Classification de Killip
La classification de Killip est utilisée chez les patients présentant un infarctus du myocarde (ou crise cardiaque). Elle prend en compte l'examen physique et la présence d'une insuffisance cardiaque afin de prédire et de stratifier leur risque de mortalité. Les individus ayant une classe de Killip faible sont moins susceptibles de mourir dans les trente jours suivant leur infarctus que les individus ayant une classe de Killip élevée[1].
L'étude
[modifier | modifier le code]L'étude se basait sur une série de cas avec des résultats sans insu, non objectifs, non ajustés pour les facteurs de confusion, ni validés dans un ensemble indépendant de patients. Le cadre était l'unité de soins intensifs de cardiologie d'un centre hospitalier universitaire aux États-Unis[réf. nécessaire].
Deux cent cinquante patients présentant un infarctus du myocarde ont été inclus dans l'étude (âgés de 28 à 94 ans, avec une moyenne d'âge de 64 ans, 72 % des patients étant des hommes). Les patients ayant subi un arrêt cardiorespiratoire avant l'admission ont été exclus.
Les patients ont été triés par classe de Killip de la manière suivante :
- la classe de Killip I comprend les personnes ne présentant aucun signe clinique d'insuffisance cardiaque ;
- la classe de Killip II comprend les individus présentant des râles ou des crépitants dans les poumons, un B3 à l'auscultation cardiaque ou une pression veineuse jugulaire élevée ;
- la classe de Killip III décrit les personnes atteintes d'un œdème aigu du poumon franc ;
- la classe de Killip IV décrit des personnes en état de choc cardiogénique ou d'hypotension artérielle (mesurée par une pression artérielle systolique inférieure à 90 mmHg) et des signes de vasoconstriction périphérique (oligurie, cyanose ou transpiration).
Conclusions
[modifier | modifier le code]Les chiffres de mortalité ci-dessous étaient exacts en 1967. De le cadre d'une prise en charge actuelle, ils pourraient avoir diminué de 30 à 50 % pour chaque classe[réf. nécessaire].
Dans un intervalle de confiance de 95 %, les résultats pour les patients étaient les suivants[1] :
Killip classe I : | 81/250 patients ; | 32 % (27 à 38 %). | Le taux de mortalité était de 6 % (mortalité actuelle à 30 jours : 2,8 %). |
Killip classe II : | 96/250 patients ; | 38 % (32 à 44 %). | Le taux de mortalité était de 17 % (mortalité actuelle à 30 jours : 8,8 %). |
Killip classe III : | 26/250 patients ; | 10 % (6,6 à 14 %). | Le taux de mortalité était de 38 % (mortalité actuelle à 30 jours : 14,4 %). |
Killip classe IV : | 47/250 patients ; | 19 % (14 à 24 %). | Le taux de mortalité était de 81 %. |
La classification de Killip a joué un rôle fondamental en cardiologie, ayant été utilisée comme critère de stratification pour de nombreuses autres études. L'aggravation de la classe de Killip chez un patient s'est révélée indépendamment associée à une mortalité plus importante et ce dans plusieurs études.
Une classification de Killip de classe I ainsi que l'absence de signe d'hypotension ou de bradycardie, chez un patient présentant un syndrome coronarien aigu, doit faire envisager un traitement par un bêta-bloquant intraveineux immédiat.
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Killip class » (voir la liste des auteurs).
- T. Killip et J. T. Kimball, « Treatment of myocardial infarction in a coronary care unit. A two year experience with 250 patients », The American Journal of Cardiology, vol. 20, no 4, 1967-10-xx, p. 457–464 (ISSN 0002-9149, PMID 6059183, DOI 10.1016/0002-9149(67)90023-9, lire en ligne, consulté le )