Robert Triger
Robert Triger, né Robert Gustave Marie Triger au Mans le et mort le dans la même ville, est un historien français.
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Il était président de la société historique et archéologique du Maine, inspecteur général de la société française d'archéologie, correspondant de la société des antiquaires de France. Commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, il fut aussi conseiller municipal de Douillet-le-Joly où il possédait un manoir et une maison. Il fit édifier une chapelle dans le cimetière de Douillet, où il repose.
Biographie
modifierRobert Triger est le fils de Gustave Triger, ancien élève de l'École polytechnique, inspecteur de la télégraphie. Sa famille était originaire de Douillet-le-Joly, commune proche de Fresnay-sur-Sarthe. Il est élève aux lycées du Mans et d'Alençon d'où il assiste, à 15 ans, aux combats de la guerre franco-allemande de 1870. Après avoir commencé une préparation à l'École polytechnique, il s'est tourné vers des études de droit. Il obtient son doctorat à la faculté de Caen en 1879. Il s'intéresse particulièrement à l'histoire de la province du Maine et suit en 1882, en auditeur libre, les cours de l'École des chartes pour se former aux méthodes de recherche archivistique et paléographique. Il a adhéré à la Société historique et archéologique du Maine et à la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe où il a publié régulièrement.
Historien du Maine, ce docteur en droit publia de très nombreuses études d'ordre militaire, religieux, ou portant sur le riche patrimoine de sa province et des sujets très divers dont, en 1907, son Sainte-Suzanne (Mayenne), son histoire et ses fortifications[1], L’Histoire de Douillet-le-Joly (Sarthe), ou La fabrique des toiles de Fresnay-sur-Sarthe, La légende de la Reine Berthe au Pays des Bercons (région de Fresnay-sur-Sarthe)[2] etc. ; Henri Tournouër, dans son article "Robert Triger" paru dans la Revue historique et archéologique du Maine (1928, T. VIII), rappelle qu'en 1923 le catalogue général de ses publications compte 711 numéros.
À la suite de l'adoption de la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905, la société historique et archéologique du Maine, sous l’impulsion de Robert Triger, demanda une enquête sur les richesses artistiques contenues dans les édifices religieux et sur leur entretien. Elle demanda le maintien de toutes ces richesses (statues, vitraux, boiseries, retables, cloches, orfèvrerie, calvaires…) dans leurs emplacements. En 1911, l’État accepta l’entretien de tous les édifices religieux, catholiques et protestants : chapelles, églises et cathédrales.
Mémoire
modifierUn square et une rue portent le nom de Robert Triger au Mans, de même qu'une rue de Sainte-Suzanne. L'éloge funèbre qui suit, œuvre de H. Tournoüer, est paru dans Excursion de la société historique et archéologique de l'Orne dans le Maine (30 août - ), de G. Hubert, Imprimerie Alençonnaise, Alençon, 1927[3].
Notes et références
modifier- Version papier rééditée en 1996 par les Éditions régionales de l'Ouest, préface de Gérard Morteveille, (ISBN 2-85554-077-1)
- Version papier rééditée, et augmentée, en 1999 aux Éditions Imprimerie fresnoise
- « Ce n'est pas sans une profonde émotion que je trace ces lignes à la suite du compte rendu de notre excursion en Mayenne. Nous ne nous doutions guère, hélas ! que nous aurions, quelques mois plus tard, à déplorer la perte de ce confrère incomparable, de cet ami fidèle, si plein de vie, d'entrain et de savoir en ces journées où il donna, en quelque sorte, toute la mesure de ses belles qualités. Je suis donc sûr d'être l'interprète de tous ses compagnons de route et aussi des Membres de la Société historique de l'Orne en adressant à sa mémoire un souvenir ému et reconnaissant. Robert Triger, homme de foi profonde et de grande énergie, travailleur infatigable, patriote ardent, laisse dans le Maine et en particulier au Mans un vide immense. Il avait su par son aménité, par son jugement très droit, par les services qu'il ne cessait de rendre à toutes les bonnes causes, attirer à lui sympathies et affections. Il avait une prédilection marquée, dans ses amitiés, pour Alençon où il avait vécu tout enfant, où son père avait joué un rôle pendant la guerre de 70, et, de cette prédilection, notre Société avait bénéficié. Il sut honorer grandement notre fondateur Léon de La Sicotière et l'un de nos vice-présidents, Eugène Lecointre, dans des pages qui resteront comme les plus beaux hommages rendus à ces Normands au cœur si grand. Il sut aussi s'associer à toutes nos manifestations locales, prendre part à plusieurs de nos tournées et nous réserver, lorsque nous vînmes au Mans, l'accueil le plus chaleureux. À tous ces titres, Robert Triger nous était bien cher et sa mort est un deuil pour nous. Nous gardons du moins la très douce pensée que ses amis de l'Orne ont fêté, les derniers, à Sainte-Suzanne, ses vingt-cinq ans de présidence dans un enthousiasme qui fut certainement sa suprême joie. Dieu le rappela à lui le 15 janvier dernier (1927) après de longues souffrances supportées avec la résignation chrétienne dont il donna tant de preuves au cours de sa vie, semée de sacrifices. Il repose avec les siens dans la chapelle qu'il avait fait édifier au cimetière de Douillet-le-Joly, près de la maison familiale et sous la garde d'une population qui lui était très attachée. »
Annexes
modifierSource et bibliographie
modifier- Stéphane Tison, L'ébauche hésitante d'une mémoire transnationale : Robert Triger et le souvenir de la Guerre 1870-1871, in Revue historique et archéologique du Maine, Le Mans, 2000 (3e série, tome 20/tome CLI de la collection, p. 9-44 - Actes du Colloque international "Le Maine et l'Europe").
- Revue historique et archéologique du Maine, éd. papier ; voir aussi : éd. numérique, full text, DVD/CDRom Revue historique et archéologique du Maine/1875-2000 (151 vol./env. 50 000 pages), copyright Société historique & archéologique du Maine, 17 rue de la Reine Bérengère, 72000 Le Mans, 2006.
Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
- Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe : Didier Béoutis, « Robert Triger (1856-1927) »