Jérémie (Haïti)
Jérémie (en créole haïtien : Jeremi) est une commune d'Haïti, chef-lieu du département de Grand'Anse, arrondissement de Jérémie.
Jérémie | |
La cité des Poètes | |
Administration | |
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Pays | Haïti |
Département | Grand'Anse |
Arrondissement | Jérémie |
Démographie | |
Gentilé | Jérémien, Jérémienne |
Population | 134 317 hab. (est. 2015) |
Densité | 314 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 18° 38′ 38″ nord, 74° 06′ 52″ ouest |
Superficie | 427,22 km2 |
Localisation | |
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On la nomme aussi « la Cité des Poètes ».
Géographie
modifierRelativement éloignée d'une bonne partie d'Haïti, Jérémie est située à environ 297 km à l'ouest de la capitale, Port-au-Prince, sur la rive nord de la péninsule de Tiburon appelé également la presqu’île du Sud.
La ville de Jérémie est traversée par la rivière de la Grande-Anse avant d'aller se jeter dans le golfe de la Gonâve.
Démographie
modifierÀ la fin du XVIIIe siècle, Moreau de Saint-Méry donne quelques chiffres sur la population de Jérémie à l'époque coloniale : « La population était, en 1681, de 163 blancs et 117 nègres, mestis et mulâtres, Indiens et Indiennes. En 1692, de 14 habitants sédentaires et de 16 chasseurs. En 1751, de 387 blancs, 109 affranchis et 2 147 nègres. Elle est à présent de 2 000 blancs, de 1 000 affranchis et de 17 000 esclaves, en y comprenant celle de la ville et ses accessoires »[1].
La ville de Jérémie compte aujourd'hui 42 388 habitants et la commune 134 317 (estimation 2015)[2].
Histoire
modifierLes troupes britanniques débarquent à Jérémie en septembre 1793.
En 1964, sous la dictature de François Duvalier, la ville deviendra le théâtre d’une répression contre la population locale appelée Vêpres jérémiennes. En effet, à la suite du débarquement de treize opposants du groupe Jeune Haïti dans le sud du pays le , Duvalier, avec sa politique noiriste[3], va donner libre cours à sa fureur contre les mulâtres de la ville de Jérémie. Des treize débarquant, on compte un noir et douze mulâtres. A Jérémie, il existait un système d'apartheid dans la ville reconnue pour sa population mulâtre prééminente. Certains clubs sociaux étaient réservés à certaines familles réputées mulâtres. Sous tous les aspects, il existait une discrimination envers la population noire et le préjugé de couleur y était très fort. Les haines et rancœurs accumulées au cours des décennies contre ces derniers serviront de prétexte à des crimes abominables de la part de Duvalier, de ses agents militaires et des tonton macoutes[4]. Aux mois d'août, septembre et octobre plusieurs mulâtres, femmes, vieillards et enfants sont torturés puis tués.
En , après le passage de l'ouragan Matthew, la ville est détruite à 80 % et coupée du monde ; ses habitants sont privés de nourriture et d'eau potable[5]; l'épidémie de choléra connaît une recrudescence[6].
Le , la ville est touchée par un tremblement de terre de magnitude de 7,2 qui cause de nombreux dégâts, notamment à la cathédrale[7].
Administration
modifierLa commune est composée des sections communales de :
- Basse-Voldrogue
- Haute-Voldrogue (dont le quartier « Léon »)
- Haute-Guinaudée
- Basse-Guinaudée
- Fond Rouge Dahere
- Fond Rouge Torbeck
Monuments et sites
modifier- Le Fort Marfranc fait partie d'une vingtaine d'ouvrages militaires construits sur le territoire d'Haïti après l'indépendance en 1804
- La Cathédrale Saint-Louis-Roi-de-France
Personnalités liées à la commune
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- Général Dumas (1762-1806), père d'Alexandre Dumas et grand-père d'Alexandre Dumas fils.
- Modeste Testas (1765-1870).
- Etzer Vilaire (1872-1951).
- Émile Roumer (1903-1988).
- Jean-Fernand Brierre (1909-1992).
- Raymond Chassagne (1924-2013), poète.
- René Philoctète (1932-1995).
- Serge Legagneur (1937-2017), poète.
- Jean-Claude Fignolé (1941-2017).
- Raoul Cédras (né en 1949), qui dirigea la junte militaire de 1991 à 1994, après avoir renversé Jean-Bertrand Aristide.
- Gontran Décoste (né en 1957), évêque du diocèse de Jérémie.
Galerie
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Centre de Jérémie (2006)
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Jérémie (2007)
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Jérémie (2007)
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Centre de Jérémie (2007)
Notes et références
modifier- Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'isle Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797-1798, (réédition, 3 volumes, Paris, Société française d'histoire d'outre-mer, 1984), p.1400.
- [PDF] (fr) Population totale, par sexe et population de 18 ans et plus estimées en 2009, au niveau des différentes unités géographiques sur le site de l'Institut haïtien de statistique et d'informatique (IHSI)
- Haïti, économie politique de la corruption de Leslie J.-R. Péan aux éditions Maisonneuve & Larose
- Franck Laraque, Les Vêpres jérémiennes et le préjugé de couleur in Paul & Franck Laraque, Haïti : La Lutte et l'Espoir, Cidhica, Montréal, 2003
- AFP, « 80 % des bâtiments de Jérémie ont été rasés par Matthew », sur tvanouvelles.ca,
- « Après l'ouragan, le choléra frappe Jérémie en Haïti », sur Radio Canada, .
- « Séisme en Haïti: le bilan grimpe à 227 morts », sur Le Vif,
- Chantal de Loth, « Les familles de Jeanne et Parouty à Saint-Domingue », Généalogie et Histoire de la Caraïbe, no 197, (lire en ligne). Son père, Arnaud Dejeanne (1705-1764), natif de Bordeaux, part à l'âge de 15 ans s'installer à Saint-Domingue et devient notaire au quartier de Jérémie puis substitut du procureur du roi et enfin lieutenant et juge en la sénéchaussée du Petit-Goâve. De 1732 à 1760, il constitue sa propriété en achetant plusieurs concessions sur l'île. En 1732, Arnaud Dejeanne épouse une créole originaire de La Rochelle, Marie-Jeanne Greslier (1707-1750).
- Notice du Portrait de Mme Jacques-Jean-Louis de Parouty conservé au Musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux. Elle est née Jeanne Dejeanne (ou de Jeanne) en 1732 à Fond d'Amourette, la propriété de ses parents à Jérémie
Bibliographie
modifier- Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'isle Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797-1798, (réédition, 3 volumes, Paris, Société française d'histoire d'outre-mer, 1984), pp.1375-1409.
- Martin Guiton Dorimain, Jérémie d'Antan, Port-au-Prince, Haïti, 1978
- Dominique Fernandez, Jérémie ! Jérémie !, Paris, Grasset, 2005 (sur les traces d'Alexandre Dumas)
- Josaphat-Robert Large, Jérémie et sa Verdoyante Grand'Anse, Coconut Creek, Educa-Vision, Floride, 2012
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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