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La Butte rouge

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La Butte rouge est une chanson de Montéhus (1872-1952) sur une musique de Georges Krier (1872-1946), écrite après la Première Guerre mondiale, en 1923.

Cette chanson antiguerre fait référence à la « butte Bapaume », un lieu-dit inhabité dans les environs de Berzieux (Marne), et à un sanglant épisode sur le front de Champagne, pendant la Première Guerre mondiale[1],[2].

Le contraste entre la valse lente de sa musique et les paroles est remarquable. Chanson du répertoire de Montéhus, il ne reste aujourd'hui qu'un enregistrement commercial d'époque chanté par Francis Marty.

L'opposition faite dans la chanson entre la Butte rouge et la butte Montmartre conduit par erreur à identifier la chanson à la Commune de Paris : c’est ainsi qu’elle apparaît de façon anachronique dans le Van Gogh de Maurice Pialat[3].

Elle a été reprise par de nombreux chanteurs ou groupes, dont :

Sur cette butte là, y avait pas d'gigolette
Pas de marlous ni de beaux muscalins
Ah, c'était loin du moulin d'la galette,
Et de Paname qu'est le roi des pat'lins

Ce qu'elle en a bu, du beau sang cette terre
Sang d'ouvrier, sang de paysan,
Car les bandits, qui sont cause des guerres
N'en meurent jamais on n'tue qu'les innocents

La butte rouge, c'est son nom, l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes il y pousse du raisin
Qui boira d'ce vin là boira l'sang des copains

Sur cette butte là, on n'y f'sait pas la noce,
Comme à Montmartre où l'champagne coule à flots
Mais les pauvr' gars qu'avaient laissé des gosses
Y f'saient entendre de terribles sanglots

C'qu'elle en a bu des larmes cette terre,
Larmes d'ouvriers, larmes de paysans,
Car les bandits, qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais car ce sont des tyrans.

La butte rouge, c'est son nom l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boit de ce vin là boira les larmes des copains

Sur cette butte là on y r'fait des vendanges
On y entend des cris et des chansons
Filles et gars doucement y échangent
Des mots d'amour qui donnent le frisson

Peuvent-ils songer dans leurs folles étreintes
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs baisers
J'ai entendu la nuit, monter des plaintes
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé ?

La butte rouge c'est son nom, l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains.

Notes et références

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  1. François Duboisy, « Montéhus : La butte rouge de 1919 et la chanson de Craonne. », lemmings.unblog.fr, (consulté le )
  2. « La Butte rouge, hymne antimilitariste », sur L'Humanité, (consulté le )
  3. Jean-Jacques Breton, « Les 100 mots de l'impressionnisme: « Que sais-je ? » n° 4028 », Presses universitaires de France (consulté le )
  4. a b et c « La butte rouge », dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net (consulté le )