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Busseola fusca

espèce d'insectes

Busseola fusca (foreur de la tige du maïs, foreur africain du maïs, foreur de tiges de céréales) est une espèce d'insectes lépidoptères de la famille des Noctuidae, les papillons de nuit ou noctuelles, originaire d'Afrique.

Le foreur de la tige du maïs est un insecte phytophage inféodé aux espèces de plantes monocotylédones de la famille des Poaceae (graminées). Les dégâts sont dus à la chenille qui creuse des galeries dans les tiges épaisses et les épis. C'est un ravageur des cultures de maïs et de sorgho, principales cultures de céréales en Afrique.

Cet insecte serait responsable d'une perte évaluée à 10 % de la production annuelle de maïs en Afrique du Sud[1].

Synonymes

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  • Busseola sorghicida Thurau, 1904;
  • Sesamia fusca Fuller, 1901
  • Calamistis fusca Fuller, 1901

L'espèce a d'abord été décrite, en 1901, sous le nom de Calamistis fusca par l'entomologiste sud-africain, Claude W. Fuller. Par la suite, elle a été transférée dans le genre Busseola[2]..

Distribution

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L'aire de répartition de Busseola fusca comprend la quasi-totalité de l'Afrique subsaharienne, où cet insecte est très répandu entre les latitudes 12 °N et 30° S. l'espèce est inconnue ailleurs (espèce endémique)[3].

Description

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Biologie

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Cycle biologique

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Busseola fusca est une espèce bivoltine, qui connait donc deux générations par an, parfois trois lorsque les conditions climatiques le permettent

Les adultes apparaissent vers la fin du printemps (surtout en novembre en Afrique du Sud). les femelles pondent leurs œufs sur la face interne de la gaine des feuilles, contre la tige. Les œufs sont déposés par paquets de 30 à 150. Une femelle peut pondre au total jusqu'à 1000 œufs. L'éclosion intervient en général neuf jours après la ponte.

Le développement des larves (chenilles) nécessite environ un mois et comprend généralement six stades, parfois jusqu'à huit lorsque les conditions sont défavorables. Les larves du premier stade se développent dans les jeunes feuilles. Aux stades suivants, elles migrent dans la tige dans laquelle elles creusent des galeries. À la fin de leur développement les chenilles creusent une galerie aboutissant à la cuticule externe, laissant une mince membrane que l'adulte perforera pour émerger. En général, une seule chenille se développe dans une tige donnée. La nymphose dure environ trois semaines et se déroule à l'intérieur de la tige.,

La deuxième génération se produit en automne (février en Afrique du Sud). Les chenilles se nourrissent d'abord dans les épis en formation, causant des dégâts importants aux graines, avant de se disperser dans d'autres pieds de maïs et de pénétrer dans la tige.

La nymphose se produit généralement au printemps suivant, la chenilles passant l'hiver dans la base de la tige. Dans certains cas, la nymphose se produit avant l'hiver, donnant lieu à une troisième génération de papillons au bout de trois semaines[1].

Plantes hôtes

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Le foreur africain du maïs attaque principalement les plantes de la famille des graminées (Poaceae), sauvages ou cultivées. Parmi ces dernières, il s'agit principalement du maïs et du sorgho et dans une moindre mesure du mil à chandelle (Pennisetum glaucum), du mil rouge (Eleusine coracana), et de la canne à sucre[4]. Parmi les graminées sauvages, cet insecte se trouve souvent sur Sorghum arundinaceum (millet sauvage) et Arundo donax (canne de Provence), et sporadiquement sur Pennisetum purpureum (herbe à éléphants), Panicum maximum (herbe de Guinée), Cymbopogon nardus, Cymbopogon giganteus et Setaria megaphylla.

Ennemis naturels

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Parmi les ennemis naturel qui contribuent à limiter les populations de Busseola fusca figurent des micro-organismes entomopathogènes : champignons, bactéries, protozoaires, des parasitoïdes : insectes hyménoptères (notamment Braconidae, Ichneumonidae, Eulophidae) et secondairement des diptères (Tachinidae) ainsi que des prédateurs, principalement des fourmis[4].

Moyens de lutte

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Une variété de maïs transgénique, l'OGM Mon810 porteur d'une protéine insecticide avait été introduite notamment en Afrique du Sud. Toutefois, une résistance est apparue dès cette introduction en 1998, pour devenir croissante[5], conduisant Monsanto à remplacer cet OGM devenu inefficace par un autre, MON89034 qui exprime deux protéines Cry insecticides différentes : Cry1A.105 et Cry2Ab[6].

Au Kenya, une stratégie dite push-pull visant à lutter contre contre Busseola fusca et Striga sp. a montré des augmentations de rendement très significatives. Elle consiste à intercaler des zones d'attraction destinées à piéger les foreurs de tiges grâce à des plantes telles que l'herbe à napier ( Pennisetum purpureum Schumach) et l'herbe du Soudan ( Sorghum vulgare sudanense Stapf.) et des zones de répulsion autour des cultures de maïs, plantées d'herbe à mélasse ( Melinis minutiflora Beauv.) et deux espèces de légumineuses ( Desmodium uncinatum Jacq. et Desmodium intortum Urb.)[7].

Notes et références

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  1. a et b (en) « Busseola fusca (African Stem Borer, Maize Stalk Borer) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur biodiversityexplorer.org, Biodiversity Explorer (consulté le ).
  2. (en) « Busseola fusca - Entity History », Ecoport (consulté le ).
  3. Michel Sezonlin, « phylogéographie et génétique des populations du foreur de tiges de céréales Busseola fusca (Fuller) (Lepidoptera, Noctuidae) en Afrique subsaharienne, implications pour la lutte biologique contre cet insecte »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Université Paris-Sud 11 / CNRS / IRD, (consulté le ).
  4. a et b (en) K.M. Harris, et K.F Nwanze, Busseola fusca (Fuller), the African maize stalk borer: a handbook of information, India: International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics / Wallingford, UK: CAB International, coll. « Information Bulletin, n° 33 », , 92 p. (ISBN 92-9066-224-7, lire en ligne), p. 8-11.
  5. Johnnie Van den Berg, Angelika Hilbeck et Thomas Bøhn, « Pest resistance to Cry1Ab Bt maize: Field resistance, contributing factors and lessons from South Africa », Crop Protection, vol. 54,‎ , p. 154–160 (ISSN 0261-2194, DOI 10.1016/j.cropro.2013.08.010, lire en ligne, consulté le )
  6. Eric Meunier, « Afrique du Sud : devenu inefficace, le maïs OGM MON810 bientôt retiré de la vente ? », sur Inf'OGM, (consulté le )
  7. (en) Z. R. Khan, J. A. Pickett, L. Wadhams et F. Muyekho, « Habitat management strategies for the control of cereal stemborers and striga in maize in Kenya », International Journal of Tropical Insect Science, vol. 21, no 4,‎ , p. 375–380 (ISSN 0191-9040, DOI 10.1017/S1742758400008481, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • (en) K.M. Harris, et K.F Nwanze, Busseola fusca (Fuller), the African maize stalk borer: a handbook of information, India: International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics / Wallingford, UK: CAB International, coll. « Information Bulletin, n° 33 », , 92 p. (ISBN 92-9066-224-7, lire en ligne).
  • Andrew Polaszek et Gérard Delvare (trad. Danielle Blary), Les foreurs des tiges de céréales en Afrique : importance économique, systématique, ennemis naturels et méthodes de lutte, Paris, Éditions Quae, , 534 p. (ISBN 978-2-87614-425-5, présentation en ligne).
  • Alejandro Ortega Corona, Insectes ravageurs du mais : guide d'identification au champ, Mexico, CIMMYT (Centro internacional de mejoramiento de maiz y trigo), , 534 p. (ISBN 978-968-61-2725-6, lire en ligne).

Liens externes

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