mitonner
Étymologie
modifierVerbe
modifiermitonner \mi.tɔ.ne\ transitif, intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Cuire à feu doux, bouillir doucement.
Mitonner des écrevisses au court-bouillon.
Il y a à la maison un gros déjeuner qui se mitonne, des vins généreux, et nous avons fait du feu.
— (Henry Murger, Scènes de la vie de bohème , 1848)D’ailleurs, elle tourna son visage soucieux vers les cuisines, vers le fumet de ce que Maxime mitonnait, vers le profil concentré de Maxime mitonnant.
— (Dominique Sylvain, Passage du Désir, J’ai Lu, page 110)- (Par extension) — Ce café-bar rétro au style décalé mitonne salades, sandwichs, quiches, houmous, assiettes de fromage et de charcuterie et nombreux plats végétariens pour une clientèle tendance. — (Brésil : Pernambuco, Paraíba et Rio Grande, Lonely Planet, 2014)
- (Sens figuré) Suffoqué par la chaleur, mitonnant sous les draps, je confondais mon corps et son malaise : des deux, je ne savais plus lequel était indésirable. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 78)
- Préparer quelque chose avec soin, peu à peu et généralement en secret, en vue d'un certain résultat, mijoter.
- Laisser mitonner une affaire, la faire durer en gagnant du temps, la préparer doucement pour la faire réussir quand le moment sera venu.
C'était par quelque tour de Jarnac qu'il espérait démonter l'élève et l'avoir : évidemment, il mitonnait un coup.
— (Cladel, Ompdrailles, 1879)— Mes amis, il mitonne pour nous une pleine marmite de joie !
— (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 124)4 octobre 1941 – Je veux oublier que le professeur d’anglais est celui que traditionnellement on chahute. Je me mitonne déjà des précédents illustres, tels que Mallarmé.
— (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 184)Il y a de l’humour aussi dans la démarche, cette façon de se mitonner un instant parfait en pleine nature avec les rites et les attributs de la civilisation.
— (Philippe Delerm, La vie en relief, Seuil, 2021, page 175)
- Entourer quelqu'un de prévenances, généralement à des fins intéressées, dorloter.
Les religieuses l'aimaient à la folie. Il était plus mitonné qu'un perroquet de cour.
— (A. France, Pt Pierre, 1918)
- Raconter un conte, distraire par une histoire.
Madame de Coulanges voulu bien nous faire part des contes avec quoi l’on amuse les dames de Versailles : cela s’appelle mitonner.
— (Madame de Sévigné, 6 août 1677)
Dérivés
modifierTraductions
modifier- Anglais : simmer (en), brew (en), coddle (en)
- Gallo : amitonner (*), mitoner (*)
- Ido : koquetar (io)
- Néerlandais : kokerellen (nl)
- Normand : mitounaer (*)
- Occitan : mitonar (oc), confir (oc), gohir (oc) (gascon), torrinar (oc) (gascon, limousin), topinar (oc) (limousin), trotinar (oc) (limousin), còser doçament (oc), còire doçament (oc); cosinar (oc), tramar (oc), maquinar (oc), coar (oc), preparar (oc)
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « mitonner [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « mitonner [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « mitonner [Prononciation ?] »
Homophones
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (mitonner), mais l’article a pu être modifié depuis.
- ↑ « mitonner », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ « mitonner », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage