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Magyar Aluminium (MAL) ou Alumínium Termelő és Kereskedelmi Rt, fait partie d'un grand consortium industriel hongrois (trust) dit « Magyar Alumíniumipari Tröszt » [1].

Magyar Aluminium
illustration de Magyar Aluminium
Le siège social de MAL Zrt., à l'usine d'Ajka (Ajkai Timföldgyár)

Création 1943
Forme juridique Société par actionsVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Budapest
Drapeau de la Hongrie Hongrie
Activité Métallurgie, aluminium
Produits Alumine et dérivés de l'aluminium
Filiales
  1. Ajkai Timföldgyár és Alumíniumkohó,
  2. Almásfüzítői Timföldgyár,
  3. Alumíniumipari Gépgyár,
  4. Alumíniumipari Kereskedelmi Vállalat,
  5. Alumíniumipari Tervező és Kutató Intézet,
  6. Alumínium Szerkezet Gyár,
  7. Bakonyi Bauxitbánya,
  8. Balassagyarmati Fémipari Vállalat,
  9. Bauxitkutató Vállalat,
  10. Fejér megyei Bauxitbányák,
  11. Hódmezővásárhelyi Fémipari Vállalat,
  12. Inotai Alumíniumkohó,
  13. Kőbányai Könnyűfémmű,
  14. Magyaróvári Timföld- és Műkorundgyár,
  15. Székesfehérvári Könnyűfémmű,
  16. Tatabányai Alumíniumkohó.
Entreprise hongroise 01-10-047671Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.mal.huVoir et modifier les données sur Wikidata
Mine de bauxite à ciel ouvert à Gánt, en Hongrie

MAL est le premier opérateur hongrois dans le domaine de la métallurgie et du traitement de la bauxite (par le procédé Bayer), et dans la production d'alumine et de produits dérivés de l'aluminium, à partir de minerais (bauxites) hongrois et importés.
'Magyar Aluminium' est leader dans son domaine en Europe centrale.
Il valorise aussi le gallium extrait du minerai lors du process.
Son siège social est à Budapest[2]

Magyar Aluminium est notamment propriétaire et gestionnaire du site industriel d'Ajka, vaste usine de production d'aluminium, construite en 1942. C'est une ancienne entreprise d'État, autrefois contrôlée par le régime communiste, qui devait notamment répondre aux besoins de l'ex-URSS. Un groupe d'investisseurs privés l'a rachetée après 1990, après la chute du régime communiste.
Cette usine s'est fait connaitre du monde entier par une catastrophe industrielle survenue le à la suite de la rupture d'une digue d'un bassin de rétention de boues rouges.

Productions

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La spécialité du trust est le raffinage de la bauxite, et la production d'alumine et d'aluminium.
Le Trust produit de nombreux dérivés de l'alumine ; hydrates d'alumine, zéolite, alliages de fonderie à base d'aluminium, alumine non métallurgique qu'on trouve dans des produits aussi divers que certains semi-conducteurs, des tuiles ou carreaux céramiques, du marbre artificiel, des matériaux réfractaires, des poudres à laver, des tableaux de bord, des tapis, des produits sanitaires.

Contexte historique

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Les procédés permettant d'extraire l'aluminium de son minerai (la bauxite) sont relativement récents. Ce n'est qu'en 1855 que le premier lingot d'aluminium a pu être présenté, à l'exposition universelle. Les premières techniques d'extraction étaient financièrement exorbitantes (le premier kg produit a couté 40 000 Francs de l'époque).

En Europe l'extraction de la bauxite a débuté en Transylvanie, et s'est fortement développée en Hongrie[3],[4] qui dispose de ressources importantes, pour les besoins de la Seconde Guerre mondiale. Le Traité de Trianon qui a considéré les Hongrois et les Allemands comme les vaincus a privé la Hongrie de la possibilité de développer l'hydroélectricité ou d'accéder à des ressources en gaz peu cher, ou aux principales sources de bauxite (en Transylvanie). Ceci a freiné dans un premier temps le développement de l'industrie de l'aluminium en Hongrie. Mais avant la Seconde Guerre mondiale, en moins de 20 ans seulement, la Hongrie devient le second producteur européen derrière la France où Pechiney a développé la première filière industrielle européenne de l'aluminium [5]. Un trust de la bauxite, présidé par Joseph (József) Hiller, contribue à organiser la filière de 1930 à 1940. Cette progression de la Hongrie s'est poursuivie après-guerre pour notamment répondre aux besoins de reconstruction du pays.

Un groupe (Aluminium Tanacsado Iroda) a été créé par la firme Weiss Manfred és Femmuver Rt, tenant lieu de société de conseil en matière aluminium, chargée de développer de nouveaux usages de l'aluminium transformés. En un Trust de l’Aluminium Hongrois (Magyar Aluminiumipar Trost) se constitue et un centre d’application de l'aluminium est créé, toujours pour développer de nouveaux usages et produits à base d'aluminium ou d'alumine. Les plans triennaux et quinquennaux de l'Ex-URSS poussent la filière à se développer (par exemple, le second plan quinquennal demandait à la Hongrie d'augmenter de 50 % sa production d'aluminium en 5 ans (1956 – 1960) [6],[7].

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le pays cherche à exporter des produits transformés et non de la bauxite ou des lingots.
En 1947, la Hongrie a vendu pour environ 100 000 dollars d'aluminium à l'étranger, l'année suivante elle en obtient 10 fois cette somme. Magyar Alumíniumipari Trösztöt (MAT): en 1962, le gouvernement vise 50 % au moins des exportations d'aluminium sous forme de produits transformés, à l'URSS, mais aussi à de nombreux pays occidentaux (Royaume-Uni, Finlande, Israël, Pakistan, Suède, Brésil…). La filière hongroise utilise le brevet Bayer et entretient des relations d'échanges scientifiques et de transferts technologiques hors des pays de l'Est, dont avec le groupe français Cégédur (Accord de "know-how" signé entre France et Hongrie durant la guerre froide, à la fin des années 1960)[6].
En 1963, le ministre hongrois de l'industrie lourde crée un nouveau consortium : le Magyar Alumíniumipari Trösztöt (MAT).
L'industrie hongroise bien que liée par contrat avec l'URSS reste ouverte sur le monde, et conseille même des industriels occidentaux, dont par exemple l'italien Techmo, en 1970[6].

Avec la chute de l'URSS et de nombreux régimes communistes en Europe centrale, une vague de privatisation permet à un groupe d'investisseurs hongrois d'acheter l'usine d'Ajka. Pour ce faire, ils fondent en 1995 le groupe MAL.

Peu après l'accident d', le journal hongrois Magyarhirlap rappelle que Árpád Bakonyi (le père du directeur de l'usine Z. Bakonyi) est l'un des trois gros investisseurs qui ont racheté l'usine lors de sa privatisation et qu'il est aussi un ancien oligarque qui avait antérieurement été directeur général de l'agence de privatisation hongroise, et directeur de l'usine d'État aluminium Hungalu. Les investisseurs auraient pris le contrôle du secteur de l'aluminium à faible coût en promettant de lutter contre la pollution de l'environnement qui s'étaient accumulée au fil des décennies.

Perspectives et contexte économique

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Malgré une progression du taux de recyclage, l'Europe importe dans les années 2000-2010 environ 5 millions de t/an d'aluminium et en consomme plus du double (12,5 Mt/an) [8]. Le procédé électrochimique rend les aluminiers très dépendants de l'électricité (c'est une des raisons pour lesquelles Pechiney s'est installé à côté de la centrale nucléaire de Gravelines en France ; « Le prix de l'électricité représente 35 à 40 % du coût d'un lingot » [9].
La tendance est à la délocalisation; la part européenne de la production mondiale d'aluminium tend à diminuer en raison des coûts de l'électricité et pourrait encore chuter si la Commission européenne confirme ses menaces de faire cesser les importantes subventions au prix de l'électricité (via des contrats « long terme » dont certains arrivent à échéance) dont bénéficient les aluminiers, ces subventions ou prix artificiellement bas étant considérés comme source de concurrence déloyale[8]. L'américain Alcoa (leader mondial) a été condamné par l'Union européenne à rembourser des aides sur le prix de l'énergie, Selon l'industriel, les tarifs préférentiels lui permettaient d'économiser 8 millions d'euros par mois. Il menace de fermer ses usines en Europe (600 000 t de capacités) et s'est associé au saoudien Ma'aden pour développer un projet de production de 740 000 tonnes, pour 10,8 milliards de dollars. L'usine Norsk Hydro de Neuss (Allemagne) se dit également menacée. 1 million de tonnes de capacités pourraient ainsi fermer en Europe selon le syndicat des aluminiers. La part de l'Europe des 27 dans la production mondiale était de 14 % en 2005 et de 11 % en 2009[8].

L'accident de l'usine d'Ajka (4 octobre 2010)

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Chemin pris par la coulée de boue après la rupture de digue du 4 octobre 2010, et position du département sur la carte de Hongrie

Il concerne l'usine d'Ajka (Ajkai Timfoldgyar Zrt, propriété de MAL Zrt), située à 160 km à l'ouest de Budapest, et à 40 km environ du lac Balaton). Cette usine qui emploie environ 1 100 personnes, utilise le procédé Bayer de dissolution de l'alumine de la bauxite par de la soude caustique NaOH à chaud pour produire de l'alumine (oxyde d’aluminium, de formule chimique Al2O3).

Lundi , à 12h10, l'une des digues du plus grand des bassins de rétention de l'usine s'est effondrée.
Le bassin de stockage de boues industrielles laisse alors s'échapper un flot d'environ 700 000 m3 (soit moins que les 1,1 million de mètres cubes initialement annoncés[10]) de boues rouges qui dévastent Kolontar, le village le plus proche, en submergeant une dizaine d'hectares. Des maisons et infrastructures sont également détruites ou très endommagée à Devecser et Somlóvásárhely.
7 villages seront touchées par les boues qui ont tué 7 personnes dont une fillette de 14 mois, et qui en ont blessé plus de 120 (bilan provisoire). Des brûlures chimiques de la peau et irritation ophtalmique affectent de nombreux blessés.
La boue rouge perdue par le bassin est issue du traitement électrochimique de minerai de bauxite utilisés pour la production d'aluminium.
Elle contient plusieurs métaux toxiques et elle est corrosive pour la peau, et comprend probablement des fluorures toxiques provenant du process électrochimique d'extraction de l'aluminium. Les poussières que produit la boue en séchant sont également toxiques et corrosives pour la peau et les muqueuses si elles sont inhalées. La boue est composée d'oxyde de fer(III), d'alumine (Al2O3), de dioxyde de silicium (SiO2), de chaux vive (CaO ou oxyde de calcium, très corrosif), de dioxyde de titane(TiO2), d'oxyde de sodium (Na2O, qui réagit avec l'eau pour donner de l'hydroxyde de sodium. Son pH extrêmement élevé la rend très caustique[11].). Selon Greenpeace, elle contient aussi des métaux lourds, mais l'Académie hongroise des sciences, d'après les premières données disponibles, a estimé que les taux de métaux des échantillons du restent inférieurs aux taux considérés comme dangereux pour l'environnement. Au contraire, Banlage Tömöri de Greenpeace estime que les résultats de ses premiers prélèvements dans les eaux hongroise sont préoccupants, notamment en raison de quantités inhabituellement élevées d'arsenic et de mercure. le , la boue arrivait au Danube, mais en partie inertée, et en partie très diluée dans l'eau au long de son parcours. Elle aurait tué l'intégralité de la faune de la rivière Marcal[12] et gravement pollué la Raab, la faune et la flore de la rivière Marcal, Le WWF estime que les inspecteurs ont été négligents[13]. (basée à Nicosia, Chypre et spécialisée dans les études de sécurité), en juin, plus de 3 mois avant que la digue ne cède[14]. Le au matin, les résidents de Kolantar sont évacués car on craint une nouvelle rupture de digue qui pourrait laisser s'écouler une nouvelle vague de boue, beaucoup moins liquide cette fois (consistance de gâteau de riz)[15], ce qui a incité l'État hongrois à construire en urgence une nouvelle digue en aval de l'usine.

Voir aussi

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Liste de producteurs d'aluminium

Bibliographie

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  • Paul Morel ; [Histoire technique de la production d’aluminium]. Les apports français au développement international d'une industrie Paris : Pug, 1991. 352 pages
  • Dr.Varhegyi Gyozo ; A Magyar Aluminium 50 éve ; Budapest : Muszaki Konyvkiado, 1984. 511 pages
  • Dr. Bakonyi Arpad ; A Magyar ezust torténete. Az allami aluminiumipar otven éve (1948-1997) (Histoire de l'argent hongrois. Cinquante ans d'industrie étatique de l'aluminium, de 1948 à 1997) ; Budapest : Hungalu Magyar Aluminiumipari Rt, 1997 . 427 pages
  • A kozponti statisztikai hivatal jelentése Bauxitbanyasat timfold es aluminiumtermeles fejlodese IP. 35/1953 1954.1.8 (Rapport du bureau central des statistiques, sur l'aluminium et l'alumine en Hongrie (en hongrois) )
  • Gazdasagossagi intezet A Magyar-Szovjet timfold-aluminium egyezmeny gazdasagossagi ertekelese Budapest : Kozponti Statisztikai Hivatal, 1978 (Statistiques réunies par le bureau des statistiques pour l'institut économique (en hongrois)
  • Vizy Béla ; Bauxitkutatas Magyarorsagon : a margyarorsagi bauxitkutatasok tortenete, kulonos Tekintettel a bauxitkutato vallalat (1950-1955) tevekenysegere

Szekesfehervar : Nagy Aluminiumipari Szekesfehervar (sur l'histoire de la bauxite et de son exploitation, en hongrois)

Notes et références

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  1. Court Reg. No.: Cg. 01-10-045091 VAT Reg. No.: HU 12516564
  2. Budapest, Logodi u. 34/b. III. em
  3. Orszagos Magyar Banyaszati es kohaszati egyesulet A Magyar Banyasat evezredes tortenete I. Kotet Budapest 1997
  4. Orszagos Magyar Banyaszati es kohaszati egyesulet A Magyar Banyasat evezredes tortenete II. Kotet Budapest 1997
  5. Germaine Veyret-Verner, Une industrie en pleine expansion : L'aluminium, Revue de géographie alpine, Année 1956, Volume 44, Numéro 2, pp. 311-342, Base de données Persée, sur le site de l'Université Lumière Lyon 2
  6. a b et c Esteurop
  7. Kozponti Statisztikai Hivatal A Magyar Ipar. Statisztikai Adagyujtemeny Budapest : Kozponti Statisztikai Hivatal , 1961 (statistiques du bureau central des statistiques sur lindustrie hongroise, en hongrois)
  8. a b et c Daniel Krajka, Article du journal Usine nouvelle sur la production d'aluminium en Europe, 4 février 2010
  9. Patrick de Schrynmakers, secrétaire général de l'Association européenne de l'aluminium, interrogé par l'usine nouvelle (usine nouvelle
  10. Communiqué de Reuters, repris par de nombreuses brèves, dont par ex État d'urgence dans l'ouest de la Hongrie après une pollution par Marton Dunai de RFC (05/10/2010)
  11. l'AFP citant Timea Petroczi, porte-parole des services de lutte contre les catastrophes, repris dans une brève de Cécile Dumas pour Science et Avenir, intitulée Pollution: la toxicité en deux temps des boues rouges (2010/10/07)
  12. source Tibor Dobson, porte-parole de l’Agence hongroise chargée des catastrophes
  13. Présentation d'Interspec
  14. Yves Heuillard ; Hongrie/boues toxiques : la catastrophe aurait pu être évitée, publié dans DD magazine, le développement durable en pratique, le 8 octobre 2010
  15. Last Hungary fears second toxic wave , BBC News Europe, 9 octobre 2010

Liens externes

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