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Thulé (mythologie)

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Thulé, sous le nom de Tile, d'après la Carta Marina de Olaus Magnus (1539). Thulé est sur cette carte une île (imaginaire ?) située entre les îles Féroé et l'Islande.

Thulé (en grec ancien Θούλη / Thoúlê) est le nom donné entre 330 et 320 av. J.-C. par l'explorateur grec Pythéas à une île qu'il présente comme la dernière de l'archipel britannique et qu'il est le premier à mentionner. Le terme désigne ensuite, notamment au Moyen Âge, l'Islande, le Groenland, voire une île que les contemporains croient réelle (mais qui ne l'est pas) au Nord de l'Europe.

Description

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Les rares éléments écrits de Pythéas parvenus jusqu'à nous ne nous permettent pas aujourd'hui d'identifier Thulé avec certitude. Certains auteurs ont avancé l'hypothèse qu'il s'agissait des îles Féroé, des Îles Lofoten et même du Groenland mais compte tenu des indications de Pythéas, il s'agit plus vraisemblablement de l'Islande voire de la Norvège qui pouvait à l'époque être considérée comme une île. Paul Gruyer, dans son livre Ouessant, Enez Heussa, l'île de l'Épouvante[1], publié en 1899, rapporte l'ancienne tradition orale qui faisait d'Ouessant la mythique Thulé, tradition déjà rapportée un siècle plus tôt par Jacques Cambry dans son Voyage dans le Finistère[2].

Pythéas n'indique pas avoir atteint Thulé, comme le souligne Strabon dans sa Géographie[3] (écrite entre 20 av. J.-C. et 23), qui d'ailleurs démontre clairement pourquoi il traite le voyageur de menteur :

« De là passant à la détermination de la largeur de la terre habitée, il [Ératosthène] compte à partir de Méroé, et sur le méridien même de cette ville, 10 000 stades jusqu'à Alexandrie, de ce point-là maintenant jusqu'à l'Hellespont environ 8100 stades, 5000 encore jusqu'au Borysthène, enfin jusqu'au parallèle de Thulé, terre que Pythéas place à 6 journées de navigation au N. de la Bretagne et dans le voisinage même de la mer Glaciale, quelque chose encore comme 11 500 stades [...].

Nous lui concéderons volontiers les autres distances sur lesquelles on s'accorde assez généralement, mais quel homme sensé pourra lui passer le nombre de stades qu'il indique pour la distance du Borysthène au parallèle de Thulé ? Le seul auteur, en effet, qui parle de Thulé est Pythéas, que tout le monde connaît pour le plus menteur des hommes. Les autres voyageurs qui ont visité la Bretagne et Ierné ne disent mot de Thulé, bien qu'ils mentionnent différentes petites îles, groupées autour de la Bretagne. D'autre part, la Bretagne [...] aurait, au rapport de Pythéas, 20000 stades de longueur et la distance du Cantium à la côte de Celtique serait de plusieurs journées de navigation. Sur les Ostimii pareillement, et sur les contrées qui s'étendent au delà du Rhin et jusqu'à la Scythie, Pythéas n'a publié que des renseignements controuvés. Or, quiconque ment à ce point touchant des lieux connus n'a guère pu dire la vérité en parlant de contrées absolument ignorées.

[...] Or, de Massalia au centre de la Bretagne il n'y a pas plus de 5000 stades; avançons encore au delà de ce point d'une distance de 4000 stades au plus (ce qui nous porte à peu près à la hauteur d'Ierné), nous nous trouverons là sous un climat à peine habitable ; et plus loin par conséquent, c'est-à-dire dans ces parages où Ératosthène relègue Thulé, le climat sera absolument inhabitable pour l'homme. Quelles sont maintenant les données ou simplement les idées préconçues d'après lesquelles il a porté ainsi à 11 500 stades la distance entre le parallèle de Thulé et celui du Borysthène, c'est ce que je n'aperçois pas. »

Polybe non plus ne le croyait pas, comme il le souligne dans ses Histoires (IIe siècle av. J.-C.)[4] :

« Pythéas a trompé le public en disant avoir visité toutes les parties accessibles de la Bretagne, et en donnant à cette île plus de quarante mille stades de circonférence ; il l'a trompé en affirmant, au sujet de Thulé et des lieux voisins, qu'il n'y a ni terre, ni mer, ni air en ces parages, mais un mélange de tous ces éléments, assez semblable à un poumon marin, et en plaçant enfin et la terre et la mer et l'air au-dessus de ce poumon, dont il fait le lien de toutes ces parties, sans qu'il soit possible de naviguer sur cette matière ou d'y marcher. Il prétend avoir vu cette espèce de poumon marin, en avouant, du reste, qu'il ne donne les autres détails que par ouï-dire. De plus, il avance qu'après avoir ainsi visité la Grande-Bretagne, il en a fait autant pour toutes les côtes de l'Europe, depuis le détroit de Gadès jusqu'au Tanaïs. Or, il est peu probable qu'un simple particulier, qu'un homme pauvre ait pu parcourir, et par terre et par mer, des distances aussi considérables. Cependant Ératosthène, qui ne sait s'il doit, pour le reste, accepter le témoignage de Pythéas, regarde comme inattaquable tout ce qu'il dit de la Bretagne, de Gadès et de l'Espagne. »

Certains auteurs ont imaginé que les indications de Pythéas concernant des populations pratiquant la culture du blé et l'élevage des abeilles se rapportaient à Thulé et à ses habitants. S'il s'agit vraisemblablement de peuples rencontrés au cours de son voyage dans le nord de l'Europe, rien n'indique qu'ils étaient les habitants de Thulé[réf. nécessaire].

Autres occurrences dans l'Antiquité

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Antoine Diogène

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Au IIe siècle av. J.-C., Antoine Diogène écrit Les Merveilles d'au-delà de Thulé (Tα υπερ Θoυλην απιστα), un ouvrage relatant ses voyages à Thulé et ailleurs. Bien qu'il ne nous soit pas parvenu, son résumé est présent dans le codex 166 de la Bibliothèque de Photius[5].

Pline l'Ancien

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Pline l'Ancien fournit dans son Histoire naturelle (publiée vers 77) plusieurs informations sur Thulé issues de ses lectures. Il évoque par exemple des phénomènes astronomiques qu'on y observe[6] :

« Dans ce dernier pays (la Bretagne) les nuits claires de l'été indiquent sans aucun doute ce que la raison force de croire, à savoir qu'aux solstices d'été, le soleil s'approchant davantage de notre pôle et décrivant le cercle le plus étroit, la région polaire a des jours continus de six mois; par conséquent les nuits sont de six mois quand il est passé au solstice d'hiver. Pythéas de Marseille a écrit que cela arrivait dans l'île de Thulé, éloignée de la Bretagne, au nord, de six jours de navigation. »

Il fournit aussi des indications sur son emplacement, comme dans ce passage[7] :

« À partir de l'embouchure du Tanaïs, les auteurs les plus exacts n'ont donné rien de précis. Artémidore a pensé que les contrées intérieures étaient inconnues, avouant que les nations sarmatiques s'étendent autour du Tanaïs dans la direction du nord. Isidore a ajouté 1.250.000 pas jusqu'à Thulé, devinant plutôt que conjecturant. »

Et celui-là[8] :

« La dernière de toutes celles qu'on cite est Thulé. Nous avons dit qu'au solstice d'été elle n'a point de nuit, le soleil traversant alors le signe du Cancer, et, au solstice d'hiver, point de jour: quelques-uns pensent que la lumière et les ténèbres y durent six mois alternativement. Timée l'historien dit qu'à six jours de navigation de la Bretagne, et en deçà, est l'île Mictis (en), qui produit le plomb blanc ; que les Bretons s'y rendent dans des barques d'osier garnies de cuir. On cite encore d'autres îles, Scandia, Dumna, Bergos et Narigon, la plus grande de toutes, où l'on s'embarque pour Thulé; de Thulé, un jour de navigation mène à la mer glacée, appelée par quelques-uns Cronienne. »

Le terme d'Ultima Thule figure également dans les Géorgiques[9] du poète romain Virgile :

« Et toi enfin, qui dois un jour prendre place dans les conseils des dieux à un titre qu'on ignore, veux-tu, César, visiter les villes ou prendre soin des terres et voir le vaste univers t'accueillir comme l'auteur des moissons et le maître des saisons, en te ceignant les tempes du myrte maternel ? Ou bien deviendras-tu le dieu de la mer immense, pour que les marins révèrent ta seule divinité, que Thulé aux confins du monde soit soumise à tes lois, et que Téthys, au prix de toutes ses ondes, achète l'honneur de t'avoir pour gendre ? »

Chez les Romains, Ultima Thule désigne la limite septentrionale du monde connu.

Carte du monde de Gérard Mercator basée sur celle de Plotlémée intitulée « Tabulae geographicae ».

Ptolémée dans son ouvrage Géographie fournit les coordonnées de l'île, se basant sur les travaux de Marinos de Tyr. Elle serait située à une latitude comprise entre 62°40 et 63°15 nord et à une longitude comprise entre 29°00 et 31°40 ouest[10].

Dans la Vie d'Agricola (écrite en 98), Tacite mentionne Thulé[11] :

« Ce fut alors que la flotte romaine, ayant, pour la première fois, visité le tour de ces bords d’une mer toute nouvelle, s’assura que la Bretagne était une île ; et, en même temps, elle découvrit et subjugua des îles inconnues jusqu’alors, et qu’on appelle les Orcades ; elle entrevit aussi Thulé, quoique cachée sous les neiges et les frimas. ».

Synésios de Cyrène

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Synésios de Cyrène, dans une de ses lettres à Olympius (numérotée 93) parle de croyances des habitants de Cyrénaïque[12] :

« Nos paysans sont comme nous, quand on nous parle des régions au delà de Thulé, de cette Thulé qui permet aux voyageurs de faire à plaisir des récits fabuleux. S’ils admettent à la rigueur, quoique non sans peine, ce qu’on leur dit des vaisseaux, ils se refusent obstinément à croire que la mer puisse donner des aliments: c’est un privilège qui, d’après eux, n’appartient qu’à la terre, cette mère nourrice. »

Occurrences après l'Antiquité

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Procope de Césarée

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Au VIe siècle, l'historien byzantin Procope de Césarée dit à propos de Thulé : « Cette île est dix fois plus grande que l'Angleterre, et en est assez éloignée. Du côté du septentrion, la plus grande partie est déserte. La partie qui est habitée contient treize peuples, commandés par autant de rois. Il y arrive une chose merveilleuse. Tous les ans vers le solstice d'été, le soleil paraît quarante jours continus sur leur horizon ; six mois après ils ont quarante jours de nuit, qui sont pour eux des jours de douleur et de tristesse, parce qu'ils ne peuvent entretenir aucun commerce »[13].

Adam de Brême

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Adam de Brême, dans le quatrième livre de sa Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum[14] (écrit entre 1075 et 1080), fournit une description des îles nordiques. Il en profite pour décrire Thulé :

« L’île de Thulé, séparée des autres par des étendues infinies, est située au loin, au milieu de l’océan, est, dit-on, à peine connue. Les auteurs romains et barbares rapportent à ce sujet de nombreux faits dignes d'être répétés. « L'île la plus éloignée de toutes, disent-ils, est Thulé, où il n'y a pas de nuit au solstice d'été, lorsque le soleil traverse le signe du Cancer, et où il n'y a pas de jour non plus au solstice d'hiver. » Ce dernier, pensent-ils, a lieu tous les six mois. »

Ultima Thule et Thule

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Durant l'époque médiévale, Ultima Thule est parfois utilisé comme le nom latin du Groenland alors que Thule désigne l'Islande.

Société de Thulé

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Au XXe siècle, certains mouvements pangermanistes, comme la Société de Thulé, associent Thulé au mythique continent d'Hyperborée qu'ils considérent comme le possible berceau de la race aryenne. L'écrivain français d'extrême-droite Jean Mabire étudie la question de sa situation géographique et retrace l'histoire de cette société de pensée dans son livre Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens.

Base aérienne de Thulé

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Créée en 1941, la base aérienne de Thulé tient son nom du lieu mythique où elle est implantée. Elle est aujourd'hui également connue sous son nom inuit, Pituffik[15].

Thulé dans la culture

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Dans la littérature

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Par sa position mythique extrême, Thulé est parfois employée pour désigner le point le plus au Nord (d'où son appellation fréquente de Ultima Thulé), une espèce d'absolu indépassable, proche de l'idée de bout du monde.

Tous sortent de la mort comme l’on sort d’un songe.
Les corps par les tyrans autrefois déchirés
Se sont en un moment en leurs corps asserrés,
Bien qu’un bras ait vogué par la mer écumeuse
De l’Afrique brûlée en Thulé froiduleuse.
Les cendres des brûlés volent de toutes parts ;
Les brins, plutôt unis qu’ils ne furent épars,
Viennent à leur poteau, en cette heureuse place,
Riant au ciel riant, d’une agréable audace.

— Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques, livre VII

En ce sens, Thulé participe d'une culture antiquisante partagée par les élites écrivantes, tant à l'époque d'Agrippa d'Aubigné qu'auparavant ou par la suite.

Dans la bande dessinée

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En politique

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Notes et références

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  1. Paul Gruyer, Ouessant, Enez Heussa, l'île de l'Épouvante, 1899, Hachette, Paris, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55425865/f14.image.r=Ouessant.langFR
  2. Jacques Cambry, Voyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795, Tome second, page 246, librairie du Cercle social, Paris, 1798
  3. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], I, 4. (lire l'extrait en ligne)
  4. Polybe, Histoires , livre XXXIV, V (lire en ligne)
  5. Photius, Bibliothèque, 166 Antonius Diogène, Des choses incroyables que l’on trouve au-delà de Thulé (lire en ligne).
  6. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], II, LXXVII. (lire le passage concerné)
  7. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], II, CXII., 6 et 7 (lire le passage concerné).
  8. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], IV, XXX. (lire le passage concerné).
  9. Virgile, Géorgiques [détail des éditions] [lire en ligne], I, 22-56.
  10. Ptolémée, Géographie, Livre II, chapitre II (lire en ligne).
  11. Tacite, Vie d'Agricola, X. 6. (lire en ligne)
  12. Synésios de Cyrène, lettre à Olympius, n° 93 (lire en ligne).
  13. Procope de Césarée, « Description de l'île de Thulé », Histoire de la guerre contre les Goths, chapitre XV.
  14. Adam de Brême, Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum, livre IV (lire en ligne).
  15. (en) Peter R. Dawes, GEUS, Explanatory notes to the Geological map of Greenland, 1:500 000, Thule, Sheet 5, ResearchGate, , 100 p. (ISBN 87-7871-171-1, ISSN 1604-9780, lire en ligne).
  16. « La coupe du roi de Thulé opéra en trois actes », sur BAnQ numérique (consulté le ).
  17. (fr + en) « Sanglots », sur www.lieder.net (consulté le )
  18. Julien Gracq, Le rivage des Syrtes, Paris, Librairie José Corti, , p. 10
  19. Jean Malaurie, Les Derniers Rois de Thulé : avec les Esquimaux polaires face à leur destin, Paris, Plon, coll. « Terre humaine », , 327 p..
  20. Jean Malaurie, Ultima Thulé : de la découverte à l'invasion, Paris, Bordas, , 319 p. (ISBN 978-2-04-018400-1).

Bibliographie

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Ouvrages de référence

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François Herbaux, Pythéas. Les Belles Lettres, 2024. (ISBN 978-2-251-45528-0)

Romans et autres éléments bibliographiques

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  • Thibaud Guyon, Jeanine Rey et Philippe Brochard, Pythéas l'explorateur : De Massalia au cercle polaire, éd. École des loisirs, 2001 (ISBN 2211062512) ;
  • Ferdinand Lallemand, Journal de bord de Pythéas, éditions de Paris, 1956 ;
  • Jean Mabire, Thulé, le Soleil retrouvé des hyperboréens, Robert Laffont, 1975. IRMINSUL, 1999 (rééd. Pardès, 2002) (ISBN 2867142873) ;
  • Samivel, L'or de l'Islande, Arthaud, 1963, Paris.

Articles connexes

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Liens externes

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