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Cours universitaires de Davos

organisation

Les Cours universitaires de Davos, appelés Davoser Hochschulkurse en allemand, sont un projet de création d'une université internationale à Davos (Suisse, canton des Grisons), concrétisé sous la forme de « cours de vacances » entre 1928 et 1931[1].

Cours universitaires de Davos
Logo de l'organisation
mars 1928
Situation
Création août 1927
Dissolution janvier 1933
Type Rencontres académiques
Siège Davos
Drapeau de la Suisse Suisse
Langue Français, Allemand, Anglais
Organisation
Dirigeant Gottfried Salomon
Personnes clés Albert Einstein, Martin Heidegger, Léon Brunschvicg, Ernst Cassirer

Origines

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Les cours universitaires de Davos doivent leur création à deux dynamiques complémentaires, une locale et une internationale.

L'initiative locale

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Davos en 1932. Avec les cours universitaires, les compétitions sportives témoignent de la volonté locale de se diversifier économiquement en se distançant de la réputation médicale de la station.

Constatant le nombre important d'étudiants parmi les tuberculeux présents à Davos[2], ville de montagne qui doit son cosmopolitisme à son statut de luxueux lieu de cure[3], un comité se met en place autour de médecins de la station pour formuler un projet d'édification d'une université à Davos entre 1926 et 1927.

La dynamique internationale

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Le projet davosien coïncide avec une dynamique de réchauffement des relations internationales[4], particulièrement entre la France et la République de Weimar (Allemagne), à la suite du Pacte de Locarno de 1925[5]. Alors que les milieux intellectuels français participent pleinement aux projets de la Commission internationale de coopération intellectuelle (CICI, organe de la Société des Nations), les milieux allemands, qui sont exclus de l'organisme international à la suite du traité de Versailles, se fédèrent au sein de la "Deutsch-französische Gesellschaft" (DFG)[6]. Désireux de participer à des rencontres internationales, ce sont des intellectuels issus de cette dernière qui approcheront les initiants davosiens et redéfiniront avec eux le projet d'université sous la forme de congrès annuels[7].

Organisation

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Un comité, composé d'universitaires locaux et étrangers rassemblés sous la direction du Dr Paul Müller, Instigateur de la coupe Spengler en 1923, du sociologue Gottfried Salomon (1892-1964), président de la DFG francfortoise, et de Erhard Branger (1881-1958), maire de Davos, se donne pour mission d'inviter les élites intellectuelles européennes à des semaines de travail et d'échange. Ce comité est secondé dès 1929 par trois comités nationaux, allemands, français et suisses.

Réalisations

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Quatre années de suite, de 1928 à 1931, ce comité va convoquer un nombre important d'intellectuels[8], particulièrement allemands et français, à des cycles de conférences (dans les deux langues) se déroulant sur trois semaines, en fin d'hiver. Ces universitaires seront accompagnés d'étudiants prometteurs pour lesquels un programme de communautés de travail est prévu, en plus des conférences, pour faire connaissance avec les homologues d'autres nationalités.

Quatre rencontres

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Albert Einstein (par Doris Ulmann, 1931), dont la présence assure la notoriété du premier cours universitaire de Davos.

Le premier Cours Universitaire de Davos est ouvert par Erhard Branger (maire de Davos), Lucien Lévy-Bruhl (philosophe et sociologue français), Hans Driesch (philosophe allemand) et Albert Einstein[9].

Conférenciers
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Le deuxième cours universitaire (1929) est principalement documenté dans la littérature philosophique en raison de la présence d'Ernst Cassirer (ci-dessus) et Martin Heidegger[10].

Le deuxième cours universitaire de Davos est ouvert par Giuseppe Motta (conseiller fédéral). Il sera marqué par la Dispute de Davos entre Martin Heidegger et Ernst Cassirer[11].

Conférenciers
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Étudiants
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Le troisième cours universitaire de Davos est ouvert par le conseiller fédéral Heinrich Häberlin[12] et est marqué par l'introduction de quelques conférences en anglais.

Conférenciers
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Conférenciers
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André Honnorat, dont la conférence lors du cours universitaire de 1931 sur la Cité internationale universitaire de Paris a beaucoup intéressé le comité davosien en raison de ses buts proches.

Le quatrième cours universitaire de Davos accueille Carl Heinrich Becker (ancien ministre de la culture de Prusse) pour la cérémonie d'ouverture[13].

Arrêt des cours

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Un cours est prévu en 1932 mais n'a pas lieu, probablement en raison de la crise économique. L'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir le 30 janvier 1933 entraîne l'exil de nombreux intellectuels allemands et met un terme aux relations scientifiques franco-allemandes, rendant dès lors impossibles de tels cours universitaires internationaux[14].

Bibliographie

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Notes et références

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  1. GRANDJEAN, Martin, Les cours universitaires de Davos 1928-1931. Au centre de l'Europe intellectuelle, Université de Lausanne, 2011.
  2. Message du Dr. Kollarits in Davoser Revue, 15 avril 1926, n°7
  3. JOST, Christian, Der Einfluss des Fremdenverkehrs auf Wirtschaft und Bevölkerung in der Landschaft Davos, Davos : Buchdrückerei Davos, 1951, 175 p.
  4. BOCK, Hans Manfred, Entre Locarno et Vichy : les relations culturelles franco-allemandes dans les années 1930, Paris : CNRS éditions, 1993, 2 vol.
  5. BAECHLER, Christian, Gustave Stresemann (1878-1929) De l’impérialisme à la sécurité collective, Strasbourg : Presses Universitaires de Strasbourg, 1996, 926 p.
  6. BOCK, Hans Manfred, « Die Deutsch-Französische Gesellschaft 1926 bis 1934, Ein Beitrag zur Sozialgeschichte der deutsch-französischen Beziehungen der Zwischenkriegszeit », Francia, 17/3, 1990, pp. 57-102.
  7. « Analyse de réseau » (consulté le ) ayant pour objet les Cours universitaires de Davos
  8. Source des listes de conférenciers : Davoser Blätter, hebdomadaire de Davos, 1928-1931 consultable uniquement à la Bibliothèque Nationale Suisse, Berne (référence 7q107)
  9. Source : Davoser Blätter, numéros février-mars 1928
  10. Lire par exemple GORDON, Peter Eli, Continental divide : Heidegger, Cassirer, Davos, Cambridge : Harvard University Press, 2010, 426 p. et FRIEDMANN, Michael, A Parting of the Ways. Carnap, Cassirer, and Heidegger, Chicago : Open Court, 2000 , 175 p.
  11. Source : Davoser Blätter, numéros février-mars 1929
  12. Source : Davoser Blätter, numéros février-avril 1930
  13. Source : Davoser Blätter, numéros février-avril 1931
  14. RICHARD, Lionel, « Aspects des relations intellectuelles et universitaires entre la France et l’Allemagne dans les années vingt », in BARIETY, J. et alii, La France et l’Allemagne entre deux guerres mondiales, Nancy : Presses Universitaires de Nancy, 1987, pp. 112-124.