Bataille de La Flèche
La bataille de La Flèche (8-) est une bataille ayant pour cadre de la guerre de Vendée, constituant l'un des épisodes de la Révolution française. Elle se déroule à La Flèche (Sarthe).
Date | 8 - |
---|---|
Lieu | La Flèche |
Issue | Victoire vendéenne |
République française | Vendéens Chouans |
• Louis Chabot | • Henri de La Rochejaquelein • Piron de La Varenne |
1 500 à 2 000 hommes | 15 000 à 20 000 hommes |
Coordonnées | 47° 41′ 59″ nord, 0° 04′ 34″ ouest | |
---|---|---|
Contexte
modifierLa grande Virée de Galerne a échoué à Granville et cherche à repasser la Loire pour rentrer en Vendée. Repoussés lors du siège d'Angers, les Vendéens sont désorientés et cherchent un lieu pour refaire des vivres et se reposer[1]. Ils battent en retraite en direction de La Flèche, poursuivis par les 5 000 hommes de Westermann. La ville est cependant occupée par les 1 500 hommes du général Chabot, et le pont sur le Loir est détruit. Les Vendéens risquent à tout moment d'être pris à revers par François-Joseph Westermann, et ils doivent donc attaquer rapidement.
— Rapport de Blavette à l'administration de Château-du-Loir. |
La bataille
modifierLa Rochejaquelein envoie d'abord Piron de La Varenne à l'arrière avec un détachement afin de retarder la cavalerie républicaine. Il rassembla ensuite 400 cavaliers et un nombre égal de fantassins montés en croupe. À la tête de cette petite troupe, La Rochejaquelein longea la rivière jusqu'à ce qu'il trouve un gué. Il attaqua ensuite avec ses 800 hommes les troupes de Chabot qui, prises à revers, s'enfuirent aussitôt. Après avoir fait réparer le pont, La Rochejaquelein se porta au secours de Piron, ce qui força les républicains à battre en retraite. Grâce à cette victoire, les Vendéens gagnèrent deux jours de répit qu'ils mirent à profit pour se reposer.
Le 10 décembre, les Vendéens partent en direction du Mans en laissant leurs malades à l’hôpital, qui sont massacrés par les soldats républicains[3]. Westermann, à la tête de l'avant-garde républicaine, s'empare alors de la ville et massacre les traînards. Selon le général républicain, 700 Vendéens sont « tués et massacrés » dont 100 dans la ville et 600 dans les villages des environs[4].
— D'Obenheim. |
|
— Westermann. |
Le lendemain, le général Kléber entre à La Flèche et y trouve 300 "Brigands", malades ou blessés. Selon lui, tous moururent, faute de soin. Cependant, d'après le témoignage de H. Le Prestre de Châteaugiron, les blessés « furent tous massacrés le même jour et jetés dans la rue, où je les ai vus[4]. »
— Mémoires de Jean-Baptiste Kléber. |
Pertes
modifierParmi les morts, figure un chef vendéen, Mathieu de Verteuil, qui a les deux jambes emportées par un boulet de canon[8].
Bibliographie
modifier- Charles-Louis Chassin, La préparation de la guerre de Vendée 1789-1793, t. III, Paris, Imprimerie Paul Dupont, , 628 p. (lire en ligne).
- Bertrand Poirier de Beauvais, Mémoires inédits de Bertrand Poirier de Beauvais, commandant général de l'artillerie des armées de la Vendée, Éditions Pays et Terroirs, , p. 211-213. texte en ligne sur gallica
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1961 (réé. de 2009), p. 311-312.
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. II, p. 419-423. texte en ligne sur google livres.
- Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote (1793-1800), Tome III, édition Paul Dupont, 1893-1895, p. 405.
- Yves Gras, La guerre de Vendée : 1793-1796, Paris, Economica, coll. « Campagnes et stratégies », , 184 p. (ISBN 978-2-717-82600-5), p. 112.
- Jean-Baptiste Kléber, Mémoires politiques et militaires 1793-1794, Tallandier, coll. « In-Texte », , p. 89-96.
- François-Joseph Westermann, Campagnes de la Vendée du général de brigade Westermann, , p. 26-27.
- Henri Chardon, Les Vendéens dans la Sarthe, Imprimerie Edmond Monnoyer, , 323 p.. texte en ligne sur google livres
- Émile Fournier, La terreur bleue : 15 octobre-23 décembre 1793 : la virée de galerne, Albin Michel, , 283 p. (ISBN 978-2-226-01985-1)
Notes
modifier- Claude Petitfrère, « La Vendée en l'an II : défaite et répression », Annales historiques de la Révolution française. N°300, 1995. p. 173-185.
- Henri Chardon, Les Vendéens dans la Sarthe, p. 244-245.
- Gaston Blandin, « L'hospitalisation pendant la guerre de Vendée », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest. Tome 97, numéro 4, 1990. p. 497.
- Émile Fournier, La Terreur bleue, p. 189
- Jean Julien Michel Savary, Guerre des Vendéens et des chouans, par un officier supérieur de l'armée de Vendée (1824-1827), t. II, p. 419-423.
- François-Joseph Westermann, Campagnes de la Vendée du général de brigade Westermann, p. 26-27.
- Jean-Baptiste Kléber, Mémoires politiques et militaires, p. 217.
- Chassin, t. III, 1892, p. 327-328.