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Vesle

rivière de France

La Vesle [vɛl] est une rivière française, affluent de rive gauche de l'Aisne. Elle traverse principalement le département de la Marne où elle prend naissance, mais termine son cours dans celui de l'Aisne, donc traverse les deux régions Grand Est et Hauts-de-France. C'est un sous-affluent de la Seine par l'Aisne puis par l'Oise.

la Vesle
Illustration
La Vesle à Muizon.
Carte.
Cours de la Vesle (carte interactive).
Caractéristiques
Longueur 139,5 km [1]
Bassin 1 480 km2 [1]
Bassin collecteur la Seine
Débit moyen 7,52 m3/s (Braine) [2]
Organisme gestionnaire le SIABAVE ou syndicat mixte d'Aménagement du Bassin de la Vesle[3]
Régime pluvial
Cours
Source près du lieu-dit Clainverjus
· Localisation Somme-Vesle
· Altitude 153 m
· Coordonnées 48° 59′ 02″ N, 4° 36′ 12″ E
Confluence l'Aisne
· Localisation entre Ciry-Salsogne et Condé-sur-Aisne
· Altitude 43 m
· Coordonnées 49° 23′ 37″ N, 3° 28′ 03″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche l'Ardre, le Rouillat[4]
· Rive droite la Noblette, le Cheneu
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Aisne, Marne
Régions traversées Grand Est, Hauts-de-France
Principales localités Reims, Fismes et Braine

Sources : SANDRE:« H15-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

Hydronymie

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Le nom de la rivière est attesté sous les formes Vindola ; Vitulena (IXe siècle) ; Vellula, Vehela (877) ; Vidula (922) ; Villula (1058) ; « Rivière de Veelle » (1363)[5].

  • Cet hydronyme proviendrait du gaulois Vidula (vidu- en gaulois signifie « bois ») qui signifierait « rivière de la forêt », car autrefois ce cours d'eau coulait dans de vastes régions boisées.
  • Autre étymologie possible : vesula « bonne » forme diminutive de vesos « bon ».

Géographie

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De 139,4 km de longueur[1], la Vesle prend naissance sur le territoire de la commune de Somme-Vesle, à 153 mètres d'altitude[6] située en Champagne crayeuse, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Châlons-en-Champagne. Dès sa naissance, la rivière adopte la direction du nord-ouest, orientation qu'elle maintient globalement tout au long de son parcours de près de 140 kilomètres. Elle finit par se jeter dans l'Aisne entre Ciry-Salsogne et Condé-sur-Aisne, à l'altitude 43 mètres[6].

Elle baigne les villes de Reims, Fismes et Braine.

Dans le département de la Marne, la Vesle est longée par le canal de l'Aisne à la Marne, entre la localité de Sept-Saulx, au sud-est, et la ville de Reims, au nord-ouest.

Elle faisait mouvoir six moulins à blé dans le département de l’Aisne[5].

Deux ZNIEFF ou zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique importantes ont été décrites le long de la Vesle. La première est dénommée Les grands Marais du Val de Vesle de Prunay à Courmelois[7] et s'étend sur 400 hectares en amont de Reims ; la seconde beaucoup plus étendue porte le nom de Vallée de la Vesle de Livry-Louvercy à Courlandon, comporte 2 682 hectares[8] et s'étend tant en amont qu'en aval de Reims, y compris des terrains de la ville elle-même.

Communes traversées

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La Vesle traverse ou longe d'amont en aval les cinquante communes[1] suivantes :

Bassin versant

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Organisme gestionnaire

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L'organisme gestionnaire est le SIABAVE ou syndicat mixte d'Aménagement du Bassin de la Vesle[3].

Affluents

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La Vesle a trente affluents référencés[1] dont plusieurs bras :

Rang de Strahler

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Hydrologie

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La Vesle est une rivière moyennement abondante, comme la plupart des cours d'eau issus de la partie crayeuse de la région de Champagne-Ardenne.

La Vesle à Braine

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Son débit a été observé sur une période de 47 ans (1967-2013), à Braine, localité du département de l'Aisne située peu avant son confluent avec l'Aisne [2]. Le bassin versant de la rivière y est de 1 440 km2[2], soit la quasi-totalité de ce dernier 1 480 km2[1], et à 70 m d'altitude.

Le module de la rivière à Braine est de 7,52 m3/s[2].

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : H6432010 La Vesle à Braine pour un bassin versant de 1 440 km2 à 70 m d'altitude[2]
(08/02/2014 - données calculées sur 47 ans de 1967 à 2013)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable

La Vesle présente des fluctuations saisonnières de débit fort peu marquées, avec des hautes eaux d'hiver-printemps portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 9,2 et 12,6 m3/s, de janvier à mai inclus (avec un maximum en mars), et des basses eaux de fin d'été-début d'automne, de début août à octobre inclus, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 3,66 m3/s au mois de septembre[2], ce qui reste très appréciable.

Étiage ou basses eaux

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À l'étiage cependant, le VCN3 peut chuter jusque 2,1 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, soit 2 100 litres par seconde[2], ce qui est loin d'être sévère.

 
Crue de 1910 dans le quartier Sainte-Clothilde de Reims baignant la basilique éponyme.

Les crues sont fort peu importantes, caractéristique partagée par les rivières voisines. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 19 et 26 m3/s. Le QIX 10 est de 30 m3/s, le QIX 20 de 34 m3/s, le QIX 50 de 39 m3/s, tandis que le QIX 100 n'a pas été calculé, vu la période d'observation de 43 ans[2].

Ces débits de crue sont assez comparables à ceux de la Suippe, rivière voisine bénéficiant de conditions climatiques équivalentes, et de conditions pédologiques partiellement semblables. Une crue importante a eu lieu en mars 1910.

Le débit instantané maximal enregistré à Braine durant cette période, a été de 34,1 m3/s le , et 38,6 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale était de 32 m3/s le , et 37,4 m3/s le En comparant la première de ces valeurs avec l'échelle des QIX de la rivière, on constate que cette crue était seulement d'ordre vicennal, et donc nullement exceptionnelle. La hauteur maximale instantanée a été de 234 cm, ou 2,34 m, le [2].

Lame d'eau et débit spécifique

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La Vesle n'est pas une rivière très abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 165 millimètres annuellement, ce qui est fort inférieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, et aussi à la moyenne des bassins de l'Aisne (260 millimètres/an), et de la Seine (plus ou moins 240 millimètres/an). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) affiche de ce fait un chiffre faible de 5,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Débits de la Vesle au long de son parcours

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Nom Localité Débits en m3/s Côte
max(m)
Max.
instant.
Max.
journ.
Lame
d'eau
(mm)
Surface
(km²)
Module VCN3
(étiage)
QIX 2 QIX 5 QIX 10 QIX 20 QIX 50
Vesle Bouy 1,51 0 3,1 4,5 5,4 6,3 7,5 1,77 7,45 8,3 166 286
Vesle Puisieulx
Reims-amont
2,79 0 6,2 9,2 11 13 16 1,62 14,3 13,9 149 603
Vesle Saint-Brice-Courcelles
Reims-aval
3,20 0,110 18 24 29 33 39 2,41 31,5 18 132 762
Vesle Châlons-sur-Vesle 4,43 0,730 13 17 20 22 25 1,49 19,8 18,3 169 828
Ardre Fismes 1,56 0,280 9,1 14 17 21 25 3,02 28,6 22,5 166 297
Vesle Braine 7,72 1,400 18 24 27 31 - 1,89 34,1 32 169 1 440

Écologie - La flore et la faune

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Elle traverse des parties marécageuses en partie protégées par le Réserve naturelle régionale du marais les trous de Leu à Taissy.

Pollutions - Les eaux usées

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La Vesle a été au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, une rivière extrêmement polluée, du moins en aval de Reims, et les dégâts infligés à la faune piscicole ont été massifs. Cependant, la qualité biologique de la rivière s'améliore progressivement, à la suite d'intenses efforts.

 
Les goujons eux aussi ont lentement repris possession de la Vesle.
 
La sittelle torchepot ou sitta europaea fréquente les abords de la Vesle.
 
Le cincle plongeur est présent sur les rives de la Vesle, dans des endroits peu pollués.
 
Un rouge-queue noir mâle.

Il faut savoir qu'à Reims, la première station d'épuration des eaux usées a été construite en 1963, sur le site des Eaux Vannes. Cette station a été remplacée en 1999 par une autre, toute nouvelle, répondant à des normes très strictes. Elle est devenue en avril 2000 une station certifiée ISO 9002. Il paraît clair que la situation des eaux de la Vesle en aval de la ville est appelée au moins à s'améliorer considérablement encore[9],[10].

La flore

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La flore de la Vesle est très diversifiée. Parfois la rivière est bordée de roselières, ailleurs de mares, de marécages et de tourbières, ou encore de pâtures, de prairies et de zones boisées. Les arbres les plus fréquents dans ces zones humides sont le saule blanc, le saule marsault, le saule à oreillettes, le bouleau verruqueux, le frêne commun, le peuplier tremble. On trouve également des phragmites ou roseaux, ou encore des laiches. Cette diversité dans la flore des rivages entraîne une grande diversité parmi les animaux fréquentant les berges.

Les poissons - la pêche

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Du point de vue piscicole, la Vesle est classée cours d'eau de première catégorie depuis sa source jusqu'à Prunay, localité située à 20 kilomètres en amont de Reims. Au-delà, elle est classée en deuxième catégorie. Dans la section de première catégorie, les zones de frai ont malheureusement disparu. L'ensemble de la rivière ne doit sa population piscicole qu'au réapprovisionnement effectué par des sociétés de pêche. Les principales espèces qu'on y trouve sont le brochet, la carpe, le chevesne, le gardon, le goujon, la perche, la tanche. Dans la partie supérieure de son cours (première catégorie), il y a des truites fario issues de l'élevage, et des sandres.

Dans la région dite des marais de la Vesle en amont de Reims, on trouve le chabot commun (Cottus gobio) ainsi que la lamproie de Planer[11]. Toujours dans la zone des marais, on note la présence de la lotte de rivière (figurant dans le livre rouge de la faune menacée en France), de la loche franche, de la vandoise, du vairon, de l'ablette.

Les oiseaux

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Plus de cent espèces d'oiseaux fréquentent les berges de la Vesle[12], ce qui est un chiffre considérable.

Parmi eux citons le grèbe castagneux, le canard colvert, la rousserolle verderolle et la rousserolle effarvatte, le héron cendré, le martin-pêcheur, le rossignol philomèle, la cigogne noire, le cincle plongeur[13], le hibou des marais, le busard Saint-Martin, le busard des roseaux et le busard cendré. Certaines de ces espèces, présentes en divers endroits du secteur de la rivière situé en amont de Reims, témoignent d'une fort bonne qualité de l'eau en amont de la grande ville. Le cincle plongeur par exemple est extrêmement exigeant quant à cette qualité.

On trouve également la bergeronnette grise et la bergeronnette printanière, le chardonneret élégant, le tarin des aulnes, la mésange charbonnière, la mésange bleue, la mésange à longue queue, la mésange nonnette et la mésange boréale, la grive litorne, la grive draine et la grive mauvis, le pinson du nord, le pic épeiche, le pic noir, le pic épeichette, le bouvreuil pivoine, la sittelle torchepot, le pouillot fitis et le pouillot véloce, la pie-grièche, la poule d'eau, le rouge-queue noir, la tourterelle des bois et la tourterelle turque, le grimpereau des jardins, le roitelet triple-bandeau, le geai des chênes, le choucas des tours, le troglodyte mignon, le chevalier guignette et le chevalier gambette, le coucou gris, la fauvette à tête noire, l'hypolaïs polyglotte, le tarier pâtre, le bruant des roseaux, le bruant proyer et le bruant jaune, la locustelle tachetée, la perdrix grise, l'alouette des champs, la linotte mélodieuse, le verdier, la caille des blés, la mouette rieuse, l'accenteur mouchet, le gobe-mouche gris, le corbeau freux, le serin cini, le faisan, le moineau friquet, le loriot, la buse variable, le faucon crécerelle, l'épervier d'Europe, l'autour des palombes[7].

Outre ceux-ci, on peut observer à certains endroits, comme à Sept-Saulx, le pinson des arbres, le chardonneret élégant et le bouvreuil pivoine[14]. Localement également on constate la présence de la bouscarle de Cetti, de la locustelle luscinioïde, de l'hirondelle de rivage, du traquet motteux, du tarier des prés, du phragmite des joncs et du cochevis huppé[8].

Autres vertébrés

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Un vespertilion de Daubenton mâle.

On compte neuf espèces d'amphibiens et trois espèces de reptiles, sur les berges de la Vesle, dont la couleuvre à collier, le lézard vivipare, la grenouille verte, le triton crêté, le crapaud accoucheur, la rainette verte et le triton alpestre. Ces quatre dernières espèces sont protégées en France depuis 1993, inscrites à l'annexe II de la convention de Berne, à l'annexe IV de la directive habitats (et à l'annexe II pour le triton crêté). Ils figurent dans le livre rouge de la faune menacée en France[8].

Enfin on dénombre trente espèces de mammifères aux abords de la rivière (dont sept protégées). Dans la ZNIEFF des marais de la Vesle tant en amont qu'en aval de Reims, cinq espèces de chauves-souris ont été recensées : l'oreillard gris, la pipistrelle commune, le vespertilion de Daubenton, le vespertilion à moustaches et le vespertilion de Natterer. Elles sont toutes protégées en France et, à part la pipistrelle, inscrites sur la liste rouge des mammifères de Champagne-Ardenne. C'est aussi le cas d'un insectivore, la musaraigne aquatique européenne, également présente[7].

Le ragondin et le rat musqué fréquentent également les berges.

Patrimoine - Curiosités - Tourisme

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La vallée de la Vesle possède un patrimoine, tant naturel qu'architectural et culturel, tout à fait remarquable. En son centre, la ville de Reims attire d'innombrables touristes français et étrangers venus admirer un patrimoine de grande renommée internationale. Mais, hors de Reims, l'ensemble des communes qui longent la rivière recèlent elles aussi un patrimoine et des sites charmants souvent méconnus.

 
La cathédrale Notre-Dame de Reims est un chef-d'œuvre majeur de l'architecture gothique. Elle a reçu un million et demi de visiteurs en 2006[15].
  • Fismes : Église Saint-Gilles (Monument Historique), chœur et transept du XIIe siècle. Vestiges des remparts, certains du IXe siècle. Château de Villette. Vigne. Source des Grands Bois. Camping.
  • Braine : Église abbatiale Saint-Yved, chef-d'œuvre gothique du XIIIe siècle (Monument Historique), portail sculpté polychrome du XIIIe siècle retraçant la vie de la Vierge, trois statues peintes du XVIIe, vitraux. Vieilles maisons pittoresques. Hôtel de ville du XVIIIe. Château de la Roche. Caves voûtées d'ogives du château du Bas (inscrit Monument Historique). Écuries du Haras du XVIIIe. Bois, étangs, grottes.

Notes et références

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  1. rd pour rive droite et rg pour rive gauche

Références

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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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