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Château de Fléchères

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Château de Fléchères
Image illustrative de l’article Château de Fléchères
Type Château de plaisance
Début construction 1610
Fin construction 1616
Propriétaire initial Jean de Sève
Destination initiale Résidence
Propriétaire actuel Personne privée
Destination actuelle Ouvert au public
Protection Logo monument historique Classé MH (1985)
Logo monument historique Inscrit MH (2001)[1]
Coordonnées 46° 01′ 51″ nord, 4° 45′ 30″ est[2]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Dombes
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ain
Commune Fareins
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Fléchères
Géolocalisation sur la carte : Ain
(Voir situation sur carte : Ain)
Château de Fléchères
Site web chateaudeflecheres.com

Le château de Fléchères est un château du XVIIe siècle, centre de la seigneurie puis de la baronnie de Fléchères, qui se dresse dans la Dombes sur le territoire de la commune française de Fareins, dans le département de l'Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes, à 6 kilomètres au nord-est de Villefranche-sur-Saône. Il succède à une ancienne maison forte du XIIe siècle.

Le château est classé au titre des monuments historiques.

Localisation

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Le château de Fléchères est situé sur une motte féodale encore entourée par ses douves très profondes, sur la commune de Fareins, dans le département français de l'Ain.

Ancienne baronnie en toute justice, elle est dès le début du XIIIe siècle[3] la possession des Palatins de Riottiers, puînés de la maison de Chabeu. Au mois de [3], Guillaume Palatin la prend en fief de l'église métropolitaine de Lyon. Aimon Palatin, son fils, la vend à Guichard de Marzé, chevalier, qui en fait hommage à cette église en 1298[3]. La baronnie de Fléchères retourna néanmoins, peu de temps après cet hommage, à la famille des Palatins, dans laquelle elle resta jusqu'à Jean Palatin, seigneur de Dio et de Saint-Olive, vivant en 1550[3], qui, après l'avoir d'abord constituée en dot à Marie, sa fille, épouse de Claude, baron de Montaigny, l'aliéna à Benoît Le Roy, conseiller et receveur général des finances du Lyonnais. Ce dernier la céda, au mois d'[3], à Symphorien Thélusson, bourgeois de Lyon. Cette cession n'eut probablement point d'effet, car Louis Le Roy, fils de Benoît, fut seigneur de la baronnie de Fléchères, qu'il légua, par testament, à Louis de Gaspard, son cousin, sur qui elle fut saisie et adjugée, le [3], à Jean de Sève[note 1], écuyer, seigneur de Fromentes et de Villette, receveur des finances en la généralité de Lyon et prévôt des marchands de cette ville (1612-1614). Ce fut ce Jean de Sève qui jeta les fondements du château actuel, entre 1610 et 1616, sur l’emplacement d’une maison forte qui défendait un gué sur la Saône. Jean de Sève édifie le château en une seule campagne de travaux.

De la famille de Sève, Fléchères passa, par alliances des filles à différentes familles dont Pupil de Craponne et à la famille de Sarron, et, depuis, ensuite à celle d'Artaud de la Ferrière. Sous la Révolution, l'édifice n'eut pas trop à souffrir, mais un incendie survenu en 1793 affecta les toitures des communs et fit disparaître quelques éléments de mobilier ainsi que les archives.

En 1820, un parc paysager est aménagé. Ce sera le dernier grand chantier du château. En 1907, M. Humbert Artaud de La Ferrière en est le propriétaire.

En , le château devient la propriété d'un des truands du Gang des Lyonnais[5], Johanny Chavel[note 2], dit « le Gros Jeannot », mystérieusement disparu en octobre 1973 et déclaré mort en 2010. Ce dernier se lance dans d'importants travaux de restauration et d'aménagement. Durant l'été 1972, il organise une grande soirée d'inauguration de son domaine, avec un spectacle son et lumières confié à une grande entreprise parisienne de pyrotechnie. Cette fête rassemble au château une centaine de truands et autant de policiers[5]. Chavel envisage de faire de son domaine un carrefour culturel avec des expositions, des conférences et aussi de le louer pour des banquets, des mariages.

Un promoteur immobilier achète la propriété en 1982 et souhaite détruire le château pour construire à la place 200 logements[6]. Au début des années 1980, le château est quasiment laissé à l'abandon et à la suite de nombreux vols, notamment une partie du parquet d'origine, retrouvée depuis ; les services du ministère de la Culture s’alarment et envisagent le classement de l'édifice.

Le , faute du consentement du propriétaire, le ministre de la Culture déclenche, comme l’article 5 de la loi du l’y autorise, la procédure (exceptionnelle) dite du « classement d'office »[note 3].

Il faudra attendre la fin de l'année 1997 et l’acquisition du domaine par Marc Simonet-Lenglart et Pierre-Albert Almendros[note 4] pour que soit engagée, dès 1998 et pour une période de cinq ans, une grande campagne de restauration du château et de ses jardins.

À partir de , les deux propriétaires mettent en vente le château pour un prix inconnu[6],[7].

Le château est de nos jours ouvert au public pour des visites ; c'est le plus grand château dans les environs de Lyon dans ce cas[7].

Chapelle castrale

La chapelle du château fut visitée, en 1654[3], par Camille de Neufville de Villeroy, archevêque de Lyon, qui y administra, le de cette année[3], le sacrement de confirmation.

Description

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Le château a conservé des éléments du plan médiéval avec ses quatre tours d'angle carrées, de larges fossés avec des douves, qu'enjambe un pont de pierre qui précède l'entrée des communs dont la façade a conservé les fentes de manœuvre d'un pont-levis.

L'entrée traverse les communs et donne sur une grande cour intérieure, face au haut logis principal. Ce logis est constitué d'un corps central doté d'une entrée de style baroque, avec sept fenêtres aux deux étages. Le corps central est flanqué de deux ailes qui lui sont perpendiculaires. À l'arrière du logis, les ailes sont prolongées par deux tours carrées, en saillie, ce qui permet l'ouverture d'une fenêtre sur chacune des quatre faces. Le château s'ouvrait autrefois au sud sur un jardin à la française avec un bassin et une fontaine monumentale.

L’ampleur de la construction, exceptionnelle dans la région, s’explique par la présence dans le corps de logis central d’un temple protestant de deux-cent-cinquante mètres carrés. Depuis l’édit de Nantes de 1598, le culte réformé n’était autorisé que dans les seigneuries de haute justice ; calviniste convaincu, le nouveau propriétaire a bénéficié de ce privilège pour installer, au deuxième et dernier étage du bâtiment, un lieu de culte qu’aucun élément extérieur ne permettait de signaler, excepté les trois fausses fenêtres au niveau du toit, d’une dimension inhabituelle, qui symbolisaient la Trinité.

Aménagements intérieurs

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Le sous-sol, en partie enterré, est aménagé pour les services : cuisines, logement de domestiques, réserve, cave à vin.

Dans le bâtiment principal, un escalier intérieur à rampes droites ouvertes sur un puits central dessert les étages. Au XVIIe siècle, l'habitation s'organisait au premier étage, le piano nobile, avec dans l'aile ouest l'appartement du maître de maison, consistant en une chambre et une antichambre, et un appartement pour son épouse dans l'aile est, un palier qui traverse le corps principal relie les deux appartements.

En 1632-1633, à la demande de Mathieu de Sève, fils de Jean, le peintre lucquois Pietro Ricchi (1606-1675) réalise dans six salles du château un ensemble de fresques représentant des scènes de chasse, des personnages en costumes de fête, des éléments d’architecture, des épisodes de la mythologie, dans lesquels on peut voir un symbolisme caché des thèmes protestants[note 5][8]. Recouvertes d'enduit, de peinture ou de papier peint au cours des siècles suivants, cachées sous des boiseries, ces fresques ont été remises au jour et restaurées à la fin du XXe siècle, et sont un témoin unique des œuvres de jeunesse de Pietro Ricchi.

Au rez-de-chaussée, la chambre dite de « la Chasse » montre quatre scènes de chasse : au lion (symbole de la lutte contre l'orgueil), au sanglier, au cerf (isolement du solitaire), piégeage de panthère par un miroir (illusion des sens).

Dans l'appartement du premier étage, la « chambre de la Parade » montre une évocation de l'entrée solennelle à Lyon du roi Henri IV, organisée par Jean Scève en 1595. Ricchi montre une série de personnages du défilé, grandeur nature et en costume d'époque, posant entre des colonnes en trompe-l'œil.

Travaux d'Hercule : l'Hydre de Lerne, le taureau de Crète, les Colonnes d'Hercule.

L'antichambre voisine est dite « des Travaux d’Hercule », avec un Hercule qui a les traits d'Henri IV, protecteur des protestants. Ainsi le combat du héros contre l’hydre de Lerne peut se lire comme une allégorie de la lutte du chrétien contre les péchés mais peut aussi symboliser le combat des protestants[note 6] contre la Ligue.

Dans la salle du Conseil, la cheminée de pierre et de marbre, de 6 mètres de hauteur, est sculptée de vertus théologales[8].

D'autres pièces sont décorées avec chacune un thème : salle des perspectives en trompe-l'œil, chambre des vertus cardinales, Justice, Force, Tempérance et Prudence, faisant écho à la cheminée de la salle du consistoire, décorée des sculptures des vertus théologales, foi, espérance et charité.

Au XVIIIe siècle, le rez-de-chaussée est aménagé en appartements plus petits et plus confortables qu'au siècle précédent, avec des boiseries sur les murs.

Protection aux monuments historiques

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Au titre des monuments historiques[1] :

  • l'ensemble du château et son décor intérieur ; la terrasse au nord et le sol de la cour ; les façades et toitures des communs ; les douves et leurs deux ponts ; le jardin en terrasse sont classés par décret du  ;
  • la ferme et le parc sont inscrits par arrêté du .

Le château au cinéma

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Le château de Fléchères et son parc ont servi de décors à plusieurs films et téléfilms :

Notes et références

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  1. Jean de Sève était un notable lyonnais, anobli par ses fonctions d'échevin[4].
  2. Chavel ne restera pas longtemps propriétaire du domaine, il disparaît en octobre 1973, victime d'un règlement de comptes et de la paranoïa qui règne dans le milieu lyonnais à l'époque. Longtemps considéré comme disparu, son corps ne sera retrouvé que quelques années plus tard. Dossier M... Comme Milieu, James Sarazin, Édition Alain Moreau, 1977, p. 375,376 (ASIN B0014KIMGO).
  3. Le décret d'application entrera en vigueur le .
  4. Propriétaires également du château de Cormatin en Bourgogne.
  5. Il s'agit du seul grand ensemble pictural italien du début du XVIIe siècle conservé en France.
  6. Hercule était réputé être l’ancêtre légendaire de la famille d'Albret, dont le roi Henri IV descendait par sa mère.

Références

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  1. a et b « Château de Fléchères », notice no PA00116393, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  3. a b c d e f g et h Marie-Claude Guigue 1873, p. 149.
  4. Josyane et Alain Cassaigne, 500 châteaux de France : Un patrimoine d'exception, Éditions de La Martinière, , 395 p. (ISBN 978-2-7324-4549-6), p. 6.
  5. a et b Richard Schittly, L'histoire vraie du gang des Lyonnais, Paris, La Manufacture du livre, , 313 p. (ISBN 978-2-35887-674-2), p. 95.
  6. a et b Justin Boche, « Le château du Gang des Lyonnais en vente », sur Le Progrès, (consulté le ).
  7. a et b Dolores Mazzola, « Fareins (Ain) : le château de Fléchères est en vente », sur France 3, (consulté le ).
  8. a et b Guide du patrimoine en France : 2500 monuments et sites ouverts au public, Éditions du patrimoine - Centre des monuments nationaux, , 957 p. (ISBN 978-2-7577-0695-4), p. 13.
  9. « Les lyonnais »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur leprogres.fr (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères,... : accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution, Bourg-en-Bresse et Lyon, A. Brun, (lire en ligne).
  • Jean-Christophe Stuccilli, « Pietro Ricchi à Lyon : les fresques du château de Fléchères », Revue de l’Art, no 138, 2002-4, p. 63-70.
  • Sébastien Vasseur, « Le château de Fléchères : état des connaissances actuelles sur un fleuron du patrimoine », Dix-septième siècle, no 228,‎ , p. 547-562 (DOI 10.3917/dss.053.0547, lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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