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Marie Guillaume Daumas

Marie Guillaume Daumas, né le à Cuisery, mort le à Givry (Saône-et-Loire), est un général français de la Révolution et de l’Empire, puis viticulteur à Givry.

Marie Guillaume Daumas
Naissance
Cuisery
Décès (à 74 ans)
Givry (Saône-et-Loire)
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Infanterie
Grade Général de brigade
Années de service 17781816
Distinctions Commandeur de la Légion d’honneur
Chevalier de Saint-Louis

Il n'a pas sollicité de titre de baron de l’Empire (1808).

Biographie

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Baptisé le (parrain : messire Guillaume Duvivier, prêtre, curé de Saint-Romain ; marraine : demoiselle Jeanne Marie Bergier).

Fils de François Daumas (1738, Ouroux-sur-Saône + 1820, Varennes-le-Grand, Saône-et-Loire), chirurgien dans les armées du roi durant la guerre de Sept Ans (de 1756 à 1760), puis chirurgien à Cuisery (1761), et de Jeanne Duvivier (fille d'un huissier royal à Cuisery), épousée en 1760.

Engagé volontaire à l’âge de quinze ans comme soldat au régiment de Picardie le 1er ou , il passe au régiment d'Enghien le , régiment où son oncle Louis Daumas sert comme capitaine, pour aller à Saint-Domingue. Il participe, avec ce régiment, à la campagne d’Amérique (1781-1783). Caporal le , sergent le , puis sergent-major le , il est mis en congé le . Il pouvait espérer, en s’engageant dans l’armée, progresser jusqu’au grade de capitaine, comme son oncle. Mais n’étant pas noble, il s’est trouvé bloqué au grade de sergent major par l’ordonnance de Ségur. La Révolution lui donne cependant, l’occasion de progresser.

Il revient chez son père à Varennes-le-Grand, où il organise aussitôt la garde nationale de cette commune et en prend le commandement. Il part pour Mâcon l’année suivante, avec cette troupe composée de volontaires, où il reçoit un brevet de capitaine de grenadiers au 2e bataillon de volontaires de Saône-et-Loire le . Chef de bataillon le , à l’âge de 28 ans, il est employé aux armées du Centre, du Nord, des Ardennes et de Sambre-et-Meuse lors des campagnes de 1792-1793. Commandant, il est cité pour sa conduite dans un combat livré le par son seul bataillon contre un corps de 10 000 cavaliers prussiens au bois de La Châlade, près de Sainte-Menehould, puis pour sa conduite la nuit du au devant la citadelle de Namur.

Passé à l’armée du Rhin pendant la campagne de 1794-1796, il est nommé colonel commandant la 200e demi-brigade d’infanterie, faisant partie de la 38e brigade le 20 thermidor an III (). Il est alors employé aux armées d’Allemagne, d’Helvétie et du Rhin pour les campagnes de 1797-1801. C’est là, en Suisse occupée, qu’il se marie. Il épouse le 26 thermidor an V (1797) à Delémont, Thérèse Catherine Babé (1776 + 1818), de Délémont, fille de Conrad Babé (1730 + 1809), ci-devant co-seigneur de Köstlach et Mörnach (Haute-Alsace) et conseiller des finances du prince-évêque de Bâle, et petite-fille de Pierre-François Choullat.

Le (12 ventôse an VI), il repousse dans le lac de Brienne, avec sa 38e demi-brigade et un escadron de cavalerie, 4 000 hommes des troupes helvétiques, disciplinés et pleins d’ardeur. Par cette action il sauve toute sa division et permet la prise des villes de Soleure et de Berne. Le (9 germinal an VII), il est blessé au pied gauche à la prise de Port (ou Mont)-Martin, en pays Grison. Le (11 floréal an VII), il est blessé au bras droit, à Rennes, toujours en pays Grison. Il est ainsi cité par le général Claude Jacques Lecourbe le (26 fructidor an VII) : « Officier qui a donné dans bien des occasions des preuves d’intelligence, de prudence, de bravoure, soit qu’il eût à commander des colonnes d’attaque ou de défense, soit qu’il eût à administrer sa brigade. Au combat de Rennes, quoique blessé, il ne voulut quitter son poste que lorsque les forces physiques lui manquèrent. »

À un autre combat, dans les gorges des Grisons, seul avec sa demi-brigade il réussit à contenir l’armée russe du général Alexandre Vassilievitch Souvarov. Il permet ainsi de « rejeter [l’ennemi] de l’autre côté des Alpes. Il est blessé d’un biscaïen qui lui traverse les deux cuisses » près de Maastricht le .

Général de brigade nommé par le commandant en chef de l’armée du Rhin le . Confirmé dans ce grade le , il est grièvement blessé et mis en non-activité pendant plus de quatre ans du au . Il est alors employé dans la 7e division militaire le , qu’il va commander par intérim à Grenoble en 1807 et 1808. Il est ensuite employé en Toscane le comme gouverneur de Sienne.

Extrait d’une lettre du général Daumas à sa belle-sœur Babé, née Bureaux de Pusy : « Sienne, le 25 Xbre 1808, Ma chère Amie, (…) Comme tu le dis fort bien, nous voilà dans ce pays pour le temps que le bon Dieu voudra, mais quand nous le quitterons, nous ferons des beignets. Je t’assure qu’il n’y a que la France pour les français. Et d’ailleurs les peuples d’Italie sont d’une immoralité dont tu ne te feras jamais une idée et je trouve qu’ils sont plus sensuels que sensibles. Rien ne peut les émouvoir que leurs plaisirs ou leurs intérêts. Aucune idée libérale n’entre dans leurs têtes : plaisirs et intérêts, voilà les règles de leur conduite. (…) »

Cependant, Daumas voit d’un très mauvais œil le pillage organisé des peintures et sculptures italiennes au profit des musées français. Il passe à l’armée d’Italie le et effectue les campagnes de 1809 et 1810. Il commande la région frontalière du lac de Garde, dans le Nord alpin de l'Italie, à mi-chemin entre Venise et Milan. Disposant d’unités terrestres et d’une petite flottille, sa mission est de sécuriser les arrières de l’armée, engagée en Autriche (bataille de Wagram). Son quartier général est à Brescia (au sud-ouest du lac), mais il se rend aussi à Vérone (au sud-est), et jusqu’à Trente (au nord). Il passe au total presque deux ans en Italie de à .

Le , il reprend à Grenoble, le commandement par intérim de la 7e division militaire. Il le conserve jusqu’à la nomination du général de division Jean Gabriel Marchand en 1814. Dès lors, il devient son adjoint et commande la place de Grenoble. Pendant la campagne de France, des unités de la 7e division militaire reprennent Chambéry, mais doivent bientôt évacuer la Savoie, (le général Charles Pierre François Augereau ayant battu en retraite), et se retrancher dans la vallée de l'Isère. L'abdication de l'Empereur met fin aux hostilités.

À la première Restauration, il prête serment au roi Louis XVIII, qui confirme son grade de maréchal de camp et le maintient à Grenoble.

Au retour de Napoléon en mars 1815, le général Marchand s’enfuit de Grenoble y laissant Daumas qui, fidèle à son serment, refuse de livrer la place à l’Empereur et la met en état de défense. La défection du colonel Charles Angélique François Huchet de La Bédoyère et d’une partie de la garnison entraîne bientôt l’ouverture des portes de Grenoble. L’Empereur ne tient pas rigueur à Daumas de sa fermeté et enrôle dans sa petite troupe son fils aîné, Xavier.

Il est admis à la solde de retraite par décret du . Il vient de passer exactement cinq années à Grenoble d' à . Il est définitivement placé dans le cadre de réserve en 1816 et se retire dans sa propriété viticole de Givry.

Commandeur de la Légion d’honneur le , chevalier de Saint-Louis en 1815 et du Lys en 1814.

Père du général Eugène Daumas et du commandant Jules Daumas.

Sources

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  • Joseph Bard, "Essai d'un Plutarque militaire de la Bourgogne", 1858 (article Général Daumas), p. 8-15 (notice)
  • Auguste Louis Blondeau, "Voyage d'un musicien en Italie (1809-1812)", 1993, publié par Joël-Marie Fauquet, p. 196
  • E. B. Dubern, Gentry, tome 1, Ascendance du comte Eugène Boislandry Dubern (1880 + 1976), 2000.
  • Sébastien Evrard, "Les campagnes du général Lecourbe (1794-1799)", L'Harmattan, p. 132
  • Raymond Bernard Izarny-Gargas, "38e régiment d'infanterie, historique des corps qui ont porté le numéro 38", 1889, p. 276 et 681 (notice)
  • Jean-René Suratteau, "Le département du Mont-Terrible, sous le régime du Directoire, 1795-1800: études des contacts humains, économiques et sociaux dans un pays annexé et frontalier", 1964, p. 466