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Puce (couleur)

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Le terme puce remplace souvent dans le domaine de l'habillement et de la mode, le nom de couleur marron, la nuance variant quelque peu selon les fabricants et les époques. On trouve « puce foncé », « puce-gris ». Des termes dérivés comme ventre de puce ont pu désigner des nuances trop différentes pour être englobées sous la même appellation.

L'expression « couleur puce » est attestée en 1776[1].

« La mode a toujours eu des bizarreries et elle a fait naître des fantaisies, des caprices excentriques.

Durant l'été de 1775, la reine ayant choisi une robe de taffetas d'une couleur brune, le roi en l'apercevant, s'écria en riant :
— C'est couleur de puce.
Immédiatement le mot fit fortune et les dames de la cour, puis les bourgeoises de la ville, voulurent posséder des taffetas puce. Les hommes ne tardèrent pas à adopter la même couleur.

Les marchands d'étoffes concentrèrent leurs efforts sur cette couleur et à l'ouverture de l'hiver, ils exposèrent des étoffes jeune puce, vieille puce et ces nuances se subdivisèrent en ventre, dos, cuisse et tête de puce ; il y eut même la couleur puce royale. »

— Gazette anecdotique, 1892[2]

.

Les boutiques vendaient alors des colifichets avec de nombreuses couleurs supposées cacher les indésirables puces. Les femmes disposaient aussi d'un piège à puces, flanelle sur la poitrine censée attirer ces parasites. Lorsque l'étoffe en était remplie, elle était lessivée et remplacée[3].

Définitions, évolutions

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D'une création contemporaine de la couleur cuisse de nymphe émue, dont le créateur, Beaulard, est crédité de l'invention des noms de couleurs dos et ventre de puce[4], puce survivra à des dizaines d'autres noms plus ou moins arbitraires ou de circonstance. On en a, par l'Encyclopédie Panckoucke, une définition précise :

« PUCE. C'est un rouge brunâtre. On le fait avec un alunage, un bain de pyrolignate de fer et un garançage. En donnant plus ou moins d'intensité au bain de garance, on obtiendra une couleur qui se rapprochera plus ou moins du rouge. »

— Manufactures, arts et métiers, 1828[5].

Au XIXe siècle, Chevreul entreprend de repérer les couleurs les unes par rapport aux autres et par rapport aux raies de Fraunhofer, Le tissu de soie Puce du fabricant Tuvée est 4 bleu-violet 13 ton[6], c'est-à-dire un violet tirant légèrement sur le bleu, rabattu, de même teinte, mais plus clair que le violet évêque de la même maison[7]. La couleur ne semble pas avoir de rapport avec l'insecte Pulex irritans, mais plutôt avec la puce d'eau ou daphnie ou bien à la puce de lit (punaise)[8]. Le Moniteur scientifique suit cette définition, indiquant en 1884 « Ainsi 78 d'alumine et 18 de fer donneront avec l'alizarine une couleur puce, et 18 d'alumine avec 78 de fer un violet plus agréable à l'œil que celui que produirait le fer seul[9] ».

Le terme couleur puce ne semble plus correspondre, à cette époque, à une teinte bien connue, bien qu'elle ait été, selon un auteur des années 1920, à la mode vers 1830[3]. L'expression « couleur puce » est assez fréquente à la fin du XIXe siècle, mais on lit « une toilette de couleur … voyons une de ces nuances indéfinissables qu'au beau temps de la Restauration on eut appelée couleur puce[10] ».

Dans les nuanciers modernes de tissu ou de fil, puce correspond à une assez large variété de teintes en général marron : marron puce 1247 marron puce 1186[11]

En décoration, on trouve M09 puce[12].

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Antoine Court de Gébelin, Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne(…), (lire en ligne), p. 446.
  2. Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique, 30 septembre 1892, p. 2019, lire sur Gallica. Cette anecdote est prise dans Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France depuis 1762 jusqu'à nos jours, ou Journal d'un observateur, t. 8, (lire en ligne), p. 248, qui date sa note du 13 novembre 1775. À la liste des variantes on peut encore ajouter « demi-puce ».
  3. a et b Paul Louis Victor de Giafferri, L'histoire du costume féminin français de l'an 1037 à 1870, Nilsson, 1919-1929, p. 46. Reproduit en fac-simile, Bibliothèque des introuvables, 2010.
  4. « Les modes. Épitre à Beaulard », La feuille sans titre, 26 mars 1777, sur Gallica.
  5. Roland de la Platière, Manufactures, arts et métiers, t. 4, Paris, Panckoucke, .
  6. Couleur calculée pour une longueur d'onde dominante de 405,3 nm, pureté colorimétrique 0,6 %, luminosité 8 %.
  7. Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33,‎ , p. 135 (lire en ligne).
  8. www.la-punaise-de-lit.com.
  9. Robert Bourcart, « Sur les couleurs employées dans l'impression des étoffes », Le moniteur scientifique,‎ , p. 436 (lire en ligne)
  10. Lélio, « Le monde de la ville », La vedette, Marseille,‎ , p. 104- (lire en ligne).
  11. « fil à broder Sulky », sur annika.fr (consulté le ).
  12. Sophie Garcia. Municipalité de Crozet (Ain), « Nuancier communal de Crozet », sur www.crozet.fr (consulté le ).