
contact sur la section du tube en appui contre la collerette entre l'âme en
aluminium et une partie métallique, ce qui pourrait générer des couples
électrolytiques.
Suivant une autre caractéristique de l'invention chaque bague
fendue comprend au moins une arête périphérique saillant vers l'extérieur
et délimitée d'une part par une surface inclinée de l'intérieur vers l'extérieur
et d'une extrémité du raccord vers le milieu de celui-ci, du côté
d'introduction du tube et d'autre part par une surface sensiblement
perpendiculaire à l'axe de la partie tubulaire considérée, du côté du milieu
du raccord. Chaque bague peut comporter une arête ou deux arêtes
parallèles et décalées axialement l'une par rapport à l'autre. Il doit être noté
que chaque arête peut être continue, sur la périphérie de la bague, ou être
constituée par plusieurs tronçons successifs indépendants les uns des
autres.
En ce qui concerne le joint, il peut s'agir d'un joint torique, ou
d'un joint à une ou plusieurs lèvres.
De toute façon l'invention sera bien comprise, à l'aide de la
description qui suit, en référence aux dessins schématiques annexés
représentant, à titre d'exemples non limitatifs, plusieurs formes d'exécution
de ce raccord.
Figure 1 est une vue en perspective d'un raccord destiné à la
liaison entre deux tubes, dont une extrémité est munie d'une coiffe et dont
l'autre extrémité ne comporte pas de coiffe ; Figure 2 est une vue en coupe longitudinale du raccord de figure
1, dans lequel un tube est engagé dans la partie du raccord équipé d'une
coiffe ; Figure 3 est une vue en perspective d'une bague d'accrochage
du raccord de figures 1 et 2 ; Figure 4 est une vue en perspective d'une seconde bague
d'accrochage ; Figure 5 est une vue en perspective d'un joint du raccord de
figures 1 et 2 ; Figure 6 est une vue en coupe par un plan diamétrale du joint
de figure 5 ; Figure 7 est une vue en coupe similaire à figure 6 d'un autre
type de joint.
Le raccord représenté aux figures 1 et 2 comprend un corps 2,
par exemple en matière synthétique, présentant deux parties tubulaires 3
coaxiales 3, séparées l'une de l'autre par un épaulement central et
transversal 4. Le corps 2 est tubulaire, et son diamètre extérieur
correspond au diamètre intérieur d'un tube composite 5 comportant une
âme 6 en aluminium revêtue sur ses faces intérieure et extérieure de deux
couches de matière synthétique 7 et 8, par exemple en polyéthylène
réticulé ou non.
Chaque partie tubulaire 3 étant identique, seule l'une d'entre
elles est décrite ci-après. Une partie tubulaire 3 comprend, à partir de son
extrémité libre, une gorge 9, servant au logement d'un joint 10 comportant
une seule lèvre 12, ce joint étant représenté en détail aux figures 5 et 6.
Du côté du milieu du raccord, chaque partie tubulaire 3 comporte une
gorge 13 présentant du milieu du raccord vers l'extrémité libre de la partie
tubulaire, une zone avec un fond 14 parallèle à l'axe de cette partie
tubulaire prolongée en direction de l'extrémité libre de cette partie tubulaire
par une face inclinée 15 de l'intérieur vers l'extérieur, et du milieu du
raccord vers l'extrémité libre de la partie tubulaire. Cette gorge 13 sert au
logement d'une bague 16, par exemple en matière synthétique. Cette
bague 16, représentée plus en détail à la figure 3, est de préférence mais
non exclusivement, une bague ouverte par une fente axiale 17. Cette
bague présente une surface d'appui 18 sur la surface 14 de la gorge 13, et
une surface 19 de même inclinaison que la surface 15 de la gorge 13,
destinée à venir en appui contre cette dernière. Dans la forme d'exécution
représentée aux figures 1 à 3, la bague 16 comporte, en tant que moyens
d'accrochage, une arête périphérique continue 20 saillant vers l'extérieur et
délimitée par une surface 22 inclinée de l'intérieur vers l'extérieur et de
l'extrémité libre du raccord vers le milieu de celui-ci, et une face 23
sensiblement perpendiculaire à l'axe de la partie tubulaire considérée,
située du côté du milieu du raccord. Chaque partie tubulaire comporte
également une collerette périphérique 24 destinée à former une butée
axiale pour un tube 5 en position montée sur le raccord. Dans la forme
d'exécution représentée au dessin, cette collerette fait partie intégrante du
corps 2.
Ce raccord comprend également, entourant chaque partie
tubulaire, une coiffe tubulaire 25 rigide, fixée sur le corps, de diamètre
intérieur correspondant au diamètre extérieur du tube. Cette collerette a
pour fonction d'assurer un parfait maintien du tube 5, notamment si celui-ci
est déformable. La coiffe 25 présente, à son extrémité située du côté du
milieu du corps, une partie 26 courbée vers l'intérieur, formant un crochet
venant s'engager derrière une collerette 24, assurant ainsi un montage
irréversible de la coiffe sur le corps. Bien entendu, tout autre mode
d'assemblage entre le corps et la coiffe pourrait être envisagé tel que, par
exemple, mais non exclusivement, par sertissage d'une pièce métallique ou
encore par des filets aménagés sur la coiffe et le corps. Des fenêtres 27
sont prévues dans la coiffe 25, à proximité de la collerette 24, pour
visualiser le bon emmanchement d'un tube 5 sur le raccord.
En pratique, l'opérateur engage un tube 5 sur le corps 2, dans
l'espace compris entre une partie tubulaire 3 de celui-ci et une coiffe 25,
jusqu'à ce que le tube soit en appui contre une collerette 24. Ce
mouvement est rendu possible compte tenu de la déformabilité radiale de
la bague d'accrochage 16. En position emmanchée, l'arête 20 de la bague
16 pénètre dans la couche intérieure 7 du tube 5, et assure la retenue de
celui-ci. L'étanchéité au fluide est réalisée à l'aide du joint 10. Si l'on tente
de retirer le tube de façon accidentelle ou non, la face inclinée 19 de la
bague prend appui sur la face inclinée 15 de la gorge 13, ce qui tend à
augmenter le diamètre de la bague fendue 16 et à améliorer l'accrochage
de la bague dans la couche intérieure 7 du tube, rendant impossible le
retrait de celui-ci.
La figure 4 représente une variante de la bague 16, dans
laquelle sont prévues deux arêtes 20, parallèles et décalées axialement
l'une par rapport à l'autre.
La figure 7 représente un joint 10 comportant plusieurs lèvres
28.
Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas aux seules
formes d'exécution de ce raccord, décrites ci-dessus à titre d'exemples,
elle en embrasse au contraire toutes les variantes. C'est ainsi notamment
que ce raccord pourrait être un raccord en T, et comporter trois parties
tubulaires destinées à recevoir trois tubes. Par ailleurs, ce raccord pourrait
ne pas comporter de coiffe tubulaire si les tubes à raccorder sont
suffisamment rigides. De même, le joint pourrait être un joint torique, ou
plusieurs joints pourraient être prévus, sans que l'on sorte pour autant du
cadre de l'invention.
De plus, selon l'exemple illustré, les moyens d'accrochage de la
bague comprennent une arête continue. Toutefois, les moyens
d'accrochage pourraient comprendre une ou plusieurs arêtes discontinues
ou non. De même, les moyens d'accrochage pourraient être réalisés de
tout autre manière appropriée dans la mesure où ils sont aptes à engendrer
une adhérence, de la bague 16 sur le tube à raccorder 5, suffisante pour
que la bague puisse suivre les déplacements du tube notamment lors d'un
mouvement de retrait du tube. Ainsi, les moyens d'accrochage pourraient
également être réalisés sous la forme d'un moletage croisé définissant une
surface rugueuse d'accrochage de la bague sur le tube.