Histoire de la Sarthe
L'histoire de la Sarthe recouvre l'ensemble des évènements, anciens ou plus récents, liés à ce département français. Jusqu'à sa création pendant la Révolution française en 1790, son histoire se confond avec celle de la province du Maine.
Avant la création du département
modifierOrigines préhistoriques
modifierLes premières occupations humaines semblent avoir eu lieu dans la région de Sablé-sur-Sarthe, autour de 400 000 années av. J.-C., comme en témoignent les découvertes de bifaces de cette époque dans les vallées de la Sarthe, de la Vègre et de l'Huisne. Ces artefacts appartiennent aux industries de l'Abbevillien et de l'Acheuléen. L'Europe d'alors est soumise à des glaciations répétées qui forcent les populations à quitter les plateaux pour trouver refuge dans les versants[1]. Les grottes que compte la région forment autant d'abris naturels qui permettent aux populations de se réfugier contre le froid. Les cavités de la vallée de la Vègre, comme la grotte de Pissegrêle, ont révélé de nombreux objets du Moustérien, tandis que les grottes de Saulges, situées en Mayenne, à quelques kilomètres de la limite départementale, se signalent par de nombreux bifaces, pointes, lames, racloirs et grattoirs représentatifs de trois industries successives (Aurignacien, Solutréen et Magdalénien)[2], de même que des peintures pariétales[3].
Après le retrait de la calotte glaciaire, les populations s'installent à nouveau sur les plateaux où elles finissent par se sédentariser pour y pratiquer l'agriculture. Les vestiges d'une habitation munie d'enclos, découverts à Saint-Mars-la-Brière et remontant au Ve millénaire av. J.-C., sont le premier témoin du Néolithique dans le département. De nombreuses tombes mégalithiques sont recensées : les plus anciennes prennent la forme d'un tumulus rond, dissimulant un dolmen à couloir comprenant un couloir d'accès et une chambre funéraire, tandis que les plus récentes sont des allées couvertes : la Sarthe en compte plus d'une quinzaine, mais peu ont subsisté[4]. Au sud du département, la vallée du Loir possède une forte concentration de mégalithes[5],[6], ainsi que plusieurs enceintes protohistoriques[7]. Le dolmen d'Amenon, fouillé dans les années 1970 à Saint-Germain-d'Arcé, a été utilisé comme lieu de sépulture à la fin du quatrième millénaire av. J.-C.[8].
Antiquité
modifierLe territoire de la Sarthe est colonisé vers par le peuple gaulois des Aulerques Cénomans[9], et le site du Mans, occupé entre le VIIIe siècle av. J.-C. et le Ve siècle av. J.-C.[10], est connu comme sa capitale dès Ptolémée (Géographie, II, 8[11]). La cité (Ouindinon, soit la « colline blanche ») se développe rapidement et profite de sa situation sur les routes reliant Chartres à Angers, Tours à Vieux et au départ de celle desservant Rennes et la capitale des Diablintes[12], probablement l'oppidum de Moulay près de Mayenne[13].
D'autres agglomérations antiques figurent sur le territoire du département[14]. En aval du Mans, Allonnes possède un important sanctuaire dédié à Mars Mullo[12], tandis que les cités de Vaas, Cherré, de Duneau et d'Oisseau-le-Petit se développement également[14].
Depuis la création du département (1790-)
modifierNotes et références
modifier- Bonneton 1988, p. 10.
- Bonneton 1988, p. 11.
- Romain Pigeaud, « Palaeolithic cave art in West France: an exceptional discovery: the Margot Cave (Mayenne) », sur antiquity.ac.uk, (consulté le ).
- Bonneton 1988, p. 12.
- Collectif - Rédaction de la Direction Régionale de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement - Pays de la Loire, « La vallée du Loir : Unité de paysagerie numéro 19 », dans Collectif, Atlas des paysages des Pays de la Loire : La vallée du Loir, vol. 19, DREAL des Pays de la Loire, (lire en ligne), p. 21.
- Service régional de l'archéologie des Pays de la Loire, La Sarthe : 72, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 519 p. (ISBN 2-87754-073-1, BNF 39084252), p. 54.
- Jean Rioufreyt et Claude Lambert, « Fouille du dolmen d'Amenon à Saint-Germain d'Arcé - fouille de sauvetage », La Province du Maine, t. VI, no 22, , p. 128-130.
- Serge Cassen et Jacobo Vaquero Lastres, « Définition du Temps sur des surfaces : Diagnostic chronologique et fonctionnel de structures tumulaires dans le Bois d'Amenon (La Chapelle-aux-Choux, Sarthe). », Revue archéologique de l'ouest, vol. tome 21, , p. 97 et 115 à 119 (lire en ligne).
- Bonneton 1988, p. 14.
- Chevet 2022, p. 23.
- Chevet, Meunier et Monteil 2022, p. 168.
- Bonneton 1988, p. 15.
- Elven Le Goff, « Moulay, ville gauloise fortifiée », sur Inrap.fr, (consulté le ).
- Christophe Loiseau, Le métal dans l'architecture publique dans l'Ouest de la Gaule lyonnaise : Approches méthodologiques, techniques de construction et structures de production (Ier – IIIe siècle apr. J.-C.)., Texte, Université du Maine, , 594 p., p. 119.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Maine, Chamalières, Bonneton, , 431 p. (ISBN 2-86253-080-8).
- Pierre Chevet, « Le Mans/Vindinum au IIIe siècle : un long déclin avant la construction de l'enceinte », dans Julie Bouillet, Stéphane Augry, Estelle Bertrand et Hugo Meunier (dir.), Au pied du mur. L'enceinte romaine du Mans, Gand, Snoek, , 199 p. (ISBN 978-94-616-172-93), p. 23-25.
- Pierre Chevet, Hugo Meunier et Martial Monteil, « Le Mans/Vindinum, chef-lieu de la cité des Aulerques Cénomans », Revue archéologique de l'ouest, no 11, , p. 167-199 (ISSN 1775-3732).