Clara Ysé
Clara Ysé, de son nom complet Clara Ysé Dufourmantelle, née le à Paris, est une auteure-compositrice-interprète et romancière française.
Biographie
modifierOriginaire du 14e arrondissement de Paris, Clara Dufourmantelle est la fille d'Anne Dufourmantelle, psychanalyste et philosophe française, également romancière (née Dunand en 1964 et décédée en 2017)[1], et du peintre Bruno Dufourmantelle[2]. Enfant, elle aime observer son père peindre dans son atelier et se passionne pour les images. Elle commence l'apprentissage du violon à l'âge de quatre ans[3].
Elle a un frère d'un an et demi plus jeune qu'elle[4]. Elle est la belle-fille de Frédéric Boyer, compagnon de sa mère après sa naissance[5], et elle a une demi-sœur issue de cette union, Maud[6], née en 2003[4].
Elle est âgée de huit ans lorsqu'elle s'initie au chant, devenant l’une des plus jeunes élèves de la chanteuse lyrique et pédagogue Yva Barthélémy[7].
Depuis l'enfance, elle est bercée tant par les grandes voix du répertoire lyrique comme Maria Callas que par celles de la chanson française, américaine ou latino-américaine, dont Janis Joplin, Mercedes Sosa, Chavela Vargas, Nina Hagen et Barbara. Pour elle, la musique est une forme de langage dans lequel elle trouve un espace de liberté inaltérable[3].
Durant son adolescence, sa mère lui offre sa première guitare. Ses premières compositions s'appuient sur l'adaptation en musique de poèmes. En lien avec son héritage familial français, colombien et espagnol, Clara Ysé écrit en français mais compose en espagnol[3].
Elle signe cependant ses premières chansons dans sa langue maternelle, à la suite de la disparition de sa mère en juillet 2017, décédée d'un arrêt cardiaque sur une plage du sud de la France[8],[9].
Après des études en classe préparatoire littéraire au lycée Lakanal, Clara Ysé suit un master de philosophie à l'université Panthéon-Sorbonne. Elle intègre ensuite le Conservatoire à rayonnement régional de Paris, où elle chante au pupitre d'altos du jeune chœur de Paris[10]. Elle s'oriente ensuite vers le langage scénique, en prenant des cours à l’École du Jeu[3].
Son nom de scène, Ysé, est le deuxième prénom choisi par ses parents en hommage au personnage du Partage de midi de Paul Claudel[7].
Carrière musicale
modifierEn 2019, Clara Ysé présente Le monde s'est dédoublé, un premier EP édité chez Tomboy Lab[11],[12]. Elle s'entoure pour ce projet du compositeur et auteur Yulian Malaj, du batteur et percussionniste d’origine iranienne Naghib Shanbehzadeh, du pianiste, concertiste et compositeur Camille El Bacha, et du bassiste Marc Karapétian[3]. À travers ses créations, la musicienne aime explorer les multiples formes de langage[3],[7].
Elle sort un premier album, Oceano Nox, en 2023[2]. Le titre est une référence à l'Énéide de Virgile (Et ruit oceano nox, « et la nuit s’élance de l’océan »)[13] , et au poème de Victor Hugo qui emploie cette référence initiale[14]. La chanson Douce, extraite de cet album, est nommée dans la catégorie "meilleure chanson originale" aux Victoires de la musique 2024[15].
Carrière littéraire
modifierEn 2021, Clara Ysé publie Mise à feu, un roman d’initiation et d’aventures, aux Éditions Grasset[16],[17],[18],[19],[20],[21]. Elle obtient le Prix littéraire de la vocation 2021 grâce à ce premier roman [22].
En 2024, Clara Ysé publie Vivante, un recueil de poèmes, aux Éditions Seghers[23].
Vie privée
modifierClara Ysé, qui admire les voix « arides, libres, fortes, presque masculines » de Chavela Vargas et de Mercedes Sosa[4], déclare que « [d]epuis l'enfance, la voix [la] connecte à un rapport au féminin peu audible dans la société »[24], et que sa chanson Magicienne porte un récit de son premier amour, pendant trois ans, pour une fille[25]. Elle dit également avoir fait la rencontre amoureuse d'un garçon[26]. Elle déclare en outre qu'elle souhaite que les questions du masculin et du féminin dans la société soient un jour dépassées[27].
Discographie
modifier- La chanson homonyme est nommée aux Chroniques lycéennes 2020-2021 de l'Académie Charles-Cros[28].
- 2023 : Oceano Nox, (Tôt ou Tard), dont font partie les chansons Douce et Souveraines
Publications
modifierDistinctions
modifier| Année | Cérémonie | Prix | Travail nommé | Résultat | Réf. |
|---|---|---|---|---|---|
| 2024 | Victoires de la musique | Victoire de la chanson originale | Douce | Nomination | [30] |
Notes et références
modifier- « L’auteure Anne Dufourmantelle était d’une « humanité exceptionnelle » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Bruno Lesprit, « Clara Ysé, une voix singulière à la poursuite du désir », Le Monde, (lire en ligne)
- « Clara Ysé : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le ).
- Valentine Duteil, « De Lhasa à la musique lyrique, les airs de jeunesse de Clara Ysé », sur www.telerama.fr, (consulté le )
- Anne-Sophie Jahn, « Clara Ysé : « Cet EP, c'est ce qui m'a permis de vivre. » », sur Le Point, (consulté le )
- Avital Ronell, « Anne Dufourmantelle, analyste, écrivaine, mère, amie, philosophe… », sur Libération (consulté le )
- Clara Delente, « Clara Ysé: du tragique au magique, la naissance d'une voix singulière - Les Inrocks », sur lesinrocks.com (consulté le ).
- « La musicienne Clara Ysé », sur France Culture (consulté le ).
- Sébastien Jédor, « Rendez-vous culture - Clara Ysé: l’énergie vitale d’une chanteuse inclassable », sur RFI, (consulté le ).
- Philharmonie_de_Paris, « Programme de la Philharmonie de Paris, 7 juin 2015 »
[PDF], sur web.archive.org, (consulté le )
- « Le monde s'est dédoublé de Clara Ysé : livre à découvrir sur France Culture », sur France Culture (consulté le ).
- « Clara Ysé interprète "Le monde s'est dédoublé" », sur RFI Musique, (consulté le ).
- Bruno Lesprit, « Clara Ysé, une voix singulière à la poursuite du désir », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne).
- « Oceano Nox », de Clara Ysé : « Mes chansons parlent de ce que l’on fait avec ce qui est brisé en nous », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
- « Nominations des 39èmes Victoires de la Musique 2024 » (consulté le ).
- Éditions Grasset, Mise à feu de Clara Ysé, (lire en ligne)
- Ambre Philouze-Rousseau, « L'incandescente Clara Ysé désormais aussi écrivaine », La Nouvelle République, (lire en ligne)
- « Mise à feu de Clara Ysé : livre à découvrir sur France Culture », sur France Culture (consulté le ).
- Sophie Rosemont, « Avec "Mise à feu", son premier roman, Clara Ysé embrase la rentrée littéraire », sur Madame Figaro, (consulté le ).
- Nathalie Crom, « Avec “Mise à feu”, la chanteuse Clara Ysé s’aventure en terre de roman », sur Télérama (consulté le ).
- Virginie Bloch-Lainé, « Clara Ysé, tête d’or », sur Libération (consulté le ).
- « Clara Ysé, prix de la Vocation 2021 », sur L'Obs, (consulté le )
- « Vivante de Clara Ysé, la nuit de feu », sur Le Figaro (consulté le )
- « Clara Ysé : "Depuis l'enfance, la voix me connecte à un rapport au féminin peu audible dans la société" », sur France Musique, (consulté le )
- Bruno Lesprit, « Clara Ysé, une voix singulière à la poursuite du désir », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Clara Ysé: du tragique au magique, la naissance d'une voix singulière | Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le )
- Marie-Anne Georges, « Clara Ysé: "J'espère qu'adviendra un temps où l'on dépassera la question du féminin et du masculin" », sur La Libre.be, (consulté le )
- « Prix Charles Cros lycéen », sur Académie Charles-Cros (consulté le ).
- « Clara Ysé, creuser les silences », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Victoires de la musique 2024 : le triomphe de Zaho de Sagazan et le sacre du rap français »
Liens externes
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