Bain de sang de Stockholm
Le Bain de sang de Stockholm (en suédois : Stockholms blodbad ; en danois : Det Stockholmske Blodbad) est un massacre commis après l'invasion de la Suède par les forces danoises de Christian II de Danemark. La série d'événements se produit entre le 4 et le . Il prend place dans le contexte de la Réforme en Suède.
Origine et jugement
[modifier | modifier le code]Le régent Sten Sture le Jeune meurt le des blessures qu'il a reçues deux jours plus tôt lors d'un combat contre les troupes danoises sur la glace du lac Asunden près de Bogesund. Malgré la tentative de résistance de son épouse Christine Gyllenstierna, le roi Christian II de Danemark, après avoir conclu un traité avec la noblesse le 6 mars, entre à Stockholm, où il est couronné et prête serment le 3 novembre.
Le 7 novembre, on lit devant le Riksråd la plainte de l'archevêque Gustave Trolle, qui demande réparation des dommages matériels subis par l'Église du fait du défunt régent. Il réclame la somme énorme de 1,1 million de marcs d'argent et dénonce Sten Sture le Jeune et ses partisans comme hérétiques. Le 8 novembre, un tribunal, présidé par Gustav Trolle, rend après une procédure sommaire un verdict d'hérésie contre 50 à 60 personnes dont 18 partisans de Sten Sture. Le bourreau se met au travail dès le soir même.
Les exécutions
[modifier | modifier le code]Le roi Christian II semble se laisser entraîner, malgré ses promesses d'une amnistie, à un acte lourd de conséquence en faisant exécuter 20 ou 30 personnes de plus. En fait, on pend sans distinction au total 92 personnes dont deux évêques : Vincent Bellenack, évêque de Skara et Matthias Lillie, évêque de Strängnäs, plusieurs membres du « Conseil du Royaume », dont le très noble Erik Johansson Vasa et Joachim Brahe, le père et le beau-frère de Gustav Vasa, des nobles et des bourgeois qui avaient soutenu Sten Sture le Jeune. Ces exécutions se déroulent sur la place de Stortorget à Stockholm. Les corps des suppliciés, auxquels s'ajoute celui du régent exhumé pour l'occasion, sont brûlés le 10 novembre, et Christine Gyllenstierna est jetée en prison.
Quelques semaines plus tard, Hemming Gadh, évêque de Linköping et vieux conseiller des Sture qui avait été envoyé en Finlande par le roi pour obtenir le ralliement du pays, est décapité au château de Raseborg.
Conséquences
[modifier | modifier le code]Gustave Trolle, placé à la tête du gouvernement de la Suède par le roi de Danemark, doit faire face, dès le début de 1521, à l'insurrection des anciens partisans des Sture et du Conseil désormais unis, et il doit s'enfuir du pays. En janvier 1521, Gustav Vasa prend la tête des révoltés de Dalécarlie. Il se proclame administrateur du Royaume ou régent le et se fait élire roi le par le Riksdag de Strängnäs, mettant ainsi définitivement fin à l'union de Kalmar. La même année, Christian II de Danemark perd son trône.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ingvar Andersson (trad. Marcel Bouvier, préf. André Chamson), Histoire de la Suède… des origines à nos jours, Roanne, Horvath, , 397 p.
- Lucien Musset, Les Peuples scandinaves au Moyen Âge, Paris, Presses universitaires de France, , 342 p. (OCLC 3005644)
- Ragnar Svanström et Carl Fredrik Palmstierna (trad. Lucien Maury), Histoire de la Suède, Paris, Stock, , 384 p. (OCLC 5973713)
- Eric Eydoux, Les grandes heures du Danemark, Paris, Plon/Perrin, 1975, 429 pages.