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Union hypostatique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le Concile d'Éphèse, fresque de Dionisius (1502), monastère de Ferapontov, Russie.
Proposition de schéma, l'union hypostatique d'après Saint Cyrille d'Alexandrie[1].

L'union hypostatique (en latin : unio personalis) est un concept de la théologie chrétienne qui désigne l'union des deux natures, divine et humaine, en la personne de Jésus-Christ. Il vient du mot grec ὑπόστασις (hupóstasis), qui signifie « hypostase », c'est-à-dire « fondement », « substance ».

Définition

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L'union hypostatique se situe au centre de la christologie et du dogme de la Trinité chrétienne. Elle est indissociable de la notion d'Incarnation et de sa conséquence : l'interaction entre les deux natures du Christ (la communicatio idiomatum) .

Le concile d'Éphèse (431) définit l'union hypostatique des deux natures, humaine et divine, du Christ. Cette union est fondée sur le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu ayant pris chair de la Vierge Marie, dans le sein de laquelle le Verbe éternel a assumé la nature humaine de manière ineffable et indicible. C'est en vertu de cette union hypostatique que la Vierge est appelée « Mère de Dieu » (Théotokos).

Puis, à partir du concile de Chalcédoine (451), la théologie emploie la notion d'« hypostase » dans le sens de « personne ».

Entre autres théologiens, Augustin d'Hippone traite de ce sujet[2], suivi par Thomas d'Aquin[3] ou par des philosophes tels que Fichte, Hegel ou Kierkegaard.

Pour Xavier Tilliette, l'union hypostatique « fait du Christ un homme divin, dont toutes les actions sont rapportées à la personne (d'où la communication des idiomes, la périchorèse) »[4].

Notes et références

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  1. St Cyrille d’Alexandrie, « Deuxième Lettre à Nestorius », dans Patrologia graeca, vol. 77, , p. 45b-48c
  2. « La fondation augustinienne de la personne » par Philippe Cormier, sur cairn.info.
  3. Question 16 de la Tertia Pars de la Somme théologique : « Les conséquences de l’union hypostatique pour ce qu’on peut attribuer au Christ selon l’être et le devenir ».
  4. Xavier Tilliette, Philosophies eucharistiques, de Descartes à Blondel, Paris, Le Cerf, 2006 (ISBN 2-204-08079-9), chap. II : « Pascal : le Dieu le plus caché », p. 30.

Bibliographie

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  • Frédéric Amsler, « Comment construit-on un hérétique ? Nestorius pris au piège de Cyrille d'Alexandrie » [lire en ligne], Actes du colloque « La Christologie », septembre 2000
  • Jean Châtillon, « L'union hypostatique chez les théologiens du début du XIIIe siècle : Guillaume d'Auxerre et Alexandre de Halès », in Cahiers de civilisation médiévale, 12e année (n°46), avril-juin 1969, p. 161-164 Lire en ligne
  • Jean Meyendorff, Unité de l'Empire et divisions des chrétiens, Paris, Cerf, 1992
  • Ilaria Ramelli, « Origen, Greek Philosophy, and the Birth of the Trinitarian Meaning of Hypostasis », The Harvard Theological Review 105 (3), 2012, p. 302–350

Articles connexes

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