Alexandre de Moraes
Alexandre de Moraes | |
Alexandre de Moraes en 2022. | |
Fonctions | |
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Président du Tribunal supérieur électoral | |
En fonction depuis le (2 ans, 3 mois et 13 jours) |
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Vice-président | Enrique Ricardo Lewandowski |
Prédécesseur | Luiz Edson Fachin |
Juge du Tribunal suprême fédéral | |
En fonction depuis le (7 ans, 8 mois et 7 jours) |
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Président | Michel Temer |
Prédécesseur | Teori Albino Zavascki |
Ministre brésilien de la Justice et de la Sécurité publique[N 1],[N 2] | |
– (9 mois et 10 jours) |
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Président | Michel Temer |
Gouvernement | Temer |
Prédécesseur | Eugênio Aragão |
Successeur | José Levi Mello do Amaral Júnior (intérim) Osmar Serraglio |
Biographie | |
Nom de naissance | Alexandre de Moraes |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | São Paulo (Brésil) |
Nationalité | Brésilienne |
Parti politique | PSDB (2015-2017) |
Conjoint | Viviane Barci de Moraes |
Diplômé de | Université de São Paulo |
Profession | Avocat |
Religion | Catholicisme |
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Alexandre de Moraes, né le à Campos do Jordão, est un homme politique brésilien[1]. Ministre de la Justice de 2016 à 2017 sous la présidence de Michel Temer, il est nommé par ce dernier en 2017 au Tribunal suprême fédéral, lequel le désigne le pour siéger au Tribunal supérieur électoral (TSE), dont il devient président le .
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines, vie personnelle et études
[modifier | modifier le code]Alexandre de Moraes est le fils d'un avocat et d'une femme au foyer[2]. Marié à une avocate et père de trois enfants, il est un « pur produit de l’élite de São Paulo ». Il suit des études à la faculté de droit de l'université de São Paulo, dont il sort diplômé en 1990[2],[3], avant d’en devenir docteur en droit public puis post-doctorant en droit constitutionnel. En 1991, il arrive premier au concours du ministère public de São Paulo[2].
Carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]Procureur durant une décennie, il publie en 1997 un livre de droit constitutionnel vendu à plus de 700 000 exemplaires[2].
Il est professeur associé à l’université de São Paulo et exerce un magistère à l’université presbytérienne Mackenzie. Il enseigne également à l’École supérieure du ministère public de São Paulo et à l’École paulista de la magistrature[4].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Engagé à droite, il a été membre du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB). En 2002, il est nommé adjoint à la justice de l’État de São Paulo par le gouverneur Geraldo Alckmin. En 2005, il intègre le Conseil national de justice créé par le président Lula. En 2007, il devient secrétaire aux transports du maire de São Paulo, Gilberto Kassab. En 2015, Geraldo Alckmin, de nouveau gouverneur de l'État de São Paulo, le nomme adjoint à la sécurité publique. En 2016, il devient ministre de la Justice du Brésil au sein du gouvernement par intérim de Michel Temer[2],[3].
Comme ministre, il défend une politique de « tolérance zéro ». Il dénonce les supposées « attitudes criminelles » des mouvements de gauche et justifie les violences policières. Il est au centre d'une controverse lorsque le quotidien Estadão publie une enquête affirmant qu'il est intervenu pour défendre la coopérative Transcooper, suspectée d’être liée au principal groupe de trafiquants de drogue du Brésil, le Premier commando de la capitale (PCC), ce qu'il nie[3].
Juge au Tribunal suprême fédéral
[modifier | modifier le code]Le , alors qu'il est ministre de la Justice, le président Michel Temer[5] le nomme juge au Tribunal suprême fédéral, en remplacement du juge Teori Zavascki, victime d'un accident d’avion. Il est confirmé par le Parlement le et prend ses fonctions le suivant[2].
Sous la présidence de Jair Bolsonaro, il est rapporteur des principales enquêtes visant directement le chef de l’État ou son cercle proche. Cela lui vaut de fortes inimitiés avec le pouvoir en place, qui le décrit comme le « mensonge personnifié ». Jair Bolsonaro adresse au Sénat une demande en destitution du juge[6] qui est rejetée au nom de la séparation des pouvoirs[7], tandis qu'Alexandre de Moraes est visé quotidiennement par des menaces de mort puis par des manifestations de partisans du chef de l’État. Les rapports entre Jair Bolsonaro et Alexandre de Moraes s'améliorent ensuite grâce à une médiation de Michel Temer[3].
Président du Tribunal supérieur électoral
[modifier | modifier le code]Alexandre de Moraes joue un rôle déterminant pendant la période tendue du processus électoral et post-électoral de 2022 et 2023. Ainsi, dès le , alors que de nombreuses routes sont bloquées par des éléments pro-Bolsonaro contestant la victoire de Lula acquise le , il ordonne à la police routière fédérale de mettre un terme aux blocages sous peine d’une amende de 100 000 réaux par heure à l’encontre de son directeur général, dont l’engagement bolsonariste est notoire[8]. Ces blocages, déclare-t-il, résultent d’une « action coordonnée de groupes organisés » et de fait il est « impérieux d’identifier immédiatement les personnes impliquées et d’adopter des mesures d’urgence pour réprimer ces comportements »[9].
Le , Alexandre de Moraes remet, conformément au code électoral, le diplôme du TSE signé de sa main au président élu Luiz Inácio Lula da Silva et au vice-président élu Geraldo Alckmin. Bien au-delà d’une cérémonie protocolaire, cette remise de diplôme atteste que les candidats ont été effectivement élus par le peuple et qu’ils sont habilités à exercer leur mandat dès la cérémonie d’investiture du suivant[10].
Mais les partisans du président vaincu ne désarment pas. Le , des milliers de bolsonaristes convergent vers la place des Trois-Pouvoirs à Brasilia et se livrent à un saccage en règle des bâtiments abritant les institutions : le pouvoir exécutif (palais du Planalto), le législatif (Congrès national) et le judiciaire (Tribunal suprême fédéral). En sus des décisions d’urgence prises par l’exécutif, Alexandre de Moraes promulgue une mesure de suspension du gouverneur du District Fédéral, Ibaneis Rocha, pour une durée initiale de trois mois[11]. Dans son arrêté, Moraes fait état d’une attitude « intentionnellement omissive » dudit Rocha, ajoutant « qu’absolument rien ne justifiait le manquement et la connivence du secrétaire à la sécurité publique et du gouverneur du District fédéral avec des criminels qui avaient précédemment annoncé qu’ils commettraient des actes de violence contre les Pouvoirs constitués »[12].
Controverses
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Ministre de la Justice et de la Citoyenneté jusqu'au .
- José Levi Mello do Amaral Júnior exerce ses fonctions du au .
Références
[modifier | modifier le code]- « JO de Rio : le Brésil va renforcer la sécurité », Le Figaro, .
- Bruno Meyerfeld, « Alexandre de Moraes, un juge intraitable aux trousses de Jair Bolsonaro », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- « Brésil : le juge Alexandre de Moraes, bête noire de Bolsonaro », Le Monde.fr, (lire en ligne).
- (pt) « Conheça o currículo do ministro Alexandre de Moraes », sur Tribunal Superior Eleitoral, 2 juin 2020 (actualisé le 11 août 2022) (consulté le ).
- Claire Gatinois, « Désignation controversée d’un nouveau juge à la Cour suprême du Brésil », sur Le Monde, (consulté le ).
- (pt) Caio Junqueira et Leandro Magalhães, « Planalto protocola pedido de impeachment de Alexandre de Moraes no Senado », CNN Brasil, (lire en ligne).
- (pt) Natuza Nery, « Pacheco rejeita pedido de impeachment de Bolsonaro contra Alexandre de Moraes », Globo G1, (lire en ligne).
- (pt) César Feitoza, José Marques, Mateus Vargas, « Diretor-geral da PRF pede voto a Bolsonaro nas redes sociais e depois apaga publicação », Folha de São Paulo, (lire en ligne ).
- (pt) Flávia Maia, « Moraes intima diretor da PRF para apresentar relatório de multas em bloqueios em 48h », Jota, (lire en ligne).
- (pt) Jéssica Andrade, « O que é a diplomação de um presidente e por que ela é importante », Correio Braziliense, (lire en ligne).
- « Au Brésil, vaste soutien à Lula au lendemain de la tentative d’insurrection des bolsonaristes », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- (pt) « Ministro Alexandre de Moraes afasta Ibaneis Rocha do governo do DF », sur Supremo Tribunal Federal, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Priscilla Soares de Oliveira, « L’élection présidentielle au Brésil et le rôle déterminant joué par le juge électoral », sur JP blog, (consulté le ).
- « Alexandre de Moraes, un juge intraitable aux trousses de Jair Bolsonaro », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).