Ville libre de Dantzig
Statut | Cité-État |
---|---|
Capitale | Dantzig |
Langue(s) | allemand, polonais |
Religion |
luthéranisme (64,6 %, 1938) catholicisme (32,2 %, 1938) |
Monnaie |
Papiermark (avant 1923) Florin de Dantzig (après 1923) |
Population | 366 730 hab. (est. 1923) |
---|
Superficie | 1 966 km2 |
---|
Fondation | |
1er novembre 1939 | Rattachement au Troisième Reich |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La ville libre de Dantzig (en allemand : Freie Stadt Danzig ; en polonais : Wolne Miasto Gdańsk) est une cité-État sous la protection de la Société des Nations de 1920 à 1939, avant son rattachement au Reich[1].
Origines
[modifier | modifier le code]Ancienne capitale du duché de Poméranie, Dantzig (aujourd'hui Gdańsk) devient polonaise en 1295, puis passe sous l'autorité des chevaliers Teutoniques en 1308[2]. Devenue ville de la Ligue hanséatique en 1350, elle acquiert en 1454 le statut de ville libre (au sein de la république des Deux Nations), qu'elle conserve jusqu'en 1793, lorsqu'elle est annexée par la Prusse[2] lors du deuxième partage de la Pologne. Elle redevient ville libre sous l'occupation napoléonienne, au traité de Tilsit en 1807[2]. En 1815, la ville est récupérée par la Prusse et devient en 1878 la capitale de la province de Prusse-Occidentale.
Statut
[modifier | modifier le code]Le traité de Versailles de 1919 retire Dantzig à l'Allemagne[2] bien que la majorité de ses habitants soient allemands[3] (95 % de germanophones au recensement de 1923, contre 4 % de Polonais, les minorités cachoube, de confession russe orthodoxe et juive n'étant pas évaluées, car le recensement ne tenait compte que de la langue parlée) et en fait une ville libre[3]. Son territoire, enclavé dans celui de la Pologne, est placé sous la protection de la Société des Nations (1920)[3].
La Pologne conserve le contrôle d'un certain nombre de secteurs économiques (port, douane, communications ferroviaires extérieures), dispose d'une garnison et d'un arsenal portuaire (Westerplatte), et gère une administration de Poste et des télégraphes, dite « Poste polonaise » (Polnisches Postamt).
Tensions germano-polonaises
[modifier | modifier le code]Hostilité locale tournée contre la Pologne
[modifier | modifier le code]En l'absence de plébiscite, cette décision est considérée par la population comme une violation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes pourtant proclamé par le président américain Woodrow Wilson, ce qui suscite de nombreuses plaintes auprès de la Société des Nations, et exacerbe le sentiment anti-polonais. En , aux élections du parlement local (Volkstag), le parti nationaliste allemand (Deutschnationale Volkspartei) arrive déjà en tête.
L'accession au pouvoir d'Adolf Hitler en Allemagne s'accompagne de la même progression du parti nazi à Dantzig, où le contrôle international l'empêche d'abord d'anéantir les partis d'opposition.
Revendications allemandes
[modifier | modifier le code]De son côté, l'Allemagne revendique l'incorporation de toutes les populations allemandes – et leurs territoires – sous son autorité. Toutes les autres propositions, intimidations et menaces de Berlin concernant le corridor de Dantzig restent sans effet. Hitler propose notamment au gouvernement polonais de construire une autoroute et un chemin de fer reliant le Brandebourg à la Prusse-Orientale via Dantzig[4]. Après les élections au Sénat (Volksrat) de 1935, le nouveau président du Sénat, Arthur Greiser, oriente la politique de Dantzig vers le rattachement à l'Allemagne. Fin , le Gauleiter Albert Forster se proclame chef d’État et décrète le rattachement après l'attaque du dépôt de munitions polonais de la Westerplatte.
Intégration dans le Troisième Reich
[modifier | modifier le code]Le , l’Allemagne envahit le territoire de la ville libre de Dantzig[2] et l'occupe le lendemain après avoir bombardé la garnison polonaise de Westerplatte. Cet acte, avec l'invasion de la Pologne, entraîne le début de la Seconde Guerre mondiale. Le rattachement de Dantzig à l'Allemagne est proclamé par le Gauleiter de Dantzig[4] ; placée sous régime d'occupation militaire, la ville est intégrée au Gau de Dantzig-Prusse occidentale par un décret du , applicable au suivant.
Liste des hauts-commissaires de la Société des nations
[modifier | modifier le code]- 1919-1920 : Reginald Tower Royaume-Uni
- 1920 : Edward Lisle Strutt Royaume-Uni
- 1920 : Bernardo Attolico Italie
- 1921-1923 : Richard Cyril Byrne Haking Royaume-Uni
- 1923-1925 : Mervyn Sorley McDonnell Royaume-Uni
- 1925-1929 : Joost Adriaan van Hamel Pays-Bas
- 1929-1932 : Manfredi di Gravina Italie
- 1932-1934 : Helmer Rosting Danemark
- 1934-1936 : Seán Lester Irlande
- 1937-1939 : Carl Jakob Burckhardt Suisse
Nés dans la ville libre de Dantzig
[modifier | modifier le code]- entre 1919 et 1939
- Boris Fraenkel (1921)
- Klaus Kinski (1926)
- Günter Grass (1927)
- Frank Meisler (1929)
- Holger Czukay (1938)
- Eddi Arent (1925)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jacques Ancel, « La ville libre de Danzig », Annales de géographie, vol. 42, no 237, , p. 286-302 (DOI 10.3406/geo.1933.10535, lire en ligne, consulté le )
- Jean Sellier et André Sellier, Atlas des peuples d'Europe centrale, La Découverte, , « L'Allemagne et l'Autriche de 1815 à 1945. La défaite de 1918 », p. 98
- Jean Sellier et André Sellier, Atlas des peuples d'Europe occidentale, La Découverte, , « L'Allemagne et l'Autriche de 1815 à 1945. La défaite de 1918 », p. 125-127
- Seconde Guerre mondiale de Pierre Vallaud, p. 27 à 29.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Corridor de Dantzig
- Défense de la poste centrale polonaise de Dantzig
- Gouvernement en exil de la Ville libre de Dantzig
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :