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Ancien Palais d'Été

jardin et ensemble de palais de pékin, détruits et pillé par les anglais et les français
(Redirigé depuis Ancien palais d'été)

L’ancien Palais d'Été[a] ou parc Yuanming (chinois simplifié : 圆明园 ; chinois traditionnel : 圓明園 ; pinyin : Yuánmíng Yuán ; litt. « jardin de la clarté parfaite ») est un ancien palais impérial, édifié au XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle à 15 kilomètres au nord-ouest de la Cité interdite de Pékin, par les empereurs mandchous Yongzheng et Qianlong. Les empereurs de la dynastie Qing y résidaient et y menaient les affaires d'État (la Cité interdite étant destinée aux cérémonies officielles).

Ancien Palais d'Été
Image illustrative de l’article Ancien Palais d'Été
Jiuzhou Qing Yan, résidence de la famille impériale.
Géographie
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Subdivision administrative Municipalité de Pékin
Commune Pékin
Superficie 3,5 km2
Histoire
Création 1707
Gestion
Ouverture au public Oui
Lien Internet Site officiel
Localisation
Coordonnées 40° 00′ 29″ nord, 116° 18′ 11″ est

Carte

Reconnus pour leur vaste collection de jardins, d'architecture et d'autres œuvres d'art (un nom populaire en Chine était le « jardin des jardins », chinois simplifié : 万园之园 ; chinois traditionnel : 萬園之園 ; pinyin : wàn yuán zhī yuán), les jardins impériaux furent détruits par les troupes britanniques et françaises en 1860 lors de la seconde guerre de l'opium. Aujourd'hui, la destruction de l’ancien Palais d'Été est encore considérée comme le symbole de l'agression et de l'humiliation infligées à la Chine par l'Alliance franco-britannique[1]. Y sont placés une statue de Victor Hugo et un texte qu'il avait écrit pour s'élever contre Napoléon III et les destructions de l'impérialisme français, pour rappeler que cela était non pas le fait d'une nation, mais celui d'un gouvernement.

Situation et accès

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L'ancien Palais d'Été est situé dans le district de Haidian, juste en dehors de la porte ouest de l'université Tsinghua, au nord de l'université de Pékin, et à l'est du Palais d'Été, reconstruit par l'impératrice Cixi. Le site est desservi par la station Yuánmíngyuán Zhàn de la ligne 4 du métro de Pékin.

Vue d'ensemble du site originel

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Plan des anciens jardins impériaux.
 
Façade du Haiyantang, gravure sur cuivre (1786).

Les jardins impériaux étaient composés de trois jardins couvrant une superficie totale de 3,5 km2 :

Ils étaient cinq fois plus étendus que la Cité interdite et représentaient huit fois la taille de la cité du Vatican. On y trouvait des centaines de structures : salles, pavillons, temples, galeries, jardins, lacs et ponts. Certains paysages connus du sud-ouest de la Chine étaient reproduits dans les jardins impériaux, des centaines d'œuvres d'art et de pièces d'antiquité chinoises étaient conservées dans les salles, ainsi que des exemplaires uniques d'ouvrages et d'anthologies littéraires, faisant ainsi des jardins impériaux une des plus grandes collections au monde.

L'ancien Palais d'Été est souvent associé avec les palaces de style européen (Xi Yang Lou) construits en pierres. Les concepteurs de ces structures, les jésuites Giuseppe Castiglione et Michel Benoist, ont été employés par l'empereur Qianlong pour satisfaire son goût prononcé pour les bâtiments et objets exotiques. Parfois, les visiteurs peu familiers avec la présentation de l'ancien Palais d'Été sont induits en erreur en croyant qu'il se composait essentiellement de palais de style européen. En fait, la zone des jardins impériaux à l'arrière du jardin du printemps éternel où les édifices de style européen se trouvaient était marginale par rapport à la surface totale des jardins. Plus de 95 % des jardins impériaux étaient constitués de bâtiments de style essentiellement chinois. Il y avait aussi quelques bâtiments dans les styles tibétain et mongol, reflétant la diversité de l'Empire Qing.

Construction

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Louyue kaiyun.

La construction initiale du palais commence en 1707, sous le règne de l'empereur Kangxi et est beaucoup moins vaste que sa superficie finale. Le jardin est conçu comme cadeau au quatrième fils de l'empereur, qui deviendra plus tard l'empereur Yongzheng. En 1725, sous le règne de Yongzheng, les jardins impériaux sont fortement agrandis. Yongzheng y introduit des ouvrages d'eau en créant des lacs, ruisseaux et étangs qui complètent les collines et les plaines. Yongzheng nomme également 28 sites pittoresques du jardin.

Sous le règne de l'empereur Qianlong, la seconde expansion est bien engagée. L'empereur dirige personnellement les travaux d'expansion. Il augmente ainsi le nombre de sites pittoresques du jardin pour atteindre le nombre de cinquante. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les jardins connaissent de nombreux aménagements et extensions sous différentes formes.

L'ancien Palais d'Été était une merveille de l'art chinois, considéré par les Chinois comme le palais des palais. En Occident, les pavillons et les jardins avec fontaines et jeux d'eau, réalisés sous la direction de deux pères Jésuites, Giuseppe Castiglione et Michel Benoist et terminés en 1760, sont connus sous le surnom de Versailles Chinois. En 1860, lors de la seconde guerre de l'opium, sous le règne de l'empereur Xianfeng, tout le site du Yuanmingyuan est pillé et saccagé par les troupes franco-britanniques à partir du au soir avant d'être incendié par les Anglais le . Aujourd'hui, la destruction de l'ancien Palais d'Été est considérée comme un symbole de l'agression étrangère et de l'humiliation de la Chine.

Destruction

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Pillage de l'ancien Palais d'Été par les troupes franco-britanniques en 1860 durant la seconde guerre de l'opium.
 
Une variété de salles, des pavillons, des ponts suspendus sur un grand étang de lotus.
 
Ruines des palais de style européen.
 
Façade du Haiyantang.
 
Le pavillon et l'arche en pierre font partie des rares constructions restantes dans les ruines de l'ancien Palais d'Été.
 
Une des ruines emblématiques en mai 2006, avant que ne soit posée la grille.

Début , durant la seconde guerre de l'opium, les corps expéditionnaires britanniques et français, partis de Tianjin sur la côte, se dirigent vers Pékin.

Les envoyés britanniques, Henry Loch (en) et Harry Smith Parkes, prennent les devants du corps expéditionnaire franco-britannique sous le pavillon de la trêve afin de négocier avec les Chinois à Tongzhou. Après une journée de pourparlers, ils sont soudainement capturés et emprisonnés avec leur petite escorte de soldats britanniques et indiens. Ils sont conduits au Conseil des Peines, à Pékin, où ils sont enfermés et torturés. Parkes et Loch sont relâchés environ deux semaines plus tard avec quatorze autres survivants. Une vingtaine de captifs britanniques, français et indiens meurent. Leurs corps sont à peine reconnaissables. Le traitement qui leur a été réservé provoque une répulsion dans l'armée européenne[2],[3].

Dans la nuit du , des unités françaises sont détournées de la force d'attaque principale pour faire route vers l'ancien Palais d'Été qu'ils atteignent le 7 au soir. L'ancien Palais d'Été est alors occupé par seulement quelques eunuques, l'empereur Xianfeng ayant fui. Les troupes britanniques rejoignent les Français le lendemain.

Bien que le commandant français Charles Cousin-Montauban assure au commandant britannique Grant que « rien n'a été touché », le pillage généralisé, également par des Chinois, a bien commencé hors la présence des Anglais[4]. Il n'y a pas de véritable résistance face au pillage, même si des soldats impériaux sont postés dans la campagne environnante[4].

Le , le haut-commissaire britannique en Chine, James Bruce, comte d'Elgin, en représailles à la torture et l'exécution de la vingtaine de prisonniers européens et indiens pré-citée (dont deux envoyés et un journaliste britannique du journal The Times), ordonne la destruction du palais[5]. L'idée de détruire la Cité interdite est alors aussi émise pour décourager l'Empire chinois d'utiliser le rapt comme outil de négociation et pour exacte revanche des mauvais traitements subis par les prisonniers[6]. Il faut 3 500 soldats britanniques pour mettre le feu à l'ensemble du site du Palais d'Été, qui brûle pendant trois jours. Seulement 13 bâtiments royaux restent intacts, la plupart d'entre eux étant situés dans les régions reculées ou au bord du lac.

Une fois le Palais d'Été réduit en cendres, une inscription en chinois est érigée : « Ceci est la récompense de la perfidie et de la cruauté ». L'incendie du palais est le dernier épisode de la seconde guerre de l'opium[7].

Charles Gordon, alors capitaine de 27 ans dans les Royal Engineers, écrit à propos de cet incendie de 1860 :

« Nous sommes sortis, et, après l'avoir pillé, avons entièrement brûlé le lieu, détruisant comme des vandales des biens des plus précieux qui ne [pourraient] pas être remplacés pour quatre millions. Nous avons reçu en récompense plus de 48 £ chacun... J'ai bien fait. Les populations [locales] sont très courtoises, mais je pense que les nobles nous haïssent, comme ils le doivent après ce que nous avons fait au Palais. Vous pouvez à peine imaginer la beauté et la magnificence des lieux que nous avons brûlés. Ça brisait le cœur de les brûler ; en fait, ces lieux étaient si grands, et nous étions tellement pressés par le temps, que nous ne pouvions pas les dépouiller avec soin. Quantités d'ornements en or ont été brûlés, considérés comme étant en laiton. C'était un travail misérablement démoralisant pour une armée[8]. »

Victor Hugo, quant à lui, écrit dans son texte Au capitaine Butler :

« Cette merveille a disparu. Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d'Été. L’un a pillé, l’autre a incendié. [...] L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits. Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voilà ce que la civilisation a fait à la barbarie. Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre[9],[b]. »

Une consolation pour les Chinois vient du fait que les pilleurs britanniques et français ont préféré la porcelaine (dont une grande partie se trouve toujours dans les maisons de campagne britanniques et françaises) tout en négligeant les vaisselles en bronze, très prisées localement pour cuisiner et enterrer dans les tombes. Beaucoup de ces trésors datent des dynasties Shang, Zhou et Han et sont âgés de 3 600 ans. Une exception cependant est le pillage de la fontaine du zodiaque située devant le Haiyan Tang (海晏堂, « Hall de la paix nationale ») avec ses douze têtes d'animaux en bronze[12]. Deux de ces têtes créent une polémique en France en 2009, lors de la vente aux enchères de la collection d'Yves Saint Laurent et Pierre Bergé (voir ci-après).

L'ancien Palais d'Été est incendié une deuxième fois en 1900 pendant l'invasion de l'Alliance des huit nations. Il ne reste plus aucun bâtiment debout après ce second assaut[13].

Comme pour la Cité interdite, les citoyens ordinaires n'avaient pas le droit d'entrer dans l'ancien Palais d'Été, qui était exclusivement réservé à la famille impériale. Mais l'incendie du Palais d'Été est encore aujourd'hui un sujet très sensible en Chine.

Selon le professeur Wang Dou Cheng de l'Université de Pékin, tout n'a pas disparu après les incendies de 1860 et 1900[14]. Au fil des ans, cependant, les ruines sont encore pillées par des chasseurs de trésors chinois, y compris pendant la révolution culturelle.

Conséquences

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À la suite de cette catastrophe culturelle, la cour impériale déménage et gagne la Cité interdite plus austère, où elle restera jusqu'en 1924, quand le dernier empereur Puyi sera chassé par l'armée républicaine.

Quelques bâtiments de style chinois dans le jardin du printemps élégant ayant survécu à l'incendie de 1860, la cour impériale tenta de restaurer ces bâtiments et essaya de reconstruire l'ensemble du complexe des jardins impériaux, mais il fut impossible de lever suffisamment de fonds et de ressources à cet effet à cause de la situation difficile de la Chine à cette époque. En 1900, les structures préservées et restaurées ont été de nouveau incendiées par les forces venues étouffer la révolte des Boxers. La majeure partie du site est ensuite laissée à l'abandon et utilisée par les fermiers locaux comme terre agricole. Il faudra attendre les années 1980 pour que le gouvernement chinois se réapproprie le site et le transforme en site historique. Finalement seules les structures des palais de style européen ont survécu grâce à leur conception en pierre, contrairement aux édifices en bois de style chinois. Certaines ruines en pierre se trouvent toujours sur le site et cela induit en erreur de nombreux visiteurs qui pensent ainsi à tort que l'ancien Palais d'Été était seulement constitué de bâtiments de style européen.

L'impératrice douairière Cixi construisit à partir de 1886, un nouveau Palais d'Été (頤和園 - « le jardin de l'harmonie préservée ») près de l'ancien, mais à une plus petite échelle.

L'incendie du palais est perçu par la plupart des Chinois comme un acte barbare et criminel. Certains contemporains français, comme Victor Hugo, ont désapprouvé cette action. Dans sa lettre « Au capitaine Butler », l'écrivain espère que la France se sentira un jour coupable et retournera ce qui a été dérobé à la Chine.

Projets de réhabilitation

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Huang Hua Zhen, près des bâtiments de l'ouest.
 
Les restes du temple Zheng Jue dans le jardin du printemps élégant sont parmi les quelques sites de l'ancien Palais d'Été qui ont été restaurés.

Il existe actuellement plusieurs programmes en Chine pour la reconstruction des jardins impériaux, mais ceux-ci rencontrent une opposition au motif qu'ils vont détruire une relique importante de l'histoire de la Chine moderne. Le gouvernement chinois a donc décidé de conserver le site en ruine, afin de montrer aux générations futures les conséquences de la domination de la part de puissances étrangères. En outre, la reconstruction serait une entreprise colossale, et aucune reconstruction des structures au sol n'a été approuvée. Cependant, les lacs et ouvrages d'eau dans la partie est des jardins ont été recreusés et remplis d'eau, alors que les collines entourant les lacs ont été débroussaillées, recréant ainsi une vision longtemps oubliée.

En , des travaux sont entrepris pour réduire les pertes d'eau des lacs et canaux à Yuanmingyuan en couvrant un total de 1,33 km2 de leur lit par une fine membrane pour réduire les infiltrations. L'administration du parc fait valoir le fait que cette prévention de fuites permet d'économiser l'argent du parc, puisque de l'eau est ajoutée aux lacs une fois par an au lieu de trois fois l'an. Cependant, les opposants au projet, dont le professeur Zhengchun Zhang de l'Université de Lanzhou, craignent que le projet ne détruise l'écologie du parc, qui dépend de l'infiltration de l'eau des lacs et de la connexion entre les lacs et le système d'eau souterrain. On craint également que la réduction des infiltrations perturbe également le système des eaux souterraines de Pékin qui souffre déjà d'épuisement. Des préoccupations se font aussi à propos des jardins, qui sont un site d'héritage de la ville de Pékin et dont on modifie l'apparence. Ce problème, une fois exposé à la question publique, a immédiatement causé un véritable tollé dans la presse, en raison du souvenir encore douloureux de l'humiliation des étrangers provoquée par la destruction du jardin des jardins. Le bureau de protection de l'environnement de Pékin a récemment mené une étude d'impact du projet sur l'environnement.

Une copie partielle du palais, le nouveau palais Yuan Ming (圓明新園), est construite en 1997 dans la ville méridionale de Zhuhai, dans la province de Guangdong, comme parc d'attraction[15]. Y sont reconstituées dix-huit des quarante « scènes » de l'ancien Palais d'Été à l'échelle 1:1 sur un terrain de 1,39 km2, ce qui représente 1/6 de la surface de l'original.

Rachats des trésors pillés

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À ce jour, beaucoup de reliques dérobées dans les jardins sont conservées dans des musées et collections privées étrangers. Bien que le gouvernement chinois tente de les récupérer, seulement quelques statuettes du jardin du printemps éternel de l'empereur Yongzheng ont pu être récupérées. Elles sont maintenant exposées dans le musée national de Pékin.

Les douze têtes de bronze du XVIIIe siècle représentant les douze animaux du zodiaque chinois, et qui faisaient partie d'une fontaine horlogère (l'eau sortait de la bouche d'un animal différent toutes les deux heures) imaginée par le missionnaire jésuite français Michel Benoist, spécialiste en hydraulique, sur commande de l'empereur Qianlong, ont fait l'objet d'une attention particulière.

En avril et , le groupe chinois Poly acheta lors de ventes aux enchères à Hong Kong, celles du buffle, du singe et du tigre qui sont maintenant au musée d'art Poly à Pékin. En 2003, c'est le magnat des casinos de Macao, Stanley Ho, qui achète celle du cochon, qu'il offre au gouvernement chinois et qui se trouve au musée de la capitale, puis en 2007, celle du cheval, qui est à Macao dans l'hôtel Grand Lisboa[16].

La France et les têtes de rat et de lapin sont, en 2009, sous le feu de l'actualité. Elles ont été achetées en 1989 par le couturier Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Le , elles sont mises en vente aux enchères à l'occasion de la dispersion de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Pékin tente alors de les récupérer, sans succès. Pierre Bergé propose de restituer les bronzes de Yongzheng si le gouvernement chinois offre « en contrepartie les droits de l’homme, la liberté au Tibet et (accueille) le dalaï-lama ». La suggestion est jugée « ridicule » par le gouvernement chinois[17]. Les deux fragments de la fontaine sont adjugés le au soir, 14 millions d'euros chacun, à un ou des acheteurs par téléphone, restés dans un premier temps anonymes. Le , dans une conférence de presse à Pékin, l'enchérisseur se fait connaître. Il s'agit de Cai Mingchao, expert auprès du Fonds des trésors nationaux, fondation de droit privé de la république populaire de Chine chargée de racheter à l'étranger les œuvres d'art chinoises. Il déclare que le prix de la vente ne sera pas réglé[18]. En 2013, le dirigeant d'entreprise François-Henri Pinault annonce la restitution à la Chine des deux sculptures[19].

Le , la presse chinoise annonce que le gouvernement chinois va envoyer à l'étranger une équipe chargée de recenser les reliques hors du pays, tout en précisant que le retour des pièces ne sera pas forcément demandé[20],[21].

En 2013, l'homme d'affaires Huang Nubo fait un don de 1,6 million de dollars au musée d'art de Bergen, ce qui permet de récupérer sept colonnes de marbre blanc de l'ancien palais impérial[22].

Cinéma et littérature

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Les évènements ont fait l'objet de nombreux films en Chine. Le plus célèbre est Huo shao yuan ming yuan (火燒圓明園; également connu sous le nom de Incendie du Palais Impérial, ou L'incendie de Yuan Ming Yuan), réalisé par Li Han-hsiang (李翰祥) en 1983. Il s'agit une coproduction entre la Chine continentale et Hong Kong, qui est encore sous l'emprise britannique à cette époque. Le film est distribué en Allemagne en 1990 sous le titre Das Imperium brennt,[réf. nécessaire][23].

George MacDonald Fraser a écrit un roman (Flashman and the Dragon) publié en 1985 qui aborde à la fois la destruction du Palais d'Été et la révolte des Taiping. Il s'agit d'un des romans historiques le plus densément documenté de l'auteur, appartenant à la saga des Archives Flashman. Il présente le point de vue européen avec certaines critiques.

Photos et gravures

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Panorama de l'entrée ouest.

Notes et références

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  1. On écrit « l’ancien palais d’été de Pékin » (si on fait figurer le nom de la ville) et « l'ancien Palais d’Été » (si le nom de la ville est absent car ce nom est implicite), ce conformément à une bonne pratique typographique appliquée aux monuments et bâtiments publics.
  2. Le texte intégral de la lettre est disponible sur Wikisource[10]. L'intérêt de l'écrivain français pour le Palais d'Été et sa destruction le portèrent par la suite à acheter tout un lot de soieries de Chine vendu par un officier anglais ayant participé au pillage. Ces soieries serviront, à Hauteville House, sa maison de Guernesey, à la confection des lambrequins de la porte d'entrée et à celle d'un dais festonné au-dessus de la cheminée du salon rouge : « Comme dans la plupart des pièces d'Hauteville House, la cheminée a été décorée avec une recherche particulière. Elle est surmontée d'un long dais à festons, dont les extrémités en retrait rejoignent les deux angles des murs. Ce dais est fait de la même soie de Chine brodée que celle des lambrequins de la porte d'entrée. Ces soieries faisaient partie, à l'origine, de l'ameublement du Palais d'Été de l'empereur de Chine. Palais mis à sac par les troupes anglaises. Hugo note dans son agenda : « acheté tout le lot de soieries de Chine vendu par un officier anglais qui était de l'expédition et qui l'a pris au Palais d'Été de l'empereur de Chine »[11].

Références

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  1. Pierre Gomart, L'affolement du monde : 10 enjeux géopolitiques, Paris, Editions Tallandier, , 316 p. (ISBN 979-10-210-3614-7), p. 29
  2. (en) Garnet Joseph Wolseley, Narrative of the War with China in 1860; to which is added the account of a short residence with the Tai-ping rebels at Nankin and a voyage from thence to Hankow (1862), Londres, Longman, Green, Longman, and Roberts, , 448 p. (lire en ligne), p. 274.
  3. Wolseley 1862, lien, p. 276-277.
  4. a et b (en) Robert M'Ghee, How we got to Pekin : A Narrative of the Campaign in China of 1860, (lire en ligne), p. 202-216.
  5. Hus 1985, p. 215.
  6. (en) George Beer Endacott, A Biographical Sketch-book of Early Hong Kong, .
  7. (en) Ian Hernon, Britain's Forgotten Wars, .
  8. « We went out, and, after pillaging it, burned the whole place, destroying in a vandal-like manner most valuable property which [could] not be replaced for four millions. We got upward of £48 apiece prize money...I have done well. The [local] people are very civil, but I think the grandees hate us, as they must after what we did the Palace. You can scarcely imagine the beauty and magnificence of the places we burnt. It made one’s heart sore to burn them; in fact, these places were so large, and we were so pressed for time, that we could not plunder them carefully. Quantities of gold ornaments were burnt, considered as brass. It was wretchedly demoralising work for an army. »
  9. Victor Hugo, « Au capitaine Butler, par Victor Hugo », sur Bibliothèque nationale de France, .
  10. Victor Hugo, Actes et paroles - Pendant l'exil, (lire sur Wikisource).
  11. « Premier étage », sur Hauteville House (maison de Victor Hugo à Guernesey).
  12. (en) « Chinese lawyers apply for injunction to stop sale of stolen relics » (consulté le ).
  13. (zh) « 火燒圓明園 » (consulté le ).
  14. (en) Wang Dou Cheng, Should Yuanmingyuan Be Rebuilt?, (lire en ligne).
  15. (en) « New Yuanming Palace », sur travelchinaguide.com (consulté le ).
  16. (en) « Yuanmingyuan bronze animal heads on show »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cnci.gov.cn, China Cultural Industries (CNCI) - Shenzhen Daily, (consulté le ).
  17. « La « vente du siècle » tient toutes ses promesses », sur France Info, .
  18. Le Monde avec AFP, « Vente YSL-Bergé : l'acquéreur des bronzes chinois refuse de payer », Le Monde, (consulté le ).
  19. « François Pinault va offrir à la Chine les « têtes du Yuanmingyuan » », sur Courrier international, .
  20. Richard Arzt, « Œuvres d'art pillées : la Chine à la recherche d'un temps perdu », sur Slate, .
  21. « Lancement à l'étranger de recherches en vue de retrouver les trésors du Yuangmingyuan », sur Le Quotidien du peuple, (consulté le ).
  22. « Chine : des colonnes du Palais d'Été au cœur d'un débat sur le patrimoine "perdu" », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  23. "Huo shao yuan ming yuan", https://www.imdb.com/title/tt0085703/ (consulté le 18 juin 2010).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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