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Suite de Skolem

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

En mathématiques, une suite de Skolem d’ordre , du nom du mathématicien norvégien Thoralf Skolem qui les a étudiées en 1957 [1], est une suite finie de entiers, constituée des entiers de 1 à répétés chacun deux fois, les deux occurrences d'un entier étant distantes de .

Une suite de Langford, du nom de C. Dudley Langford qui a posé le problème de leur construction en 1958[2], en est la variante où les occurrences de sont distantes de (autrement dit il y a nombres entre les deux occurrences de ).

Par exemple, (4,2,3,2,4,3,1,1) est une suite de Skolem d’ordre 4 et (2,3,1,2,1,3) une suite de Langford d'ordre 3.

Définition formelle

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Une suite de Skolem est de la forme , avec :

  • pour tout de l’ensemble , il y a exactement deux indices et pour lesquels  ;
  • si avec alors .

La suite des possède alors la même propriété qu'une suite de Langford (il y a nombres entre les deux occurrences de ), mais cette suite prend ses valeurs de 0 à (tandis qu'une suite de Langford prend ses valeurs de 1 à ) ; par exemple, la suite de Skolem (4,2,3,2,4,3,1,1) donne la suite de Langford "étendue" (3,1,2,1,3,2,0,0).

Propriétés

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Il existe une suite de Skolem d’ordre ssi est congru à 0 ou 1 modulo 4[3]. (Cette restriction tombe dans le cas des "suites de Skolem étendues", comprenant en plus l'entier 0.)[réf. souhaitée]

La restriction analogue pour les suites de Langford[4] est : congru à 0 ou 3 modulo 4.

Dénombrements et exemples

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On ne connait pas de formule générale donnant le nombre de suites de Skolem ou de Langford d'ordre , mais seulement des algorithmes pour les énumérer.

Les premiers termes de la suite formée des nombres de suites de Langford d'ordre (en commençant par n = 1 et en comptant pour 1 deux suites inversées l'une de l'autre) sont :

0, 0, 1, 1, 0, 0, 26, 150, 0, 0, 17792, 108144, 0, 0, voir la suite A014552 de l'OEIS.

La même suite pour les suites de Skolem débute par : 1, 0, 0, 3, 5, 0, 0, 252, 1318, 0, 0, 227968, 1520280[3], voir la suite A059106 de l'OEIS où les suites de Skolem sont dénommées suites de Nickerson.

Par exemple :

  • la seule suite de Langford d'ordre 4 est (2,3,4,2,1,3,1,4) ou son inverse, et l'une des 26 suites de Langford d'ordre 7 est (1,4,1,5,6,7,4,2,3,5,2,6,3,7) ;
  • l'une des 5 suites de Skolem d'ordre 5 est (4,5,1,1,4,3,5,2,3,2)[3].

Éric Angelini appelle nombre de Skolem-langford un entier naturel dont les chiffres de l'écriture décimale sont répétés exactement deux fois et tels qu'il y a chiffres entre les deux occurrences d'un chiffre [5]. Rangés dans l'ordre croissant, ces nombres sont : 2002, 131003, 231213, 300131, 312132, 420024,... Il y en a exactement 20120, et le plus grand d'entre eux est 978416154798652002 ; voir la suite A108116 de l'OEIS.

En faisant une recherche sur Skolem Langford dans l'OEIS, on trouvera plusieurs autres variantes.

Dans la culture

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Les suites de Skolem ont inspiré une bande dessinée de Jean-François Kierzkowski (2015 et 2016)[6].

La suite de Langford d'ordre 8 est à la base de Pyramids XXV, une œuvre du peintre allemand Gerhard Hotter[7].

Notes et références

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  1. (en) Thoralf Skolem, « On certain distributions of integers in pairs with given differences », Mathematica Scandinavica, vol. 8,‎ , p. 57–68 (lire en ligne)
  2. (en) C. Dudley Langford, « Problem », Mathematical Gazette, vol. 42,‎ , p. 228
  3. a b et c Jean-Paul Davalan, « Suites de Skolem », sur davalan.org (consulté le ).
  4. (en) Eric W. Weisstein, « Langford's Problem », sur MathWorld
  5. E. Angelini, « Jeux de suites », Dossier Pour La Science, no 59 (Jeux math'),‎ , p. 34 (lire en ligne Accès payant)
  6. Jean-François Kierzkowski (scénario) et Marek (dessin), La suite de Skolem, t. 1 et 2, Pirate, 2015 et 2016 (ISBN 9791094539019 et 9791094539033, présentation en ligne).
  7. Mangin (2024).

Bibliographie

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  • Loïc Mangin, « Du haut de ces pyramides... », Pour la science, no 560,‎ , p. 86-87 (lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )

Articles connexes

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