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Embrasure (fortification)

Une embrasure est en fortification une ouverture pour permettre d'orienter et tirer au canon.

Étymologie et définition

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Étymologie

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Définition

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  1. Tir couvert, ouverture dans un mur (généralement d'une casemate) ébrasée vers l'extérieur pour permettre d'orienter et tirer au canon ou avec une arme à feu tout en protégeant les défenseurs[DE 1],[DE 2],[W 1].
  2. Tir découvert, ouverture dans la partie supérieure d'un parapet ou dans un talus ébrasée vers l'extérieur pour permettre d'orienter et tirer au canon ou avec une arme à feu tout en protégeant les défenseurs[a],[DE 1],[DE 2],[W 1].

Histoire

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Apparition

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L'embrasure pour le tir couvert (sous casemate) apparait à la fin du XVe et au début du XVIe siècle avec le développement de l'artillerie en remplacement des canonnières dans des ouvrages existants ou sur des ouvrages transitoires (tour d'artillerie) entre la fortification médiévale tardive et la fortification bastionnée[DE 1],[DE 3].

Dans le même temps, les parapets des remparts[b] s'épaississent pour résister au tir de l'artillerie, généralement toujours en pierre ou en brique, ils sont percés dans leur partie supérieure d'ouvertures ébrasées vers l'extérieur pour permettre le tir à découvert de l'artillerie positionnée sur les remparts et sont parfois recouverts d'un volet mobile en bois qui protège les artilleurs lors du chargement du canon. Ce système a notamment été employé par Albert Dürer pour les fortifications de Nuremberg[DE 1]. Ces embrasures remplacent les créneaux du parapet médiéval, la partie pleine du parapet entre deux embrasures continuant même d'être appelé merlon[W 2].

En fortification bastionnée aux XVIe et XVIIe siècles

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Au cours du XVIe, avec l'invention du bastion et le développement de la fortification bastionnée, l'embrasure pour le tir couvert sous casemate devient un élément de défense de ce dernier, généralement placée dans les flancs derrière les orillons pour flanquer le fossé. Ce système est cependant progressivement abandonné à la fin du XVIe au profit des bastions à places basses. Antoine de Ville dans son traité de fortification explique la raison de l'abandon des bastions à flancs casematés[O 1] :

« Autrefois, on faisait aux [dans les] flancs des voutes où [l']on mettait le canon tout couvert [sous casemate] et par-dessus ils en faisaient d'autres pour mettre d'autres canons mais cela n'est plus en usage à cause des grandes incommodités qu'on a vu arriver en ces places; car après qu'on eut tiré, la fumée remplissait de telle façon ces voutes qu'il était impossible d'y demeurer, ni rien voir pour recharger [...] outre que l'estonnement [le tir] du canon ébranlait tout et l'ennemi tirant dans ces voutes basses, les éclats et débris blessaient et tuaient ceux qui étaient dedans et en peu de coups les mettaient en ruine, celles d'en bas étant rompues, celles de dessus tombaient d'elles mêmes. C'est pourquoi on a laissé [abandonné] ces voutes et on fait des places basses découvertes. »

De ce fait, l'embrasure pour le tir couvert reste largement absente jusqu'à la fin du XVIIe siècle (section suivante).

Dans le même temps au cours du XVIe, le parapet évolue, à l'origine en pierre ou brique, il laisse place progressivement à des parapets à majorité en terre avec des parties en pierre ou brique[DE 1]. Selon la nature du parapet, les embrasures pour le tir à découvert sont à bords en bois, en brique ou en pierre. Ils constituent avec l'abandon des bastions à flanc casematés la principale défense des bastions pour le tir d'artillerie de proximité.

Dans les 2e et 3e systèmes Vauban

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Dans les 2e et 3e systèmes de Vauban développés à la fin du XVIIe siècle, celui-ci remplace les bastions par des tours bastionnées dont les étages bas devant battre le fossé sont casematés avec des embrasures pour permettre aux canons de tirer dans les fossés. L'étage supérieur est bordé d'un parapet en terre avec revêtement en brique ou pierre percé d'embrasures pour le tir à découvert.

En fortification polygonale

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En fortification moderne

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Durant les deux guerres mondiales, les fortifications en béton disposants de canon (bunkers) présentaient des embrasures afin d'y pouvoir y faire manœuvrer le tube du canon.

Notes et références

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  1. Il s'oppose dans le cas d'embrasure dans le parapet au tir à barbette (tir au-dessus du parapet).
  2. Remplaçants progressivement les murailles médiévales.

Bibliographie

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Références

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  1. a b c d et e Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, t. V, Bance et Morel, 1854-1868 (lire en ligne), « Embrasure », p. 197-205
  2. a et b « embrasure », sur le site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL).
  3. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, t. II, Bance et Morel, 1854-1868 (lire en ligne), « Bastion », p. 176-184

Ouvrage

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  1. Antoine de Ville, Les fortifications du chevalierAntoine de Ville, Philippe Borde, , 441 p. (lire en ligne), p. 75

Site ou page web

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  1. a et b « Embrasure », sur sites-vauban.org.
  2. « Merlon », sur le site Fortification et Mémoire.

Voir aussi

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Article connexe

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