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Singhalais

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Singhalais
සිංහල (sinhala)
Pays Sri Lanka
Nombre de locuteurs 19 millions
Typologie V2, flexionnelle, syllabique
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka
Codes de langue
IETF si
ISO 639-1 si
ISO 639-2 sin
ISO 639-3 sin
Étendue Langue individuelle
Type Langue vivante
Linguasphere 59-ABB-a
WALS snh
Glottolog sinh1246
Échantillon
1 වන වගන්තිය:

සියලූ මනුෂ්‍යයෝ නිදහස්ව උපත ලබා ඇත. ගරුත්වයෙන් හා අයිතිවාසිකම්වලින් සමාන වෙති. යුක්ති අයුක්ති පිළිබඳ හැඟීමෙන් හා හෘදය සාක්ෂියෙන් යුත් ඔවුනොවුන්වුන්ට සැළකිය යුත්තේ සහෝදරත්වය පිළිබඳ හැඟීමෙනි.

1 vana vagantiya: Siyalū manuṣyayō nidahasva upata labā æta. Garutvayen hā ayitivāsikamvalin samāna veti. Yukti ayukti piḷiban̆da hæn̆gīmen hā hṛdaya sākṣiyen yut ovunovunvunṭa sæḷakiya yuttē sahōdaratvaya piḷiban̆da hæn̆gīmeni.
Carte
Image illustrative de l’article Singhalais
Carte des provinces cinghalaises du Sri Lanka :
  • Le Singhalais est parlé par la majorité de la population
  • Le Singhalais est parlé par la majorité de la population, mais aussi simultanément par un grand nombre de locuteurs d'autres langues.
  • Le Singhalais est une langue minoritaire
  • Le singhalais, aussi écrit cinghalais, ou cingalais (en singhalais : සිංහල [sinhala]), est une langue appartenant au groupe indo-aryen de la famille des langues indo-européennes. Il est parlé au Sri Lanka, où il a le statut de langue officielle, par près de 70 % de la population du pays, notamment les Singhalais.

    Le singhalais est également parlé par des communautés sri-lankaises installées au Moyen-Orient, en Australie, en Europe (Grande-Bretagne, France, Italie) et en Amérique du Nord. Le nombre total de locuteurs du singhalais est évalué à 19 millions.

    Le singhalais a d'abord emprunté des mots au pâli, au sanskrit. Puis, à partir du XVIe siècle, au portugais, au néerlandais et à l'anglais.

    Les premiers textes en singhalais remontent à la première moitié du VIIIe siècle[1].

    Occlusives
    sourdes voisées
    unicode translit. IPA unicode translit. IPA
    vélaire 0D9A ka [ka] 0D9C ga [ga] vélaire
    rétroflexe 0DA7 ṭa [ʈa] 0DA9 ḍa [ɖa] rétroflexe
    dentale 0DAD ta [ta] 0DAF da [da] dentale
    labiale 0DB4 pa [pa] 0DB6 ba [ba] labiale
    Autres lettres
    unicode translit. IPA unicode translit. IPA
    fricatives 0DC3 sa [sa] 0DC4 ha [ha] fricatives
    affriquées (ච) (0DA0) (ca) ([t͡ʃa]) 0DA2 ja [d͡ʒa] affriquées
    nasales 0DB8 ma [ma] 0DB1 na [na] nasales
    liquide 0DBD la [la] 0DBB ra [ra] liquide
    semi-voyelle 0DC0 va [ʋa] 0DBA ya [ja] semi-voyelle
    rétroflexe 0DAB ṇa [na] 0DC5 ḷa [la] rétroflexe
    Voyelles
    courtes longues
    indépendante diacritique indépendante diacritique
    0D85 a [a] inhérent a [a/ə] 0D86 ā [aː] 0DCF ā [aː]
    0D91 e [e] 0DD9 e [e] 0D92 ē [eː] 0DDA ē [eː]
    0D89 i [i] 0DD2 i [i] 0D8A ī [iː] 0DD3 ī [iː]
    0D94 o [o] 0DDC o [o] 0D95 ō [oː] 0DDD ō [oː]
    0D8B u [u] 0DD4 u [u] 0D8C ū [uː] 0DD6 ū [uː]
    0D87 æ/ä [æ] 0DD0 æ [æ] 0D88 ǣ [æː] 0DD1 ǣ [æː]

    Le singhalais (ou cinghalais ; nom local : සිංහල Sinhala) est une des deux langues officielles du Sri Lanka (ancien Ceylan). Il est utilisé dans l'administration et l'éducation. Langue de la majorité, elle est parlée par plus de 75 % de la population du pays y compris la diaspora sri lankaise au Moyen-Orient, en Australie, en Europe (Grande-Bretagne, France, Italie, Allemagne) et en Amérique du Nord. Elle est également parlée par d'autres peuples qui habitent le pays. Le nombre total de locuteurs du singhalais est évalué à plus de 15 millions.

    Le singhalais appartient au sous-groupe indo-aryen de la grande famille linguistique indo-européenne ; ainsi, il se rapproche des langues indiennes du Nord telles que le hindi, et le bengali. Mais il a connu une évolution différente des autres langues de ce groupe à partir du Ve siècle. Une grammaire et une écriture propres furent développées au XIIIe siècle. Au cours des âges, le vocabulaire singhalais s'est enrichi de nombreux emprunts au tamoul et au malais et, à partir du XVIe siècle, aux langues européennes : portugais, néerlandais et anglais.

    La langue la plus apparentée au singhalais est le divehi, la langue des îles Maldives.

    Les plus anciennes inscriptions du singhalais datent du IIIe siècle av. J.-C. Ce sont des inscriptions gravées sur les cavernes aménagées pour des moines bouddhistes. La langue de cette période ressemble au pali, langue du bouddhisme. Les premiers textes écrits de la langue apparurent au Xe siècle. Vers le XIe siècle, le singhalais modifia le système d'écriture en s'inspirant de l'écriture « grantha » utilisée par les langues du sud de l'Inde.

    Le sanskrit et le pali sont des langues mères du singhalais.

    La légende rapporte l'arrivée au Sri Lanka d'un chef « Sinhala », appelé Vijaya (le victorieux) au VIe siècle av. J.-C. avec 700 hommes, du nord-ouest de l'Inde, parlant une langue indo-aryenne. Le mot « Sinha-la » signifie « sang de lion » ou « descendant de lion ».

    La transcription française de ce mot, cinghalais/singhalais/singhalais, est exclusivement utilisée pour désigner la communauté majoritaire du pays et sa langue.

    Sri Lanka est le nom ancien de Ceylan dans les chroniques bouddhiques écrites en pali et les documents indiens en sanskrit. Le « Sri » qui comporte une connotation religieuse est souvent laissé de côté dans le langage courant. Cette appellation n'a été restaurée officiellement qu'en 1972, avant quoi elle n’était pas employée en occident[2].

    Le mot srilankais est utilisé comme gentilé des habitants du pays, tandis que cinghalophone ou sa graphie alternative cingalophone désigne les personnes parlant la langue[3].

    On distingue trois stades dans le développement historique du singhalais[1] :

    1. proto-singhalais (IIIe-VIIe siècle A.D.) ;
    2. singhalais médiéval (VIIe-XIIe siècle A.D.) ;
    3. singhalais moderne (XIIe siècle à nos jours).

    Le singhalais moderne présente de nombreuses caractéristiques phonétiques et grammaticales des langues dravidiennes à tel point qu'il est pris pour une langue à part du groupe indo-aryen.

    Influence dravidienne

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    On estime que le singhalais, qui a toujours coexisté avec le tamoul dans l'histoire connue du pays.. À part ces emprunts lexicaux, il y a des affinités syntaxiques entre les deux langues.

    L'exemple suivant montre le rapprochement du singhalais et du tamoul.

    a. français je vais à la gare.
    b. tamoul je vais à la gare. (datif)
    c. singhalais je vais à la gare. (datif)
    d. sanskrit je vais à la gare. (accusatif)
    a. français j'ai un livre.
    b. tamoul à moi, il y a un livre. (datif)
    c. singhalais à moi, il y a un livre. (datif)
    d. sanskrit de moi, il y a un livre. (génitif)
    a. français Jaffna est au nord du Sri Lanka.
    b. tamoul Jaffna est au nord du Sri Lanka. (datif)
    c. singhalais Jaffna est au nord du Sri Lanka. (datif)
    d. sanskrit Jaffna est au nord du Sri Lanka. (ablatif)

    Il en existe d'autres. En singhalais et tamoul, les phrases telles que « je peux ... » et « je veux ... » prennent le sujet au datif tandis qu'en hindi, langue indo-aryenne, le sujet apparaît au nominatif. Il y a aussi des similitudes morphologiques.

    Répartition géographique

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    (Voir : carte http://www.ethnologue.com/show_map.asp?name=LK&seq=10)

    Système phonétique

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    antérieures centrales postérieures
    courtes longues courtes longues courtes longues
    hautes i u
    moyennes e ə əː o
    basses æ æː a

    La longueur est un trait distinctif dans cette langue ; autrement dit, une voyelle longue mal prononcée risque de déformer la signification d’un mot.

    Exemple :

    danə - genou / daːnə - aumône,

    sitə - esprit / siːtə - froid

    bilabiales labio-dentale dentales rétroflexes palatales vélaires
    occlusives sourdes p t c k
    occlusives sonores b d j g
    occlusives nasalisées m̃b ñd ñḍ ñg
    nasales m n ñ n
    fricatives (f) s s h
    latérale l
    vibrante r
    semi-voyelles v y

    Prononciation

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    Le singhalais se prononce comme il s'écrit : il existe une lettre pour chaque son prononcé, que ce soit une voyelle ou une consonne ou une combinaison des deux.

    La réalisation de l'accent est très faible de sorte qu'il est parfois très difficile de distinguer la syllabe accentuée de celles qui ne le sont pas. Ainsi, on peut facilement changer l'accent d'une syllabe à l'autre sans altérer l'identité du mot tout en gardant son sens et en restant également intelligible. Donc, on peut parler d'un accent facultatif. La place de l'accent ne résulte pas d'un choix mais dépend de la prononciation du locuteur.

    Phonétiquement sont distinguées trois variétés régionales du singhalais, à savoir, le singhalais standard, parlé dans la capitale, Colombo, et aux environs, le parler du centre et le parler du sud. Signalons que la plupart de ces divergences sont dues à l’intonation et au lexique.

    Il existe un grand écart entre la langue écrite et la langue parlée : la grammaire de cette dernière neutralise de nombreuses nuances entre le présent et le futur; ainsi, dans la conversation courante, le suffixe du verbe marqué par «nəwa:» peut être utilisé pour former les trois personnes du présent et du futur, aux singulier et pluriel.

    Exemple :

    Présent et Futur

    mama kanawa-je mange/mangerai. api kanawa-nous mangeons/mangerons

    oya: kanawa-tu mange/mangeras. oya:la kanawa-vous mangez/mangerez

    ohu kanawa-il mange/mangera. owuhu kanawa-ils mangent/mangeront

    La déclinaison des noms comporte au minimum 6 cas : le nominatif, l’accusatif, l’instrumental, le datif, le génitif et le vocatif. Les noms se déclinent dans les 6 cas, tandis que les noms inanimés se déclinent uniquement en 4 cas ; à savoir le nominatif, le datif, le génitif, et l’instrumental.

    Il n’existe pas de genre grammatical en singhalais. Les noms sont classés en deux catégories : animés et inanimés. Les noms animés forment le pluriel avec les terminaisons -o, -i, -u, ou -la.

    Exemple :

    wandura/wanduro - singe/s

    naya:/nayi - serpent/s

    miniha/minissu - homme/s

    ma:ma/ma:mala - oncle/s

    La plupart des inanimés marquent le pluriel par l’alternance morphologique ou avec la terminaison -val.

    Exemple :

    mala/mal - fleur/s

    pota/pot - livre/s

    geya/geval - maison/s

    Les emprunts à l'anglais marquent le singulier avec ‘eka’ et ne marquent pas le pluriel

    Exemple :

    bas eka - bus

    tikat eka - ticket

    L’article indéfini des noms animés prend le suffixe -‘ek’ et les inanimés prennent –‘ak ‘.

    Exemple :

    minihek - un homme

    gahak - un arbre

    L’article indéfini n’existe qu’au singulier et son absence marque le défini.

    Exemple :

    minihek/miniha - homme

    gahak/gaha - arbre

    Il se présente généralement sous la forme -nawa.

    Exemple :

    kanawa - manger

    bonawa - boire

    kiyanawa - dire

    Dans la langue parlée, et au contraire de la langue littéraire, le verbe ne s’accorde ni en nombre, ni en genre, ni selon la personne.

    L’ordre des mots dans la phrase est : sujet + objet + verbe.

    Exemple :

    mama bat kanawa - je (du riz) mange.

    L'alphabet singhalais compte environ 50 lettres dont quelques-unes sont rarement utilisées dans l'écriture moderne. Certaines lettres se ressemblent et peuvent être confondues. Les lettres prêtant à confusion sont rangées ensemble. Celles qui se trouvent entre crochets sont des voyelles. Il n'existe pas de lettres pour représenter les deux voyelles centrales « ə » et « ə: » Un nouveau signe « f » a été introduit pour indiquer le son « f ». Les lettres aspirées sont utilisées pour transcrire des mots empruntés au sanskrit et au pali.

    Cet alphabet est uniquement utilisé en cinghalais et pâli.

    Transcription

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    L'écriture singhalaise est syllabique; autrement dit, une lettre correspond à une syllabe. On écrit de gauche à droite. Les lettres incluent par défaut la voyelle neutre « ə ».

    Le système graphique se base sur la brahmi, le plus ancien système d'écriture indien attesté dans les édits gravés de l'empereur indien Ashoka, mais vers le XIe siècle, il a subi des influences dravidiennes de sorte que certaines lettres ont été modifiées d'après le système d'écriture dravidienne « grantha ».

    Notes et références

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    1. a et b (en) David Diringer, Alphabet a key to the history of mankind, Archæological library, (lire en ligne Accès libre), p. 389-390
    2. Sri Lanka et ses populations, par E. & E. Meyer, 1979.
    3. « Pour les « patriotes culturels » cinghalais, le cinéma national sera avant tout celui qui portera à l'écran la langue et la culture de la majorité bouddhiste cinghalophone » in « Cinéma et conflits ethniques au Sri Lanka : vers un cinéma cinghalais « indigène » (1928 à nos jours) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Vilasnee Tampoe-Hautin.

    Bibliographie

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    • (en) M. W. S. De Silva, A colloquial Sinhalese reader, York University Printing Unit, .
    • (en) M. W. S. De Silva et D. D. De Saram, Spoken Sinhalese for the beginner, Colombo, Ceylon University Press, .
    • (en) K. N. O. Dharmadasa, Spoken and Written Sinhalese: a contrastive study, University of York, .
    • (en) J. B. Dissanayake, Say it in Sinhala: The Structure of Spoken Sinhala, National Institute of Education, Lake House Investments, .
    • (en) G. H. Fairbanks, J. W. Gair et M. W. S. De Silva, Colloquial Sinhalese, Cornell University, South Asia Program, .
    • (en) J. W. Gair, Colloquial Sinhalese clause structures (Janua linguarum, series pratica 83), La Haye, Mouton & Co., .
    • (en) W. Geiger, Sinhalese and Indo-Aryan languages, t. 2, Münchener Studien zur Sprachwissenschaft, , 22-34 p..
    • (en) W. Karunatillake, An Introduction to Spoken Sinhalese, M. D. Gunasena & Co., .
    • (en) W. S. Karunatillake et S. Suseendirarajah (II 34.3 : 180-91[Quoi ?]), Phonology of Sinhalese and Sri Lanka Tamil, .
    • Liyanaratne Jinadasa, Parlons Singhalais, Paris, l’Harmattan, .
    • (en) G. P. Malalasekera, English-Sinhalese dictionary, Colombo, M. D. Gunasena & Co., .
    • Eric Meyer, Ceylon : Sri Lanka, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », .
    • Edward Perera et Jayawardena Rohan, Dictionnaire Français-Cinghalais, Cinghalais-Français, Sarvodaya Vishva Lekha, .
    • (en) M. H. P. Silva, Influence of Dravida on Sinhala, University of Oxford, .

    Articles connexes

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    Liens externes

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