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Ouled Saïd (Chaouïa)

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Les Ouled Said aussi nommé Awlad Saïd al-Zoghbi (en arabe : أولاد سعيد ) est une tribu arabe marocaine de la région historique de la Chaouïa. Les Saidi sont originaires de la tribu Zoghba de Banu Hilal. Elle est n'est pas a confondre avec les Ouled Saïd al-Riyahi qui sont eux, des hilaliens de la branche Riyah en Tunisie.

(fr) Oulad Saïd al-Zoghbi
(ar) أولاد سعيد الزغبي
al-Saidi al-Zoghbi
Ethnie Arabes, Banu Hilal
Langue(s) Arabe
Religion Islam
Villes principales Casablanca
Région d'origine Arabie, Nejd
Région actuelle Drapeau du Maroc Maroc

Les Oulad Saïd appartiennent à la famille hilalienne des Soueïd, descendants de Malek ben Zoghba. Leur nom semble dériver d'un de leurs anciens chefs, « Saïd ben 'Othman ben Omar ben Mehdi », qui joua un rôle majeur dans l'histoire des Soueïd. Lors des divisions entre les Soueïd et les Beni Amer ben Zoghba, Saïd se rendit auprès du Sultan mérinide Yousef ben Ya'qoub ben 'Abd El-Haqq, alors qu'il assiégeait Tlemcen, vers l'an 1300 de notre ère. Accueilli avec les plus grands honneurs, Saïd rentra rapidement dans sa tribu, emmenant avec lui une faction des Akerma, branche des Beni Yazid, craignant pour sa vie[1].

Le territoire des Oulad Saïd est délimité à l'ouest par l'Oumm Er-Rebi', depuis le gué de Mechra Foum Ex-Zdouïa jusqu'au confluent de l'Oued Tiouriret. Au sud, la frontière s'étend de Mechra Sidi Ghalem vers le nord-est, passant au sud de Khemîset. À l'est, une ligne sinueuse orientée sud-nord-ouest traverse Bir Bou Hamadi et Bir Oulad Moumen pour atteindre Sidi El-Ghazouani Ech-Cherqaouï. De ce point, la limite se dirige vers l'ouest puis vers le nord, passant près des sanctuaires de Sidi 'Ali Moûl Habaria et de Sidi Mohammed El-Abyadh, et rejoint le cours de l'Oued Tiouriret, qui constitue la frontière de ce côté[1].

Le territoire des Oulad Saïd couvre environ 150 000 hectares et abritait une population de 40 000 habitants en 1908, répartis en six tribus, formant cinq qaïdats : Hadami, Oulad Abbou, Oulad Arif et Mzoura, Mualin Al-Hafrah, et Kadanah. En 1909 et 1910, les Gdana étaient sous la juridiction du Bureau de renseignements de Settat ; en 1911, ils furent rattachés au Bureau des Oulad Saïd[1].

Formation de la Tribu (XIVeXVIIe)

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À la mort du sultan mérinide Yousef ben Ya'qoub ben 'Abd El-Haqq, les Abd El-Ouadites reprirent le pouvoir à Tlemcen avec l'arrivée sur le trône d'Abou Tachfin ben Moûsa ben 'Othman ben Yaghmourasen. Ce dernier accorda une position privilégiée au neveu de Saïd, Arif ben Yahya ben 'Othman, ancien ami d'Abou Tachfin. Cependant, après une querelle avec Abou Tachfin, Arif rejoignit les Mérinides en 1330, sous le règne d'Abou Saïd ben Ya'qoub ben 'Abd El-Haqq. À ce moment, Saïd ben 'Othman fut arrêté par ordre d'Abou Tachfin et emprisonné, où il mourut. Un frère de Saïd, Meïmoun ben 'Othman, chercha refuge auprès du Sultan mérinide avec ses fils, rejoignant ainsi Arif[1].

Après Saïd ben 'Othman, le commandement des nomades soueïdiens passa à son fils Samaoun, qui mourut en 1322, laissant l'autorité nominale à son frère Aha. Pendant ce temps, la fortune d'Arif grandissait : il servit le Sultan comme ambassadeur et remplit plusieurs missions auprès des Hafsides en Ifriqiya, des Beni Ahmar en Andalousie, et des Mamelouks en Égypte. Ces fonctions lui furent maintenues par Aboul-Hasan, fils et successeur d'Abou Saïd, dont il resta le conseiller et l'ami. Tous les Soueïd reconnurent l'autorité du Mérinide, et Arif obtint la préséance sur tous les chefs ma'qiliens et zoghbiens. À la mort de Aha, fils de Saïd ben 'Othman, le commandement des Soueïd, des autres branches des Beni Malek, et de tous les nomades de l'Empire échut au fils d'Arif, Ouenzemmar. Ce dernier se retira vers la fin de sa vie et laissa pour successeur son frère Isn[1].

Après la mort du Sultan mérinide Abou 'Inân, la dynastie 'Abd El-Ouadite reprit possession de la province de Tlemcen. Étonnamment, le droit de commander les Soueïd fut maintenu par les Abd El-Ouadites en faveur de la famille de Saïd ben 'Othman, malgré son alignement avec les Mérinides, et confié à son fils Mermoun. Ce dernier fut assassiné par deux frères de Ouenzemmar, Abou Bekr et Mohammed, qui lui succédèrent[1].

Les nomades soueïdiens étaient accompagnés d'un groupe appelé les Soubaïh, qui constituaient une population puissante. Toujours aux côtés des Soueïdiens, les Soubaïh s'arrêtaient avec eux aux mêmes lieux de campement ou de halte. Les Soubaïh ont pénétré dans le Maroc et se sont établis dans la région de la Tamesna[1].

L'ancêtre de la tribu était Ali Ould Moumen, qui occupa le territoire vers 1204 de notre ère et le partagea avec ses fils. 'Arif, le plus courageux, s'établit face aux Mzamza et aux Oulad Bou Ziri, tandis que Saïd, moins valeureux, s'installa dans la région basse, ce qui valut à ses descendants le nom de Mualin al-Hafrah (ceux qui occupent le bas-fond). L'histoire des premiers temps est marquée par des luttes incessantes, entrecoupées de trêves pour les semailles et les récoltes. Jusqu'à l'époque du Sultan Moulay Ismaël, l'anarchie régnait en maître. Bien que les Sultans soient déjà entrés dans la Tamesna, ils n'avaient pas réussi à asseoir suffisamment leur autorité pour organiser les tribus[1].

La tribu aurait eu des chevaux gras, qui leur a apporté le surnom de "Oulad Semin El Aoud", même si cette histoire repose sur des sources inconnus, et peut être manipulé[2].

Epoque Moderne (XVIIeXIXe)

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Les Chaouïa étaient alors sous la juridiction des Caïds des Doukkala. El-Hachemi El-Arousi, contemporain du Sultan Sidi Mohammed ben Abd Allah, est le seul de ces Caïds dont le nom ait été conservé. Il fut destitué et emprisonné par le Sultan. Un Qaïdat fut ensuite créé pour les Oulad Saïd, avec pour premier titulaire Qâsem Ould Jeddi, qui reçut son dahir de Sidi Mohammed ben 'Abdallah. Son Qaïdat comprenait les Chaouïa, les Ourdigha, les Beni Zemmour et Boul-Dja'd. Cependant, il ne put commander que pendant deux ans avant que ses administrés ne se révoltent. Son fils Tahar le remplaça, mais n'eut pas plus d'autorité[1].

De la mort de Mohammed III jusqu'au règne de Moulay Slimane, les tribus restèrent sept ans en siba (anarchie). Tahar fut ensuite remplacé par Si El-Ghazi, et le pays redevint plus calme. À cette époque, l'argent avait une grande valeur : l'établissement d'un acte de propriété coûtait un demi-guirch, un bœuf valait 4 pièces de monnaie, et un chameau 20 pièces. On pouvait acheter six pains pour l'équivalent d'un centime français actuel. À la mort de Si El-Ghazi, sous le règne de Moulay Slimane, le Caïd Saïd Bel-Hachemi des Hadami, une fraction des Hallalich, lui succéda. Il fit construire une Kasbah, mais mourut deux ans après sa nomination, et la Kasbah fut aussitôt détruite[1].

Le Caïd Chafaï, qui lui succéda, ne commandait plus que les Oulad Bou Rezq (M'Zamza, Oulad Saïd, Bou-Ziri, Zenata, Oulad Sidi Ben Daoud). À sa mort, le Caïd Bahloûl des M'zamza lui succéda. C'était un alcoolique qui pressurait ses administrés. Les Hadami, les Oulad Abbou et une partie des M'zamza se révoltèrent contre lui et envoyèrent une députation demander justice au Sultan. Le Sultan fit emprisonner le Caïd et nomma à sa place Si El-Kebir ben Madani des M'zamza. Les tribus retrouvèrent alors un certain ordre. Le nouveau Caïd commandait les Oulad Bou Rezq. À la suite des vexations du Caïd, les Mualin al-Hafrah, les Hadami, les Oulad Abbou et les Oulad 'Arif se révoltèrent, attaquèrent les M'zamza, et les Kadanah se joignirent à eux, commandés par un neveu du Caïd[1].

Sollicité par les tribus pour se débarrasser d'El-Kebir ben Madani, le Sultan nomma deux nouveaux Caïds : 'Ali ben Ahmed, Caïd des Oulad Abbou et des Hadami, et Abbou Ould Moul Et-Taba', Caïd des Oulad 'Arif et des Moualin El-Hofra. Les Kadanah restèrent sous le commandement du Caïd El-Kebir ben Madani. L'ordre fut rétabli et se maintint pendant cinq ans[1].

Cependant, à la suite d'une révolte des Oulad 'Arif contre le Caïd Abbou Ould Moul Et-Taba', qui exonérait ses frères, les Mualin al-Hafrah, d'impôts, tout en faisant payer les Oulad 'Arif, les deux factions en vinrent aux mains. Les Oulad 'Arif envoyèrent alors au Sultan, à Marrakech, une délégation de 40 membres dirigée par Si Bou Chaïb ben Djilali pour demander la nomination d'un seul Caïd pour les Oulad 'Arif, Oulad Abbou, Oulad Saïd, et Hadami. Après avoir consulté les Caïds Fekkák des Mzab et Rechid des Oulad Hriz, le Sultan fit emprisonner 'Ali ben Ahmed et détruire sa Kasbah de Dar Ould Fátima. Le Caïd Abbou, quant à lui, ne tarda pas à fuir vers Boul-Dja'd, et sa Kasbah de Sooq El-Arba' fut également détruite. Bou Chaïb ben Djilali devint alors Caïd des quatre fractions, et pendant les trente-deux ans de son mandat, le pays demeura tranquille[1].

Son fils Mokhtar lui succéda, mais ne conserva son commandement que quatre mois. Un riche propriétaire des Oulad Saïd, El-Ayyachi, incita la tribu à se révolter à la mort de Moulay El-Hasan. Après six mois d'anarchie totale, marquée par des combats avec les M'zamza et les Oulad Bou Ziri, El-Ayyachi parvint à se faire nommer Caïd à la place de Mokhtar, qui s'était réfugié à Fès chez Ba Ahmed, mais fut tout de même emprisonné[1].

Résistance anticolonial (XXeXXIe)

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El-Ayyachi resta au pouvoir pendant huit ans, mais les troubles recommencèrent après les défaites de Moulay Abd El-Aziz face aux bandes de Bou Hamara. Les Caïds partirent, laissant le pays livré à lui-même. Bientôt, la rumeur de la mort d'El-Ayyachi se répandit chez les Oulad Saïd ; aussitôt, des bandes de cavaliers et de pillards envahirent sa Kasbah et la mirent à sac en janvier 1903[1].

En 1905, El-Ayyachi tenta en vain de rétablir son autorité dans la tribu. Rentré dans sa Kasbah avec l'aide des Hamadat, une faction des Oulad 'Arif, il en fut chassé presque immédiatement après un violent combat, où ses adversaires les plus acharnés étaient les Oulad Bou Ziri et les Kadanah. Exacerbée par les prédications de Bou Azzaoui, l'anarchie atteignit son apogée[1].

Bou 'Azzaoui devint tout-puissant. Il fit construire une Kasbah près de celle des Oulad Saïd et nomma lui-même deux Caïds : El-Arbi Ould El-Hadj Houfyan pour les Oulad 'Arif et les Mouâlin El-Hofra, et le Hadj Mohammed ben 'Oreïb pour les Oulad Abbou et Hadami. Refusant de les reconnaître, furent convoqués par Bou 'Azzaoui à un grand moussem à Souq El-Arba'a pour prêcher le djihad contre les chrétiens et les inviter à la conquête de Casablanca. Les Oulad Saïd arrivèrent trop tard pour participer au sac de la ville avec les autres tribus chaouis. Battus à Taddert, ils rejoignirent la harka du prétendant Moulay Hafidh[1].

À partir de ce moment, la tribu opposa une résistance opiniâtre à la pénétration française. Dans le mois de frévrier, les Bou 'Azzaoui mènera les chaouis victorieux à la Bataille de Sidi El-Mekki. Le même mois, le 8 février 1908, une colonne française vint bivouaquer près de la Kasbah d'El-Ayyachi, et le mois suivant, après une série de marches, elle retourna dans la tribu. Les Ouled Saïd se soumirent alors, prétendant vouloir reprendre leurs travaux agricoles. Pourtant, ils se laissèrent encore séduire par les prédications du marabout Mohammed ben Zeroual Bou Nouala, qui jouissait d'un grand prestige religieux et était en relation avec Moulay Hafidh. Bou Nouala avait promis à ses contingents de les rendre invulnérables aux balles et aux obus, mais cette confiance leur coûta cher[1].

Le 14 mars 1908, les troupes françaises, venant de Settat, bivouaquèrent à la Kasbah des Oulad Saïd. Le lendemain, elles remontèrent vers le nord, trouvant le pays désert sur leur passage. Arrivés à Dar Qçiba, elles firent un crochet vers l'ouest et se dirigèrent soudain vers la zaouïa de Sidi El-Ourimi. Là se trouvait le camp de Bou Nouala : 2 500 tentes avec une multitude de femmes, d'enfants et de vieillards. Une lutte courte mais terrible s'engagea, durant laquelle les moudjahidin opposèrent une résistance désespérée, se jetant littéralement sur les baïonnettes françaises. Le camp fut livré aux flammes, marquant la fin du prestige de Bou Nouala[1].

Cette défaite poussa les Oulad Saïd à demander l'« amân » (la paix). D'abord très craintives, les tribus se cachèrent dans les ravins escarpés des bords de l'Oumm Er-Rebi', ramenant quelques tentes à leurs emplacements pour donner l'illusion de leur retour. Quelques mois plus tard, elles reprirent confiance et retournèrent dans leurs campements habituels (octobre 1908)[1].

Composition tribal

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La tribu Ouled Saïd est composé de 6 branches [3]:

  • Hadami
  • Oulad Abbou
  • Oulad 'Arif
  • Mzoura
  • Mualin al-Hafrah
  • Kadanah

D'autres sources font apparaître l'existence d'autres fractions tel que :

  • Oulad Sammad[4] (qui serait descendantes d'un Salah ben Tarif)

Personnalités

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  • Driss Basri : Ministre de l'Intérieur et de l'information du Maroc et "bras droit" de Hassan II[5]
  • Qadhi Si Ahmed ben 'Abd ar-Rahman, Qadhi (juge) des Ouled Saïd au XXe siècle.
  • Caïd Saïd Bel-Hachemi des Hadami

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Villes et Tribus du Maroc: Casablanca et les Chaouïa - Tome II, Paris E. Leroux, (lire en ligne), P.191 - P. 243
  2. Association générale des étudiants d'Algérie Auteur du texte, « Alger-étudiant : organe officiel de l'Association générale des étudiants d'Alger », sur Gallica, (consulté le )
  3. Mohamed Zalmadi Mzali, « Tribus du Maroc - قبائل المغرب: قبائل الشاوية », sur Tribus du Maroc - قبائل المغرب,‎ (consulté le )
  4. Edmond Getty Research Institute, Merrâkech, Paris : Comité du Maroc, (lire en ligne), Page 8/9
  5. (ar) الأخبار, « كبار تخرجوا من الدوار », sur الأخبار جريدة إلكترونية مغربية مستقلة,‎ (consulté le )