NGC 6522
NGC 6522 | |
L'amas globulaire NGC 6522 (télescope spatial Hubble). | |
Données d’observation (Époque J2000.0) | |
---|---|
Constellation | Sagittaire |
Ascension droite (α) | 18h 03m 34,07s[1] |
Déclinaison (δ) | −30° 02′ 02,3″ [1] |
Magnitude apparente (V) | 8,27[2] |
Dimensions apparentes (V) | 9,4′[3] |
Localisation dans la constellation : Sagittaire | |
Astrométrie | |
Vitesse radiale | −17,5 ± 3,6 km/s [4],[a] |
Distance | environ 7,7 kpc (∼25 100 al)[2] |
Caractéristiques physiques | |
Type d'objet | Amas globulaire |
Classe | VI[3],[5] |
Galaxie hôte | Voie lactée |
Masse | 300 000 M☉ [6] |
Magnitude absolue | -8,25[2] |
Particularité(s) | = |
Découverte | |
Découvreur(s) | William Herschel[5] |
Date | [5] |
Désignation(s) | GCL 81 ESO 456-SC43[3] |
Liste des amas globulaires | |
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NGC 6522 est un amas globulaire situé dans la constellation du Sagittaire à environ 25 100 a.l. (7,7 kpc) du Soleil et à 1 960 a.l. (0,6 kpc) du centre de la Voie lactée[2]. Il a été découvert par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784[5]. Cet amas est proche du cœur de la Voie lactée, dans une région du ciel appelée fenêtre de Baade, où l'absorption du milieu interstellaire est suffisamment faible pour permettre les observations des régions situées à proximité du centre galactique. NGC 6522 est situé à proximité de NGC 6528, un autre amas globulaire près du centre de notre galaxie.
Histoire, détermination de la distance du centre galactique
[modifier | modifier le code]Historiquement, cet amas a joué un rôle important dans l'établissement de la distance au centre galactique. C'est l'astronome allemand Walter Baade qui eut le premier l'idée d'étudier certaines étoiles de cet amas pour en déduire leur distance et par suite, en supposant que cet objet était situé à proximité du centre galactique, la distance du centre galactique lui-même.
Baade proposa l'utilisation de cet amas en 1946[7], mais c'est en 1951 qu'il arriva à en déterminer la distance par l'étude d'étoiles variables de type RR Lyrae qu'il trouva en grande nombre (76) dans l'amas[8]. La valeur trouvée par Baade était de 8,7 kpc, accord en apparence remarquable avec la valeur actuellement admise (7,7 kpc), mais pour une raison essentiellement fortuite restée célèbre. En effet, le résultat de Baade fut fortuitement proche de la distance exacte par la combinaison de deux erreurs s'étant heureusement compensées : il avait d'une part surestimé l'extinction en direction de NGC 6522, et d'autre part surestimé la magnitude absolue de ces astres, qu'il imaginait plus rougis et intrinsèquement plus brillants. L'erreur de Baade relativement au rougissement tient à ce qu'il avait mal évalué la nature des populations stellaires de cet amas. Il l'imaginait composé d'astres relativement déficients en métaux (c'est-à-dire pauvre en éléments chimiques autres que l'hydrogène et l'hélium), à l'instar des autres amas globulaires du halo galactique, alors qu'en réalité cet amas est très significativement enrichi en métaux, du fait de sa proximité avec le centre galactique. Finalement, du fait de cette propriété, il est plus rouge que ne le serait un amas plus pauvre en métaux, ce que Baade avait interprété à tort comme un signe d'un absorption interstellaire importante, celle-ci étant directement proportionnelle à l'excès de couleur rouge qu'il pensait observer. À ce titre, les étoiles de type RR Lyrae utilisées par Baade pour la déterminer la distance de NGC 6522 forment une population assez peu commune de cet amas globulaire et de cette région de la galaxie, étant, elles, relativement pauvres en métaux[9].
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Distance et vitesse
[modifier | modifier le code]Selon la base de données Simbad, la vitesse radiale héliocentrique de cet amas est égale à −13,90 ± 0,71 km/s[4],[10]. William W. Harris indique une valeur plus grande, soit −21,1 ± 3,4 km/s[2]. Un article publié en 2019 indique aussi cette valeur de la vitesse pour cet amas[11] et une troisième publication récente (2018) indique une valeur de −14,0 ± 0,6 km/s[12]. Cet amas est un peu allongé avec une ellipticité de 0,06[2].
Selon une étude publiée en 2011 par J. Boyles et ses collègues, la métallicité [Fe/H] de l'amas globulaire NGC 6522 est égale à -1,34 et sa masse est égale à 300 000. Dans cette même étude, la distance de l'amas est aussi estimée à environ 7,7 kpc (∼25 100 al)[6].
Métallicité et âge
[modifier | modifier le code]Cinq valeurs de la métallicité sont indiquées par Simbad, ces valeurs sont situées entre -1,04 et -1,69[4]. Harris indique la même valeur que Boyles, soit -1,34[2]. Une métallicité comprise entre -1,69 et -1,04 signifie que la concentration en fer de NGC 6522 est comprise entre 2,0% et 9,1% de celle du Soleil. Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième à un dixième de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas se décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux[13]. NGC 6522 est donc un amas enrichi en métaux lourd et relativement âgé.
Selon une étude spectroscopique exhaustive des populations stellaires des amas globulaires NGC 6522 et NGC 6626 (M28), la métallicité de ces deux amas est similaire et se situe entre -1,30 et 1,0 ce qui correspond à un âge situé entre 12,5 et 13,0 milliards d'années[14].
Galerie
[modifier | modifier le code]-
NGC 6522 par le relevé Pan-STARRS.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les valeurs indiquée par Simbad sont de -14,0, -21,1 et -13,90 km/s.
Références
[modifier | modifier le code](en) Sidney van den Bergh, The Galaxies of the Local Group, Cambridge University Press, , 328 p. (ISBN 0521651816), page 47.
- (en) « Results for object NGC 6522 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le )
- (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by William E. Harris, McMaster University » (consulté le )
- « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6500 à 6599 », sur astrovalleyfield.com (consulté le )
- (en) « Simbad, NGC 6522 -- Globular Cluster » (consulté le )
- (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6522 » (consulté le ).
- J. Boyles, D. R. Lorimer, P. J. Turk, R. Mnatsakanov, S. Lynch, S. M. Ransom, P. C. Freire et K. Belczynski, « YOUNG RADIO PULSARS IN GALACTIC GLOBULAR CLUSTERS », The Astrophysical Journal, vol. 742#1, , p. 12 pages (DOI 10.1088/0004-637X/742/1/51, Bibcode 2011ApJ...742...51B, lire en ligne)
- (en) Walter Baade, A Search For the Nucleus of Our Galaxy, Publications of the Astronomical Society of the Pacific, 58, 249-252 (1946) Voir en ligne.
- (en) Walter Baade, Publications of the Astronomical Observatory of the University of Michigan, 10, 7 (1951).
- (en) W. W. Morgan, The Differences Among Globular Clusters: The integrated spectra of globular clusters, Astronomical Journal, 64, 432-436 (1959) Voir en ligne.
- H. Baumgardt, M. Hilker, A. Sollima et A. Bellini, « Mean proper motions, space orbits and velocity dispersion profiles of Galactic globular clusters derived from Gaia DR2 data », Mean proper motions, space orbits and velocity dispersion profiles of Galactic globular clusters derived from Gaia DR2 data, vol. 482, no 4, , p. 5138-5155 (DOI 10.1093/mnras/sty2997, lire en ligne [PDF])
- David M. Nataf, Rosemary Wyse, Ricardo P. Schiavon et et al., « The Relationship Between Globular Cluster Mass, Metallicity, and Light Element Abundance Variations », The Astronomical Journal, vol. 158, no 1, , p. 39 pages (DOI 10.3847/1538-3881/ab1a27, lire en ligne [PDF])
- H. Baumgardt et M. Hilker, « A catalogue of masses, structural parameters and velocity dispersion profiles of 112 Milky Way globular clusters », Monthly Notices of the Royal Astronomical Societ, vol. 478, no 2, , p. 1520-1557 (DOI 10.1093/mnras/sty1057, lire en ligne [PDF])
- « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie, Omas globulaire » (consulté le )
- L. O. Kerber, D. Nardiello, S. Ortolani, V. Barbuy, E. Bica, S. Cassisi, M. Libralato et R. G. Vieira, « Ages of the Bulge Globular Clusters NGC 6522 and NGC 6626 (M28) from HST Proper-motion-cleaned Color–Magnitude Diagrams », The Astrophysical Journal, vol. 853, no 1, , p. 18 pages (DOI 10.3847/1538-4357/aaa3fc, lire en ligne [PDF])
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) NGC 6522 sur la base de données NASA/IPAC Extragalactic Database
- (en) NGC 6522 sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) NGC 6522 sur la base de données LEDA
- NGC 6522 sur le site de SEDS
- (en) NGC 6522 sur WikiSky: DSS2, SDSS, GALEX, IRAS, Hydrogène α, Rayon-X, Photo, Sky Map, Articles et images
- NGC 6522 sur le site du professeur C. Seligman