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Alain Juillet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Alain Juillet
Alain Juillet, en 2016.
Fonction
Directeur du renseignement (d)
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Père
Jacques Juillet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
HEC Alumni (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Alain Juillet en tant qu'ancien responsable de la DGSE ici invité à débattre sur les services secrets, avec Juan Branco sur le plateau de RT, invité par Frédéric Taddeï

Alain Juillet, né le à Vichy (Allier), est un dirigeant d'entreprises et ancien haut fonctionnaire français, devenu militant.

Il est notamment directeur du renseignement au sein de la direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), avant d'être nommé Haut responsable chargé de l'intelligence économique auprès du Premier ministre François Fillon jusqu'en 2009.

Franc-maçon, il est un des fondateurs de la Grande Loge de l'Alliance maçonnique française dont il est le premier grand-maître.

Depuis les années 2020, il est remarqué pour ses positions pro-Kremlin et ses propos conspirationnistes, notamment sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Famille et formation

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Fils de Jacques Juillet qui fut ministre plénipotentiaire, puis préfet de région, il est aussi le neveu de Pierre Juillet, administrateur d'entreprises et éminence grise avec Marie-France Garaud de Georges Pompidou et mentor de Jacques Chirac. Il est père de trois enfants.

Après un baccalauréat « Sciences expérimentales » obtenu en 1959 au lycée de Barcelone, il intègre successivement la faculté de droit de Paris puis celles de lettres de l'Université d'Aix-Marseille, puis celle de Toulouse. Alain Juillet est aussi diplômé du CPA/Groupe HEC (1981)[1], de l’Université de Stanford (1988), de l’Institut des hautes études de défense nationale (promotion 1987-1988) et de l’Institut des hautes études de sécurité intérieure (promotion 1990).

Il a été, de 1986 à 2002, professeur affilié pour « la Stratégie d’Entreprise et la Gestion de crise » au Groupe HEC-CPA (centres de Paris, Jouy-en-Josas, Sophia Antipolis, Lyon, Madrid), puis de 2004 à 2007, maître de conférences en « information et stratégie » à l’Institut d’études politiques de Paris, et, depuis 2009, conférencier intervenant à l’École nationale d'administration (ENA) ainsi qu’à l’École nationale de la magistrature (ENM).

Dirigeant d’entreprises et haut fonctionnaire

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Après ses études universitaires et une première carrière de cinq ans comme officier au sein des commandos parachutistes dans le service Action du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, ancêtre de la DGSE) jusqu’en 1967, Alain Juillet intègre ensuite plusieurs grandes entreprises nationales et internationales[réf. nécessaire].

Il intègre ainsi la société Ricard jusqu’en 1985 où il finit en qualité de directeur général commercial, après avoir eu en charge le développement des marques et la commercialisation des produits du groupe sur l’Espagne, les pays du Maghreb, le Liban, l’URSS, la Chine, les États-Unis, l’Amérique du Sud, l’Arabie saoudite et l’Afrique centrale. Il collabore au lancement du circuit Paul-Ricard en 1974, et dans le cadre de la restructuration du marketing, crée les partenariats du groupe dans le monde de la voile avec Tabarly, Pajot et Philippe Monnet[réf. nécessaire].

De 1986 à 1988, il est directeur général de Suchard-Tobler puis président du groupe de coordination pour la France où, après avoir réussi le redressement de Suchard, il réalise la première certification ISO-9002 de l’usine de Strasbourg (le groupe compte à l’époque 3 000 salariés déployés sur quatre sites pour un CA de 950 millions d'euros)[réf. nécessaire].

De 1989 à 1992, il devient directeur général de l’Union laitière normande. Il procède alors au redressement industriel et commercial du groupe, et avec l’appui des pouvoirs publics, assure la transmission au groupe Bongrain, évitant ainsi un dépôt de bilan touchant 22 000 producteurs. Lorsqu’il quitte le groupe, le CA est de 2,5 milliards d'euros pour 6 000 collaborateurs répartis sur 21 sites de production et stockage[réf. nécessaire].

De 1992 à 2001, il procède au redressement de deux autres entreprises la Générale Ultra-Frais (filiale du groupe Andros) et France Champignon, avant de développer une activité de conseil en stratégie et développement à l’international pour de grands groupes français et étrangers. En 2001, il accepte de gérer, en qualité de PDG, la liquidation de Marks & Spencer (France)[2], et assure le reclassement de tout le personnel[réf. nécessaire].

Parallèlement à sa carrière professionnelle, il demeure affecté dans la réserve opérationnelle jusqu’en 2004. En 2002, il se voit confier la direction du Renseignement au sein de la DGSE. Il a aussi la charge d’en assurer la réorganisation. Cette mission s’achève en 2003, avant que ne lui soit confiée la mise en place de l’intelligence économique au sein du SGDN (Secrétariat général de la défense nationale). Il occupe alors la fonction de Haut responsable chargé de l'intelligence économique (HRIE) auprès du premier Ministre jusqu’en 2009 ; date à laquelle il intègre le cabinet d’avocats international Orrick, Rambaud, Martel en qualité de conseiller senior[3].

Depuis 2011, il est président du CDSE (Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises) et de la revue Sécurité & Stratégie à la documentation française (www.cdse.fr). En 2016, il préside l'Académie de l'intelligence économique[4].

En 2017, il crée l'Association de lutte contre le commerce illicite afin de sensibiliser l’État et d'alerter et d'informer les entreprises sur le phénomène[5].

En mai de la même année, il crée une chaine sur le réseau social YouTube, Open BOX TV, ou il anime une émission de géopolitique et géostratégie[6].[source insuffisante]

Autres fonctions et appartenances

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Il a été membre du Conseil économique de la sécurité du ministère de l’Intérieur de 2008 à 2010, administrateur de l’Imprimerie nationale représentant l’État de 2004 à 2009, conseiller du Commerce extérieur de la France de 1978 à 2002, et président du Cercle culture économie défense de 2004 à 2009.[réf. nécessaire]

Alain Juillet est membre du conseil scientifique de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST) depuis 2008, membre du Conseil économique de défense depuis 2005, président du Club Ariège investissement depuis 2010 et président d’honneur d’Amadeus-Dirigeants depuis 2002. Il est par ailleurs administrateur ou membre du Conseil de Surveillance de plusieurs sociétés françaises.[réf. nécessaire]

Prises de position et controverses

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Discours et activités pro-Kremlin

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Il intervient dans des colloques organisés par Mario Sandoval, qualifié de « VRP des extrêmes droites sud-américaines » par StreetPress[7]. Alain Juillet est membre du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), un think-tank dirigé par Éric Denécé et dont les positions sont jugées très favorables au Kremlin, et de Geopragma, dirigé par Caroline Galactéros[8],[9]. En , il rejoint le média RT France, branche francophone de la chaîne Russia Today, pour y animer deux fois par mois une chronique géopolitique[10] jusqu'à sa mise en retrait le 11 janvier 2022[11].

Ses prises de positions sont présentées comme « plaisant aux complotistes » par Le Parisien[12]. Le site Conspiracy Watch reprend l'information du Parisien dans son actualité hebdomadaire[13]. D'après Conspiracy Watch, ses positions géopolitiques sont caractérisées par un discours en accord avec la propagande du Kremlin et par des propos complotistes, notamment au sujet de la guerre russo-ukrainienne, et tient également des propos jugés contestables « sur les ovnis, le « lobby LGBT », l'assassinat de JFK ou encore le massacre d'Oradour-sur-Glane »[14].

Propos polémiques sur la politique française en matière de drogues

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En septembre 2021, sur la chaîne YouTube Thinkerview, il regrette qu'en matière de répression de la drogue, la politique française ne soit pas aussi dure que celle de la Chine. Il affirme que là-bas « quelqu'un qui touche à la drogue y passe, quel que soit son niveau » et garantit que cela « calme ». Il anticipe les réponses à ses propos « Alors oui, on va vous dire "Mais comment ! Et la vie humaine !" » en expliquant que selon lui, il y a des moments où il faut en passer par ces méthodes. L'Express , qui y voit une « sortie de route », commente par « un ange exécuté est passé »,[Quoi ?] et affirme qu'Alain Juillet ne tient pas de tels propos sur les médias traditionnels[15].

Franc-maçonnerie

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Membre de la Grande Loge nationale française, il est l'un des leaders de l'opposition au grand maître contesté François Stifani. Il annonce le sa candidature à la grande maîtrise de l'obédience. Sa candidature n'aboutit pas, l'instance chargée du contrôle de la légalité des candidatures estimant que celle-ci ne respecte pas toutes les conditions requises[16].

Alain Juillet participe à la création de la Grande Loge de l'Alliance maçonnique française (GL-AMF). Il en devient le premier grand maître le lors de l'assemblée générale qui se déroule à Tours[17]. Son mandat se termine en 2014 et comme la constitution de cette obédience interdit le renouvellement de mandat d'un grand maître en place, il est désigné pour diriger jusqu'en 2015, la Confédération maçonnique de France, dont fait partie la GL-AMF avec la Grande Loge de France[18].

Distinctions

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Décorations

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Il est membre du jury pour la remise du Prix de littérature politique Edgar-Faure en 2007.

Publications

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  • Les nouveaux territoires de l'intelligence économique, 2008
  • Dossier : Cybercriminalité, une guerre perdue ? (n.06 hiver 2008-2009), 2009
  • Gérer les risques criminels en entreprise : Stratégies et comportements pratiques, De Boeck, Paris, 2012
  • L'intelligence économique du futur, tome 1, 2018
  • L'intelligence économique du futur, tome 2 : Une nouvelle approche de la fonction information, 2018
  • L'Affaire Pegasus - Les dessous d'une guerre de l'information, 2023
  • Renseignement et espionnage pendant la Première Guerre mondiale, 2023

Notes et références

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  1. « HEC Alumni », sur www.hecalumni.fr (consulté le )
  2. Alain Juillet : Numéro deux de la DGSE, liberation.fr, 12 novembre 2002
  3. Christophe-Alexandre Paillard et Impr. EMD), Les nouvelles guerres économiques : 110 fiches réponses aux questions clefs, Éd. Ophrys, dl 2011 (ISBN 978-2-7080-1322-3 et 2-7080-1322-X, OCLC 780288685, lire en ligne)
  4. Alain Juillet : "Un service de renseignement doit être neutre", entretien, parismatch.com, 5 mai 2016
  5. « Un ex-espion en guerre contre le commerce illicite », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Lancement d'OPEN BOX TV : l'atelier des analyses stratégiques », sur portail-ie.fr, (consulté le ).
  7. StreetPress, « Mario Sandoval, l’ami français des milices latino-américaines », sur StreetPress (consulté le )
  8. Élie Guckert, « Pourquoi Éric Denécé, expert du renseignement, est adulé par les conspis », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  9. « Eric Zemmour enrôle la patronne d'un think-tank comme conseillère diplo - 14/12/2021 », sur La Lettre A, (consulté le )
  10. « RT France recrute Alain Juillet, ancien patron du Renseignement à la DGSE » (consulté le )
  11. « Alain Juillet s'est mis en retrait de la chaîne Russia Today », sur lalettrea.fr, (consulté le ) Accès payant.
  12. Par Paméla Rougerie Le 29 octobre 2022 à 12h00, « Russie, Covid et ovnis : Alain Juillet, l’ex-cadre de la DGSE qui plaît aux complotistes », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. La Rédaction, « Conspiracy News #43.2022 », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme,‎ (consulté le ).
  14. Victor Mottin, « Alain Juillet, l'ex de la DGSE au service de la complosphère pro-russe » Accès libre, sur Conspiracy Watch, (consulté le )
  15. « Liberté de ton, machine à dérapages ? Thinkerview, la chaîne où les iconoclastes se lâchent », sur L'Express, (consulté le )
  16. François Koch, « Alain Juillet : « Exclu de la compétition, j’ai mal à la GLNF » », sur blogs.lexpress.fr, (consulté le ).
  17. François Koch, « Alain Juillet élu 1er Grand Maître de la GL-AMF », sur blogs.lexpress.fr, (consulté le ).
  18. François Koch, « Alain Juillet (CMF-Glamf) : « J’ai dû agir comme un militaire de commando » », sur blogs.lexpress.fr, (consulté le ).

Bibliographie

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  • Pierre Caron et Jean-François Daguzan (dir.), Cybercriminalité, une guerre perdue, Paris, Choiseul, coll. « Sécurité globale » (no 6), , 141 p. (ISBN 978-2-916-72246-7).

Articles connexes

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Liens externes

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