Se faire certifier

Un label est un signe de reconnaissance créé par un organisme public, une organisation professionnelle, une association ou un consortium privé. Il se caractérise par une marque protégée, un logo et un nom. Il matérialise des allégations sur l’origine, les vertus, les propriétés ou les conditions de fabrication d’un produit ou d’un service, selon un cahier des charges élaboré par l’entité créatrice du label, cahier des charges qui ne revêt pas l’appellation de norme au sens des normes AFNOR. A la différence d’une certification, qui est délivrée par un organisme indépendant accrédité par les pouvoirs publics, correspond à une procédure réglementée et doit être conforme aux articles L. 433-1 et suivants du Code de la consommation.

L’évaluation consiste à évaluer la maturité d’une entreprise désireuse de suivre une démarche d’amélioration, c’est-à-dire la capacité de celle-ci à atteindre ses objectifs. L’auditeur évaluateur adopte ici une posture de dialogue, avec des questions ouvertes. Le signe de reconnaissance octroyé comporte souvent des niveaux : débutant, exemplaire, etc. En revanche, dans le cadre d’une certification, l’auditeur vérifie la seule conformité aux exigences d’un référentiel normatif très précis. Il s’en tient au cahier des charges, en pointant éventuellement des écarts (majeurs ou mineurs).

La vérification d’allégations nécessite d’analyser l’exactitude, la fiabilité, la sincérité et la robustesse de la méthodologie de calcul, du processus ou de la collecte de données ayant abouti aux allégations faites par une entité. Celle-ci demande une vérification dans le but de crédibiliser sa promesse, par le truchement d’un organisme tiers indépendant. Par exemple, pour attester que son produit est bien issu du réemploi. Si l’enjeu pour elle est de valider la robustesse d’une méthode de calcul, par exemple une empreinte carbone, l’auditeur vérifie la qualité des données d’entrée et de sortie (notamment leur format), mais pas le résultat en tant que tel.

Il s’agit de valider la méthodologie visant à élaborer un scénario d’amélioration, dans le but de rendre crédible l’atteinte de l’objectif avec les moyens déployés. Cela se traduit par un programme documenté permettant de s’assurer qu’une méthode, un procédé ou encore un système donne régulièrement un résultat correspondant à des critères d’acceptation prédéfinis. La validation porte sur un processus et vérifie que ce dernier atteint bien les objectifs de performance et de qualité préfixés.

Une certification se base sur un référentiel de critères ou sur une norme. L’audit s’effectue sur site, pour voir comment les choses se passent réellement, consulter des documents, etc. Le client sait donc parfaitement comment il est évalué, grâce à un processus standardisé, débouchant sur l’octroi d’un signe de reconnaissance censé jouer le rôle de critère différenciant sur le marché. De leur côté, qu’elles soient financières ou extra-financières, les agences de notation attribuent une note unilatérale sanctionnant le comportement et la performance de l’entreprise, permettant un classement et la comparabilité, avec une méthode qui leur est propre, dans le seul but de donner un signal aux investisseurs.

Tout organisme certificateur peut demander à être accrédité, sans pour autant y être obligé. Cependant, cela apporte de la valeur ajoutée et renforce la crédibilité de l’entité aux yeux de ses clients et des prospects. C’est la garantie qu’elle déploie des pratiques professionnelles éthiques et sérieuses. Pour décrocher l’accréditation, l’organisme certificateur est lui-même contrôlé sur ses bonnes pratiques d’audit et de mise en œuvre des processus de certification, sur la base de normes diverses comme l’ISO 17029 (pour les prestations de validation ou vérification), l’ISO 17065 (pour la certification de services) ou la NF X50-091 (pour la qualification d’entreprises). On peut dire que l’organisme d’accréditation (le COFRAC en France) est le certificateur du certificateur, en quelque sorte une police des polices.