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Chêne Jupiter (Fontainebleau)

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Chêne Jupiter
Photographie en noir et blanc du chêne et de la clarière aménagée dans laquelle il se situe, sur une carte postale, au tournant du XXe siècle.
Présentation
Type
Hauteur
35 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Périmètre
6,7 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Localisation
Altitude
133 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Emplacement
Coordonnées
Carte

Le chêne Jupiter, ou simplement le Jupiter, est un arbre remarquable situé dans la forêt de Fontainebleau, en France. Pluriséculaire, il était l'un des plus anciens du massif, mais meurt à la fin du XXe siècle.

Situation et accès

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L’arbre est situé près de la route de la Tillaie, à l'ouest de la forêt de Fontainebleau et du territoire communal de Fontainebleau. Plus largement, il se trouve dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France.

Étymologie

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L'arbre est nommé en référence au dieu romain Jupiter. Comme l'explique Jean Gadant, « les celtes et leurs druides nous ont légué la religion des arbres. L'arbre abritait les dieux, incarnait les plus nobles passions et les meilleures vertus. »[1]. C'est le sylvain Claude-François Denecourt qui le baptise ainsi[2]. Il se dénommait autrefois bouquet du Prince Impérial[3].

Ce chêne daterait, d'après les archives conservées par l'administration forestière, du milieu du XIIIe siècle et serait le plus ancien de la forêt[4],[5]. Un élagage est effectué en 1991, puis en 1992, mais l'arbre accuse cependant « une dégénérescence accrue et accélérée étant donné l'âge du sujet, son état végétatif très déficient et l'action des multiples larves de xylophages qui le rongent depuis des décennies »[2]. Il finit par mourir en 1993. Le , l'entreprise d'élagage confirme après prélèvement des extrémités de branche, l'absence de montée de sève. Devant certaines branches pourries et « afin d'assurer la sécurité du public », l'Office national des forêts prend alors la décision, la grue de l'entreprise encore en place, de couper les extrémités des branches, réduisant le chêne à son tronc[5],[6]. La mort de ce symbole provoque émotions et polémiques, relayées par la presse régionale et nationale[5],[6],[7],[8]. Il y a d'ailleurs, par la suite, comme un refus de la mort traduit par la présence entretenue sur les cartes, un phénomène que l'on peut aussi observer à Kampinos (Pologne) à travers le cas du « pin des insurgés » déraciné depuis une tempête de 1984[8]. Il verse à présent dans le registre des antémotifs[9], une terminologie introduite dans les années 2000 à travers l'exploration paysagère en Seine-et-Marne[10].

Le chêne fait 35 mètres de hauteur totale donc 25 mètres de tronc[11]. Sa circonférence est de 6,7 mètres[12] (7 mètres à 1 mètre du sol[11]). Encore debout, il est entouré d'une clôture de sécurité pour les promeneurs[12].

Statut patrimonial

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Le chêne est « arbre remarquable » d'intérêt international dans la classification de l'Office national des forêts[13].

Représentations culturelles

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« Dans ses fils les plus beaux, en vain vent fois meurt-elle ;
Auprès du Pharamond, qui tombera demain,
En vain le Jupiter git au bord du chemin.
En vain, ô fiers géants, le Temps vous démantèle !
Moi, j'ai vu se pencher, avec un geste humain
Sur le vieil arbre mort la Forêt immortelle. »

Références

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  1. Jean Gadant, « Les arbres du souvenir et de la Liberté », Revue forestière française, vol. XLI, no 5,‎ , p. 439 (lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )
  2. a et b Yoann Vallier, « L'été 1983  [sic] à Fontainebleau: Le dernier été du Jupiter, plus vieux chêne d'Ile-de-France à Fontainebleau », La République de Seine-et-Marne,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  3. a et b Herbet 1903, p. 216.
  4. Laverne et Leroy 1994, p. 26.
  5. a b et c « Île-de-France. La mort d'un chêne de la forêt de Fontainebleau Jupiter décapité », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. a et b « On a coupé les cheveux de Jupiter », L'Humanité,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  7. G. Touzet, « La mort du chêne Jupiter », Le Monde,‎
  8. a et b Arnould et Cieslak 2004, p. 159.
  9. Laure-Agnès Bourdial et Joël Chatain, « Traces et vestiges comme antémotifs de paysage, outils de connaissance des lieux au service des projets », Archéologies, no 27 « Les carnets du paysage »,‎ , p. 149 (ISBN 978-2-330-03660-7, ISSN 0766-2130, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  10. Laure-Agnès Bourdial et Joël Chatain, « L’invention des antémotifs : pour un paysage de la fragilité », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, vol. 135, no 15,‎ , p. 411–427 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  11. a et b Loiseau 1970, p. 115.
  12. a et b « Sentier du Bouquet du Roi - Accessible PMR » Accès libre, sur seineetmarnevivreengrand.fr, (consulté le )
  13. Chantal Cans, « La superposition des statuts protecteurs : un atout pour la diversité biologique ! », Revue juridique de l'Environnement, vol. 33, no 1,‎ , p. 163 (DOI 10.3406/rjenv.2008.4713, lire en ligne Accès libre, consulté le )

Bibliographie

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  • [Arnould et Cieslak 2004] Paul Arnould et Caroline Cieslak, « Mise en scène d'objets de nature à Paris et Varsovie : les arbres remarquables de deux forêts périurbaines », Natures, sciences, sociétés, vol. 12, no 2,‎ , p. 157–171 (ISSN 1240-1307 et 1765-2979, DOI 10.1051/nss:2004021, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  • [Herbet 1903] Félix Herbet, Dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau : Routes, carrefours, cantons, gardes, monuments, croix, fontaines, puits, mares, environs, moulins, etc., Fontainebleau, Bourges, , 522 p. (lire en ligne).Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Laverne et Leroy 1994] Laverne et Pierre Leroy, « La “saga” du chêne Jupiter », La Voix de la forêt, Fontainebleau, Association des amis de la forêt de Fontainebleau,‎ , p. 26-27 (lire en ligne Accès libre)
  • [Loiseau 1970] Jean Loiseau, Le Massif de Fontainebleau, Melun, Moret, Nemours, Malesherbes, Château-Landon, Montereau, Vigot Frères, , 503 p. (lire en ligne Accès limité)

Articles connexes

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Liens externes

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