Château de Montfort (Dordogne)
Château de Montfort | |
Protection | Non |
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Coordonnées | 44° 50′ 15″ nord, 1° 14′ 57″ est[1] |
Pays | France |
Anciennes provinces de France | Périgord |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Département | Dordogne |
Commune | Vitrac |
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Le château de Montfort, à Vitrac, surplombe la Dordogne. Il ne se visite pas.
Historique
[modifier | modifier le code]Le château est cité en 866 sous le nom de « Castrum de Monte Forti ».
Bernard de Casnac, chef sanguinaire pendant la croisade des Albigeois, marié à Alix de Turenne, a été le seigneur d'Aillac, de Castelnaud et de Montfort. Le château est pris par Simon de Montfort en 1214. Bernard de Casnac le reprend l'année suivante, ainsi que le château de Castelnaud. Il est assiégé et détruit en 1216 par l'armée de l'archevêque de Bordeaux.
Le fief, ainsi que celui d'Aillac, a été donné à Raymond IV, vicomte de Turenne qui entreprend la reconstruction du château.
En 1251, le partage des biens des vicomtes de Turenne entre Raymond VI et Hélis de Turenne, fille de Raymond IV, mariée à Hélie de Rudel, seigneur de Bergerac, Blaye et Gensac[2] fait passer les fiefs de Ribérac, Espeluchat, Aillac, Carlux, Souillac, Roixe (Creysse), Larche, Terrasson, Salagnac, La Cassagne et ceux dans leur mouvance dans la famille de Rudel[3].
Les biens d'Hélis de Turenne et d'Hélie de Rudel passent à leur fille unique, Marguerite de Rudelle, dite de Turenne. Celle-ci s'est mariée avec Renaud III, sire de Pons. Leurs biens ont été partagés entre leurs trois enfants.
Geoffroy V de Pons, fils de Renaud III de Pons[4] et de Marguerite de Rudel, dite de Turenne, dame de Bergerac, est marié à Isabelle de Carlat. Sa mère, par son testament de 1289, le fait héritier des châteaux et châtellenie de Ribérac, d'Épeluchat, de Montfort, d'Aillac, de Carlux, de Larche, de Creysse, de Martel, de Mons, et de tous ses droits sur la vicomté de Turenne dus au partage de 1251. Seigneur de la châtellenie de Montfort et d'Aillac, il a la haute justice sur six paroisses. En 1309, le roi de France retire à Geoffroy V la haute justice et la prend à son profit pour avoir approuvé son châtelain de Carlux qui a reçu des bannis de France. L'arrêt demande de détruire et de brûler le château de Montfort.
Pendant la guerre de Cent Ans, le château résiste à des sièges, en 1404 et 1409. La garnison abandonne le château en 1441.
Jacques Ier de Pons (1413-1473), fils de Renaud VI de Pons et de Marguerite de La Trémoille, fille de Guy VI de La Trémoille, sire de Pons, vicomte de Turenne, seigneur de Ribérac, de Montfort, de Montluc, des îles d'Oléron, de Marennes, de la terre d'Arvert, titré cousin du roi, chambellan de Louis XI, est convaincu de crime de lèse-majesté par un arrêt du parlement de Paris du . Il perd ses fiefs d'Aillac, Montfort et Carlux qui sont attribués à Pierre de Brézé[5]. Jacques de Pons s'est alors réfugié en Espagne. En 1461, les accusations sont reconnues comme fausses et le roi Louis XI lui accorde des lettres de rémission. Il est mort en 1472 ou 1473 sans avoir récupéré tous ses fiefs.
Pierre de Brézé est tué à la bataille de Montlhéry, le , son fils aîné, Jacques de Brézé, lui succède dans tous ses titres. Il tue sa femme, Charlotte de Valois, le . Il est arrêté le et gardé à la Conciergerie. Enlevé sur ordre de Louis XI, il est gardé dans le château de Vernon avant d'être condamné le à payer 100 000 écus d'or. Ne pouvant payer l'amende, il est à nouveau mis en prison au château de Roche-Corbon. Pour sortir de prison, il doit céder au roi la totalité de ses biens par contrat passé à Tours le . Parmi les biens cédés, il y a ses fiefs en Périgord, Montfort, Carlux, Aillac qui dépendent de la vicomté de Turenne. Le roi céda les biens acquis de Jacques de Brézé à son fils, Louis de Brézé. Le , Pierre de Brézé cède par un acte à son fils, Louis de Brézé, tout ce qu'il possède dans la vicomté de Turenne. Après la mort de Louis XI, son fils Charles VIII accorde des lettres de rémission à Jacques de Brézé pour le meurtre de sa femme en [6].
En 1486, Guy de Pons (-1510), fils de Jacques Ier de Pons, seigneur de Ribérac, est remis en possession de ses terres de Montfort, de Carlux et d'Aillac. La seigneurie passe ensuite directement à François II de Pons, fils de François Ier de Pons et petit-fils de Guy de Pons[7],
Les Huguenots prennent le château trois jours après la prise de Sarlat par Geoffroy de Vivans, le . Le seigneur est alors Antoine de Pons (1510-1586), sire de Pons, comte de Marennes, baron d'Oléron, seigneur de Royan, Mornac, Blaye, Montfort, Carlux, titré cousin du roi, conseiller en ses conseils d'État et privé, fils de François II de Pons, marié à Marie de Monchenu. Il combat pour le roi. En 1586, les habitants de Sarlat ont demandé à l'armée du duc de Mayenne d'attaquer et de démolir le château. François de Cazillac, baron de Cessac, a été envoyé pour reconnaître les lieux. Finalement l'attaque n'eut pas lieu. Le chanoine de Tarde écrit que c'était parce que « c'estoit peu de chose »[8].
Le château fut détruit et reconstruit cinq fois entre 1214 et 1606.
En 1606, le roi demande le démantèlement du château sans l'obtenir.
En 1664, le château est vendu à Gaston-Jean-Baptiste, duc de Roquelaure.
Au début du XXe siècle, le propriétaire du château des Chabannes, à Sorges, a fait démonter deux tours. Une de ses tours a été remontée contre le logis principal du château de Montfort.
À partir de 1919, le château a appartenu à Jean Galmot, un brasseur d'affaires et un entrepreneur dans les colonies françaises. Il a continué la restauration du château.
En 1921, c'est Jean Mercier qui rachète Montfort[8]. Ayant récupéré en 1919 des éléments du cloître de l'église Saint-Vaast de Béthune — détruite lors des bombardemets allemands en 1918 —, il fait transporter au château de Montfort des colonnes et des chapiteaux en vue d'y créer une pergola[9].
Il y aménage en 1927 avec son épouse, issue de la famille Leclercq, et leurs trois garçons. Lors de la guerre, le château est pillé par des maquisards espagnols. Ces derniers assassinent Jean. Son épouse vendra Montfort en 1962.
Dans les années 1980[9], le château a été aussi la propriété de Ghaith Pharaon, homme d'affaires saoudien[10]. Par la suite, le FBI et Interpol se mettront à la recherche de Ghaith Pharaon, fugitif et inculpé dans plusieurs affaires[note 1],[11],[12],[13],[14],[15]. Celui-ci décède en , et le château devrait revenir à son fils Laith (en)[9].
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Le château de Montfort au petit matin
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Ghaith Pharaon est un investisseur dans la première entreprise commerciale de George W. Bush. Ghaith Pharaon est inculpé et recherché en raison de son rôle présumé dans la faillite de la BCCI et du scandale de la CenTrust Bank (en), qui a coûté 1,7 milliard de dollars aux contribuables américains. Il est cité dans un rapport du Parlement français de 2002 comme ayant des liens avec des réseaux financiers informels avec des commerçants et des terroristes, y compris Al-Qaïda. Toujours sous la demande d'extradition vers les États-Unis, il meurt en 2017 à Beyrouth sans s'être confronté à ces accusations.
Références
[modifier | modifier le code]- Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
- Raoul Lafon, Les annales de Larche en Bas-Limousin jusqu'à la Révolution, p. 169-170, Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, année 1913, tome 35 (Texte)
- M. de Méric de Bellefon, De l'hommage dans la vicomté de Turenne. Aperçu sur la condition des personnes et des terres à l'époque médiévale. XIIe – XVIIe siècles, p. 39, Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, année 1882, tome 4, p. 41 (Texte)
- Jean B. Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la couronne et des principales familles nobles du royaume, tome 4, p. 19, Paris, 1824 (Texte)
- Jean Lartigaut, Entre deux courtines de châteaux. Une frontière entre Périgord et Quercy au Moyen Âge ?, dans Châteaux et territoire. Limites et mouvances. 1rerencontre internationale d'archéologie et d'histoire en Périgord. Périgueux, 23-24-25 septembre 1994, p. 52-53, Annales littéraires de l'université de Besançon no 595, 1995 (ISBN 2-251-60595-9) (Extrait)
- Louis Douët D'arcq, Procès criminel intenté à Jacques de Brézé, grand sénéchal de Normandie, au sujet du meurtre de sa femme (1467-1486), Bibliothèque de l'école des chartes, année 1489, volume 10, no 10, p. 211-239 [1]
- Guy de Pons, Ordonnance concernant la justice de la vicomté de Turenne et la châtellenie de Carlux, 13 mars 1498, p. 290-293, Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, année 1885, tome 12 (Texte)
- Guy Penaud : voir dans la bibliographie.
- Franck Delage, « L'incroyable épopée de cette église du Nord », Sud Ouest édition Périgueux, 17 octobre 2017, p. 20f.
- Jonathan Beaty, Samuel C. Gwynne, The Outlaw Bank: A Wild Ride Into the Secret Heart of Bcci, p. 173,Beard Books, Washington, 2004 (ISBN 1-58798-146-7)(Extrait)
- (en) Gretchen Peters, « Indicted Saudi Gets $80 Million US Contract », sur ABC News, (consulté le )
- (hu) « Itt a hivatalos megerősítés, hogy "az a Pharaon" halt meg », sur Heti Világgazdaság, (consulté le )
- Florence La Bruyère, « Ces riches et louches migrants chouchoutés par Viktor Orbán », sur Libération, (consulté le )
- Gilles Gaetner, « Le mystère Pharaon », sur L'Express, (consulté le )
- « BCCI : inculpation de M. Ghaith Pharaon », sur Le Monde, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Guy Penaud, Dictionnaire des châteaux du Périgord, p. 187-188, Éditions Sud Ouest, Bordeaux, 1996 (ISBN 2-87901-221-X)