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Brachionus plicatilis

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Brachionus plicatilis est une espèce de Rotifères de la famille des Brachionidae. Elle fait l’objet de nombreuses études scientifiques en raison de sa facilité d’élevage[1]. Elle est utilisée en pratique pour l’alimentation des larves d'animaux marins d'intérêt aquacole[2] ou aquariophile[3]. Elle sert également de bioindicateur dans des études d'écotoxicologie et d'écophysiologie[4].

Description

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L’observation de l’animal peut se faire à l’aide d’un microscope, sous faible grossissement. Un appareil rotateur formé d’une couronne ciliaire brasse le milieu environnant, attirant ainsi les micro-organismes et autres particules alimentaires vers la bouche, tout en permettant la motricité[5]. À l’autre extrémité, un "pied" complète l’appareil locomoteur. Une cuticule souple (ou lorica) protège la partie principale du corps, où l’appareil digestif occupe une place prépondérante. L'espèce possède un dimorphisme sexuel prononcé[6]. La lorica des femelles mesure en général entre 0,1 et 0,3 mm de long, alors que celle des mâles ne mesure qu’environ 0,06 mm[2]. Lorsque la nourriture est abondante les femelles portent le plus souvent un ou plusieurs œufs attachés à côté du pied.

Liste des sous-espèces

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Selon Catalogue of Life (26 mars 2016)[7] :

  • sous-espèce Brachionus plicatilis colongulaciensis Koste & Shiel, 1980
  • sous-espèce Brachionus plicatilis decemcornis Fadeev, 1925
  • sous-espèce Brachionus plicatilis estoniana Sudzuki, 1987
  • sous-espèce Brachionus plicatilis longicornis Fadeev, 1925
  • sous-espèce Brachionus plicatilis murrayi Fadeev, 1925
  • sous-espèce Brachionus plicatilis plicatilis Müller, 1786

Il existe plusieurs espèces très proches de B. plicatilis[8], ainsi que de nombreuses souches dont la classification n'est pas encore clairement établie[9]. Parmi les espèces reconnues, on peut citer:

  • Brachionus rotundiformis Tschugunoff, 1921
  • Brachionus baylyi Sudzuki & Timms, 1977
  • Brachionus ibericus Ciros-Peréz, Gómez & Serra, 2001
  • Brachionus manjavacas Fontaneto, Giordani, Melone & Serra, 2007

Reproduction et cycle de vie

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Lorsque les conditions environnementales sont favorables au développement de la population, les femelles se reproduisent par parthénogenèse cyclique[2]. Lorsque le niveau de population s'approche de la limite de capacité du milieu, les femelles changent de mode de reproduction et produisent des petits mâles haploïdes (dont les cellules ne possèdent qu'un seul jeu de chromosomes)[6]. Ils fécondent alors des ovules qui se transforment en cystes. Ces "œufs de durée"[10] permettent la perpétuation de la souche pendant les périodes où le milieu n'est pas propice à la vie planctonique. Au retour de conditions favorables, un nouveau cycle débutera par l'éclosion des cystes, d'où sortiront des femelles parthénogénétiques. Les femelles deviennent matures environ un jour après l'éclosion, et elles produisent une vingtaine d'œufs parthénogénétiques au cours de leur vie, qui peut durer entre une semaine à 25 °C et une quinzaine de jours à 15 °C[2].

B. plicatilis est caractéristique des eaux saumâtres[10]. Les femelles peuvent se reproduire plus ou moins rapidement selon les conditions de milieu, mais elles supportent une large gamme de salinité, entre 2 et 50 g/kg, et de température, entre 10 et 40 °C[11]. L'animal se nourrit en ingérant indifféremment des micro-organismes, des algues unicellulaires en particulier, et des particules de taille comprise entre 2 et 15 μm[12]. Bien que moins efficacement, il peut aussi ingérer des éléments de plus petite taille jusqu'à 0,3 μm, comme des bactéries[13]. Son appareil digestif est équipé d'une sorte de gésier, le mastax[5], qui lui permet de broyer des organismes possédant une paroi cellulaire résistant aux enzymes digestives, par exemple des diatomées[14].

Utilisation aquacole et aquariophile

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L'ensemble des caractéristiques biologiques de B. plicatilis permet sa production en masse dans les écloseries marines, où il sert d'aliment vivant pour les larves de nombreux poissons, crustacés, ou autres animaux d'intérêt aquacole ou aquariophile[2],[15]. Pour ce type d'applications, le complexe d'espèces de Brachionus utilisé est généralement désigné par l'embranchement auquel il appartient: les "rotifères". Son alimentation peut être assurée par la culture de microalgues (par exemple du genre Chlorella). La levure de boulanger constitue un aliment d’appoint très utile. Il existe également des préparations commerciales de compléments nutritionnels et d’aliments complets[16]. il est en particulier important de veiller à ce que, grâce à leur alimentation, les rotifères apportent suffisamment d'acides gras longs polyinsaturés, en particulier ceux de la série "oméga-3" (EPA et DHA), qui sont essentiels pour les poissons et crustacés marins.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. (en) Venetia Kostopoulou, María Jose Carmona et Pascal Divanach, « The rotifer Brachionus plicatilis: an emerging bio-tool for numerous applications », Journal of Biological Research-Thessaloniki, no 17,‎ , p. 97-112 (ISSN 2241-5793, lire en ligne)
  2. a b c d et e (en) Patrick Lavens et Patrick Sorgeloos, Manual on the Production and Use of Live Food for Aquaculture, Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, coll. « FAO Fisheries Technical Paper » (no 361), , 305 p. (ISBN 92-5-103934-8, lire en ligne), p. 49-77
  3. (en) Sasidharan Padmaja Divya, Thrippamalai Thangappan Ajith Kumar, Ramadoss Rajasekaran et Thangavel Balasubramanian, « ScienceAsia - Journal of The Science Society of Thailand », ScienceAsia, vol. 37,‎ , p. 179-185 (DOI 10.2306/scienceasia1513-1874.2011.37.179, lire en ligne, consulté le )
  4. B. D. Moffat et T. W. Snell, « Rapid Toxicity Assessment Using an in Vivo Enzyme Test for Brachionus plicatilis (Rotifera) », Ecotoxicology and Environmental Safety, vol. 30,‎ , p. 47–53 (DOI 10.1006/eesa.1995.1005, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Paul de Beauchamp, Rotifères, Encyclopædia Universalis en ligne, 3 p. (lire en ligne), p. 1
  6. a et b (en) Xu-Wang Yin, Bing-Bing Tan, Yan-Chun Zhou et Xiao-Chun Li, « Development time of male and female rotifers with sexual size dimorphism », Hydrobiologia, vol. 767,‎ , p. 27–35 (ISSN 0018-8158 et 1573-5117, DOI 10.1007/s10750-015-2472-1, lire en ligne, consulté le )
  7. Catalogue of Life Checklist, consulté le 26 mars 2016
  8. (en) Hendrik Segers, « Nomenclatural consequences of some recent studies on Brachionus plicatilis (Rotifera, Brachionidae) », Hydrobiologia, vol. 313-314,‎ , p. 121–122 (ISSN 0018-8158 et 1573-5117, DOI 10.1007/BF00025939, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Claus-Peter Stelzer, Simone Riss et Peter Stadler, « Genome size evolution at the speciation level: The cryptic species complex Brachionus plicatilis (Rotifera) », BMC Evolutionary Biology, vol. 11,‎ (PMID 21473744, PMCID 3087684, DOI 10.1186/1471-2148-11-90, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Jean blanchot et Roger Pourriot, « Influence de trois facteurs de l'environnement, lumière, température et salinité, sur l'éclosion des œufs de durée d'un clone de Brachionus plicatilis (O.F. Müller) Rotifère. », Comptes Rendus De l'Académie des Sciences, Série III -Sciences de la Vie, no 295,‎ , p. 243-246 (ISSN 0764-4469, lire en ligne)
  11. (en) María R. Miracle et Manuel Serra, « Salinity and temperature influence in rotifer life history characteristics », Hydrobiologia, vol. 186-187,‎ , p. 81–102 (ISSN 0018-8158 et 1573-5117, DOI 10.1007/BF00048900, lire en ligne, consulté le )
  12. (de) A. Ruttner-Kolisko, « Individual feeding experiments with several planktonic rotifer species », Wasser Abwasser, no 30,‎ , p. 465-481
  13. (en) Olav Vadstein, Gunvor Øie et Yngvar Olsen, « Particle size dependent feeding by the rotifer Brachionus plicatilis », Hydrobiologia, vol. 255-256,‎ , p. 261–267 (ISSN 0018-8158 et 1573-5117, DOI 10.1007/BF00025847, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Ulrich Sommer, « From algal competition to animal production: Enhanced ecological efficiency of Brachionus plicatilis with a mixed diet », Limnology and Oceanography, vol. 43,‎ , p. 1393–1396 (ISSN 1939-5590, DOI 10.4319/lo.1998.43.6.1393, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Esther Lubzens, Odi Zmora et Yoav Barr, « Biotechnology and aquaculture of rotifers », Hydrobiologia, vol. 446-447,‎ , p. 337–353 (ISSN 0018-8158 et 1573-5117, DOI 10.1023/A:1017563125103, lire en ligne, consulté le )
  16. Kristin Hamre, « Nutrient profiles of rotifers (Brachionus sp.) and rotifer diets from four different marine fish hatcheries », Aquaculture, vol. 450,‎ , p. 136–142 (DOI 10.1016/j.aquaculture.2015.07.016, lire en ligne, consulté le )