Jean-Philippe Lafont
Jean-Philippe Lafont, né à Toulouse le [1], est un chanteur lyrique français, de registre baryton-basse.
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Biographie
modifierJean-Philippe Lafont est le fils d'un père gazier qui relevait les compteurs à EDF et d'une mère ouvreuse de cinéma[2].
Formation
modifierAprès des études secondaires chez les Pères de Sainte Barbe, sa première vocation est le sport : il sera professeur de gymnastique. Un ami, le chanteur lyrique Henry Amiel[3], étonné par la beauté et l’ampleur de cette voix naturelle, lui conseille de se présenter au conservatoire de Toulouse. Il y est reçu et étudie le chant avec Denise Dupleix. Il reconnaît à propos de lui-même à cette époque : « à 21 ans, je ne savais pas lire une seule note de musique et ne voyais sur les portées d’une partition que des petites pipes. »
Deux ans plus tard, Louis Erlo, qui venait de prendre la direction du nouvel Opéra-Studio à l’Opéra-Comique de Paris vient, en 1973, à Toulouse faire passer des auditions et est frappé, lui aussi, par sa voix et le fait venir à Paris pour étudier à l'Opéra-Studio où sont enseignés la diction, le chant, l’interprétation et le théâtre. Un an s’écoule et, en 1974, à 23 ans, Jean-Philippe Lafont effectue sa première prise de rôle au festival d'Avignon, puis salle Favart, avec le Papageno de la Flûte enchantée.
Carrière à l'opéra
modifierSa carrière va se poursuivre et monter au niveau des plus grands au travers de plus de cent opéras qu’il interprète dans toutes les « grandes cathédrales lyriques » du monde : Garnier, Bastille, Champs-Élysées, Châtelet à Paris, la Scala à Milan, le Metropolitan Opera et Carnegie Hall à New York, La Monnaie à Bruxelles, le Liceu à Barcelone, et tant d’autres opéras célèbres (Rome, Chicago, Madrid, Amsterdam, Vienne, Florence, Berlin), sans oublier les grandes scènes françaises : le Capitole à Toulouse, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice, l'Opéra Comique[4]. L’été, il chante dans les festivals les plus réputés : Salzbourg, Aix, Orange[5], Vérone, Montpellier et il sera l’un des sept Français, avec Louise Grandjean, Charles Dalmorès, Marcelle Bunlet, Germaine Lubin, Ernest Blanc et Régine Crespin, à chanter au mythique festival de Bayreuth où il interprète le Telramund du Lohengrin de Wagner.
Son répertoire est très étendu, avec une centaine de rôles à son actif[6]. Il a ainsi inscrit à son répertoire le rôle de Macbeth en 1999[7] en incarnant le héros torturé de Verdi à la Bastille, après y avoir chanté Nabucco[8]. Il a également chanté Telramund dans Lohengrin à Bayreuth sous la direction d'Antonio Pappano en 2000[9]. Puis c'est au tour de Barak dans Die Frau ohne Schatten (« La Femme sans ombre ») de Richard Strauss, toujours à l'Opéra de Paris, cette fois en 2002[10], rôle qu'il reprendra notamment à Bruxelles en 2005[11]
Aujourd’hui il a décidé de se concentrer sur ceux qui correspondent le mieux à sa personnalité et à la plénitude de sa voix[12] : Wozzeck, Die Frau Ohne Schatten[11], Salomé, Lohengrin, Falstaff, Macbeth[13], Rigoletto, Tosca[14], Otello, Il Tabarro, Gianni Schicchi, Pelléas et Mélisande, Samson et Dalila[15], Don Quichotte.
Il a également participé à la création de l'œuvre de David Alagna, Le Dernier Jour d’un Condamné, en juillet 2007 au Théâtre des Champs Élysées[16]et en 2014, sur le même thème, à l'opéra de Thierry Escaich, Claude, à l'Opéra de Lyon.
Dans un répertoire plus léger, il a également été Calchas dans la Belle Hélène au Chatelet en 2015[17].
Un accident grave lors des répétitions de Tosca sur le plateau de l'Opéra Bastille en 2016 le contraint à annuler sa participation dans l'œuvre de Puccini en tant que sacristain[18]. Par la suite, il rédige un ouvrage sur l'art lyrique "Avec voix et éloquence" (Larousse) tout en assurant le coach vocal d'Emmanuel Macron pendant la première campagne électorale présidentielle[19],[20].
Décorations
modifierDiscographie sélective
modifier- Hector Berlioz, La Damnation de Faust, Orchestre de l'Opéra de Lyon, Edinburgh Festival Chorus, dir. John Eliot Gardiner - Philips 1990
- Antonio Salieri, Tarare, Filmé en 1988 au festival de Schwetzinger, Mise en scène : Jean-Louis Martinoty. Avec : Howard Crook, Tarare ; Jean-Philippe Lafont, Atar ; Anna Caleb, Spinette ; Eberhard Lorenz, Calpigi ; Hannu Niemelä, Altamort ; Nicolas Rivenq, Arténée ; Jean-François Gardeil, Urson ; Zehava Gal, Astasie ; Klaus Kirchner, le Génie du Feu ; Gabriele Rossmanith, la Nature. Deutsche Händel Solisten, direction : Jean-Claude Malgoire - DVD Ref. : 100 557 Arthaus Musik -2005[21]
Filmographie
modifierCinéma
modifier- 1974 : Lacombe Lucien de Louis Malle
- 1984 : Carmen de Francesco Rosi : le contrebandier Dancaïre (baryton)
- 1985 : Parole de flic de José Pinheiro : Ranko
- 1987 : Le Festin de Babette (Babettes gæstebud) de Gabriel Axel : Achille Papin, célèbre chanteur du théâtre Royal de Paris
Télévision
modifier- 1996 : Une famille formidable de Joël Santoni (1 épisode)
- 2011 : J'étais à Nüremberg de André Chandelle : Hermann Göring
- 2012 : La Guerre du Royal Palace de Claude-Michel Rome : le général Wolfgang Sternitz
- 2014 : Ceux de 14 d'Olivier Schatzky : Tchadek
Références
modifier- La notice de personne du catalogue général de la BnF donne le 4 février.
- Mariana Grépinet, « La voix qui coache Emmanuel Macron », Paris Match, semaine du 2 au 8 mars 2017, pages 36-37.
- « Jean-Philippe Lafont, une vie en musique | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )
- Maxime Kaprielian, « Réouverture de l’Opéra-Comique, une étoile a brillé », sur ResMusica, (consulté le )
- Bruno Serrou, « Otello de Verdi ouvre les Chorégies 2003 sous la protection des intermittents du spectacle », sur ResMusica, (consulté le )
- Pierre-Jean Tribot, « Jean-Philippe Lafont, baryton aux cent rôles », sur ResMusica, (consulté le )
- Eric Dahan, « OPERA. Avec du savoir-faire mais sans génie ni imagination, la Bastille présente un produit tout public assez insipide. «Macbeth» désolé. », sur Libération (consulté le )
- « Jean-Philippe Lafont joue Macbeth », sur ladepeche.fr (consulté le )
- « Toulouse. Jean-Philippe Lafont se sent bien chez Wagner », sur ladepeche.fr (consulté le )
- Bruno Serrou, « Une Femme sans Ombre à voir yeux fermés et oreilles grandes ouvertes », sur ResMusica, (consulté le )
- Pierre-Jean Tribot, « Die Frau ohne schatten de Richard Strauss, hymne aux enfants à naître », sur ResMusica, (consulté le )
- Jérôme Pesqué, « Entretien avec Jean-Philippe Lafont »
- « Jean-Philippe Lafont joue Macbeth », sur ladepeche.fr (consulté le )
- Jacques Schmitt, « Quelle Tosca aujourd’hui ? », sur ResMusica, (consulté le )
- Richard Letawe, « Samson et Dalila, oratorio biblique », sur ResMusica, (consulté le )
- Jacques Schmitt, « Le Dernier Jour d’un Condamné des frères Alagna, moment exceptionnel », sur ResMusica, (consulté le )
- Victoria Okada, « Hélène et sa compagnie au jeu de l’art vidéo », sur ResMusica, (consulté le )
- La Rédaction, « Jean-Philippe Lafont se blesse à l'Opéra Bastille et annule dans Tosca », sur ResMusica, (consulté le )
- Charlotte Saulneron, « Jean-Philippe Lafont, surfer sur la vague avec voix et éloquence », sur ResMusica, (consulté le )
- Marc Fourny, « Macron : son coach vocal sort de l'ombre », sur Le Point, (consulté le )
- Alexandre Pham, « Tarare de Salieri... L’Asie des lumières », sur ResMusica, (consulté le )
Liens externes
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