piocher
Étymologie
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Verbe 1
modifierpiocher \pjɔ.ʃe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se piocher)
- Fouir, remuer avec une pioche.
Piocher une vigne.
Piocher la terre.
Une femme courbée piochait. Elle retirait de la glèbe des pommes de terre, qu'elle jetait dans un panier.
— (Pierre Benoit, Le lac salé, 1921, réédition Le Livre de Poche, page 152)
- (Intransitif) Remuer avec une pioche.
Il faut piocher en cet endroit.
- (Sens figuré) Creuser le sol comme avec une pioche.
Un peu plus loin, ils trouvèrent encore du crottin plus frais que celui de la cabane et les empreintes de pas d’une mulet ferré large et qui devait tirer une assez lourd fardeau car il piochait de la pointe du sabot.
— (Jean Giono, Le hussard sur le toit, 1951, réédition Folio Plus, page 345)
- (Intransitif) (Désuet) (Familier) (Sens figuré) (Argot polytechnicien) Travailler avec ardeur, avec assiduité ; bûcher.
— Vous voyez, mon enfant, que l’argent vient bien lentement dans le métier que vous avez pris, car voici le premier que vous recevez, et voilà bientôt cinq ans que vous piochez !
— (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)Gargaret, regardant Albert qui s’est approché de la table et consulte des papiers, à part.– Je ne puis croire qu’avec cette figure honnête et cet air piocheur… Ordinairement l’homme qui pioche ne pense pas à mal…
— (Eugène Labiche, Doit-on le dire ?, 1872)— Alors je demanderai à M. Heyrem de vouloir bien nous tracer avec la craie une circonférence sur la plaque. Je regrette de ne pouvoir pas faire cela moi-même ; mais je n’ai jamais pioché le tableau noir, et je suis moins maladroit avec un pistolet qu’avec un morceau de craie.
— (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)Paillardin. — Ah ! en voilà un qui ne pense pas à la gaudriole. C’est un bûcheur qui ne songe qu’à piocher sa philosophie !
— (Georges Feydeau, L'Hôtel du libre échange, 1894)[…], voilà vingt ans que ça durait ; tout en piochant ferme, et en ne vivant que de pain et de pommes de terre, il avaient pu, tout juste, payer les intérêts et les frais de renouvellement.
— (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 325)Il me faudra beaucoup piocher pour préparer cet examen.
J’allais souvent les voir. Je le trouvais perdu dans ses rêves, oubliant de modeler une figure qui séchait sous ses linges, seul avec lui-même, suivant son idée, absolument incapable d’écouter personne ; elle, piochant ses rôles, le teint brûlé par le fard, les yeux tendres, jolie d’intelligence et d’activité.
— (Anatole France, Le Lys rouge, 1894, réédition Le Livre de Poche, page 91)Ce travail sérieux et les sourcils froncés, nous l'appelions piocher d'un mot en usage à l'École polytechnique.
— (Stendhal, Vie de Henry Brulard, tome 2, page 10, Paris, Champion, 1913)
- (Par extension) (France) Puiser, choisir parmi de nombreux éléments.
Alors maintenant que ça roule tout seul, on a l’impression qu’il desserre un peu l’étau. Pioche dans son ancien répertoire de compositions ou de standards, assoit son style, prend ses marques.
— (Laurent de Wilde, Monk, 1996, collection Folio, page 231)Excité par les olés des trois cents cyclistes, Aldo piochait dans les vingt-cinq kilos de coco, il pagayait dans le ventre béant du requin qui se désagrégeait comme une pauvre relique.
— (Jean-Luc Blanchet, Marée blanche en Atlantique, Geste éditions, 2010, chapitre 7)Je me dirige vers la cuisine et, dans l'immense frigo américain avec distributeur de glace incorporé en façade que nous lui avions offert pour ses cinquante ans, je pioche une bouteille de Carlsberg.
— (Sébastien Gendron, Le tri sélectif des ordures et autres cons : épisode 15, éditions Pocket (Univers poche), 2014)Au gré des « techniques » de parentalité piochées sur les réseaux sociaux, la parentalité positive est devenue notre mode d’éducation principal presque sans le vouloir.
— (« J’ai élevé mon fils avec la parentalité positive et je culpabilise de ce qu’il impose aux autres », huffingtonpost.fr, 10 février 2024 ; page consultée le 12 février 2024)
- (Québec) (Acadie) (Intransitif) Frapper fort, répétitivement et bruyamment.
Il piocha sur le mur pour avertir le voisin qu'il fait trop de bruit.
- (Pronominal) (Familier) (Vieilli) Se battre ; combattre.
[…] qu'on ne s'inquiète plus beaucoup de ces menaces de guerre.
— (Émile Thirion, La Politique au village, Fischbacher, 1896, page 320)
Au fond, on sait bien qu'il arrivera un jour où il faudra se piocher. […], et on leur reprendra ce qu'ils nous ont pris sans raison en 1871.
Synonymes
modifier- puiser (4)
Traductions
modifierVerbe 2
modifierpiocher \pjɔ.ʃe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Équitation) En parlant d'un cheval, lever fortement les pattes avant en courant.
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « piocher [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « piocher [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « piocher [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « piocher [Prononciation ?] »
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (piocher), mais l’article a pu être modifié depuis.