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Wikisource

bibliothèque numérique

Wikisource est une bibliothèque numérique de textes du domaine public, gérée en wiki grâce au moteur MediaWiki. Comme Wikipédia, elle est hébergée par la fondation Wikimédia et son contenu est librement améliorable.

Logo de Wikisource

Adresse wikisource.org
Description Bibliothèque numérique
Commercial Non
Publicité Non
Type de site Wiki
Langue Multilingue
Inscription Gratuite et optionnelle
Propriétaire Wikimedia Foundation
Créé par Communauté Wikimedia
Lancement [1]Voir et modifier les données sur Wikidata
État actuel En activité

Contrairement aux autres projets Wikimédia, Wikisource ne produit aucun contenu original. Il a pour objet de rendre accessibles de manière plus facile et pérenne des textes déjà publiés par ailleurs.

Histoire

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Logo d'origine de Wikisource.

Le projet a été lancé le [2]. Il a d'abord été nommé « projet Sourceberg », un jeu de mots à partir du nom du projet Gutenberg qui est aussi à l’origine de l'iceberg figurant sur le logo. L'objectif était de constituer une archive de documents importants du domaine public, aussi bien pour servir de source à Wikipédia que pour son intérêt propre[3]. Le projet a été officiellement appelé « Wikisource » le .

Un de ses premiers objectifs étant d'archiver les documents historiques les plus importants, son premier texte fut la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

Il a été hébergé sur le domaine ps.wikipedia.org jusqu'en , adresse actuellement utilisée par Wikipédia en pachto, puis sur le domaine sources.wikipedia.org[4]. Il a été transféré à son adresse définitive, wikisource.org, le 23 juillet 2004[5].

Si les documents étaient tous hébergés sur un site unique à l’origine, des sous-domaines ont été créés en 2005 pour chaque langue, sur décision de la communauté prise en mai 2005[6]. Après l'arrivée d'une nouvelle version du logiciel MediaWiki permettant un transfert des pages en conservant les historiques, les sous-domaines ont finalement été créés à la mi-août, et les pages ont été importées le .

En mai 2006, alors que des discussions avaient lieu parmi les contributeurs de Wikisource pour le choix d'un nouveau logo, le logo définitif est instauré sur décision de Jimmy Wales, fondateur de Wikipédia[7].

En , un contributeur de Wikisource crée le système Proofread, qui permet d'afficher l'image d'un fac-similé en face de sa transcription afin de faciliter le travail d'édition[8].

Le projet existe aujourd'hui en de nombreuses langues, dont plus de 70 sont dotées de leur propre sous-domaine Internet[9].

Principes généraux

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Contenu

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Wikisource édite une large variété de textes : littéraires (romans, poésies, contes…), d'histoire (traités, biographies), de philosophie, des revues, et beaucoup d'autres encore, à condition que leur licence soit compatible avec la licence CC BY-SA. Elle utilise les ressources éditoriales du wiki ce qui lui permet — entre autres — de classer les textes (par genre, époques…) ; de fournir des systèmes de navigation entre les chapitres ; de lier entre elles des références dans un texte… Elle permet d'éditer un document avec des images de la source de référence en regard, pour garantir la fiabilité du travail de relecture.

Elle autorise également, pour une œuvre, des annexes telles que les traductions en d'autres langages, les bandes dessinées, les films, les enregistrements ainsi que les livres audio.

Capture d'écran de Wikisource en mode Page 
Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain de Edward Gibbon dans l'espace Page de Wikisource.

Principes fondateurs

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Trois principes sont particulièrement importants pour définir la réalisation de ce projet[note 1].

1. Les documents placés sur Wikisource doivent avoir été déjà publiés ailleurs, sur papier. Trois exceptions sont retenues :
2. Les documents placés sur Wikisource doivent être dans le domaine public ou sous une licence libre.
3. Les documents placés sur Wikisource doivent être objectivement identiques à une édition de référence.

Intérêts de Wikisource

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Le système d'état d'avancement de la relecture, avec un code couleur pour identifier deux relectures effectives sur une page, ou sur l'ensemble d'un chapitre d'ouvrage, contribue à la qualité du texte obtenu. Ces deux relectures contribuent à une estimation rapide de cette qualité de relecture[10],[11].

Le fait que contrairement à d'autres projets de relecture collaborative, comme le projet Gutenberg, il soit possible de visualiser la page numérisée à côté de sa transcription contribue aussi à la qualité des textes sur la plateforme en facilitant la vérification puis la correction[12]. Les liens interlangues vers des traductions d'un texte constituent aussi un des avantages de la plateforme, tout comme la capacité à relire le texte dans un ancien état de langue et de pouvoir ensuite exporter une version normalisée de façon semi-automatique en français actuel[10].

Le fait que la plateforme permette de respecter la graphie d'un texte ancien est un des intérêts pour une utilisation dans des projets pédagogiques visant à développer les compétences étudiantes de lecture et de compréhension de textes anciens. Leurs compétences numériques sont aussi développées à travers la découverte du système de balises et de modèles du wikicode utilisé sur Wikisource, plus simple qu'un encodage en XML-TEI[12].

Pour les équipes de recherche qui utilisent Wikisource pour y relire des textes en rapport avec leurs projets, la plateforme Wikisource peut être considérée comme un entrepôt de données textuelles[13]. Des équipes de recherche en traitement automatique des langues ou en humanités numériques ont aussi recours à Wikisource pour constituer des corpus numériques, en particulier en cas de volonté de large couverture du corpus[14].

Partenariats avec des institutions publiques

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En France

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L'École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), une des quatre grandes écoles de vétérinaires de France s'associe à Wikimédia France, en 2008, pour publier près d'une centaine de thèses vétérinaires du XIXe siècle[15],[16].

Un partenariat est signé en 2010 entre la Bibliothèque nationale de France et Wikimédia France, sous l'impulsion de Rémi Mathis[17]. La BnF fournit alors à Wikisource 1400 ouvrages en français numérisés[18], incluant images des pages et texte issu de la reconnaissance optique de caractères[19]. Les bénévoles qui contribuent à la bibliothèque collaborative du site assurent la correction des textes et la mise en ligne d'un texte corrigé[20]. À partir de 2019, le site Gallica de la BnF ajoute un lien hypertexte vers l'adresse de ce texte sur la fiche de l'ouvrage, à l'aide d'une icône représentant la lettre W, de couleur rouge[21].

Un partenariat est lancé en 2013 avec les Archives nationales de France, avec notamment l'organisation d'ateliers de formation à Wikisource pour le personnel de l'établissement[11].

En Allemagne

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« Afin de faciliter le travail de la communauté Wikisource germanophone, l'association allemande a fourni un budget de 1 500  pour la numérisation de livres et manuscrits anciens. Les membres de la communauté décideront eux-mêmes conjointement de la façon de dépenser cette dotation pour de nouveaux projets. »[22]

  • En , Wikimedia Deutschland (l'association allemande) a financé la numérisation d'un manuscrit scolaire de mathématiques intitulé Drei Register Arithmetischer ahnfeng zur Practic[23].
  • « Début , le troisième volume des « Zimmerische Chronik » a été transcrit. Il s'agit d'une chronique rédigée par le comte Froben Christoph von Zimmern au XVIe siècle et publiée en 1881 par l'historien allemand Karl August Barack. La transcription du quatrième volume est l'un des plus gros projets de Wikisource germanophone. L'édition électronique a été lancée par un historien de l'université de Fribourg-en-Brisgau, qui agit en tant que consultant scientifique pour le projet. »[22]
Atelier Wikisource Autrices organisé à la Cité audacieuse à Paris 
Atelier Wikisource Autrices organisé à la Cité audacieuse à Paris le 25 février 2023

Un biais de genre est présent sur Wikisource tout comme sur Wikipédia : jusqu'à 2017, le taux d'ouvrages écrits par une femme parmi les nouveautés présentées en page d'accueil ne dépasse pas les 14%[12]. Pour y remédier, le collectif des sans pagEs organise mensuellement depuis 2018 des ateliers de relecture de textes de femmes sur la plateforme[24]. Des ateliers ont aussi été organisés dans des bibliothèques, par exemple à Douai en 2019 sur des ouvrages de Marceline Desbordes-Valmore[25] ou à Poitiers en 2022 sur des ouvrages de Catherine et Madeleine Des Roches, Fortunée Briquet et André Léo[26]. Ces démarches permettent de faire sortir de l'ombre des autrices, comme le roman de super-héroïne Véga la magicienne de Renée Gouraud d'Ablancourt, dont le texte est partagé sur Wikisource avant sa réédition par l'éditeur angevin Banquises et comètes en 2022[27].

Notes et références

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  1. Il faut cependant remarquer que chaque domaine linguistique met en avant tel ou tel principe ; par exemple, le Wikisource allemand est plus exigeant sur la question des sources afin de mieux garantir la qualité des textes édités. Voir : Über Wikisource. Quoi qu'il en soit de ces différences, le fondement de l'ensemble du projet est le respect du texte.

Références

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  1. « How Wikipedia Works »
  2. Ayers, Matthews et Yates 2008, p. 435.
  3. Ayers, Matthews et Yates 2008, p. 436.
  4. « Mail « Project Sourceberg » par Brion Vibber sur la liste Wikipedia-l »,
  5. What is Wikisource.
  6. « Wikisource:New vote on language subdomains », sur wikisource.org, .
  7. « Wikisource Scriptorium - Logo update », sur wikisource.org, .
  8. (en) ThomasV, « Annonce du projet Proofread », .
  9. (en) « List of Wikisources », sur Wikimédia meta-wiki (consulté le ). Des pages transcrites dans un grand nombre de langues supplémentaires sont accessibles sur le site http://wikisource.org. La liste est indiquée sur (en) « Wikisource:Languages », sur Wikisource.
  10. a et b (en) Christian Vandendorpe, « Wikisource and the Scholarly Book », Scholarly and Research Communication, vol. 3, no 4,‎ (ISSN 1923-0702, DOI 10.22230/src.2012v3n4a58, lire en ligne, consulté le )
  11. a et b William Yoakim, « Wikipédia, Wikimedia Commons et Wikisource, un eldorado de visibilité », Archives, vol. 48, no 2,‎ , p. 41–81 (ISSN 0044-9423 et 2369-9256, DOI 10.7202/1067524ar, lire en ligne, consulté le )
  12. a b et c Philippe Gambette, Nadège Lechevrel et Caroline Trotot, « Valoriser des corpus littéraires numériques avec Wikisource : de la recherche à la pédagogie », dans Wikipédia, objet de médiation et de transmission des savoirs, Presses universitaires de Paris Nanterre, coll. « Intelligences numériques », (ISBN 978-2-84016-468-5, lire en ligne), p. 159–176
  13. (en) Timothy K. Armstrong, « Rich Texts: Wikisource as an Open Access Repository for Law and the Humanities », Cincinnati Public Law Research Papers, Social Science Research Network, no ID 1566148,‎ (DOI 10.2139/ssrn.1566148, lire en ligne, consulté le )
  14. Imene Bensalem, Salim Chikhi et Paolo Rosso, « Building Arabic corpora from Wikisource », 2013 ACS International Conference on Computer Systems and Applications (AICCSA),‎ , p. 1–2 (DOI 10.1109/AICCSA.2013.6616474, lire en ligne, consulté le )
  15. Clément Solym, « Wikimédia numérise 95 thèses vétérinaires du XIXe siècle », sur ActuaLitté.com, (consulté le )
  16. Voir la liste des ouvrages.
  17. Bertrand Legendre, « Pixels. La BnF et Wikipédia la main dans la main », Le Monde,‎ , p. 34 (supplément télévision) (lire en ligne Accès payant )
  18. Rémi Mathis, « Wikipédia et les bibliothèques : dix ans après », Bibliothèques 2.0 : à l'heure des médias sociaux, Cercle de la librairie, (lire en ligne), p. 33-40. Voir la liste des ouvrages.
  19. Charlotte Pudlowski, « La BNF passe un accord avec Wikisource », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  20. « Numérisation des livres : la BNF s'associe à Wikisource », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Équipe Gallica, « Gallica et Wikisource désormais liés », sur Le Blog Gallica, (consulté le )
  22. a et b Liste de discussion Wikimédia-fr.
  23. Pressemitteilungen/Rechenbuchprojekt.
  24. « Sur Wikipédia, les sans PagEs font la chasse aux inégalités de genre », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  25. « Brèves. Douai. Atelier Wikisource », La Voix du Nord,‎ , p. 2413
  26. « Valoriser les femmes de lettres du Poitou », Centre Presse,‎ , p. 12
  27. Pauline Croquet, « Oubliée pendant un siècle, L’Oiselle, première superhéroïne française, reprend son envol », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages et articles

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  • (en) Phoebe Ayers, Charles Matthews et Ben Yates, « Other Sister Projects : Wikisource », dans How Wikipedia Works, (lire en ligne), p. 435-436
  • (en) Peter Boot, « Wikisource and Wikibooks », dans Mesotext: Digitised Emblems, Modelled Annotations and Humanities Scholarship, Amsterdam University Press, (lire en ligne), p. 34-35
  • William Yoakim, « Wikipédia, Wikimedia Commons et Wikisource, un eldorado de visibilité », Archives, vol. 48, no 2,‎ , p. 41-81 (lire en ligne).

Pages du projet Wikisource

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Liens externes

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