[go: up one dir, main page]
More Web Proxy on the site http://driver.im/Aller au contenu

Guillaume Homberg

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Wilhelm Homberg)
Guillaume Homberg
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 63 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Marguerite Dodart, fille de Denis Dodart
Autres informations
Membre de

Guillaume Homberg, né Wilhelm Homberg le à Batavia (Jakarta) dans Java et mort le à Paris est un chimiste néerlandais membre de l'Académie des sciences (France)

Batavia, capitale des Indes orientales néerlandaises, en 1665

Guillaume Homberg naît le de John Homberg et de Barbe Van-Hedemard, fille d'officier. La famille vit à Batavia, capitale des Indes néerlandaises, aujourd'hui renommée Jakarta. D'après Fontenelle, son père, gentilhomme Saxon originaire de Quedlinburg, perd son héritage lorsque les Suédois envahissent l'Allemagne pendant la Guerre de Trente Ans, devient officier de la VOC et dirige l'Arsenal de Batavia[1]. La famille Homberg rentre à Amsterdam en 1670.

Études de droit et médecine

[modifier | modifier le code]

ll étudie le droit à Jena et Leipzig, et devient en 1674 avocat à Magdeburg[2]. Il y rencontre Otto van Guericke, Bourgmaitre et ingénieur-chercheur sur le vide. Sous son influence s'oriente vers les sciences naturelles, notamment la biologie et l'astronomie : il se fabrique même un astucieux globe céleste, avec une bougie à l'intérieur[1]. Pour approfondir ses connaissances, il se rend dans plusieurs universités d'Europe, Padoue, Bologne, Rome, Paris. Il travaille avec Robert Boyle en Angleterre. Il rentre chez sa famille en Hollande, à Quedlimbourg, puis devient docteur en médecine à Witteberg.

Savant cosmopolite

[modifier | modifier le code]

Il ne reste pas longtemps à Witteberg, et au grand dam de sa famille, qui souhaiterait qu'il fonde une famille respectable, il repart rencontrer les savants d'Allemagne. Un moment en Saxe, en Bohème, en Hongrie, il s'installe sur la proposition du roi Charles XI de Suède à Stockholm. Il y travaille avec M Hierna, qui devient plus tard Premier Médecin de la cour.

Douce France

[modifier | modifier le code]

En 1682 Colbert lui offre de s'installer à Paris. De famille protestante calviniste – il sait même l'hébreu – il abjure et annonce qu'il se convertit au catholicisme. « Sa plus puissante raison était que la pratique familière aux protestans de lire tous les jours l'Écriture Sainte, lui avait rendu fort suspecte l'Église protestante dans laquelle il était né, & qu'il se sentait fort ébranlé pour rentrer dans l'Église catholique [...]. » écrit Fontenelle[1]. On est alors un an avant la mort de Colbert, en pleine dragonnades, trois ans avant la Révocation de l'édit de Nantes. Il est déshérité[3].

Localisation supposée de la maison Dodart-Homberg, dans le Quartier du Marais, 1739

Pendant cinq ans, de 1685 à 1689 il part à Rome exercer comme médecin. Il ne retourne définitivement à Paris qu'en 1691. Il est élu membre de l'Académie des Sciences le .

En 1708, à 56 ans, il épouse Marguerite-Angélique Dodart, fille du premier botaniste de l'Académie des Sciences et auteur des Mémoires pour servir à l'histoire des plantes, Denis Dodart, décédé l'année précédente. Fontenelle décrit ce mariage comme envisagé depuis quelque temps, et particulièrement complice : « l'amour seul sans une forte estime n'eût pas produit tant de constance. »[1] De Denis Dodart, la famille Homberg hérite d'une maison rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, dans le Marais, et un certain nombre de rentes et pensions.

Il meurt sept ans plus tard, le , à Paris, d'une petite dysenterie. Sa veuve se remarie avec François de Buraude. Elle meurt en 1751, laissant un héritage à ses neveux Dodart. Son notaire est Pierre-Yves de Bougainville, père de Jean-Pierre et Louis-Antoine, à l'époque respectivement académicien et mathématicien sous la conduite de Jean Le Rond d'Alembert, et bientôt célèbre explorateur[4].

Travail scientifique

[modifier | modifier le code]
Four alchimiste du Régent, avant 1723, en terre chamottée, estampé de fleur de lys et double P. Dans ce four, le Régent aurait fabriqué des pierres précieuses factices. Sèvres - Manufacture et Musée nationaux.

En 1691 l'Abbé Bignon le fait entrer à l'Académie Royale des Sciences. Il occupe le premier siège de chimie. Il y obtient le laboratoire de l'Académie, ce qui lui laisse une grande liberté de recherche. Il collabore avec Étienne-François Geoffroy et Louis Lémery.

Guillaume Homberg construit ses propres microscopes et ses propres machines pneumatiques, il invente un instrument pour mesurer la gravité spécifique des fluides. Il a découvert l'acide borique, qui s'appelait Sal Sedativum Hombergi, et une espèce de chlorure de calcium phosphorescent appelé Phosphore d'Homberg.

Il est présenté au duc d'Orléans Philippe d'Orléans (1674-1723) par l'abbé Guillaume Dubois, son conseiller et futur ministre en 1702. En 1704 il est gratifié par le prince du titre de Premier médecin. Il lui offre une pension et un laboratoire au Palais-Royal. Homberg lui donne des cours particulier de chimie, il souffle du verre et élabore des parfums[5]. Le , la Princesse Palatine Élisabeth-Charlotte de Bavière, mère du duc, écrit « Mon fils a transformé au Palais-Royal tout un appartement en laboratoire. C'est un saxon né aux Indes qui y travaille avec lui. Il se nomme Homberg et dit fort bien connaître M. de Leibnitz. ». Philippe d'Orléans devient Régent en 1715, lorsque meurt Guillaume Homberg.

Publications

[modifier | modifier le code]
  • Wilhelm Homberg, Essays de Chimie : Des principes de la Chimie en general, Mémoires de l’Académie Royale des Sciences (MARS) 4, 1702.
  • Observation sur un battement de veines semblable au battement des artères, Mémoires de l’Académie Royale des Sciences, p.159-163, 1704. Ici.
  • Essais de l'analyse du soufre commun, Mémoires de l’Académie Royale des Sciences, p.31-40, 1703. Ici.
  • Suite des essais de chimie, article troisième, Du souphre principe, Mémoires de l’Académie Royale des Sciences, p.88-96, 1705. Ici
  • Disputatio juridica de diffidationibus, vulgo "vom Befehden", praeside D. Bartholomaeo Leonhardo Schwendendörffero,... publico eruditorum examini submittit Wilhelmus Homberg,... ad diem 9. martii 1676. Editio 2a, Lipsiae recusa, 1716

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Sources contemporaines

[modifier | modifier le code]
  • Fontenelle, "Éloge de Monsieur Homberg", Œuvres de Monsieur de Fontenelle, vol. 5, 1785[1].

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Rémi Franckowiak, Luc Peterschmitt, « La chimie de Homberg : une vérité certaine dans une physique contestable », Early Science and Medicine 10/1 (2005): 65-90.
  • Lawrence M. Principe, « Wilhelm Homberg et la chimie de la lumière », Methodos, vol. 8,‎ (lire en ligne)

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e Bernard Le Bouyer de Fontenelle, Eloge de Monsieur Homberg, Paris, B. Brunet, (lire en ligne), Tome 5, p. 406 des Œuvres complètes
  2. « The Galileo Project », sur galileo.rice.edu (consulté le )
  3. (en) Richard S. Westfall Department of History and Philosophy of Science Indiana University, « The Galileo Project », sur galileo.rice.edu (consulté le )
  4. « Salle des inventaires virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  5. Plinval de Guillebon et Régine De, « Le Régent, le Génovéfain, l’Abbesse de Chelles et les arts du feu. Les collections et les pierres factices du Régent ; la manufacture de porcelaine de Bagnolet ; les apothicaireries de l’Abbesse, à Chelles et à Paris », Sèvres. Revue de la Société des Amis du musée national de Céramique, vol. 23, no 1,‎ , p. 49–61 (DOI 10.3406/sevre.2014.1054, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]