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Réserve du Cap Sizun

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Située sur la côte nord du Cap Sizun, la réserve du Cap Sizun, encore connue sous le nom de réserve Michel-Hervé Julien, occupe une bonne partie du littoral de la commune de Goulien. Créée à l'origine pour la protection de belles populations d'oiseaux de mer, elle offre en outre un exemple représentatif des végétations des pelouses, des landes et falaises littorales. Dès sa création à l'initiative de la Société pour l'étude et la protection de la nature en Bretagne en 1958, elle a été ouverte au public. Un circuit de visite et la présence d'animateurs permet de faire connaissance avec l'écologie de ces milieux au printemps et en été.

Falaises de Kastell ar Roc'h dans la réserve de Goulien.

En , Michel-Hervé Julien et Albert Lucas redécouvrent les colonies d'oiseaux de mer des falaises du Cap Sizun autrefois visitées par le zoologiste nantais Louis Bureau puis, dans les années 1930, par le peintre naturaliste Paul Barruel. Dans un souci de protection, ils gardent un temps le silence sur leur trouvaille. Mais le , ils assistent à une tuerie de poussins et d'oiseaux adultes au nid sur le littoral de la commune de Goulien. Cet évènement constituera le signal déclencheur de leur action future dans le domaine de la protection de la nature[1].

En dépit du caractère novateur de l'entreprise et des difficultés administratives et matérielles, la réserve sera concrétisée par la SEPNB en et officiellement inaugurée le en présence notamment de Roger Heim alors directeur du Muséum national d'histoire naturelle[1]. Des 350 primo visiteurs de 1959 aux 11 000 de 1966, 28 000 en 1969 et 42 000 dans les années 1980, payant leur écot pour accéder au site[2], atteste de « l’intérêt touristique de la réalisation ». Depuis, le nombre de visiteurs décline, passant à 11 300 en 2008, en raison notamment de la perte de singularité de la réserve (diminution régulière des populations d’oiseaux de mer, notamment des pingouins, ses têtes d’affiche ; développement d'autres réserves et sites touristiques)[3].

En 1973, le Conseil général du Finistère confie à l'association Bretagne Vivante-SEPNB la gestion des terrains qu'il vient d'acquérir sur le site.

Les actions de sensibilisation de l'association évoluent dans la pratique. Dans un premier temps, l’animation du site repose entièrement sur l’autorité du garde. Dans un deuxième temps, elle met en place à partir de 1980 des animations (randonnées-découverte par deux garde-animateurs, fiches pédagogiques pour les élèves…). L'autonomisation des visiteurs dans les années 1990 (équipement de longues-vues le long du parcours, panneaux explicatifs) est suivie dans les années 2000 par un programme d'interprétation ludique et scientifique (circuits et livrets d'interprétation)[4].

« Si les créateurs de la réserve ont su initier une politique d’information du public, un peu de formation peut-être, la sensibilisation de la population locale a globalement échoué faute de réelle volonté ou pour cause de blocages sociologiques trop importants. La restriction d’usages, la clôture d’espaces traditionnellement ouverts ont constitué des points de friction sévères même lorsque les locaux adhèrent à l’idée de protection des colonies d’oiseaux marins[5] ».

Les paysages

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Le littoral de Goulien [Réserve naturelle du Cap Sizun] (partie est)
Le littoral de Goulien [Réserve naturelle du Cap Sizun] (partie ouest)

Milieu naturel

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Le sceau de Salomon odorant, une des nombreuses plantes forestières des falaises du Cap Sizun.

Flore et vegetation de la falaise maritime et de la lande

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L’étagement végétal présenté se retrouve principalement dans les falaises siliceuses des formations granitiques et gréseuses de la façade Manche- Atlantique.

Plantes des niveaux inferieurs

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Lichens : (Au-dessus du niveau des pleines- mers, zonations formant des ceintures noires, jaunes/orange et grises, subissant la houle, le ressac et aspersions quasi constantes d’embruns. Les lichens forment une zone frontière entre les algues et les premières plantes à fleurs.) Lichina sp Verrucaria maura Caloplaca marina (Principaux lichens présents sur le substrat rocheux) Xanthoria parietina Lecanora sp Le domaine des phanérogames (angiospermes) commence dans la zone située au-dessus des pleines mers de vives eaux.

Plantes a fleurs

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Dans anfractuosités de la falaise, sur substrat rocheux, subissant les aspersions des embruns salés, absence ou peu d’humus, + facteur vent, faciès rocheux en modes battus ou abrités.

Halophiles et chasmophytes : (Plantes : « amies » du sel, feuilles charnues, se développant dans les fissures de la roche.) Criste marine, perce pierre Crithmum maritimum Armérie maritime, gazon d’Olympe Armeria maritima Cranson officinal Cochlearia officinalis Cranson du Danemark Cochlearia danica Spergulaire des rochers Spergularia rupicola Inule fausse criste Inula crithmoides Bette maritime Beta maritima Lavande de mer Limonium occidentalis

Crassulacees : (Plantes grasses, rupicoles) Orpin d’Angleterre Sedum anglicum (sur vires écorchées). Nombril de Vénus, ombilic Ombillicus rupestris Cryptogames : (Plantes sans fleurs véritables) Pteridophytes et lichens : Doradille marine Asplenium marinum (Dans fissures ombragées + embruns). Polypode Polypodium interjectum Ramalina Ramalina siliquosa Haut de falaises sur substrat rocheux Roccelle, orseille Roccella fuciformis « idem » Plantes de la pelouse aerohaline : (Exposition aux embruns et vents, sol pentu peu profond, bas ou milieu de falaise, formes végétales prostrées, présence d’accommodats et écotypes.) Fétuque pruineuse Festuca rubra subsp. pruinosa Fétuque ovine Festuca ovina Dactyle Dactylis glomerata Armérie maritime Armeria maritima Carotte à gomme Daucus carota subsp. gummifer Anthillyde Anthyllis vulneraria subsp. maritima Lotier corniculé Lotus corniculatus subsp. crassifolius Trèfle occidental Trifolium occidentale Tréfle des champs Trifolium arvense (sur vires écorchées) Silene maritime Silene maritima Jasione des montagnes Jasiona montana (sur vires écorchées) Piloselle Hieracium pilosella Scille de printemps Scilla verna Scille d’automne Scilla autumnalis Plantain corne de cerf Plantago coronopus (aussi dans zones rudéralisées) Camomille maritime Matricaria maritima Genêt maritime prostré Cytisus scoparius subsp. maritimus ex Sarothamnus scoparius Petite centaurée Centaurium umbellatum ex Centaurium erythrea Eperviere en ombelle Hieracium umbellatum Oseille Rumex acetosa Marguerite à feuilles épaisses Leucanthemun vulgare crassifolium Bugrane du littoral Ononis repens Euphorbe du littoral Euphorbia littoralis et E. portlandica (vires écorchées) Fougère aigle Pteridium aquilinum Orchis bouffon Orchis morio (forme naine au sommet des falaises) Succise des prés Succisa pratensis Ail Alium sphaerocephalum Porcelle glabre Hypocharis glabra Centaurée Centaurea nigra Romulée à petites feuilles Romulea columna

Plantes de falaise

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Zones abritées, souvent humides, végétation à affinité forestière et continentale : Jonquille Narcissus pseudonarcissus Jacinthe bleue (J. des bois) Endymion non-scriptus Primevère Primula vulgaris Sceau de Salomon Polygonatum odoratum Violette Viola canina et V. riviniana Verge d’or Solidago virgaurea subsp. rupicola Digitale pourpre Digitalis purpurea Fougère aigle Pteridium aquilinum Fragon petit houx Ruscus aculeatus Osmonde royale Osmunda regalis (dans fissures humides, suintements de falaise) Lavatère arborescente Lavatera arborea (milieux secs et îlots rocheux) Compagnon rouge Silene dioica Sénéçon Cinéraire * Jacobeae maritima (échappée de jardin)

La lande est un écosystème dont la végétation dominante se compose de l’association d’éricacées et de légumineuses, (bruyères et ajoncs) se développant sur des sols très pauvres.

Plantes de la lande maritime

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Lande rase, sèche et littorale. Peu de profondeur du sol, sur versants pentus et exposition aux vents : Ajoncs Ulex galli et Ulex Europaeus Bruyère cendrée Erica cinerea Callune, fausse bruyère Calluna vulgaris (en coussinet) Ajonc d’Europe Ulex europaeus Cuscute du Thym Cuscuta epithymum (sur ajonc et parfois genêt) Potentille tormentille Potentilla erecta ex : Potentilla tormentilla Serpolet commun Thymus serpyllum Polygale Polygalla serpyllifolia Betoine officinale Betonica officinalis Rosier pimprenelle Rosa pimpinellifolia Verge d’or Solidago virgaurea subsp. rupicola Serratule des teinturiers Serratula tinctoria subsp. Soenii Crozonnaise * Lithodara prostata ex : Lithospernum diffusum (endémique) Genêt Sarothamnus scoparius maritimus (prostration)

Plantes de la lande haute et fourres

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Formations arbustives, anémomorphoses en haut de falaises exposées, sol plus profond, exemple sur filons de dolérite : Ajonc d’Europe Ulex europaeus Prunellier Epine noire Prunus spinosa Genet à balais Cytisus scoparius ex : Sarothamnus scoparius Aubépine Crataegus monogyna Roncier Rubus fruticosus gr. Chèvrefeuille Lonicera periclymenum Fougère aigle Pteridium aquilinum Lierre Hedera helix Saule Salix atrocinera (stade pré-forestier le plus évolué) Digitale pourpre Digitalis purpurea Grande marguerite Leucanthemun vulgare Epilobe Epilobium sp

Plantes de la lande mesophile

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Degré intermédiaire d’humidité du sol, P.H. acide : Bruyère ciliée Erica ciliaris Ajonc Ulex sp. X (possibilité d’hybridation) Callune Calluna vulgaris Molinie Molinia coerulea Pédiculaire Pedicularis sylvatica Polygale Polygala vulgaris et P. serpyllifolia Potentille Potentilla erecta ex : Potentilla tormentilla Cirse Cirsium anglicum

Plantes de la lande humide et tourbeuse : Hygrophiles et hydrophytes (P.H. du sol acide et humidité constante)

Bruyère à quatre angles * Erica tetralix Molinie Molinia caerulea Orchis tacheté Dactylorhiza maculata ex :orchis ericetorum Saule nain Salix repens Cirse des anglais Cirsium dissectum / anglicum Mouron délicat Anagallis tenella Linaigrette * Eriophorum augustifolia Lichen des rennes Cladonia rangifera (Cryptogame) Rossolis * Drosera rotundifolia et intermedia Grassette du Portugal Pinguicula lusitanica Ecuelle d’eau Hydrocotyle vulgaris Millepertuis des marais Hypericum helodes ex Helodes palustris Menthe aquatique Mentha pulegium Sphaigne Sphagnum inundatum et rufescens (Cryptogame) Gentiane* Gentiana pneumonanthe Potamot Potamogeton polygonifolium


  • Plantes se trouvant sur d’autres sites analogues au Cap Sizun, exemple des falaises et landes de Fréhel, Presqu’île de Crozon, ou landes intérieures des Monts d’Arrée.

Avertissement : Liste des végétaux caractéristiques mais non exhaustive. Cette classification est une forte simplification, des interpénétrations existent dans chaque zone. (Texte réactualisé en par Michel GüET) .

Guillemot de Troïl, fulmar boréal, cormoran huppé, goélands argenté, marin et brun, mouette tridactyle, grand corbeau, crave à bec rouge, faucon pèlerin...

Visiter la réserve

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Une visite de la réserve offre une occasion d'observer des oiseaux marins dans leur habitat naturel, notamment pendant la période de reproduction (avril à juillet). D'autres oiseaux remarquables nichent sur la réserve du cap Sizun : le crave à bec rouge, le grand corbeau et le très rare faucon pèlerin.

De nombreux passereaux profitent également des landes, pour s'y nourrir et même pour certains, y nicher, par exemple, le tarier pâtre ou le pipit farlouse.

Panorama sur 360° de la réserve du Cap Sizun de Goulien.

Le site représente environ 50 ha de landes, de pelouses maritimes et de hautes falaises.

La visite se fait en bordure de falaises, sur un sentier aménagé pour respecter la flore et les oiseaux. 8 petites bornes en bois renvoient aux 24 pages d'un livret de découverte édité par Bretagne Vivante, gestionnaire du site. Le livret est en vente dans les offices de tourisme et à l'épicerie de Goulien, et sur place d'avril à août. Pendant les vacances de printemps et les vacances d'été, des visites guidées sont également proposées.

Quelques îlots rocheux longent ce littoral, le principal étant celui d'Ar Milinou Braz où nichent de nombreuses espèces d'oiseaux de mer (océanite tempête, fulmar, cormoran huppé, goéland argenté, goéland brun, goéland marin, mouette tridactyle, guillemot, pingouin torda, macareux)[6].

Articles connexes

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Liens externes

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Références

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  1. a et b Lucas, A. (1966). Michel-Hervé Julien et la S.E.P.N.B. Penn ar Bed, n°47, 298-302.
  2. Les recettes du parking payant financent aujourd'hui la protection et le développement du site.
  3. Alain Thomas, « La Réserve du cap Sizun », Penn ar Bed, no 209,‎ , p. 16 et 23.
  4. Alain Thomas, op. cit., p. 20-22
  5. Alain Thomas, op. cit., p. 18
  6. "Toponymie du Cap Sizun. Littoral de Goulien", consultable https://goulien.fr/wp-content/uploads/sites/248/2018/07/TOPONYMIE.pdf