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Tolède

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Tolède
Toledo
Blason de Tolède
Héraldique
Drapeau de Tolède
Drapeau
Tolède
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Statut Commune
Communauté autonome Drapeau de la Castille-La Manche Castille-La Manche
Province Province de Tolède Province de Tolède
Comarque Tolède
District judic. Tolède
Budget 96 200 000 (2008)
Maire
Mandat
Carlos Velázquez (PP)
2023-2027
Code postal 45.001 à 45.009
Démographie
Gentilé toledano/a, toletano/a, toletense/sa (es)
Tolédan, Tolédane (fr)
Population 86 070 hab. ()
Densité 371 hab./km2
Géographie
Coordonnées 39° 52′ 01″ nord, 4° 01′ 46″ ouest
Altitude 529 m
Superficie 23 200 ha = 232 km2
Distance de Madrid 71 km
Rivière(s) le Tage
Divers
Patrimoine mondial Ville historique (1986)
Saint patron Ildefonse Virgen del Sagrario
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Espagne
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Tolède
Géolocalisation sur la carte : Espagne
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Tolède
Géolocalisation sur la carte : Castille-La Manche
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Tolède
Liens
Site web www.toledo.es

Tolède (en espagnol : Toledo) est une ville du centre de l’Espagne, capitale de la province du même nom et de la communauté autonome de Castille-La Manche. Ville inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco pour ses richesses architecturales, Tolède est devenu un centre touristique important en Espagne.

Elle est la capitale du pays et le centre du pouvoir au temps des Wisigoths.

Géographie

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Tiré du latin Toletum, le nom de la ville se dit Tolétho en mozarabe, Tulaytulah en arabe et Toldoth (טולדו) en judéo-espagnol.

En raison de son rayonnement historique et culturel, cinq villes des États-Unis d’Amérique, dans l'Illinois, l'Iowa, l’Ohio, l'Oregon et l'État de Washington portent le nom de Toledo, ainsi que six autres villes au Portugal, au Belize, au Brésil, en Colombie, aux Philippines et en Uruguay.

La ville de Tolède est située dans le centre de l'Espagne, à 70 km au sud-ouest de Madrid. Elle est traversée par le Tage. Son territoire municipal s'étend sur 232 km2 et son altitude moyenne est de 529 m.

Ville historique de Tolède *
Image illustrative de l’article Tolède
L'alcázar de Tolède et le pont d'Alcántara sur le Tage.
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Type Culturel
Critères (i) (ii) (iii) (iv)
Numéro
d’identification
379
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription (10e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Des restes archéologiques de l'âge du bronze ont été découverts sur la colline Cerro del Bu. Cette forteresse naturelle imprenable dominant les alentours est desservie par le Tage, qui a protégé les habitants de ce lieu pendant très longtemps. Cela leur a assuré une certaine prospérité ; en effet, de nombreux objets ornementaux en bronze, argent et or y ont été trouvés.

Le village s'est agrandi en occupant de plus en plus l'autre rive de la rivière, la colline de l'Alcázar. C'est ici que se forme l'histoire de la ville elle-même en devenant, tour à tour, acropole, forteresse et, finalement, palais et zone militaire.

Périodes romaines et chrétiennes

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En 192 av. J.-C., les Romains fondèrent la ville de Toletum[réf. nécessaire], qui devient par la suite Tolède, et y laissent de nombreuses traces à travers des constructions dont il reste encore aujourd'hui des ruines. La ville de Tolède est citée pour la première fois par l'historien Tite-Live qui la qualifie de « petite ville fortifiée »[1].

Lors des grandes invasions du Ve siècle qui ravagent un Empire romain d'Occident déclinant, Tolède est pillée à plusieurs reprises par les barbares (Vandales, Suèves et Alains) qui ont envahi la péninsule Ibérique à partir de l'an 409. À partir du milieu du VIe siècle, Tolède devient la capitale des Wisigoths : nouveaux maîtres d'une grande partie de la péninsule après avoir quitté la Gaule, ils fondent le royaume wisigothique d'Espagne.

Les conciles de Tolède : entre 400 et 702 apr. J.-C., il y eut onze conciles généraux, qui ont traité de questions de foi, et sept conciles provinciaux, qui se sont surtout préoccupé de discipline ecclésiastique. Lors du IIIe concile de Tolède en 589, les Wisigoths du roi Récarède abandonnent officiellement l'arianisme pour le catholicisme, qui devient la seule religion officielle de l'Espagne. Plusieurs conciles statuent sur les Juifs[2].

Période musulmane et Reconquista

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Pont de San Martín à Tolède. Mai 2017.

Au début du VIIIe siècle, lors de la conquête musulmane de l'Espagne, le dernier souverain wisigoth, Rodrigue, est battu par le conquérant Tariq ibn Ziyad à la bataille de Guadalete (711). Tolède tombe aux mains des musulmans en 712. À partir de là, la ville fait partie du Califat omeyyade de Damas, puis de l'émirat indépendant de Cordoue (755–929), et enfin du califat de Cordoue.

Le , en pleine Reconquista, les chrétiens dirigés par le roi Alphonse VI de Castille reprennent Tolède aux musulmans. À la chute de la Taïfa (émirat d'al-Andalus), la ville était peuplée d'environ 30 000 personnes[3]. Le roi musulman accepte la reddition de la ville en échange de garanties négociées pour les musulmans. En écho au statut de dhimmi imposé précédemment par les musulmans aux non-musulmans, le statut de mudéjar prévoit qu'en échange d'un impôt spécifique pour les non-chrétiens, leurs biens sont garantis[4],[Note 1].

Une grande partie de la population musulmane fuit au sud peu après la conquête de la ville, avant qu'en 1110 une rébellion éclate ; quant aux mozarabes, chrétiens de rite arien, ils sont soumis à la pression du rite de Cluny et menacent également de partir. La perte de population que subit la ville met en péril la défense de la ville et oblige le roi à réagir en octroyant aux principales communautés des fors dont bénéficient les castillans en premier, mozarabes (1101), les différents clergés de la ville indépendamment de leur rite (1128), les francs (1136)[6]. Les juifs étaient des hommes libres par la tradition, mais sans cadre juridique[6]. Ces cadres juridiques différents rendent les communautés autonomes et inégales, les plus favorisés étaient alors les Castillans et les mozarabes, dans cette ville chrétienne l'organisation musulmane de la ville perdura et retarda jusqu'au début du XVe siècle l'apparition des structures municipales développées dans le reste de la Castille[6]

Au XIIe siècle, la ville devient un centre de traduction très réputé, et un lieu de rencontres entre les savants des trois grandes religions chrétienne, juive, musulmane mais la plupart des élites musulmanes s'est exilée et les Juifs tiennent alors un rôle majeur dans la traduction de la science gréco-arabe et dans les fonctions d'administration[7].

En 1391, les persécutions antijuives ensanglantant toute l'Espagne tuent 200 Juifs à Tolède, outre les viols. S'ensuivirent les lois de pureté du sang, la révolte anticonverso à Tolède (1449), la création de l'Inquisition espagnole (1478) et l'expulsion des juifs d'Espagne en 1492.

Entre les XIIe et XVIe siècles, Tolède devient une des capitales de Castille et une des plus riches et puissantes villes d'Espagne. La reine Jeanne la Folle y naît le , et c'est dans cette ville qu'elle et son époux, Philippe de Habsbourg, futur Philippe Ier de Castille, sont désignés comme héritiers de la Couronne. Lors de la guerre des Communautés de Castille, Tolède est une des premières villes à se rebeller sous la houlette de Pedro Laso de la Vega (es) et Juan de Padilla. Après la défaite des communiers à la bataille de Villalar, María Pacheco, veuve de Padilla, oppose une résistance réelle jusqu'à la remise des armes en 1522. C’est là que l’empereur Charles V installe le siège de la Cour. En 1561, Tolède est abandonnée dans ce rôle au profit de Madrid à l'initiative de Philippe II.

Epoque moderne

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Lorsque la guerre civile se déclenche, Tolède est située dans une zone républicaine. Pendant la guerre civile espagnole, Tolède est le théâtre de combats autour de l'Académie militaire de l'Alcazar. C'est là qu'eut lieu le siège de l'Alcazar de Tolède (1936) resté célèbre, où des troupes nationalistes résistèrent à un siège de près de 70 jours mené par les troupes républicaines. Elles ont été secourues le 28 septembre 1936 par les troupes du général Varela, et après trois mois d'intenses combats, le colonel Moscardó, commandant de la place, prononça un mot resté célèbre aux troupes nationalistes venues le secourir : « Sin novedad en el Alcazar » (« rien à signaler dans l'Alcazar »), phrase alors conventionnelle dans l'armée espagnole.

Tolède était particulièrement réputée pour sa production d'acier et notamment pour ses épées. Ces techniques y avaient été importées de Perse par les musulmans. La ville est aujourd'hui encore un centre important de production de couteaux et autres objets en acier.

Démographie

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Des facteurs tels que l'augmentation du prix des logements à Madrid et l'amélioration des liaisons avec la capitale espagnole (Tolède est à seulement vingt minutes de la gare d'Atocha par le train à grande vitesse AVE) expliquent que la population tolédane a augmenté de près de 20 % ces dix dernières années. Elle est en effet passée de 68 537 personnes en 2000 à 82 489 en 2010.

Politique et administration

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L'hôtel de ville de Tolède.

Tolède est la capitale de la communauté autonome de Castille-La Manche et de la province de Tolède. Elle accueille ainsi les institutions autonomiques et provinciales. La présidence de la Junte des communautés de Castille-La Manche est installée au palais de Fuensalida (es) et les Cortes se réunissent au couvent de Saint-Gilles (es). La députation provinciale a son siège au palais provincial (es).

Conseil municipal

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Lors des élections municipales du , la ville de Tolède comptait 84 282 habitants. Son conseil municipal (Pleno del Ayuntamiento) se compose donc de 25 élus.

Composition du conseil municipal par mandature depuis 1979[8]
Parti 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011 2015 2019 2023
CDS 1
Cs 3 3 0
F/N 1
PCE 5 3 2 2 2 1 1 2 2
IU
CD 1 11 11 12 13 13 13 12 11 9 6 9
CP
AP
PP
PSOE 7 11 8 11 10 11 11 11 12 9 12 11
GANEMOS 4 2 1
UP
UCD 11
Vox 2 4
Total 25 25 25 25 25 25 25 25 25 25 25 25

Liste des maires

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Maires de Tolède par mandature depuis 1979[9]
Mandature Maire Parti
1979-1983 Juan Ignacio de Mesa Ruiz (ca) UCD
1983-1987 Joaquín Sánchez Garrido (es) PSOE
1987-1991 José Manuel Molina AP
1991-1995 Joaquín Sánchez Garrido (es) PSOE
1995-1999 Agustín Conde (es) PP
1999-2003 José Manuel Molina PP
2003-2007 José Manuel Molina PP
2007-2011 Emiliano García-Page PSOE
2011-2015 Emiliano García-Page PSOE
2015-2019 Milagros Tolón PSOE
2019-2023 Milagros Tolón PSOE
2023-2027 Carlos Velázquez PP

Infrastructures

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Voies de communication et transports

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Tolède est desservie par un réseau dense de grands axes routiers dont les autoroutes A-42 depuis Madrid et CM-42 depuis l'Andalousie, auxquelles s'ajoutent les routes nationales N-400 depuis Cuenca, N-401 depuis Ciudad Real et N-403 depuis Castille-et-León. La gare de Tolède relie la ville à Madrid et au reste du pays.

Parc à thème

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Le parc de loisirs Puy du Fou España.

Le parc d'attraction Puy du Fou España, inauguré en 2021, est basé sur le modèle du Puy du Fou français, avec une thématique historique.

Culture et patrimoine

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La ville historique de Tolède est classée sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1986.

Vue d'ensemble.
La rue Santa Isabel à Tolède. Mai 2017.

Cathédrale Sainte-Marie de Tolède

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Cathédrale de Tolède.

La cathédrale de Tolède commencée en 1227 sous le règne de Fernando III a la particularité d'être construite selon le style du gothique français. Elle ne sera pas achevée avant la fin du XVe siècle avec des ajouts de style espagnol. Le dôme qui remplace la seconde tour a été dessiné par Jorge Manuel Theotocopouli, le fils du Greco. Le maître-autel est un retable de style flamboyant polychrome qui raconte la vie du Christ. Le chœur contient une série de stalles en bois des XVe et XVIe siècles dues à Rodrigo Alemán, la partie supérieure en albâtre est due à Berruguete et à Philippe de Bourgogne. On trouve également une vierge en marbre chef-d'œuvre d'art français gothique. La sacristie contient des œuvres du Greco (Expolio), Titien, Velazquez, Morales et Caravage.

Église Saint-Thomas

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Clocher de l'église Saint-Thomas à Tolède.

Saint-Thomas (Santo Tomé) est une église-musée à la tour de style mudéjar du XIVe siècle. Elle abrite L'Enterrement du comte d'Orgaz, le chef-d'œuvre du Greco.

L'Alcázar de Tolède est un édifice du XVIe siècle de forme rectangulaire placé dans la partie la plus haute de la ville, avec une grande esplanade centrale et quatre tours aux quatre angles, aux murs en granit, et qui apparemment fut le siège du protectorat romain de la cité, et postérieurement, un palais wisigothique, puis une forteresse arabe.

De nos jours, l'édifice accueille la bibliothèque de Castille-La Manche et le musée de l'Armée.

Monastère de Saint-Jean des rois

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Musée de Santa Cruz

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Construit autour d'un patio plateresque, l'hôpital des enfants trouvés a été commandité par la Reine Isabelle la Catholique aux architectes Enrique Egas et Covarrubias. Transformé en musée, il contient une collection de peintures des XVIe et XVIIe siècles, Greco, Ribera, Morales… Il contient également des pièces archéologiques et d'arts décoratifs en particulier des azulejos.

Monument au Sacré Cœur de Jésus

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Tolède et les arts

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Vue de Tolède peinte par le Greco vers 1596.

Tolède a accueilli le peintre Le Greco dans la dernière partie de sa vie à partir de 1577 jusqu'à sa mort en 1614. La ville est le thème de plusieurs de ses tableaux les plus célèbres dont l'Enterrement du comte d'Orgaz qui est exposé dans l'église de Santo Tomé. Dans la « maison du Greco » qui est un pastiche du XVIe siècle, l'atmosphère de la vie du peintre a été reconstituée avec quelques meubles et un mélange de tableaux authentiques et de copies.

Le poète espagnol Lope de Vega (1562-1635) y résida également.

Le cinéaste Luis Buñuel y fonda en 1923 l'ordre de Tolède avec Federico Garcia Lorca.

Dans son roman Comme le temps passe..., Robert Brasillach dresse une vision romantique de la ville, durant la période troublée des années 1930.

Gastronomie tolédane

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La gastronomie tolédane se caractérise surtout par l'importance du gibier. Il existe en effet différentes façons de préparer la perdrix notamment à l'escabèche ou à l'étouffée. La première est consommée froide, alors que la seconde recette est mijotée avec de l'oignon, de l'ail et du laurier[10]. Un autre plat connu venant de Tolède et les Carcamusas, parmi lesquelles se distinguent le lapin à l'ail, chasseur, au charbon de bois, Tojunto ou au riz.

Certains plats tolédans peuvent servir d'entrée, comme la soupe à l'ail ou le gaspacho, soupe froide composée d'eau, d'huile, de tomate et de concombre, d'origine paysanne et qui est essentiellement consommée les jours de chaleur.

À Tolède on trouve évidemment les vins et fromages de La Manche, dont certains sont célèbres. La Castille-la-Manche consacre 700 000 hectares au vignoble et à sa propre appellation. Par ailleurs, le fromage dit queso manchego produit à partir de lait de brebis de la Manche et obtenu après une période de maturation d'au moins sept mois est aussi un produit célèbre originaire de la région. Il existe à la fois des manchegos produits à partir de lait pasteurisé et des manchegos porteurs de l'Appellation d'Origine Contrôlée (appelée Denominación de Origen en Espagne), produits à partir de lait cru[11],[12].

Enfin, la friandise la plus célèbre de Tolède est bien entendu le massepain[13]. Il s'agit de la pâte fine et compacte obtenue à partir d'amandes crues, pelées et moulues. La présentation finale est obtenue par le moulage manuel ou mécanique de la pâte d'amandes, une cuisson au four et parfois un fourrage ou un glaçage.

Festivités

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Fête religieuse sur la place Zocodover.

Chaque année lors de la Fête-Dieu (Corpus Christi en espagnol), entre mai et juin, une importante procession religieuse traverse le centre historique[14].

Église-musée San Román de Tolède

La vieille ville de Tolède se trouve en haut d'une montagne et on peut y voir de nombreux monuments historiques dont la citadelle, la cathédrale et le Zocodover (de l'arabe Suk-al-dawab, marché aux bestiaux, le marché central).

Tolède fut le lieu de réunion de dix-huit conciles, assemblées politico-religieuses tenues entre les années 400 et 702, tous, excepté le premier, datent de l'époque de la domination des Wisigoths ; plusieurs statuent sur la façon de forcer les Juifs à la conversion. La ville reste le premier siège épiscopal de la péninsule. Le Musée des Conciles et de la culture wisigothe a été ouvert en 1969 dans l'église San Román ; il contient des codex en lettres wisigothiques et des exemples de découvertes archéologiques, orfèvrerie et bijouterie, en provenance tant de la ville de Tolède que de la province[15].

Capitale du Royaume Wisigoth, Tolède est soumise tardivement au Califat de Cordoue (932). Tolède devient capitale de la taifa de Tolède après la guerre civile (1011-1031), qui s'étend à l'ouest et s’unit à celle de Valence (1064) afin d'annexer la Taïfa de Cordoue et reconstituer al-Andalus. Ces conflits incessants génèrent une instabilité chronique.

Les communautés juive, musulmane et chrétienne cohabitent sous la domination des musulmans. Les juifs et les chrétiens, "gens du Livre, ahlu-l-kitab" (Bible) ont un statut de dhimmis (protégés, conformément aux termes du Coran) moyennant une redevance, un statut inférieur à celui des sujets musulmans[16]. La situation concrète des différentes religions est de fait mal connue. Durant la période califale et la Taïfa, on perd toute trace écrite de présence chrétienne (893-1067). Les juifs vivaient dans des quartiers séparés[17].

La ville est finalement conquise par les Castillans en 1085. Ce qui reste du rite mozarabe est balayé sans ménagement par l'ordre de Cluny qui détruit en autodafé les ouvrages liturgiques mozarabes pour appliquer la réforme grégorienne. La mosquée est transformée en cathédrale (1086), les deux synagogues sont construites en 1180 et 1357. Commence une période connue comme convivencia pacifica où cohabitent les trois religions sur le même modèle que durant la période musulmane où il est néanmoins mieux documenté (voir convivencia). À la fin du XIIIe siècle, juifs et musulmans sont sommés de se convertir au christianisme, ceux qui refusent sont persécutés, exécutés ou expulsés d'Espagne par l' Inquisition à partir du XIVe siècle. Les synagogues sont alors transformées en églises.

Toutefois, il reste à Tolède de nombreux « souvenirs » de cette époque comme la mosquée del Cristo de la Luz (999), la synagogue Santa María la Blanca (1180) ou la synagogue del Tránsito (1357) ; toutes ont été converties pendant plusieurs siècles en églises - dès le XIe siècle pour la mosquée et après les pogroms (voir supra) des XIVe siècle et XVe siècle pour les synagogues puis toutes désacralisées et devenues des musées aujourd'hui[18].

La ville de Tolède accueille un club de football, le CD Toledo, qui pour l'année 2009-2010 évoluait en Championnat d'Espagne D3 (soit en troisième division) après avoir évolué pendant sept saisons en quatrième division. Le club joue au stade municipal, Salto del Caballo, inauguré en 1973. Il a joué sept saisons consécutives en Championnat d'Espagne D2 (soit en seconde division) et joua même la montée en première division contre l'équipe de Valladolid au cours de la saison 1993-1994. Des joueurs tels qu'Abel Resino, Luis Javier García Sanz, Francisco Rufete et Javier Casquero ont évolué au club de Tolède.

Le joueur de tennis Feliciano López est né à Tolède.

Personnalités liées à la ville

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Nées à Tolède

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Décédées à Tolède

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Notes et références

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  1. Le statut de "mudéjar" comporte quatre conditions :
    1. La liberté pour les musulmans de rester dans la ville avec leurs biens garantis, sous la condition qu'ils paient un impôt égal à celui qu'ils payaient auparavant ;
    2. La liberté aux musulmans de la ville de quitter la ville avec leurs biens et la liberté à ceux qui ont quitté la ville de revenir et de récupérer leurs biens ;
    3. La mosquée principale de Tolède reste une mosquée ouverte au culte musulman ;
    4. Alphonse VI se réserve le palais, les jardins et le trésor (Alcazar, Huerta del Rey).
    La mosquée principale (bâtie sur une cathédrale wisigothe consacrée pour la seconde fois en 587) est cependant transformée en cathédrale Sainte-Marie l'année qui suit le pacte[5].

Références

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  1. Tite-Live, XXXV, 22.
  2. « CatholicaPedia.net », sur catholicapedia.net (consulté le )
  3. Pérez Monzón et Rodríguez-Picavea 1995, p. 16.
  4. Pérez Monzón et Rodríguez-Picavea 1995, p. 17.
  5. Pérez Monzón et Rodríguez-Picavea 1995, p. 8.
  6. a b et c Ramón Gonzálvez Ruiz, « LA PERSISTENCIA DEL RITO HISPÁNICO O MOZÁRABE EN TOLEDO DESPUES DEL AÑO 1080 », Anales toledanos, no 27,‎ , p. 24-25
  7. Karim Miské et E. Blanchard (édition Collector), « 2e épisode du disque 1 » in Juifs et musulmans, 2013, vidéo, DVD
  8. (es) Ministère de l'Intérieur, « Mapa Electoral », sur infoelectoral.interior.gob.es (consulté le ).
  9. (es) Ministère de la Politique territoriale, « Alcaldes y Concejales », sur mpt.gob.es (consulté le ).
  10. Gastronomie tolédane sur le site de l'office du tourisme de Tolède.
  11. (es) Aceite, vino y queso sur le site de l'office du tourisme de Tolède.
  12. Queso manchego.
  13. Mazapan sur le site de l'office du tourisme de Tolède.
  14. « Fête-Dieu de Tolède. 04/06/2023. Fêtes de Tolède », sur Spain.info (consulté le ).
  15. Musée des Conciles et de la Culture Wisigothe
  16. Emmanuelle Tixier du Mesnil 2019.
  17. Joseph Perez 1990.
  18. Josep Perez 1990.

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Articles connexes

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Biliographie

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Bibliographie générale

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  • (es) José María Blázquez Martínez, « Toledo romana en la investigación actual », dans Gregorio Carrasco Serrano, La ciudad romana en Castilla-La Mancha, Cuenca, Université Castille-La Manche, (ISBN 978-84-8427-881-8, lire en ligne), p. 57-86.
  • (es) J. Carrobles, « Introducción a la arqueología urbana en la ciudad de Toledo », dans Actas del I Congreso de Arqueología de la provincia de Toledo, Tolède, , p. 485-500.
  • (es) Maria J. Sainz Pascual, « Toledo romano », dans Arquitecturas de Toledo, t. 1, Tolède, , p. 43-58.
  • Emmanuelle Tixier du Mesnil, « La tolérance andalouse a-t-elle existé ? », Histoire, Paris, no 457,‎ .
  • (es) Collectif, Arquelología romana en Toletum : 1985-2004, Tolède, .
  • « Chrétiens, Juifs et Musulmans en Espagne: le mythe de la tolérance religieuse (VIIIe – XVe siècle) », L'histoire, no 137,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie sur les édifices

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Sur le système défensif
[modifier | modifier le code]
  • (es) R. Rubio et V. Tsiolis, « El primer recinto amurallado de Toledo », dans Las Murallas de Toledo, Madrid, , p. 225-250.
  • (es) « En torno a las murallas de Toledo », Castellum, no 1,‎ , p. 33-62.
  • (es) « Las murallas romanas de Toledo. Nuevas aportaciones a la historia urbane de la ciudad », dans Espacios fortificados en la Provincia de Toledo, Tolède, , p. 71-86.

Sur le cirque romain

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  • (es) F. Javier Sánchez-Palencia et Maria J. Sainz Pascual, El circo romano de Toledo : Estratigrafía y arquitectura, Tolède, .
  • (es) F. Javier Sánchez-Palencia et Maria J. Sainz Pascual, « El circo de Toletum », dans El Circo en Hispania romana, Mérida, , p. 97-115.
  • (es) F. Javier Sánchez-Palencia, Maria J. Sainz Pascual, S. Martínez et A. De Juan, « El circo romano de Toledo », dans Actas del I Congreso de Arqueología de la provincia de Toledo, Tolède, , p. 353-369.

Sur le théâtre romain

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  • (es) J. Carrobles, El teatro romano de Toledo. Une propuesta de identificación, Tolède, .

Liens externes

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