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La bataille de Stelai est une bataille navale survenue en 880 entre la marine byzantine et la flotte aghlabide au sud de la péninsule italienne. Elle se solde par une victoire majeure de l'Empire byzantin. Elle est également connue sous le nom de première bataille de Milazzo[1] ou bataille de Punta Stilo[2] dans la littérature moderne car sa localisation précise fait l'objet de débats.

Bataille de Stelai
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des principales opérations et combats navals opposant les Byzantins et les Arabes entre le VIIe et le XIe siècle.
Informations générales
Date 880
Lieu sud de la Calabre
Issue Victoire byzantine
Belligérants
Empire byzantin Aghlabides
Commandants
Nasar Al-Husayn ibn Rabah
Forces en présence
140 navires 45 navires
Pertes
Inconnues Lourdes. Tous les navires sont capturés.

Guerres arabo-byzantines

Batailles

Conquête musulmane du Levant

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Invasions omeyyades & sièges de Constantinople

Guerre frontalière arabo-byzantine

Conquête musulmane de la Sicile et du sud de l’Italie
Guerres navales et raids

Reconquête byzantine

Contexte

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En 879 / 880, l'empereur byzantin Basile Ier nomme le général Nasar commandant de la flotte Impériale. Sa première tâche est de contenir une attaque des Aghlabides de l'émirat d'Ifriqiya (actuelle Tunisie) qui ont lancé un raid contre les côtes occidentales de Grèce avec une flotte de 60 navires. Après avoir vaincu cette flotte à la bataille de Céphalonie, Nasar fait voile vers l'Italie pour soutenir les opérations de l'armée byzantine envoyée pour reconquérir le sud de l'Italie, sous le commandement des généraux Prokopios et Leo Apostyppes.[3],[4]

Bataille

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Selon l'historien marocain Ibn Idari, l'adversaire de Nasar pendant la bataille est le gouverneur aghlabide de la Sicile, Al-Husayn ibn Rabah. Selon lui, un combat acharné a lieu avant que la flotte de Nasar ne réussisse à vaincre la flotte aghlabide, capturant de nombreux navires arabes. L'histoire arabe Ibn al-Athir mentionne également cette bataille dans ces écrits, ainsi que le rapportent les Chroniques de Cambridge. Il note enfin que les Aghlabides tentèrent une attaque sur Reggio de Calabre ainsi que le rapporte l'hagiographie d'Elie de Enna.[4] Selon celle-ci, les Aghlabides avaient constitué une flotte de 45 navires dans l'optique d'une invasion de la Calabre, et la population locale s'était préparée à évacuer la région pour fuir dans les montagnes de l'Aspromonte. Elie de Enna avait cependant prédit une victoire de la flotte impériale. Nasar détruit en effet la flotte des Aghlabides, dont beaucoup abandonnent leurs navires sur la côte de la Sicile et s'enfuient à Palerme. Tous les navires aghlabides finissent par être capturés par les Byzantins.[1]

Localisation

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La localisation de la bataille reste incertaine. Les Chroniques de Cambridge indiquent que la bataille se déroula à Mylas, ce qui renvoie à Milazzo dans le nord-est de la Sicile.[5] Les chroniques de Théophane Continué, elles, placent cette bataille au niveau de "l'île appelée Stelai", ce qui supposerait que la bataille a eu lieu au niveau du cap actuel de Punta Stilo, au sud-est de la Calabre.[5] Le byzantiniste Vera von Falkenhausen rappelle par ailleurs que la fin de la voie romaine qui mène de Rome à Reggio de Calabre est marquée par une colonne (stylos ou stèle en grec) située sur une falaise surplombant la côte, et que le lieu était connu sous le nom de Stylis en grec.[5] Selon Ewald Kislinger, ce dernier site, à l'extrémité ouest du « pied » de la péninsule italienne, correspond mieux à la localisation indiquée dans les chroniques de Théophane Continué ainsi que dans le rapport des Chroniques de Cambridge, et que « Mylas » est probablement dû à une confusion avec une autre bataille qui eut lieu près de Milazzo, huit ans plus tard[6].

Conséquences

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La victoire de Nasar à Stelai permet aux Byzantins d'envoyer des renforts à Naples, où ils remportent une victoire sur les Arabes.[7] Dans le même temps, Nasar a les mains libres pour lancer des raids sur les côtes nord de la Sicile, et peut intercepter de nombreux corsaires et commerçants opérant dans la mer Tyrrhénienne. Des nombreux butins sont pris, notamment de l'huile d'olive, qui est ramenée en grande quantité à Constantinople, faisant chuter les prix du marché. Ces facteurs aggravent également la situation alimentaire au sein de l'émirat d'Ifriqiya, où la récolte est mauvaise cette année-là.[8] Nasar aide également l'armée de terre byzantine sous les ordres de Prokopios et Apostyppes à reconquérir les territoires de Calabre détenus par les Lombards, au-delà de la rivière Crati, puis il retourne à Constantinople. Malgré la mort de Prokopios au cours d'une bataille peu de temps après, Apostyppes est en mesure de reprendre la ville de Tarente, rétablissant ainsi une connexion routière entre les provinces byzantines de Calabre et autour de Bari.[3]

Ces victoires sont suivies par l'envoi d'un corps expéditionnaire byzantin sous les ordres de Nicéphore Phocas l'Aîné en 885. Phocas réussit à reconquérir plusieurs villes et à consolider les possessions byzantines dans le sud de l'Italie (actuel catépanat d'Italie), compensation d'une certaine manière la perte effective de la Sicile à la suite de la chute de Syracuse en 878.

Le renouveau byzantin est cependant de courte durée. Les Byzantins sont défaits à la bataille de Milazzo en 888. Cette défaite marque le début de la disparition de l'activité de la marine byzantine autour de l'Italie durant le siècle suivant[9],[10].

Voir aussi

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Notes et références

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  1. a et b Eickhoff 1966, p. 237.
  2. Pryor et Jeffreys 2006.
  3. a et b Eickhoff 1966.
  4. a et b PmbZ, Nasar (#25490).
  5. a b et c Kislinger 1995.
  6. Kislinger 1995, p. 8–10.
  7. Pryor et Jeffreys 2006, p. 65.
  8. Eickhoff 1966, p. 238.
  9. Pryor & Jeffreys 2006, p. 65–66.
  10. Eickhoff 1966, p. 239–244.

Sources

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