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Betye Saar

artiste afro-américaine

Betye Irène Saar, née Betye Irene Brown (, à Los Angeles)[1], est une artiste afro-américaine, connue pour ses œuvres à dimension politique, dénonçant les discriminations vécues par les Afro-Américains, notamment grâce à des assemblages[2].

Betye Saar
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Betye Irene BrownVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Période d'activité
Père
Jefferson Maze Brown (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Beatrice Lillian Parson (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Richard Saar (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Lezley Saar (en)
Alison Saar
Tracye Saar-Cavanaugh (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Propriétaire de
Brown and Tann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Partenaire
Curtis Tann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Personne liée
Genre artistique
Site web
Distinctions

Biographie

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Betye Saar obtient son Bachelor of Arts (licence), option design de l'Université de Californie à Los Angeles, en 1949[1],[3], elle continue les études par un cursus en imprimerie puis en éducation à l'Université d'État de Californie à Long Beach[1].

Betty commence sa vie professionnelle comme travailleuse sociale jusqu’à sa rencontre avec le joaillier Curtis Tann[4] et le peintre William Pajaud (en)[5].

Betye Saar est une des figures du Black Arts Movement[6], visant à promouvoir une esthétique propre aux Afro-américains et du Black Women's Movement[7],[8],[9].

Son intérêt pour les assemblages provient d'une exposition de Joseph Cornell que Betye Saar visite en 1967[10]. Elle cite également les influences des Watts Towers de Simon Rodia[11] dont elle a été témoin de la construction durant son enfance. Elle commence sa pratique en créant des boites qui cachent des objets de différentes cultures rappelant son propre héritage, elle se tourne par la suite vers les globes, les horloges et les pantins qui lui permettent de transformer les émotions[12]. Ces assemblages lui donnent la possibilité de créer des mondes illustrant les implications des femmes noires aux États-Unis[13].

Son œuvre emprunte certains éléments de la spiritualité, ainsi elle réalise de petits autels interrogeant le temps et de mémoire, mais aussi les questions raciales et sexistes[10], elle explique à ce sujet : « L'idée de l'accumulation des matériaux, leur assemblage et le partage d'un travail font tous partie d'un rituel. Ce processus d'objectivation est… une purification. Une fois dans le monde, l'œuvre d'art peut devenir une partie du rituel de quelqu'un d'autre[10]. » Elle précise aussi que sa méthode de garder tous types de matériaux permet de donner à chaque objet collectionné « une certaine énergie, quelle qu’elle ait été dans sa vie antérieure[13]. »

Sa première pièce politique remonte à 1972. Dans une petite boite, elle présente une représentation de Aunt Jemima[14] tenant une arme à feu. The Liberation of Aunt Jemima propose une nouvelle lecture de l'histoire coloniale et replace la femme noire comme guerrière non plus comme esclave[14]. Elle place également dans cette boite des objets rappelant la luttes des esclaves, comme le poing levé dont elle se sert pour faire la jupe de Aunt Jemima[14]. Elle écrit à ce sujet : « J'ai recyclé les images, en quelque sorte, de négatives en positives[14]. » L'œuvre devient emblématique, un symbole féministe de libération des populations noires[14]. Elle dit : « C’était ma façon personnelle de réagir avec colère à ce qui arrivait et était arrivé aux Noirs[13]. »

Reconnaissance

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Josephine Withers recense, dès 1980, toutes premières boîtes de Betye Saar dans un catalogue raisonné. Elle publie les conclusions dans un article de Feminist Studies[15], mais il faut attendre plusieurs années avant que l'artiste occupe une place internationale sur la scène artistique. Malgré une multiplication des expositions à son nom et des expositions collectives d'artistes femmes la fin des années 200, Betye Saar déplore que « la plupart des expositions d’artistes femmes noires sont faites à l’invitation de galeristes et non de conservateurs[16]. »

Sa première exposition en Europe intitulée Betye Saar Still Tickin' a lieu en 2016 au De Domijnen Museum, aux Pays-Bas[8],[17].

Expositions personnelles (sélection)

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Prix et distinctions

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Notes et références

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  1. a b et c (en) « Betye Saar | American artist and educator », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. (en) « Betye Saar | Now Dig This! digital archive », sur Hammer Museum (consulté le )
  3. (en) « Influences: Betye Saar », sur frieze.com (consulté le )
  4. (en) « Betye Saar's Biography », sur The HistoryMakers (consulté le )
  5. (en-US) « Betye Saar | Now Dig This! digital archive », sur Hammer Museum (consulté le )
  6. « The History of the Black Arts Movement », sur Widewalls (consulté le )
  7. (en-GB) Nadja Sayej, « Betye Saar: the artist who helped spark the black women's movement », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Carolina A. Miranda, « For Betye Saar, there's no dwelling on the past; the almost-90-year-old artist has too much future to think about », sur latimes.com (consulté le )
  9. (en-US) Dallow, Jessica., “Reclaiming Histories: Betye and Alison Saar, Feminism, and the Representation of Black Womanhood.”, feminist studies, vol. 30, no. 1, 2004 (lire en ligne), pp. 75–113
  10. a b et c (en-US) Ellen C. Caldwell, « The Assemblage Sculptures of Betye Saar », sur JSTOR Daily, (consulté le )
  11. (en) « Betye Saar - 43 Artworks, Bio & Shows on Artsy », sur www.artsy.net (consulté le )
  12. Florence Dauly, « Betye Saar : uneasy dancer », Art absolument,‎ (lire en ligne)
  13. a b et c (en-US) « The Continuing Legacy of the Mystical, Political Betye Saar », sur Hyperallergic, (consulté le )
  14. a b c d et e (en) Alexxa Gotthardt, « How Betye Saar Transformed Aunt Jemima into a Symbol of Black Power », sur Artsy, (consulté le )
  15. Betye Saar et Josephine Withers, « Betye Saar: Art », Feminist Studies, vol. 6, no 2,‎ , p. 336–341 (ISSN 0046-3663, DOI 10.2307/3177748, lire en ligne, consulté le )
  16. Roxana Azimi, « Être femme, artiste et africaine : mode d’emploi », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  17. a et b (nl) « Betye Saar », sur Museum - De Domijnen (consulté le )
  18. « Sanctified Visions », sur The Museum of Contemporary Art (consulté le )
  19. a b et c Carpenter, Jane H., Betye Saar, Pomegranate, (ISBN 0764923498 et 9780764923494, OCLC 51848622, lire en ligne)
  20. « News | Museum of Art (UMMA) | U-M », sur umma.umich.edu (consulté le )
  21. « Betye Saar: Uneasy Dancer – Fondazione Prada », sur www.fondazioneprada.org (consulté le )
  22. (en) « Betye Saar: Keepin' it clean », sur Craft & Folk Art Museum (CAFAM), (consulté le )
  23. « Betye Saar: Call and Response | LACMA », sur www.lacma.org (consulté le )
  24. « Betye Saar: The Legends of Black Girl’s Window », sur The Museum of Modern Art (consulté le )
  25. Philippe Dagen, « Au FRAC Lorraine à Metz, l’art engagé de l’Américaine Betye Saar enfin exposé en France », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  26. (en-GB) « Betye Saar », sur Widewalls (consulté le )
  27. « Œuvres par Betye Saar – Roberts Projects sur artnet », sur www.artnet.fr (consulté le )
  28. « Betye Saar », sur www.crala.org (consulté le )
  29. (en-US) « The Month in African American Art: Here’s What Happened in March 2018 » (consulté le )
  30. (en-US) « John Simon Guggenheim Foundation | Betye Saar » (consulté le )
  31. « Betye Saar », sur Widewalls (consulté le )
  32. (en) « Betye Saar - Biography », sur rogallery.com (consulté le )
  33. (en) « Honoring Betye Saar, Winner of the 2014 Edward MacDowell Medal », sur Artsy, (consulté le )
  34. (en-US) « Betye Saar Wins 2020 Wolfgang Hahn Prize », sur www.artforum.com (consulté le )

Liens externes

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