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Baudet, Donon et Roussel

ancienne entreprise française

Baudet, Donon et Roussel (BDR) est une ancienne société française de conception et constructions métalliques, spécialisée dans la réalisation d'ouvrages en acier et dans la construction de matériel roulant ferroviaire.

Baudet, Donon et Roussel
Logo représentant un locotracteur vue de face en dessin au trait.
Logo de Baudet, Donon et Roussel.
Photographie en noir et blanc d'un locotracteur vu de trois quart face.
Locotracteur BDR.

Création 1921
Disparition 1960
Fondateurs Émile Baudet
Alfred Donon
Personnages clés Jules Roussel
Siège social Paris
Drapeau de la France France

Société précédente Établissements Baudet, Donon et Cie
Société Jules Roussel et fils
Société suivante Établissements Eiffel-BDR
Ascinter

L'entreprise réalise de nombreuses structures en acier comprenant des ponts, des appareils de levage de grandes dimensions et des charpentes de bâtiments. Elle est également active dans les domaines de la serrurerie, de la ferronnerie et de l'installation d'ascenseurs et de monte-charge. Concernant le matériel roulant ferroviaire, BDR se spécialise dans la fabrication de locotracteurs de diverses puissances avant de construire quelques petits autorails pour les grands réseaux de chemin de fer. Après Guerre, l'entreprise fabrique plusieurs séries de locotracteurs pour la Société nationale des chemins de fer français (SNCF).

L'entreprise Baudet, Donon et Roussel disparaît en 1959 en fusionnant avec la Société des anciens établissements Eiffel, ancêtre d'Eiffage Métal. L'activité de fabrication d'ascenseurs est reprise par la société Edoux avant d'être absorbée par Otis.

Histoire

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Les Établissements Baudet, Donon et Compagnie sont créés en 1878 par Émile Baudet et Alfred Donon[1],[2]. L'entreprise exploite deux usines situées à Argenteuil et à La Plaine Saint-Denis.

En 1910, Jules Roussel fonde avec son fils Henri Roussel la Société Jules Roussel et fils[3]. L'entreprise possède l'usine de Blanc-Misseron à Quiévrechain[4],[5].

Carte postale représentant une cours d'usine traversée par une voie ferrée. 
Usine BDR d'Argenteuil.

Au début des années 1920, les Établissements Baudet, Donon et Compagnie se sont spécialisés dans la construction de matériel ferroviaire et dans les travaux publics[4]. Devant le besoin d'élargir son activité à la construction métallique, l'entreprise décide d'acquérir la Société Jules Roussel et fils et son usine de Blanc-Misseron. Les deux entreprises fusionnent en 1921 et se nomment dès lors Établissement Baudet, Donon et Roussel[4].

L'entreprise développe une activité de production de matériel de serrurerie, de construction métallique et mécanique, de ferronnerie et de chaudronnerie. En plus du matériel roulant ferroviaire, l'entreprise construit des ponts, des charpentes et des ascenseurs[6]. Une division est créée sous le nom de Titan de France, spécialisée dans la fabrication d'appareils de levage et de manutention[7].

En 1959, l'entreprise fusionne avec la Société des anciens établissements Eiffel et devient les Établissements Eiffel-BDR[8], ancêtres de l'actuel Eiffage Métal. L'activité de construction d'ascenseurs est achetée par la société Edoux et prend le nom d'Ascinter puis l'entreprise est absorbée par Otis[9],[10].

Matériel ferroviaire

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Entre 1925 et 1927, Baudet, Donon et Roussel construit pour l'Administration des chemins de fer de l'État vingt-cinq remorques de rame standard Z 1400.

Dès les années 1920, Baudet, Donon et Roussel développe une gamme fournie de locotracteurs à moteur thermique à destination des réseaux de chemin de fer et des entreprises privées. Ces engins de faible puissance sont idéaux pour remplacer à moindre coût les chevaux utilisés jusqu'alors pour la manœuvre des wagons en gare et dans les embranchements particuliers. En 1930, BDR décline sa gamme avec des locotracteurs de 12, 30, 60 et 100 ch[11]. Les locotracteurs ZZ 207 à 221 de l'État deviendront avec des engins similaires des autres compagnies la série des Y 6020 de la SNCF. Des engins du même constructeur seront également livrés au PLM, au Nord, à l'AL, à l'Est et au syndicat des Ceintures[12].

Baudet, Donon et Roussel, portée par le succès de ses locotracteurs, répond en 1931 à l'appel d'offres du PLM pour la fourniture de quatre petits autorails, réceptionnés en 1934 et immatriculés ZZC A 1 à 4[13]. Ils desservent l'étoile de Pontarlier en roulement avec les autorails SOMUA ZZ D 1 et 2[14],[15],[16]. Le PO-Midi réceptionne deux autorails similaires pour les dessertes de l'étoile de Mont-de-Marsan — numérotés ZZ B4E 23801 et 23802 — avant de les revendre au PLM en 1937[13]. La compagnie de l'Est commande deux autorails plus longs que les autorails PO et PLM à BDR ; ils sont mis en service en 1935 et sont immatriculés ZZ ABCEs 40000 et 400002[13],[17]. Enfin, le Nord réceptionne deux autorails à bogies ZZ 15 et 16 et les affecte au centre autorail de Compiègne[13].

Durant la Seconde Guerre mondiale, BDR conçoit le locotracteur Standard, vendu comme engin idéal pour les manœuvres industrielles après avoir été possiblement destiné à une utilisation militaire par l'occupant allemand et proposé pour voie normale (type HSMV 4V90) ou voie de 60 (type HSNE)[18]. De nombreux Standards BDR sont encore aujourd'hui préservés par des associations[19]. Après guerre, l'activité ferroviaire de BDR continue : l'entreprise produit pour la SNCF les séries de locotracteurs Y 2100, Y 6000 et Y 6200.

Autres projets

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En plus du matériel roulant ferroviaire, Baudet, Donon et Roussel poursuit ses activités de construction métallique, notamment dans les domaines de la serrurerie, de la ferronnerie, de la constrution de structures en acier (charpentes, ponts, etc.), d'ascenseurs et de grues de grandes dimensions.

Baudet, Donon et Roussel construit en quatre mois la charpente métallique du palais principal de la Section métropolitaine de l'Exposition coloniale de 1931[20]. Le bâtiment faisant 80 m de large pour 460 m de long, la charpente pèse 1 850 t. Avec sa division Le Titan de France, BDR fabrique des grues et des portiques de levage de grandes dimensions livrés par exemple aux chantiers navals normands du Trait ou ceux de Bordeaux, ou utilisés pour la construction du port algérois de Dellys[21],[22].

L'entreprise construit également des ponts en charpentes métalliques, comme le pont de Bir Lakdar en Algérie sur la ligne de Bizot (actuelle Didouche Mourad) à Djidjelli (actuelle Jijel)[23] ou certains ouvrages d'art de la ligne de Nice à Coni via Breil-sur-Roya[24].

Baudet, Donon et Roussel livre des monte-charge utilisés dans les fortifications de la ligne Maginot[25],[26]. L'entreprise innove en installant des ascenseurs à trois vitesses dans l'immeuble du Globe, sis boulevard de Strasbourg à Paris[27]. Dans les années 1930, BDR livre au musée du Louvre un monte-charge ainsi que du matériel de serrurerie[28].

Notes et références

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  1. Bernard Marrey, La ferronnerie dans l’architecture à Paris aux XIXe et XXe siècles, Paris, Éditions du Linteau, , 111 p. (lire en ligne), p. 89.
  2. Dominique Barjot et Jacques Dureuil, 150 ans de génie civil : une histoire de centraliens, Paris, PUPS, (ISBN 978-2-84050-569-3, lire en ligne).
  3. « Avis d'opposition », La Loi,‎ (lire en ligne).
  4. a b et c « Établissement Baudet, Donon et Roussel », La Journée industrielle,‎ (lire en ligne).
  5. « Établissement Baudet, Donon et Roussel », L'Usine,‎ (lire en ligne).
  6. « Établissement Baudet, Donon et Roussel », L'Information financière, économique et politique,‎ (lire en ligne).
  7. « Le Titan de France (publicité) », Revue générale des chemins de fer,‎ (lire en ligne).
  8. Laurent Weill, Travaux publics et colonisation  : l'entreprise Eiffel et la mise en valeur de l'Indochine (1889-1965), Histoire, économie & société, (lire en ligne).
  9. « Léon Edoux - 1850 » [PDF] (consulté le ).
  10. Louis-Jaques Sesia, Les ascenseurs et monte-charge dans le bâtiment, Paris, Éditions du Moniteur des travaux publics, (lire en ligne).
  11. « Locotracteurs B.D.R. (publicité) », L'Usine,‎ (lire en ligne).
  12. Jean-Pierre Vergez-Larrouy, Les locotracteurs des origines à 1951, Auray, LR Presse, .
  13. a b c et d Yves Broncard, Autorails de France, t. IV, Paris, Les Éditions La Vie du rail, , 277 p. (ISBN 978-2-915034-68-4), « Établissement Baudet Donon et Roussel », p. 48-54.
  14. « Développement de nos services d'autorails », Le Bulletin PLM,‎ (lire en ligne).
  15. Clive Lamming, « Le concours d’autorails du PLM en 1932 : l’arrivée des mal-aimés. », sur trainconsultant.com (consulté le ).
  16. « ZZC 60 A 1 à 4 puis ZZC 60 A 1 à 6 », sur wikiplm.railsdautrefois.fr (consulté le ).
  17. « Des autorails sont livrés par les Ets Baudet, Donon et Roussel à la compagnie de l'Est », L'Usine,‎ (lire en ligne).
  18. Louis Caillot, « Les locotracteurs BDR / Baudet Donon Roussel du type Standard », Rail et Industrie,‎ (lire en ligne).
  19. « 4V90 », sur patrimoine-ferroviaire.fr (consulté le ).
  20. « L'Exposition coloniale internationale de Paris (mai-octobre 1931) », Le Génie Civil,‎ (lire en ligne).
  21. « Les engins de levage dans l'entreprise », La Journée industrielle,‎ (lire en ligne).
  22. « Appareils de levage », La Journée industrielle,‎ (lire en ligne).
  23. « Le pont métallique du Bir Lakdar », Le Génie Civil,‎ 21 ùai 1932 (lire en ligne).
  24. « La ligne franco-italienne de Nice à Coni, par Sospel », Le Génie Civil,‎ (lire en ligne).
  25. Maurane Speroni, « À Laval, au tiers lieu Le Quarante, des ferronneries qui donnent l’impression d’être sur un paquebot », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  26. « L’ensemble fortifié du Hochwald » [PDF] (consulté le ).
  27. E. Bouchinot, « L'emploi de plusieurs vitesses dans les acenseurs et monte-charges », Le Génie Civil,‎ (lire en ligne).
  28. « Les nouvelles installations du Louvre », Bulletin des musées de France, no 5,‎ , p. 85 (lire en ligne).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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