Guy VII de Laval
Guy VII de Laval | |
Guy VII de Laval. | |
Titre | |
---|---|
Baron de Vitré jure uxoris | |
– (3 ans, 6 mois et 1 jour) |
|
Prédécesseur | Thomasse de La Guerche |
Successeur | Thomasse de La Guerche |
Baron de Vitré | |
– | |
Prédécesseur | Philippa de Vitré |
Successeur | Guy II |
Seigneur de Laval | |
– | |
Prédécesseur | Emma |
Successeur | Guy VIII |
Biographie | |
Dynastie | Famille de Laval |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Père | Mathieu II de Montmorency |
Mère | Emma de Laval |
Conjoint | Philippa de Vitré Thomasse de La Guerche |
Enfants | Guy VIII |
|
|
modifier |
Guy VII de Montmorency-Laval (1219 - 1267), baron de Vitré, seigneur de Laval (1264-1267), seigneur d'Acquigny[note 1], de Hérouville, d'Aubigné et d'Olivet.
Succession
[modifier | modifier le code]À la mort de son père Mathieu II de Montmorency, seigneur de Montmorency, le fils aîné d'Emma de Laval prit, conformément aux conventions matrimoniales de ses parents, en 1230 le nom de Guy VII, sire de Laval. Sa mère demeura néanmoins dame de Laval pendant toute sa vie. Guy VII succéda à son père dans une partie indéterminée de ses terres : un arrangement qu'il fit dans la suite en 1247 avec Bouchard, son frère consanguin, lui assura celles d'Acquigny en Normandie, d'Hérouville, près de Pontoise, de l'Isle Saint-Denys, d'Epinolet[1], des Andelys, etc. (1247).
Guy VII, en prenant le nom de Laval, conserva les armes de Montmorency, qu'il chargea de cinq coquilles d'argent sur la croix, comme puîné[2]. Le nom de Montmorency sera repris au XVIIIe siècle par Guy André Pierre de Montmorency-Laval, maréchal de France et Anne Adrien Pierre de Montmorency-Laval, duc de Laval.
Philippa de Vitré
[modifier | modifier le code]En 1239, son mariage est décidé avec Philippa de Vitré, l'aînée des filles d'André III de Vitré et de Catherine de Thouars, sœur de la duchesse de Bretagne[3].
Il hérita par sa première femme (Philippa de Vitré) de la baronnie de Vitré, de la vicomté de Rennes, attachée à cette maison, et des terres de Marcillé et d'Aubigné[4].
Biographie
[modifier | modifier le code]Héraldique
[modifier | modifier le code]- D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2 et chargée de cinq coquilles[5] d'argent.
Guy VII n'a pas toujours porté le blason, dont l'invention lui a été attribuée: le sceau qu'il portait en 1244, la brisure qui le caractérise est un quartier d'hermine. Vers la même époque Mathieu d'Attichy, son frère, possédait précisément le blason à la croix aux cinq coquilles[6]. Mathieu d'Attichy mourrait en 1250; et Guy VII abandonnait son blason au quartier d'hermine pour y substituer l'écu de son frère.
Origine
[modifier | modifier le code]Guy VII naquit probablement dès la première année de l'union de ses parents, soit en 1219.
Enquêtes royales
[modifier | modifier le code]Il est mentionné deux fois dans l'enquête que afit faire en 1247 Saint Louis sur les torts de ses officiers : la première fois, pour un différend avec Eudes de Saint-Berthevin dont il voulait dévaster la terre sous la sauvegarde du roi, avant 1265 ; la seconde pour la saisie, juste ou non, en 1245 de la cire qu'un certain Royer Tuebœuf portait à Montsûrs ; dans ce second incident, il est dit heres de Valle.
Croisade
[modifier | modifier le code]Il part en 1248 pour la Septième croisade avec André III de Vitré, son beau-père. Il participe à la Prise de Damiette en 1249[7]. Il est cité par Pierre Le Moyne dans son poème épique sur Saint Louis comme un des gardiens de l'étendard sacré[8].
On ignore si Guy lui-même fut du nombre des chevaliers qui partagèrent la captivité de saint Louis et que ce prince racheta au prix d'un million de besans d'or, en même temps qu'il rendait la ville de Damiette pour sa propre rançon. Selon toute apparence, il se rendit en Syrie avec le roi. Il n'en revint qu'avec lui en 1254.
Succession de Vitré
[modifier | modifier le code]Son beau-père meurt en 1250, laissant un fils[9] nommé comme lui, qui finit ses jours, l'année suivante, sans laisser de lignée[10]. Par-là, Guy, au nom de sa femme, hérita de la baronnie de Vitré, l'une des quatre grosses baronnies de la Bretagne, de la vicomté de Rennes, attachée à cette maison, ainsi que les seigneuries d'Aubigné, de Marcillé et de Châtillon-en-Vendelais.
Succession en Ile de France
[modifier | modifier le code]Mathieu II de Montmorency, son père, avait eu de sa première femme, Gertrude de Nesle-Soissons, trois fils :
- Bouchard VI de Montmorency ;
- Mathieu, qui avait reçu en partage Attichy et diverses terres de l'Ile de France et mourut sans descendants ;
- Jean.
En 1250, Guy VII, en qualité de seul frère vivant au moment du décès de Mathieu, fut appelé à recueillir la totalité de sa succession, sans en rien distraire en faveur de ses neveux[11].
Mort de Philippa de Vitré
[modifier | modifier le code]Il est possible que la santé de Philippa était chancelante. Le , treize mois avant sa mort, Guy VII et son épouse font le pèlerinage de Rocamadour.
Il perdit en 1254, Philippa de Vitré, sa femme, qui mourut de phthisie. Atteinte pendant son absence d'une grave maladie, elle avait voulu se remettre aux soins des médecins de Paris; elle s'était fait conduire dans cette ville avec Guionnet son jeune fils et elle venait d'y mourir peu de jours avant l'arrivée de son époux ().
Mariage avec Thomasse de La Guerche
[modifier | modifier le code]L'année suivante, il épouse Thomasse de La Guerche[12], veuve d'André III de Vitré, son beau-père. André de Vitré, mort à Mansourah, avait eu d'un premier mariage deux filles, Philippa, et Alix André III, devenu veuf, se remaria avec Thomasse. Veuve depuis quatre ans déjà lors du décès de Philippa, Thomasse consentit à venir prendre auprès de Guy VII la place que celle-ci laissait vide.
Cette union insolite avait un motif d'intérêt. Dans le contrat de mariage de Guy et de Philippe, André de Vitré avait concédé qu'au cas où il viendrait à décéder sans enfants mâles, le seigneur de Laval prendrait toute sa terre, ses villes, ses châteaux comme son hoir à cause de ladite Philippe.. Le beau-père de Guy VII ayant eu un fils, Thomasse sa mère aurait pu prétendre à quelque part dans son héritage. Le mariage de celle-ci avec son gendre coupait court à toute difficulté[13].
Il reconnaît, au commencement de , le jeudi après l'Epiphanie, devoir 54 livres et demie de monnaie courante à Guillaume Lambert, bourgeois de La Haie, pour pertes et dépenses à payer le jour de la foire de Saint-Florent de Saumur. À cet effet il engage ses biens tant meubles qu'immeubles, et renonça à se prévaloir des privilèges accordés ou à accorder aux croisés de différer le paiement de leurs dettes[14].
À peine seigneur de Vitré, Guy eut à s'acquitter d'un devoir concernant le sacre de l'évêque de Rennes, qui lui incombait en commun avec les seigneurs d'Aubigné, de Châteaugiron et de la Guerche (1257)[15].
Seigneur de Laval
[modifier | modifier le code]Guy succéda en 1265, dans la terre de Laval à sa mère.
Le pape, en 1265, ayant fait publier une croisade contre Manfred Ier de Sicile, usurpateur du trône de Sicile, Guy de Laval fut du nombre des seigneurs qui se rendirent en Italie pour cette expédition. Il participe avec Charles Ier d'Anjou, accompagné de son fils, à l'expédition du royaume de Sicile, où il meurt. Il se distingua, le , à la bataille de Bénévent où Manfred Ier de Sicile périt.
Guy VII, suivant son historien, avait près de lui lorsqu'il fait son testament en 1265, des frères de l'ordre des Jacobins. Il rédige ce testament à Lyon, après l'expédition contre Manfred Ier de Sicile[16].
Mort
[modifier | modifier le code]Pour récompenser la valeur singulière qu'il y fit paraître, le pape Urbain IV lui accorde, dit on, le privilège, de présenter de plein droit, pleno jure, les prébendes de la collégiale Saint-Tugal de Laval ; droit singulier, dont effectivement les seigneurs de Laval sont en possession de temps immémorial.
Guy meurt peu de temps après son retour, au commencement de l'an 1267, suivant un arrêt du parlement, de la chandeleur de cette année. Il a des enfants de ses deux épouses, l'aîné est Guy VIII de Laval.
Unions et descendance
[modifier | modifier le code]Il se maria deux fois :
- En 1239 avec Philippa de Vitré (vers 1225 † à Paris), dame de Vitré, de Châtillon et d'Aubigné, fille d'André III de Vitré (vers 1180 † à Mansourah, Égypte), baron de Vitré[note 2] et de Catherine de Bretagne[note 3], dont :
- Emmette[17] († 1343), mariée vers 1275 à Prigent de Coëtmen (vers 1250 † ), seigneur de Landegonnet, vicomte de Tonquédec. Elle fut, aux côtés de son époux, ensevelie à l'abbaye de Beauport. Elle semble avoir été confondue avec une Emmette de Léon, fille probablement de sa sœur Catherine, et, comme elle, épouse d'un Prégent de Coëtmen,
- Guy VIII, seigneur de Laval, d'Aubigné et baron de Vitré,
- Catherine (née vers 1240), dame de Laudauran, mariée le [18] à Hervé de Léon (1240 † vers 1281), douzième du nom, dernier vicomte de Léon,
- Guyonne (née vers 1250), mariée à Patri de Chourses (né vers 1245) ;
- Vers 1257 à Thomasse de La Guerche (née vers 1215), dame de Mareuil, fille de Guillaume de La Guerche, seigneur de Pouancé, veuve d'André III, baron de Vitré, dont :
- Bouchard Ier (vers 1265 † ), seigneur de Conflans-Sainte-Honorine, d'Attichy et de La Malmaison. Il épousa Béatrice d'Erquery, fille de Raoul d'Erquery. Tous deux furent la tige d'une branche des Montmorency-Laval,
- Mahé (Mathieu), mort jeune[19],
- Yolande[20]. Elle recevra la terre de Courbeveille.
Testament
[modifier | modifier le code]À Lyon, lorsqu'il se rendait en Italie, selon Charles Maucourt de Bourjolly, peu avant sa mort seulement d'après Gilles Ménage, il dicta un testament, par lequel il pourvut à la répartition de ses biens entre ses enfants. Il attribua à ceux qu'il avait eus de sa seconde femme, Thomasse de Mathefelon, les terres de l'Isle de France et toutes celles qui lui étaient venues du connétable son père; Guy, son fils aîné, eut en partage la baronnie de Laval. Mais Guy VII voulut de plus assurer par ce testament la conservation à toujours du nom de Guy par le possesseur de la terre de Laval. Depuis la concession du pape Pascal II, aucun seigneur n'avait songé à abandonner un nom qui à lui seul était un titre d'honneur; mais le fils de Matthieu de Montmorency, chef d'une nouvelle branche, pouvait craindre que quelqu'un de ses descendants ne voulût le quitter. Il ordonna donc d'abord qu'à l'avenir la terre et baronnie de Laval ne pourrait plus être divisée; ensuite que le nom et les armes de Laval seraient toujours portés par les aînés de sa famille. Il assura par une sanction pénale l'observation de cette dernière volonté; si quelqu'un de ses descendants refusait de s'y soumettre, il devait être privé de cette succession qui alors passerait au membre le plus proche du lignage de Laval.
- Guy fit son testament par lequel il recommande à Maurice de Trézéguidy, évêque de Rennes et à l'abbé de Clermont près Laval, à Hardouin seigneur de Maillé, à Thomasse de Mathefelon, sa femme, à Guyon de Laval, son fils, au prieur de Sainte-Catherine-les-Laval, à Geoffroy de Montbourchiers, à Raoul du Maset, et à Hue Booé, chevalier, et à Jean de Montsûrs, son clerc, trésorier de Vitré, qu'il nomme ses exécuteurs testamentaires: 1° de payer toutes ses dettes ; 2° que ses biens situés en France soient partagés entre ses cadets, parmi lesquels on voit deux fils, l'un nommé Mathieu et l'autre Bouchard; 3° il charge son fils Guion d'asseoir sur ses baronnies de Vitré et Laval, en faveur de sa fille Emmête, une rente de 300 livres et plus si ses amis et ses aumôniers le jugent convenable, segunt l'honneur et la hautesse de celui à qui ils la voudront marier. Il donne aux deux filles de Thomasse de Mathefelon[note 4], Philippe et Eustace, à l'une 300 livres et 400 livres à l'autre, le tout en monnaie tournoise ou courante. Il fixe ensuite le douaire de sa femme, et faisant ensuite la distribution de ses joyaux, il donne à son fils Guion et à ses héritiers en la seigneurie de Laval, « le bon annél qui fut mon père et la pierre qui fut aussi mon père et l'ècusseau de Vitrè ». Il veut qu'ils soient déposés à l'abbeau de Clermont où son fils et ses héritiers de la seigneurie de Laval les prendront lorsqu'ils en auront besoin. Il donne son rubis à Thomasse sa femme, il donne à son fils Mahé (Mathieu), le fermail qui avait appartenu à son ayeule, et à Bouchart son autre fils, il donne l'anneau qui a guéri le bras d'Eustace, et ordonne que ses autres joyaux soient vendus par les soins de ses aumosniers pour servir à accomplir ses volontés. Fait à Lyon sur Sosne l'an 1265, scellé de son sceau et des sceaux des exécuteurs testamentaires ci-desaus nommés.
- Guy de Laval, cheualier, seinnor de Laual, faz et ordenne mon testamenz en ceste meunière laquele sen saie. Comme je saie meu aller porle salu de marne et por acomplir mon ueu de la croiz en la terre de Puille por le secors de la fay[21] je ment et establis ennorable pere Morice par la grace de deu, euesques de Resnes et labe de Clermont de lorde de Citeaus, le prioul de sainct Katerine de Laual, Ardoin, seinnor de Malle, Tomasse ma femme, Guion mon fix mon sor Joffre de Monz Borchier, Raoul du Maz Herue Lebocie cheualiers, Joham de Monseur[22] mon cliert tresorer de Uitre, mes gaigiers et mes exequtors a fere e acomplir mon testamenz si comme il est contenuz ci enpres. Au commencemenz je uiel et comans que toutes mes dettes saienz rendues leaumenz prouées et mes amendemenz fez maemenz ceus qui sonz contenus es roulles que je ai fet fere par frere Richart et frere Thomas son compennon de lorde de Prescheors et par frere Julien et par frere Gui sen compennon freres menors en la terre de Laual et de Uitr prouees par deuant eus ou qui porront estre prouez. Et uiel et commanz que toutes les souprises que je ai fet et fet fere saienz rendues et amendes en quelque meuniere et en quelque leu que elles saienz fetes. De rechief je uiel et commanz en recompensacion de ceu que nous auons eu dou lor que Felipe fille Thomasse ma femme aiet treis cenz liures de monae a tornais ou corante, et Estaicie sa suer quatre cenz liures de ladite monae. Et uiel et commanz que les testamenz (de ma chi)ere mere Emme contesse d'Alenson et jadis demme de Laual Guion et le testamenz Felipe ma femme saienz fet et acompliz par la men a mes aumoniers : et a cestes chouses fere et acomplir, si comme il est dit par desus je prenz ma taile des cheualiers de la terre de Laual et ma preuoute si comme elle est acoutume a baillier einpres le terme de la baillie que je ai baillie a Tomas Lorgie et seyz arpenz de ma forest de Concise ou plus a uendre chescun an la ou il uerront que il en sera plus profitable a mon testamenz et a mon hier (héritier). Et prenz encore mon breil de Mersedon et uiel que il sait uendu par la men de mes aumoniers. Et uiel que ou bois des Landes dou Pestre aiez uentes partout la ou mes aumoniers uerront que il sera plus profitables a lexecucion de mon testamenz fere. Et uiel et commanz que quatre out reis des deuanz diz aumoniers puissenz fere leuer paier aquiter receueir et esplettier si il auenez que les autres ne pussent estre ausi comme tous comtanz o les autres de ceu que il auraienz fet. Et se il auenet que aucun uenut encontre cestes choses ou encontre aucune de cestes choses, je uiel et commanz que mes aumoniers ce defendent et gardent au mien et a mes propres despens. Et si uiel et commanz que Thomasse ma femme aiez per son doaere de ma terre de France[23] et por sa partie de tous les conquez fez duranz le mariage dentre may et ley en quelque lou que il saienz et por eschanges ce est a sauer sexante et deix liures a tornais de la terre de la Motte laquele estaiez a ladite Tomasse bailliees et attornees au seinnor de Mathefelon et a ses hiers. Et por la meite de sept uinz liures de rente bailles et assinees en ma terre de France a Tebauz conte de Bar et a Johenne sa femme et ma seror[24] por mariage, que elle deust prendre et auer en la terre de Laual et meesmement por la partie de leritage et dou bien fet apartenant ou qui puissenz apartenir a Mahe et a Bouchart fix a ycelle Thomasse et de may[25] toute ma terre que je ay en France ou puis auer de l'eschaate de mon pere et de men mere et des mes freres es feez et os tenues de l'euesque de Paris et le seinnor de Monz morencie en quelque lou que ce sait, a tenir et a porsaer heritamment ou non de icelle Tomasse et des effanz deuanz diz en telle menniere que icelle Thomasse ne les deuanz diz effanz ne puissenz des ores en auanz riens demander ne reclamer en la terre de Laual nes appartenances, sans le deaire a ladite Thomasse se ce nestait par eschaete de la mort de Guion lor frere si moraez sans hier de femme espouse. Et uiel et commanz que Guion de Laual seinnor de Uitre mon fix et mon hier ne puisse encontre ceste baillie et contre ceste assignacion de deuanz dite chouses uenir par sai ne par autre et que il sait tenuz ceste dite baillie a garantir a ladite Thomasse et a ses effanz Mahe et Borchart et au autres de Emmete et de Katterine sorous dicelui Guion si riens i uolaenz demander. Et se il auenez que ycelui Guion ou lesdites sorous Emmete et Katerine uenaienz encontre et celui Guion ne peust ou ne uousist garantir je uiel et comanz que Oliuet[26] o les apartenances et Morte Uiele o les apartenances ce est a sauer en mesons en bois en estans en molins en terres en cens en rentes et en toutes autres chouses demergienz et remengienz quitement à Ycelle Tomasse et au effanz nez et a nestre de mai et de lye en tele menniere que yceus effans eussent lor leal partie de toutes les chouses deuanz dites au uiuanz de lye et toutes enterenemenz enpres son deces. Et uiel et comanz que o toutes cestes chouses eussenz ladite Thomasse e ses effanz lor leal partie par toute la terre de France si Guion uenaiez encontre ou en estaiez défaillant de garanter si comme il est dit deuanz Et uiel et comanz o lasentement et o la propre uoleure de ladite Tomasse que elle ne puisse ne ses effans nez et a nestre ne puissenz uenir encontre les deuanz dites parties si comme je les ay diuisees par desus Et a ceu tenir et garder fermement et leaumenz et que icelle Tomasse ne ses effans ne puissent uenir encontre ne par sai ne par autre ladite Tomasse o son asentemenz et de sa bonne uolente oblige por say et por ses effans audit Guion et a ses hiers son mariage de. la terre de la Guirche (Guierche) et dou Desert et ses doaieres de la terre de Uitre et daillors en quelque lou que il saienz a tenir et a porsaier audit Guion sanz ceu que elle ne autre por lie puissent uenir encontre. Derechef je uiel et comanz que o lasentement et o la uolente de Guion mon fix et mon hier que Emmete ma fille aiez trois ceenz liures de rente de monae coranz assises communamment es terres et es baronnies de Uitre et de Laual, et si comme il porraent estre miex et plus leaumenz assisses o lasentement des mes emmis (amis) et de mes aumoniers ou la ou Guion son frere les porraiez myex et plus leaument asaer o le consail des emmis et uiel et comanz que elle aiez encore plus de rente se les emmis uaienz que ce fust byen a fere segonz l'ennor et la hautece de celui a qui il la uoudraent marier. Et uiel et comanz que il aiet desorendraiez uerdeors (verdiers gardes des bois) en mes forez et en mes boys partout ce est a sauer en Concise en Mersedon es Landes dou Pestre et en mon Bellon et en touz mes autres boys, segond ceu que mes aumoniers uerront que il sera a fere. Et jouque atanz que mes aumoniers aienz mes dettes et mon testamenz acompli. Et uiel et otrei que se cest mien testamenz ne puez ualer comme testamenz que il uauge comme ma darreene uolente et rapelans tous autres testamenz fez et a fere si que nul autre ne uaille que cist. Et uiel et comanz que si nul de mes hiers uenaiet en encontre mon testamens ou en contre cette mae darienne uolente que il encore et soufre la penne si comme il est determine en dreit escrit ou aucun autre qui emolumenz en eust ou peust auer. Empres uiel et renc a Robert Charron sa uaerie[27] que je lui auae toulue. Derechief je uiel et comanz que Tomasse ma femme ayet par resson de son doaire la menaer de la Bretesche por Menart et le Bore Nouel[28] o ses franchises et la metairie joianz la Bretesche et o la métairie Menart et le parc de la Bretesche et le moulin Clochet et cel de Ualentin et l'autre molin qui est soz la Bretesche en celle riuere mesmes prochien de ceus dons ce est a sauer ceu que nous y auons (o) son usage en la forest et son chaufage et ses edifices de cel menaier et a ses bestes hors naus escotaiez[29] si comme la forest a este acoustumee a defendre si baillons meesmenz Mellai[30] o toutes les apartenances. Et uiel et comanz que elle aiez par ledit dues (deux) cheualiers juré a ceu la graissance[31] en nostre terre de Laual t aillors au plus près que il porronz et uerronz que il porra estre plus auenamment de son doayre. Et uiel et comanz que mon bel ennel (anneau) qui fut mon pere et lescuceau de Uitre[32] saienz Guion mon fix et aus hyers de Laual e que il saienz mis en labaie de Cliermonz en garde a prendre et a auer audit Guion et aus hiers de Laual toutes les faiees que il en auronz meestîer. Et uiel et comanz que mon rubi saiez a Thomasse ma femme et que mon fermaal qui fut ma eyelle[33] (a mon ayeule) saiez a Mahé mon fix et que lennel qui garit Eustaice dou bras saiez a Borchart mon fix et que tous mes autres joeaus saienz uendus par la men mes aumoniers a fere et a acomplir mon testamenz. El uiel et comanz que Guion mon fix ou Thomasse, ma femme, aienz seil les uolaenz retenir iceus joeaus a auenanz pris par la men de mes aumoniers[34]. De rechief je uiel et comanz que Rouseau aiez chescun sous a sa uaerie se il auenez que Dex fraist son commandemenz de moy[35]. Et uiel et comanz que cestes chouses soienz fetes et aconplies si comme je les ay deuisees. — Ce fut fet a Lyon sus le Rone en lan Nostre Seinnor mil du cenz sexante et cinq mon sceau tesmoin en confirmacion de ueriteo les seaus a mes aumonierz qui sont diz et nomez par desus[36]).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Première moitié.
- Première baronnerie après Penthièvre en Bretagne.
- Sœur puînée d'Alix de Bretagne, héritière de Bretagne, qu'elle porta en dot à Pierre de Dreux.
- Issues de son premier mariage.
Références
[modifier | modifier le code]- Et nom d'Epinay, comme l'indique François-Alexandre de La Chenaye-Aubert dans le Dictionnaire de la Noblesse.
- André Duchesne, Histoire de la maison de Montmorency, p. 528. Les armes de la branche aînée de la Maison de Montmorency sont d'or, à la croix de gueules, cantonnée de seize alérions d'azur. Le champ était d'or. La croix n'était primitivement cantonnée que de quatre alérions. Ce fut, dit-on, Philippe-Auguste qui ajouta les douze autres en mémoire des douze enseignes enlevées par le connétable de Montmorency aux ennemis à la bataille de Bouvines.
- Philippa avait été fiancée d'abord à l'héritier de la maison de Pouancé. André III de Vitré, recherchant une union avec les Laval, avait proposé à Emma de lui donner sa troisième fille pour en faire l'épouse de Guy VII. Pour Jacques Le Blanc de la Vignolle, le fiancé de la maison de Pouancé a voulu entrer dans les ordres. Il reste une décision du pape Grégoire IX qui prononça la nullité des fiançailles ; et Philippa était libre désormais d'être l'épouse de Guy VII.
- On trouvera au Cartulaire les lettres dans lesquelles André III de Vitré énumère les terres données par lui avec la main de sa fille, et on peut remarquer que, prévoyant pour lui-même le cas où il mourrait sans descendant mâle, il constate que c'est au mari de sa fille aînée que devra alors appartenir l'intégrité de son fief.
- En souvenir de l'héritage de son frère.
- Lequel figure sur un sceau que André du Chesne a publié, d'après des empreintes de 1246, 1248 et 1249, et dont un original existe encore au Musée d'Amiens, sous forme d'empreinte détachée, ayant pris place, sous le numéro 26, parmi les Sceaux de Picardie.
- Jean de Joinville indique sa présence dans son récit : De quatre vaisseaux plats l'oriflamme escortée A force d'avirons vers la rive est poussée. Ângennes et Laval font le premier effort Et suivent les premiers l'étendard sur le bord. Après eux d'Apreniont, Sainte-Maure et Joinville De leurs bandes suivis arrivent à la file.
- Le quatrièsme est Laval dont le cœur haut et fier S'exprime en son blason, s'élève en son cimier; La guerrière lueur que jette sa cuirasse, Semble se réfléchir au feu de son audace; Et de Guy son aïeul les célèbres combats Sont en or sur sa tète, en acier sur son bras.
- Le jeune frère de Philippa, né peu après le départ de leur père pour la croisade, n'avait, après la mort de ce dernier à Mansourah, possédé ces biens qu'un an à peine, et lui-même, à l'âge de 3 ans 1/2, avait précédé sa sœur au tombeau. La famille de Vitré était éteinte: ses biens furent réunis aux domaines des seigneurs de Laval.
- David Bailie Warden, Nicolas Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates - Chronologie historique des sires, puis comtes de Laval, volume 18, Moreau, 1818, p. 115, 116.
- La représentation n'existait pas dans la coutume de Paris et les droits du frère vivant annulaient absolument ceux des neveux dont le père ne vivait plus. Les enfants de Bouchard VI n'en avaient donc aucun et Guy VII fut pour le tout héritier de son frère.
- Qualifiée parfois de Thomassette de Mathefelon.
- On remarque parmi les témoins des conventions matrimoniales de Guy : Jacques de Château-Gontier, Odon de Saint-Berthevin, Suard de Mirai, Genoise de Brée, Régnault, sénéchal de Laval. Jacques de Château-Gontier était devenu beau-frère de Guy VII par son alliance avec Havoise, fille, comme lui, d'Emma et du connétable de Montmorency. Emma, du consentement de son fils, lui avait donné en dot la moitié de la ville de Meslay, avec ses dépendances, la terre de la Cbampagne-Hommet, Quelaines et Houssay, à condition de relever, pour tous ces biens, du seigneur de Laval, selon les us et coutumes du Maine. Ce fut de Jacques de Château-Gontier que saint Louis obtint la cession, en vertu de laquelle il réunit le comté du Perche à la couronne.
- Essai sur l'histoire de la ville de Vitré et de ses seigneurs, Louis François Du Bois.
- Le sacre des évêques était alors extrêmement solennel ; la première entrée du pontife dans la ville épiscopale se faisait en grande pompe. Certains seigneurs étaient tenus, dans ces occasions, à plusieurs services, en rémunération desquels ils avaient droit de prendre quelques-uns des objets qui avaient servi au prélat. L'évêque de Rennes devait être porté à son entrée par les quatre seigneurs que nous venons de nommer. Ils s'acquittèrent de cette obligation envers Gilles nouvellement élu, et le baron de Vitré s'empara, comme il en avait le droit, de toute la vaisselle de l'évêque. La veille, il avait tenu l'étrier droit, lorsque celui-ci descendit de cheval à l'abbaye Saint-Melaine de Rennes, pour quoi il avait gardé le cheval tout harnaché.
- Charles Maucourt de Bourjolly, tome I, p. 212.
- L'aînée des filles de Guy VII se nommait Emmette, diminutif du nom de sa grand-mère Emma.
- Leur contrat de mariage est à la Bibliothèque municipale de Laval.
- Pierre Le Roy, La reine Jeanne: Jeanne de Laval, seconde épouse du roi René, 1433-1498, Éditions régionales de l'Ouest, 1996, p. 30.
- Pierre Le Roy, op. cit., p. 30.
- Le pape, en 1265, ayant fait publier une croisade contre Manfred Ier de Sicile, usurpateur du trône de Sicile, Guy de Laval fut du nombre des seigneurs qui se rendirent en Italie pour cette expédition. Il participe avec Charles Ier d'Anjou, accompagné de son fils, à l'expédition du Royaume de Sicile, où il meurt. Il se distingua, le , à la bataille de Bénévent où Manfred Ier de Sicile périt.
- Montsûrs.
- Guy VII possédait dans l'Ile de France, du chef de son père, Mathieu de Montmorency, Épineul-sur-Seine, l'île Saint-Denis, etc.
- Les frères et sœurs de Gui VII étaient : Bouchard VI, seigneur de Montmorency; Mathieu, comte de Ponthieu; Jean; Havoise, dame de Château-Gontier; Jeanne, comtesse de Bar, mariée à Thibaud, comte de Bar-le-Duc, fils de Fleury, comte de Bar, et de Philippe de Dreux, sa femme, princesse de sang royal, dont sortirent neuf enfants.
- Gui VII avait six enfants : Gui VIII ; Mathieu Bouchard, seigneur d'Attiché; Gui, qui devint évêque du Mans ; Catherine, mariée en 1265 à Hervé, vicomte de Léon; Étiennette, qui épousa Robert de Dommaigné, seigneur de Dommaigné, près Vitré.
- Ancienne seigneurie, siège d'une chatellenie comprenant les fiefs de Mondon, du Genest et du Tertre, auprès de laquelle était situé le prieuré d'Olivet.
- Vaerie, pour vaierie, voierie, voirie, juridiction sur les chemins.
- Bourg nouvel, — On a dit que ce domaine appartenait anciennement aux comtes du Maine, d'où il passa à la Couronne. On voit par cette pièce que ce fief indépendant (o ses franchises) appartenait autrefois au seigneur de Laval. — Toutes les localités qui suivent et sont indiquées comme faisant partie du douaire de la femme de Guy VII, c'est-à-dire à elle concédées ou reconnues personnellement et en survivance, n'ont pu être retrouvées.
- Escotaiers. Duchesne écrit escotiers. C'est le vrai sens du mot, qui signifie là, non ceux qui payent un écot, part de quelque chose, mais ceux qui payent un escot, cens ou redevance.
- Château de Meslay.
- Graissance, mot qui ne se trouve dans aucun glossaire et qui équivaut à graisse, redevance sur les charrois.
- L'escusseau de Vitré. Il s'agit de l'écusson peint aux armoiries de la baronnie de Vitré (De gueules au lion d'or), qui était le symbole, le plus souvent portatif de la seigneurie.
- Ce fermail, agrafe ou boucle précieuse qu'on portait au manteau ou au chapeau, paraît venir d'Avoise de Craon, dame de Laval, grand-mère de Guy VII.
- Cette disposition a pour but de permettre à la veuve et aux héritiers de Guy de racheter, pour un prix convenable (avenant) les joyaux qui devaient être vendus pour couvrir les frais de l'exécution du testament.
- Cette clause, assez obscure dans sa rédaction trop concise paraît signifier que Rousseau, apparemment propriétaire, dont Guy avait confisqué les droits utiles de voirie, devait avoir en dédommagement, dans le cas seulement du prédécès de Guy, la somme de soixante sols annuels.
- Duchesne reproduit deux fois dans son ouvrage le sceau et le contre-sceau de Guy, qu'il paraît avoir pris d'une charte de 1256, « dont l'original est au Thrésor des Chartes du Roy », savoir page 26 de l'ouvrage et page 386 des preuves.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Guy VII de Laval », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne), t. IV, p. 527-528.
Lien externe
[modifier | modifier le code]- Mémorial de la Mayenne - Mort et testament de Guy VII, Godbert, volume 4, 1845, p. 297. (Attention risque de confusion, le début du paragraphe concerne bien Guy XII qui est bien mort en 1412. Le testament de Guy VII commence par la phase : « Guy XII (erreur typographique, il faut lire Guy VII) fit son testament par lequel il recommande à Maurice évêque de Rennes... ».